Abdias
Quatrième des douze petits prophètes
Auteur présumé du Livre d’Abdias [1], qui contient un seul chapitre, où le prophète prédit la ruine des Édomites [2].
Selon une tradition orale rapportée dans le Talmud [3], le prophète des Édomites est un Édomite lui-même, converti au judaïsme ; il est identifié à Ovadia, serviteur du roi d’Israël Achab
Abdias aurait alors reçu le don de prophétie après avoir caché les prophètes lors des massacres d’Achab et Jézabel, et aurait dépensé une fortune considérable pour eux, jusqu’à se retrouver lui-même dans le besoin d’emprunter à Joram, le fils d’Achab. Une autre tradition en fait un descendant d’ Eliphaz , l’un des amis de Job .
Le Livre d’Abdias est avec ses 21 versets le plus court de tous les petits prophètes et de l’ensemble du Tanakh [4]. Dans le rite séfarade [5], ce livre est la haftarah [6] de la parasha [7] Vayishla’h [8], qui décrit les démêlés des frères jumeaux Jacob et Ésaü . Le livre d’Abdias est en effet interprété comme prophétisant les difficiles relations entre judaïsme et christianisme.
Notes
[1] Le Livre d’Abdias ou d’Obadia est une prophétie concernant le jugement divin du royaume d’Édom, qui est condamné à la ruine, et la revanche que les fils d’Israël prendront sur ce royaume. Le texte se compose d’un seul chapitre, divisé en 21 versets, ce qui en fait le Livre le plus court de la Bible hébraïque.
[2] Édom est un petit royaume du Proche-Orient ancien situé au sud de la mer Morte, au sud de la Transjordanie et de la Judée, de part et d’autre de la vallée de l’Arabah. Le terme Édom désigne à la fois un peuple, les Édomites, et une région. Comme les royaumes israélite et moabite voisins, le royaume d’Édom apparaît à l’âge du fer. Il perdure pendant trois siècles, 8ème au 6ème siècle av. jc environ, durant lesquels il se confronte à ses voisins : Juda à l’ouest et Moab au nord. Les Édomites connaissent leur plus grande prospérité à l’époque assyrienne et babylonienne. Sous la pression des tribus nomades du désert, leur position se fragilise en Transjordanie. Alors que le royaume de Juda s’affaiblit, ils s’installent graduellement au sud de la Judée. L’invasion continue de populations arabes finit par les rendre minoritaires dans leur territoire historique. À partir de la période perse achéménide, le terme apparenté « Idumée » est utilisé pour désigner une région du nord du Néguev et s’étendant dans la Shéphélah, peuplée d’Édomites ou Iduméens.
[3] Le Talmud est l’un des textes fondamentaux du judaïsme rabbinique et la base de sa Halakha (« Loi »). Rédigé dans un mélange d’hébreu et de judéo-araméen et composé de la Mishna et de la Guemara, il compile les discussions rabbiniques sur les divers sujets de la Loi juive telle qu’exposée dans la Bible hébraïque et son versant oral, abordant entre autres le droit civil et matrimonial mais traitant au détour de ces questions de points d’éthique, de mythes, de médecine, de génie et autres. Divisé en six ordres (shisha sedarim, abrégé Sha"s), il existe deux versions du Talmud, dites Talmud de Jérusalem et Talmud de Babylone.
[4] bible hébraïque
[5] Les Juifs séfarades ou simplement Séfarades sont les membres des communautés juives historiques habitant ou issus de la péninsule Ibérique. Au Moyen Âge, avant leur expulsion en 1492 par les autorités chrétiennes à la suite de la Reconquista, ils ont participé au foisonnement créatif et culturel d’Al-Andalus, caractérisé par un contexte multiculturel fécond à la fois musulman, chrétien et juif dans les domaines de la philosophie, de la poésie et des sciences. Ils y ont également développé une culture, un mode de vie et des langues propres.
[6] La haftarah est un texte issu des livres de Neviim (les Prophètes), lu publiquement à la synagogue après la lecture de la parasha, lors du chabbat ou des jours de fêtes juives.
[7] La parasha de la semaine est la portion hebdomadaire de la Torah lue publiquement par les Juifs lors de chaque sabbath, de façon à lire toute la Torah entre la Sim’hat Torah d’une année et celle de l’année suivante. L’institution d’une lecture publique le sabbath a été décidée après l’exil de Babylone. À son retour en terre d’Israël, Ezra le Scribe prescrit également la lecture bihebdomadaire d’une partie de la parasha, le lundi et le jeudi.
[8] Vayishla’h ou Vayishlah est la huitième parasha (section hebdomadaire) du cycle annuel juif de lecture de la Torah. Les Juifs de la Diaspora la lisent le huitième Chabbat après Sim’hat Torah, généralement en fin novembre ou au début de décembre.