Connu essentiellement par un assez long passage dans la Guerre contre les Vandales [1] de l’historien byzantin Procope de Césarée, pour s’être révolté avec succès contre les Vandales.
À la fin du règne du roi vandale Thrasamund, pour des raisons non précisées, les Vandales lancent une expédition contre Cabaon en Tripolitaine [2]. Bien que n’étant pas lui-même chrétien, Cabaon décide alors, selon l’historien byzantin Procope de Césarée, d’envoyer des espions sur les arrières des Vandales afin de réparer les dégâts que ces derniers, ariens [3] fanatiques, ne manqueraient pas de causer aux édifices du culte se trouvant sur leur route.
Il espère ainsi se concilier le dieu des catholiques, réputé puissant. Cela n’empêcha pas les Vandales d’atteindre le camp berbère. Mais la bataille qui suivit, en un lieu inconnu, fut un désastre pour les troupes de Thrasamund, déroutées par la tactique des Berbères. Ceux-ci, selon un schéma qui se répétera plus tard, s’abritèrent en effet derrière un rempart de chameaux et combattirent à pied, usant essentiellement d’armes de jet qui décimèrent les escadrons vandales.
Ce combat dut constituer un succès retentissant pour les Berbères, mais on en ignore les conséquences immédiates : car Procope n’évoque plus jamais ensuite Cabaon et il n’établit aucun lien entre cette guerre et les longues guerres libyques menées par les Byzantins ultérieurement.
Il existe dans le Djebel Nefoussa [4], un lieu-dit Cabao [5], à 30 km à l’est de Nalout [6], qui est peut-être l’ultime trace de l’existence de Cabaon.