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L’histoire pour le plaisir

George Berkeley

mercredi 12 juillet 2023, par ljallamion

George Berkeley (1685-1753)

Evêque

Philosophe irlandais de la famille des empiristes [1]. Pour Berkeley, les choses qui n’ont pas la faculté de penser [2] sont perçues et c’est l’esprit humain ou divin qui les perçoit.

La théorie de Berkeley montre que les individus peuvent seulement connaître les sensations et les idées des objets, non les abstractions comme la matière ou les entités générales.

Berkeley a réalisé de nombreux travaux, dont les plus connus sont sans doute les Principes de la connaissance humaine [3] en 1710 et les Trois dialogues entre Hylas et Philonous [4] en 1713. En 1734, il publia “L’Analyste”, une critique des fondations de la science, qui eut beaucoup d’influence sur le développement ultérieur des mathématiques.


Berkeley naît en Irlande, dans le comté de Kilkenny [5], et grandit à Dysart Castle, près de Thomastown [6].

Fils aîné de William Berkeley, qui appartient à la petite noblesse anglo-irlandaise, de confession anglicane [7], récemment installée en Irlande. Il débute ses études au collège de Kilkenny, qu’il quitte en 1700, pour les poursuivre au Trinity College de Dublin [8], où il obtient le degré de Master of Arts [9] en 1707. Élu fellow [10] de Trinity College, il y reste pour effectuer du tutorat et enseigner le grec, il est ordonné prêtre de l’Église d’Irlande anglicane en 1710.


Sa première publication, L’arithmétique démontrée sans le secours de l’algèbre et de la géométrie, probablement écrite pour soutenir sa candidature au poste de chargé de cours, concerne les mathématiques. Mais le premier ouvrage qui le fait remarquer est son Essay towards a New Theory of Vision [11], publié en 1709. Bien qu’il donne lieu à l’époque à de nombreuses controverses, ses conclusions font désormais partie de la théorie classique de l’optique.

Il publie ensuite Treatise concerning the Principles of Human Knowledge  [12] en 1710, et Three Dialogues between Hylas and Philonous [13], dans lesquels il développe son propre système philosophique, dont le principe directeur est que le monde, représenté par nos sens, requiert d’être perçu pour exister en tant que tel. Les Principes exposent cette théorie, tandis que les Dialogues la défendent.

Son objectif est principalement apologétique : il s’agit de combattre le matérialisme et le scepticisme qui prévalent alors. Sa théorie est jugée ridicule par le plus grand nombre, et même ceux qui, comme Samuel Clarke et William Whiston, lui reconnaissent un extraordinaire génie, sont néanmoins convaincus que ses principes de base sont faux.

Peu après, il se rend en Angleterre, et Addison, Pope , Steele et John Arbuthnot l’accueillent dans leurs rangs avec un empressement cordial. Swift le présente à Lord Peterborough, qui l’amène avec lui en Europe en qualité de secrétaire et de chapelain. Aussi entre 1714 et 1720, il alterne travaux académiques et longs voyages, principalement en Italie qu’il visite presque entièrement, mais aussi en Espagne et en France, où il rédige De Motu [14].

En 1721, il entre dans les Ordres, obtient son doctorat en théologie, et, une fois encore, choisit de rester à Trinity College, où il enseigne l’hébreu et la théologie.

En 1724, il obtient le doyenné [15] de Derry [16]. L’année suivante, il projette de fonder aux Bermudes [17] un collège, destiné à former des ministres du culte anglican pour les colons, et des missionnaires pour les Indiens. Pour cela il abandonne son doyenné, qui lui procurait un revenu de ₤1100, et part pour l’Amérique avec un salaire de ₤100. Il débarque près de Newport [18], où il achète une plantation, le Whitehall. Le British Museum [19] conserve quelques reçus d’achat d’esclaves qu’il fit en 1730 et 1731. Berkeley, dans ses sermons, explique aux colons pourquoi la Chrétienté soutient l’esclavage, et donc pourquoi les esclaves doivent être baptisés.

Il vit à la plantation en attendant l’arrivée d’une subvention de ₤10 000, que le gouvernement britannique lui a promis pour son collège. Mais les fonds ne venant pas, il retourne à Londres en 1732.

En 1734, il est nommé évêque de Cloyne. Peu de temps après, il publie Alciphron, or The Minute Philosopher  [20], ouvrage écrit pendant son séjour à Newport et dirigé à la fois contre Anthony Ashley-Cooper 3ème comte de Shaftesbury et Bernard Mandeville.

En 1734-1737, il publie The Querist [21], et ses dernières publications seront Siris, un traité sur les vertus médicinales de l’eau de goudron, et Further Thoughts on Tar-water [22].

Pendant son séjour à Saville Street à Londres, il prend part aux efforts visant à créer un asile pour les enfants abandonnés. Le Foundling Hospital est fondé par Charte royale en 1739, et Berkeley fait partie de la liste des premiers membres de son conseil d’administration.

Il demeure à Cloyne jusqu’à sa retraite en 1752, année où il se retire à Oxford [23] chez son fils. Il meurt subitement en janvier 1753, et il est enterré à la Christ Church Cathedral d’Oxford. Ses manières douces et affectueuses le firent beaucoup apprécier, et il était tenu en haute estime par beaucoup de ses contemporains.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia George Berkeley/ Portail de la philosophie/ Philosophe irlandais

Notes

[1] L’empirisme désigne un ensemble de théories philosophiques qui font de l’expérience sensible l’origine de toute connaissance ou croyance et de tout plaisir esthétique.

[2] les idées

[3] Principes de la connaissance humaine est une œuvre du philosophe irlandais George Berkeley. Elle paraît pour la première fois à Dublin en 1710 et devait être la première partie d’un ensemble plus vaste qui ne vit finalement jamais le jour. Du vivant de l’auteur, du fait de son faible succès, ce traité n’a été réédité qu’une seule fois en 1734 avec quelques modifications par rapport à la version de 1710. Après la mort de Berkeley, le texte des Principes a donné lieu à deux éditions séparées. La première, en 1776, dans laquelle le texte est accompagné des annotations et réfutations d’un partisan de John Locke. La seconde, un siècle plus tard, en 1878, est présentée par un partisan de l’immatérialisme.

[4] Les Trois dialogues entre Hylas et Philonous sont une œuvre de philosophie du philosophe irlandais George Berkeley, parue de 1713. Dans cet ouvrage, Berkeley entreprend de convaincre les intellectuels de son temps que, loin d’être extravagantes et folles, les thèses immatérialistes sont valides et conformes au sens commun. Ces dialogues voient s’affronter deux personnages, Hylas, défenseur de la doctrine matérialiste (et contraire à celle de Berkeley) et Philonous, pour qui seuls existent les esprits et les idées. En trois entretiens, Philonous-Berkeley va convaincre Hylas du bien-fondé de ses thèses philosophiques.

[5] Le comté de Kilkenny est une circonscription administrative de la République d’Irlande située dans le sud-est du pays dans la province du Leinster. Son nom provient de la principale ville du Comté, Kilkenny. Il est entouré par les comtés suivants : Carlow, Wexford, Waterford, Tipperary et Laois. Sa superficie est de 2 072 km².

[6] Thomastown est une ville du comté de Kilkenny en République d’Irlande.

[7] L’anglicanisme est une confession chrétienne présente principalement au Royaume-Uni, dans les pays de culture anglophone, à la fois dans les anciennes colonies britanniques et sur les terres d’expatriation des Britanniques de par le monde

[8] Le Trinity est le seul collège constituant de l’université de Dublin, une université de recherche située à Dublin, en Irlande. Officiellement le College of the Holy and Undivided Trinity of Queen Elizabeth near Dublin, il a été fondé en 1592 par la reine Élisabeth 1ère en tant que « mère d’université » sur le modèle des universités collégiales d’Oxford et de Cambridge, mais contrairement à ces institutions affiliées, un seul collège a été créé ; à ce titre, les désignations « Trinity College » et « Université de Dublin » sont généralement synonymes pour des raisons pratiques. Première université irlandaise par son ancienneté et par son importance, elle fait partie l’une des 7 anciennes universités du Royaume-Uni et de l’Irlande. L’admission est basée exclusivement sur le mérite académique.

[9] Le Master of Arts est un grade universitaire existant dans de nombreux domaines de tradition universitaire anglo-saxonne. Le titulaire d’une Master of Arts porte le titre de maitre. Ce Master existe dans les domaines tels que les matières relevant des humanités et des sciences sociales, l’histoire, la littérature, les langues, la linguistique, administration publique, science politique, communication, droit ou diplomatie ; cependant, différentes universités ont des conventions différentes et peuvent également offrir le diplôme pour des domaines généralement considérés dans les sciences naturelles et les mathématiques.

[10] c’est-à-dire « chargé de cours

[11] Essai sur une nouvelle théorie de la vision

[12] Traité sur les principes de la connaissance humaine

[13] Trois Dialogues entre Hylas et Philonous

[14] Traité du mouvement

[15] Un doyenné est dans le christianisme une circonscription administrative qui regroupe plusieurs paroisses. Les doyennés sont eux-mêmes regroupés en archidiaconés, subdivisions d’un diocèse. Le doyenné a à sa tête un doyen.

[16] Derry ou Londonderry est une cité d’Irlande du Nord. Seconde ville de la province d’Irlande du Nord après Belfast. La vieille ville fortifiée de Londonderry se situe sur la rive ouest de la rivière Foyle alors que le vieux Derry était localisé sur la rive est. La ville actuelle couvre les deux rives (Cityside à l’Ouest et Waterside à l’Est) qui sont reliées par deux ponts. Derry fut la dernière ville des îles Britanniques à être enfermée dans des remparts et c’est une des rares en Europe à avoir gardé ses remparts inviolés. Derry est très proche de la frontière avec le comté de Donegal en République d’Irlande (moins de 10 km). Elle est située à 110 km de Belfast.

[17] Les Bermudes constituent un archipel d’Amérique du Nord membre associé de la communauté caribéenne et un territoire britannique d’outre-mer. Il est situé dans l’océan Atlantique, au large de la côte est des États-Unis. Ses habitants sont appelés Bermudiens. L’économie de l’archipel repose en grande partie sur les finances à cause de son statut de paradis fiscal.

[18] La ville de Newport est un port de plaisance situé dans l’État de Rhode Island sur la côte est des États-Unis. Elle fut fondée en 1639 par des Bostoniens. Newport abrite la plus vieille synagogue des États-Unis et la seule datant d’avant l’indépendance, la synagogue Touro, inaugurée en 1763 et toujours en activité. Newport abrite également l’International Tennis Hall of Fame.

[19] Le British Museum, est un musée de l’histoire et de la culture humaine, situé dans le quartier de Bloomsbury à Londres, au Royaume-Uni. Ses collections, constituées de plus de sept millions d’objets, sont parmi les plus importantes du monde et proviennent de tous les continents. Elles illustrent l’histoire humaine de ses débuts à aujourd’hui. Le musée a été fondé en 1753 et ouvert au public en 1759. Son statut actuel de non-departmental public body lui permet d’être financé par le département de la Culture, des Médias et du Sport. Le British Museum compte six millions de visiteurs par an et s’affiche comme le site touristique le plus fréquenté de Grande-Bretagne. Comme dans la plupart des musées et galeries d’art du Royaume-Uni, l’entrée est gratuite, à l’exception de certaines expositions temporaires ; les dons sont encouragés.

[20] Alciphron ou le petit philosophe

[21] Questions sur les intérêts de l’Irlande

[22] Nouvelles Réflexons sur l’eau de goudron

[23] Oxford est une ville britannique située à 90 km au nord-ouest de Londres. Elle est le centre administratif du comté de l’Oxfordshire dans l’Angleterre du Sud-Est, et en tant que ville régionale dessert un arrière-pays s’étendant aux Cotswolds.