Arnuwanda II
Roi hittite du Moyen Empire qui régna de 1323 à 1322 av. jc
Il succéda à son père Suppiluliuma 1er, mort d’une épidémie de peste, due aux prisonniers égyptiens qu’il avait ramenés avec lui d’une campagne victorieuse en Canaan [1].
Les documents hittites [2] mentionnent qu’Arnuwanda est aussi touché par l’épidémie dont son père a été victime. Son jeune frère, le futur Mursili II , l’aide dans les querelles de Hatti [3] avec les territoires des Gasgas [4] et d’Arzawa [5]. À cette occasion, les deux frères écrivent à Karkiya peut-être souverain de la Carie [6] qu’ils donnent l’asile à Manapa-Tarhunta, descendant légitime du défunt roi de la région de la rivière Seha ou Bakırçay [7], lequel avait été renversé par un coup d’État. Cela permet à Manapa-Tarhunta de rétablir son autorité sur la région de la Seha même si plus tard, il dénoncera l’alliance avec les Hittites.
Arnuwanda règne peu et meurt du mal contracté. Il laisse le trône à son frère Mursili II, lequel a beaucoup moins profité de l’éducation au pouvoir que leur père avait prodigué surtout à son fils aîné.
Notes
[1] Canaan désigne une région du Proche-Orient ancien située le long de la rive orientale de la mer Méditerranée. Cette région correspond plus ou moins aujourd’hui aux territoires réunissant les territoires disputés, l’État d’Israël, l’ouest de la Jordanie, le sud du Liban et l’ouest de la Syrie.
[2] Les Hittites sont un peuple ayant vécu en Anatolie au 2ème millénaire av. jc. Ils doivent leur nom à la région dans laquelle ils ont établi leur royaume principal, le Hatti, situé en Anatolie centrale autour de leur capitale, Hattusan. À partir de la seconde moitié du 17ème siècle avant notre ère, les rois du Hatti construisent un des plus puissants royaumes du Moyen-Orient, dominant l’Anatolie jusqu’aux alentours de 1200 av. jc. À partir du 14ème siècle avant notre ère, ils réussissent à faire passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe, ce qui les met en rivalité avec d’autres puissants royaumes du Moyen-Orient : l’Égypte, le Mitanni et l’Assyrie.
[3] Hatti est un terme géographique et ethnique concernant l’Anatolie antique, et qui peut avoir plusieurs sens : Au IIème millénaire av. jc, c’est avant tout une région de l’Anatolie centrale, autour de la ville de Hattusha. Ce terme désigne également le peuple non-indo-européen qui est le premier connu à peupler cette région dans les premiers siècles du IIème millénaire av. jc, les Hattis, et leur langue, le hatti. À partir du 17ème siècle av. jc, la région Hatti devient le centre du royaume dominé par l’ethnie hittite, qui la peuplent alors en majorité et prennent son nom. Ils sont désignés par les peuples voisins, tels les Égyptiens, les Babyloniens ou les Assyriens, comme étant les gens du pays Hatti, et leur royaume est le royaume du pays Hatti, d’où vient le terme contemporain de Hittite. Après la chute du royaume hittite au 12ème siècle av. jc, le terme Hatti subsiste et désigne la région du sud-est anatolien dans lesquels se constituent plusieurs royaumes dit « Néo-hittites », comme Karkemish, Karatepe, Tabal, etc. Ce terme se retrouve beaucoup dans les textes des rois assyriens de cette époque, qui conquièrent peu à peu chacun de ces royaumes du 9ème siècle à la fin du 7ème siècle av. jc. Le terme subsiste encore sous les Empires assyrien et babylonien pour désigner cette partie de l’Anatolie du sud-est ainsi que le nord de la Syrie.
[4] barbares des montagnes du Pont
[5] L’Arzawa est un royaume et une région de l’Anatolie occidentale du 2ème millénaire av. jc. Son histoire nous est connue uniquement par des sources externes, provenant essentiellement du royaume voisin des Hittites, qui ont maintes fois combattu dans cette région. La localisation exacte de l’Arzawa est encore débattue. On le situe dans le sud-ouest de l’Anatolie, entre la Lycie et la Lydie postérieures. Il pourrait avoir été étendu jusqu’à la mer Égée. L’Arzawa est sans doute un royaume de culture louvite, comme l’attestent les noms des personnes originaires de ce pays et le fait qu’on y vénérait des dieux louvites, comme Arma (la Lune) et Tarhunda (le dieu de l’Orage).
[6] La Carie est une ancienne province du sud-ouest de l’Asie mineure, située entre la Lycie à l’Est, la Phrygie au Nord, la Lydie à l’Ouest et la mer Égée au Sud. À l’origine, c’est une colonie phénicienne, prise ensuite par les Doriens qui fondent les cités de Cnide et d’Halicarnasse. Sous la domination des Perses, elle devient une satrapie, rapidement gouvernée par des satrapes locaux qui se comportent comme des monarques autonomes, comme Mausole ou sa femme Artémise II. Sous l’Empire romain, la Carie devient une province romaine d’Asie.
[7] Le Bakırçay ou Caïque est un fleuve de Turquie qui prend sa source dans la plaine de Kırkağaç à l’est du mont Temnos dans la province de Manisa.