Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

John Churchill

jeudi 18 avril 2024, par lucien jallamion

John Churchill (1650-1722)

Comte puis 1er duc de Marlborough-Général et homme politique anglais

D’abord humble page à la cour de la Maison Stuart [1], il sert loyalement le duc d’York au cours des années 1670 et au début des années 1680, gagnant promotions militaire et politique par son courage et son habileté diplomatique.

Son rôle dans la défaite de la rébellion de Monmouth [2] en 1685 contribue à l’accession de Jacques II au trône, mais il abandonne seulement 3 ans plus tard son mentor catholique pour les protestants hollandais et Guillaume d’Orange. Récompensé pour son aide à l’accession au trône de Guillaume III avec le comté de Marlborough [3], il se distingue dans les premières années de la guerre de Neuf Ans [4] ; cependant, la persistance du jacobitisme [5] provoque sa chute et son emprisonnement temporaire à la Tour de Londres [6]. Ce n’est qu’à l’arrivée sur le trône de la reine Anne, en 1702, que Marlborough atteint l’apogée de ses pouvoirs et s’assure gloire et fortune.

Son mariage avec Sarah Jennings, amie intime de la reine, lui assure en premier lieu le poste de Commandant en chef des forces britanniques, puis la transformation de son comté en duché. Devenu de facto chef de file des forces alliées pendant la guerre de Succession d’Espagne [7], ses victoires sur les champs de bataille de Blenheim [8] en 1704, Ramillies [9] en 1706, Audenarde [10] en 1708 et de Malplaquet [11] en 1709 lui permettent de rentrer dans l’histoire comme l’un des grands généraux d’Europe.

Cependant, la relation orageuse de son épouse avec la reine puis la mise à l’écart ultérieure de la cour, sont la cause de sa propre chute. Éloigné à son tour de la Cour par Anne et pris entre les partis Tory [12] et Whig [13], Marlborough, qui a apporté gloire et succès au règne, perd ses fonctions et s’exile. Il retourne en Angleterre et retrouve de l’influence avec l’arrivée au pouvoir de la Maison de Hanovre et l’avènement de George 1er à la couronne britannique en 1714, mais à la suite d’une série d’attaques cérébrales sa santé se détériore progressivement et il meurt le 16 juin 1722, à Cumberland Lodge [14].


L’ambition insatiable de Marlborough l’a propulsé de l’obscurité au devant de la scène dans les affaires britanniques et européennes, faisant de lui le plus riche de tous les sujets d’Anne. Ses liens familiaux lui ont apporté un réseau de relations sur la scène européenne, sa sœur Arabella Churchill est devenue la maîtresse de Jacques II, et leur fils, leduc de Berwick, l’un des plus grands maréchaux de Louis XIV. Tout au long des 10 campagnes consécutives de la guerre de Succession d’Espagne, Marlborough a réussi à former et tenir une coalition discordante par la seule force de sa personnalité, permettant aux armées britanniques d’atteindre un niveau qu’elles ne connaissaient plus depuis le Moyen Âge. Même s’il ne peut obtenir la capitulation totale de ses ennemis, ses victoires permettent de promouvoir la Grande-Bretagne au statut de grande puissance, lui assurant ainsi une prospérité croissante au cours du 18ème siècle.

Fils de Winston Churchill et d’Elisabeth. On sait peu de chose de l’enfance de John Churchill. Le fait de grandir dans des conditions difficiles à Ashe, avec des tensions familiales, a peut-être laissé une marque durable sur le jeune Churchill.

Après la restauration du roi Charles II en 1660, la situation financière de l’aîné des Churchill s’améliore même si elle reste loin de la prospérité. En 1661, Winston devient député de Weymouth et, comme marque de la faveur royale, il est récompensé pour les pertes qu’il a subies lors de la lutte contre les Parlementaires pendant la guerre civile. Ainsi est-il nommé Commissaire aux revendications territoriales irlandaises à Dublin [15] en 1661.

Quand Winston part pour l’Irlande l’année suivante, John est inscrit à l’école gratuite de The King’s Hospital à Dublin mais, en 1664, à la suite du rappel de son père au poste de greffier subalterne affecté au contrôle de la maison du roi à Whitehall [16], John se retrouve à l’école St-Paul de Londres [17]. La mauvaise situation financière du roi fait que les anciens Cavaliers reçoivent peu d’argent en récompense de leur fidélité, mais le monarque est prodigue avec ce qu’il peut offrir et qui ne lui coûte rien : des postes à la cour pour leur progéniture. C’est ainsi que, en 1665, Arabella devient dame d’honneur de Anne Hyde, la duchesse de York, rejointe quelques mois plus tard par son frère John, en tant que page de son mari, Jacques, duc d’York.

La passion du duc d’York pour les armées terrestres et navales déteint sur le jeune Churchill. Il accompagne souvent le duc lors de ses inspections des troupes dans les parcs royaux et envisage très vite de devenir lui-même soldat. Le 14 septembre 1667, il obtient un poste d’enseigne dans la compagnie du roi, la 1ère Garde qui deviendra plus tard les Grenadier Guards [18]. Sa carrière s’accélère quand, en 1668, Churchill s’embarque pour Tanger [19], avant-poste de l’Afrique du Nord récemment obtenu par la dot de l’épouse portugaise de Charles II, Catherine de Bragance . Loin des fastes de la Cour, Churchill y passe 3 ans, effectuant ses premières classes de formation tactique et d’expérience du terrain lors d’escarmouches avec les Maures [20].

De retour à Londres, en février 1671, ses traits et ses manières attirent rapidement l’attention dévorante de l’une des maîtresses les plus célèbres du roi, Barbara Villiers dite Barbara Palmer , duchesse de Cleveland [21]. Sa liaison avec cette séductrice insatiable s’avère dangereuse. On raconte qu’une fois, à l’arrivée du roi, Churchill a juste le temps de sauter du lit de sa maîtresse et de se cacher dans un placard, mais le roi, lui-même expérimenté en la matière, découvre le jeune Churchill qui tombe rapidement à ses genoux. L’histoire est peut-être apocryphe une autre version raconte que Churchill sauta par la fenêtre, mais il est largement admis qu’il a été le père de Barbara, la fille de la duchesse, née le 16 juillet 1672.

En 1672, Churchill prend à nouveau la mer et, le 7 juin, lors de la bataille de Solebay [22] contre la Marine néerlandaise au large du Suffolk [23], son comportement valeureux à bord du Prince lui vaut d’être promu capitaine du régiment de l’Amirauté. L’année suivante, Churchill gagne encore une citation élogieuse lors du siège de Maastricht [24] après s’être distingué avec un commando de 30 hommes qui vont, successivement, prendre et défendre avec succès une partie de la forteresse. Le roi Louis XIV en personne salue l’acte. Churchill acquiert une réputation enviable de courage physique ainsi que l’estime des soldats.

Même si la majorité parlementaire britannique anti-française a forcé l’Angleterre à se retirer de la guerre franco-néerlandaise en 1674, quelques régiments anglais sont restés au service des Français. En avril, Churchill est nommé colonel d’un de ces régiments qui, par la suite, servent avec le maréchal de Turenne.

Churchill est présent à la bataille de Sinsheim [25] en juin 1674 et à celle d’Ensheim [26] en octobre ; il semble aussi qu’il ait été présent à la bataille de Salzbach [27] en juillet 1675, bataille où Turenne est tué. Pendant ces campagnes, il perfectionne son art militaire au contact du maréchal français.

À son retour au palais Saint James [28], Churchill a son attention attirée vers d’autres sujets et notamment un nouveau visage à la Cour. Sarah Jennings a environ 15 ans quand Churchill revient du continent en 1675 et il semble avoir été presque immédiatement captivé par ses charmes et ses bonnes manières. Elle reçoit, paraît-il, les lettres d’amour de Churchill avec beaucoup de méfiance. Comme sa première maîtresse, Barbara Villiers, a transféré sa résidence à Paris, Sarah nourrit des doutes sur les intentions de Churchill. Cependant, la cour persistante au cours des mois suivants lui permet finalement de remporter le cœur de la belle et pauvre demoiselle d’honneur. Winston Churchill aurait désiré que son fils épouse la riche Catherine Sedley probablement pour alléger la fardeau de sa dette mais le colonel Churchill épouse discrètement Sarah dans le courant de l’hiver 1677/1678.

Lorsque le gouvernement du comte de Danby entreprend un changement politique, le pays se prépare à entrer en guerre avec la France.

En avril 1678, Churchill, accompagné de son ami et homme politique montant, Sidney Godolphin , part pour La Haye [29] afin de négocier une convention sur le déploiement de l’armée anglaise en Flandre. La première intervention du jeune diplomate dans la gestion des affaires publiques est couronnée de succès. Cela lui permet d’entrer en contact avec Guillaume, Prince d’Orange qui est très impressionné par sa finesse, sa courtoisie et ses aptitudes à la négociation.

Mais, en raison des tractations secrètes de Charles II avec Louis XIV, la mission finit par avorter. En mai, Churchill est nommé au grade temporaire de général de brigade, mais les espoirs d’action sur le continent se révèlent illusoires, les factions belligérantes cherchant la paix et signant le traité de Nimègue [30].

Lorsque Churchill retourne en Angleterre à la fin de 1678, il constate des changements importants dans la société anglaise. Le pseudo complot papiste fabriqué par Titus Oates et visant à exclure le duc d’York, catholique, de l’accession au trône d’Angleterre, vaut un bannissement et un exil temporaire au futur Jacques II.

Churchill est obligé de le suivre, d’abord à La Haye puis à Bruxelles [31], avant d’obtenir la permission de s’installer à Édimbourg [32]. Ce n’est qu’en 1682, après la victoire complète de Charles II sur ses adversaires que le duc d’York peut revenir à Londres. Pour ses services au cours de la crise, Churchill est fait Lord Churchill d’Eyemouth dans la pairie d’Écosse, le 21 décembre 1682 et, l’année suivante, le 19 novembre, il est nommé colonel du régiment de la garde royale des dragons.

Pendant leur séjour à Edimbourg, Sarah a donné naissance à Henriette le 19 juillet 1681.

Churchill reprend la vie à la Cour avec enthousiasme. En juillet 1683, on l’envoie sur le continent pour conduire le prince Georges de Danemark en Angleterre pour son mariage arrangé avec la princesse Anne, âgée de 18 ans, la fille cadette du duc d’York. Anne ne perd pas de temps en nommant Sarah parmi ses dames de compagnie. Pour sa part, Churchill traite la princesse avec une affection respectueuse et s’attache véritablement à elle. À partir de ce moment-là, les Churchill se détachent de plus en plus du cercle catholique de Jacques et se rapprochent de la princesse.

À la mort de Charles II en 1685, son frère, le catholique duc d’York, devient roi sous le nom de Jacques II. À la suite de cette succession, James Churchill est nommé gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson [33]. Il est également confirmé gentilhomme de la chambre en avril et admis à la pairie d’Angleterre en tant que baron Churchill de Sandridge dans le comté de Hertford, en mai, ce qui lui donne ainsi un siège à la Chambre des Lords. Toutefois, le nouveau Parlement est dominé par la rébellion, menée en Écosse par le comte d’Argyl Archibald Campbell et en Angleterre par le fils illégitime de Charles II, le duc de Monmouth, qui, encouragé par les mécontents et divers conspirateurs Whigs exilés pour leur rôle dans le complot raté de Rye-House [34], est prêt à prendre ce qu’il considère être son bien : la couronne d’Angleterre.

Or, à cette époque, 7 hommes décident d’inviter la fille aînée de Jacques II et son mari, le stathouder protestant néerlandais, Guillaume, Prince d’Orange, à envahir l’Angleterre et prendre le trône. Les signataires de la lettre incluent des whigs, des tories et l’évêque de Londres, Henry Compton . Guillaume n’a pas besoin d’encouragement supplémentaire. Même si Churchill n’a pas signé l’invitation il fait part de ses intentions à Guillaume par le biais de son principal contact anglais à La Haye. Churchill, comme beaucoup d’autres, est à la recherche du moment opportun pour lacher Jacques II.

Guillaume débarque à Torbay [35], le 5 novembre 1688 et, de là, conduit son armée à Exeter [36]. Les forces de Jacques II s’installent à Salisbury [37], mais peu de ses officiers supérieurs cherchent à combattre.

Promu au grade de lieutenant-général le 7 novembre, Churchill est encore aux côtés du roi, mais en affichant de grands transports de joie en apprenant la désertion de lord Cornbury, il conduit Feversham à demander son arrestation. Churchill lui-même encourage ouvertement à la désertion pour défendre la cause orangiste alors que Jacques II continue à hésiter. Il est bientôt, trop tard pour agir. Après la réunion du conseil de guerre dans la matinée du 24 novembre, Churchill, accompagné de quelque 400 officiers et soldats, se glisse hors du camp royal et se dirige vers Guillaume à Axminster [38]. Il a laissé derrière lui une lettre d’excuses et d’auto-justification.

Dans la nuit, la princesse Anne accompagnée de Sarah s’enfuit de Londres et va se réfugier à Nottingham [39].

Lorsque le roi voit qu’il n’a même pas pu retenir Churchill il se désespère. Jacques II se réfugie en France, emmenant avec lui son fils héritier. Sans coup de feu ou presque, Guillaume, l’époux de Marie, fille aînée de Jacques II qui a refusé la couronne pour elle-même, devient roi après avoir du accepter la Déclaration des droits [40].

Dans le cadre des promotions lors du couronnement de Guillaume et de Marie, Churchill est fait comte de Marlborough le 9 avril 1689, assermenté au Conseil privé et promu gentilhomme de la Chambre du roi.

Cependant, ces promotions provoquent des rumeurs accusatrices de la part des partisans de Jacques II, qui reprochent à Marlborough d’avoir honteusement trahi son ancien roi à des fins personnelles ; Guillaume lui-même émet quelques réserves sur l’homme qui a abandonné Jacques II.

Le premier acte officiel de Marlborough est d’aider à la rénovation de l’armée. Le pouvoir de confirmer ou de mettre à la retraite des officiers et des hommes lui donne la possibilité de se construire un réseau de favoris qui lui sera utile au cours des deux décennies suivantes. La tâche est urgente, car moins de 6 mois après le départ de Jacques II, l’Angleterre entre en guerre contre la France dans le cadre d’une puissante coalition visant à réduire les ambitions de Louis XIV.

Cependant après Walcourt [41], la popularité de Marlborough s’estompe. Guillaume III et Marie se méfient de l’influence du couple Marlborough, confidents et partisans de la princesse Anne.

Pourtant, pour le moment, le choc des tempéraments est éclipsé par des événements plus pressants en Irlande où Jacques II a débarqué en mars 1689 pour tenter de retrouver son trône. Lorsque Guillaume part l’affronter en Irlande en juin 1690, Marlborough est devenu commandant de toutes les troupes et milices en Angleterre et a été nommé membre du Conseil des Neuf chargé de conseiller Marie sur les questions militaires en l’absence du roi, mais Marie fait peu d’effort pour dissimuler son dégoût à cette nomination.

La victoire de Guillaume III à la bataille de la Boyne [42] le 1er juillet 1690, oblige Jacques II à abandonner son armée et à fuir vers la France. En août, Marlborough part pour l’Irlande afin d’y conduire sa première expédition [43]. C’est un projet hardi, novateur, visant à perturber les voies d’approvisionnement jacobite, un de ces projets que le Comte conçoit et exécute avec un succès exceptionnel. Cork [44] tombe le 27 septembre et Kinsale [45] suit à la mi-octobre. Si la campagne ne met pas fin à la guerre en Irlande, comme l’espèrait Marlborough, elle lui enseigne l’importance de la précision, de la logistique, de la nécessité de coopération et de tact lorsqu’on travaille aux côtés d’autres hauts commandants alliés. Il lui faudra, cependant, 10 ans avant de se retrouver en charge d’une autre mission équivalente.

Guillaume III reconnaît les qualités de Marlborough comme soldat et stratège mais refuse de lui attribuer l’Ordre de la Jarretière [46] et de le nommer commandant en chef de l’artillerie, ce qui ulcére l’ambitieux comte et Marlborough qui ne cache pas sa déception.

Profitant de son influence au Parlement et dans l’armée, Marlborough y attise le mécontentement contre le roi, lui reprochant ses préférences à nommer des commandants étrangers et voulant ainsi l’obliger à changer de comportement.

Mais, conscient de cela, Guillaume commence à son tour à faire part ouvertement de sa méfiance à l’égard de Marlborough.

À partir de janvier 1691, Marlborough se met en relation avec les partisans de Jacques II exilé au château de Saint-Germain-en-Laye. Il est désireux d’obtenir le pardon de l’ancien roi qu’il a abandonné en 1688, pardon essentiel pour le succès de sa future carrière dans le cas, pas tout à fait impossible, d’une restauration jacobite. De son côté, Jacques II a maintenu le contact avec ses partisans en Angleterre qui ont pour objectif principal de le rétablir sur le trône.

Guillaume III est au courant des contacts de Marlborough et d’autres de ses sujets, comme Godolphin et le duc de Shrewsbury Charles Talbot , mais il considère leurs doubles-jeux davantage comme une politique de précaution que comme un soutien explicite à l’ancien Régime.

Marlborough ne souhaite pas une restauration jacobite, mais Guillaume, conscient de ses qualités militaires et politiques, sait le danger que peut représenter le comte.

Au retour de Guillaume et Marlborough d’une campagne sans incident dans les Pays-Bas espagnols en octobre 1691, leurs relations se détériorent encore. En janvier 1692, la Reine, irritée par les intrigues de Marlborough au Parlement, dans l’armée et même avec Jacques II à Saint-Germain-en-Laye, ordonne à Anne de congédier Sarah de sa maison, ce qu’Anne refuse.

Ce conflit personnel, précipite la chute de Marlborough. Le 20 janvier, le comte de Nottingham Daniel Finch, secrétaire d’État, ordonne à Marlborough de rendre tous ses postes et sièges, tant civils que militaires, et lui demande de se considérer comme congédié et interdit à la Cour. Aucune raison ne lui est donnée, mais les sympathisants de Marlborough sont scandalisés.

Le printemps de 1692 apporte de nouvelles menaces d’une invasion française et de nouvelles accusations de trahison jacobite. Agissant sur le témoignage d’un certain Robert Young, la Reine fait arrêter tous les signataires d’une lettre visant au rétablissement de Jacques II et à l’arrestation de Guillaume III.

Marlborough, figurant parmi les signataires, est enfermé à la Tour de Londres le 4 mai. Il y reste pendant 5 semaines et son angoisse est aggravée par la nouvelle de la mort de son fils cadet Charles, le 22 mai. Les lettres de Young se révèlent finalement être des faux et Marlborough est libéré le 15 juin, mais il continue sa correspondance avec Jacques.

Depuis plusieurs mois, les Alliés ont planifié une attaque sur Brest [47]. Les Français ont reçu des renseignements sur un assaut imminent, ce qui permet aumaréchal de Vauban de renforcer les défenses et la garnison de la ville. Inévitablement, l’attaque du 18 juin, dirigée par Thomas Tollemache s’achève par un désastre, la plupart de ses hommes sont tués ou capturés et Tollemache lui-même meurt de ses blessures peu après.

Bien que les preuves manquent, les détracteurs de Marlborough affirment que c’est lui qui a alerté l’ennemi.

La mort de Marie, le 28 décembre 1694 aboutit finalement à une réconciliation officielle mais dépourvue de la moindre chaleur entre Guillaume III et Anne, désormais héritière du trône. Marlborough espère que le rapprochement aboutira à son propre retour en grâce mais, si lui et Lady Marlborough sont autorisés à revenir à la Cour, le comte ne reçoit pas d’affectation.

En 1696, Marlborough, avec Godolphin, Edward Russell et Shrewsbury, se retrouve encore une fois impliqué dans un complot en faveur de Jacques II, cette fois lancé par le militant jacobite John Fenwick . Les accusations sont finalement rejetées comme pure fabrication de Fenwick qui est exécuté mais ce n’est qu’en 1698, un an après le traité de Ryswick mettant fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg, que la page est définitivement tournée et que les relations entre Guillaume et Marlborough s’améliorent.

Sur recommandation de Lord Sunderland Robert Spencer , Guillaume finit par offrir à Marlborough un poste de gouverneur du duc de Gloucester Guillaume de Danemark , le fils aîné d’Anne. Il lui rend également son poste au Conseil privé, avec son grade militaire. Lorsque Guillaume part pour la Hollande en juillet, Marlborough est l’un des membres de la Haute Cour de Justice chargé de diriger le pays en son absence, mais il lui est difficile de concilier ses convictions conservatrices avec celles de serviteur dévoué du roi.

Avec la mort du roi Charles II d’Espagne, infirme et sans descendance, le 1er novembre 1700, se pose le problème de la succession au trône d’Espagne et du contrôle ultérieur de son empire. Une fois de plus, l’Europe va se lancer dans la guerre : la guerre de Succession d’Espagne. En effet, sur son lit de mort, Charles II a légué son royaume au petit-fils de Louis XIV, Philippe duc d’Anjou. L’union des royaumes espagnols et français sous la coupe de la maison de Bourbon est une menace inacceptable pour l’Angleterre, la République néerlandaise et l’empereur germanique du Saint Empire, Léopold 1er, qui revendique pour lui-même le trône d’Espagne.

Se rendant compte que sa santé se détériore et connaissant l’influence du comte sur la future reine, la princesse Anne, Guillaume III décide d’attribuer à Marlborough une place centrale dans les affaires européennes. Il l’envoie à La Haye pour le représenter, commander les forces armées britanniques et négocier l’organisation d’une nouvelle coalition pour s’opposer à la France et à l’Espagne.

Le 7 septembre 1701, le traité de la Deuxième Grande Alliance [48] est dûment signé par les représentants anglais, germanique et néerlandais. Il veut contrecarrer les ambitions de Louis XIV et la puissance des Bourbons. Cependant Guillaume ne verra pas la déclaration de guerre de l’Angleterre. Le 8 mars 1702, le roi, déjà en mauvaise santé, meurt des suites de blessures consécutives à un accident de cheval. Sa belle-sœur Anne est immédiatement proclamée reine.

Soucieux de récompenser Marlborough pour ses talents de diplomate et de guerrier en Irlande et sur le continent, Anne en fait le commandant en chef de l’artillerie, un chevalier de l’ordre de la Jarretière et le capitaine général de ses armées en Angleterre et à l’étranger. Comme Lady Marlborough a été promue groom of the stole [49], les Marlborough, ont désormais des responsabilités correspondant à leur rang et jouissent d’un revenu annuel conjoint de plus de 60 000 £ et d’une influence sans égale à la Cour.

Le 4 mai 1702, l’Angleterre déclare officiellement la guerre à la France. Marlborough reçoit le commandement des forces anglaises, hollandaises et impériales alors qu’il n’a pas encore commandé de grande armée et a une expérience bien moindre que la douzaine de généraux hollandais ou impériaux qui doivent maintenant travailler sous ses ordres. Son commandement a toutefois ses limites.

Néanmoins, malgré la lassitude initiale de ses alliés, le duc a bien commencé la campagne des Pays-Bas espagnols, principal théâtre de cette guerre de Succession. Après avoir repoussé les troupes du maréchal de Boufflers, il s’empare de Venlo [50], Roermond [51], Stevensweert [52] et Liège [53], ce qui lui vaut en décembre la reconnaissance publique de la Reine. Il est promu duc de Marlborough.

La Reine attribue à son favori le domaine de Woodstock [54] et lui promet la construction en ce lieu d’un palais commémoratif de sa grande victoire de Blenheim. Mais, depuis son accession au trône, ses relations avec Sarah se sont progressivement distendues.

Le duc et la duchesse ont vu grandir leurs pouvoirs notamment en raison de leur intimité avec Anne, mais les attaques incessantes de la duchesse contre les conservateurs [55] la coupe de la Reine dont les inclinations naturelles vont vers les conservateurs, fervents partisans de l’Église d’Angleterre. Pour sa part, Anne, maintenant Reine, n’est plus l’adolescente timide que domine si facilement sa belle amie ; elle est fatiguée du harcèlement politique auquel Sarah la soumet, tout comme de ses façons de plus en plus hautaines et qui finiront par détruire leur amitié et saper la situation de son mari.


Pendant la marche du duc sur le Danube [56], l’empereur Léopold 1er propose à Marlborough de le faire prince du Saint Empire romain en lui offrant la petite principauté de Mindelheim [57]. La reine accepte la récompense mais, après les succès de 1704, la campagne de 1705 apporte peu de raisons de satisfaction sur le continent. Le projet d’invasion de la France par la vallée de la Moselle est abandonné, obligeant le duc à se retirer vers les Pays-Bas. Bien que Marlborough ait percé les lignes de Brabant à Eliksem [58] en juillet, l’indécision des Alliés et les considérables hésitations néerlandaises entièrement centrées sur la sécurité de leur pays d’origine, empêchent le duc de pousser son avantage.


Les premiers mois de 1706 s’avèrent également frustrants pour le duc car les généraux de Louis XIV remportent leurs premiers succès en Italie et en Alsace. Ces revers contrecarrent les plans originaux de Marlborough pour la campagne à venir, mais il ne tarde pas à ajuster ses projets et à marcher vers le territoire ennemi.

La bataille de Ramillies, aux Pays-Bas espagnols, le 23 mai, est peut-être la plus réussie de Marlborough, et une au cours de laquelle il a lui-même tiré son épée au moment décisif mais aussi une où il a vu la mort de près. En effet, au moment où son écuyer l’aide à monter à cheval, un boulet de canon français lui passe entre les jambes et tue son écuyer.

Alors que Marlborough combat aux Pays-Bas, une série de rivalités personnelles va être en partie à l’origine du renversement général de sa situation. Les Whigs, qui sont les principaux partisans de la guerre, menacent le poste de Godolphin. Comme condition pour soutenir le gouvernement lors de la prochaine session parlementaire, ils demandent un partage du pouvoir avec la nomination d’un membre éminent de leur Junte, le comte de Sunderland le beau-fils de Marlborough, au poste de Secrétaire d’État. La reine, qui déteste Sunderland et la Junte et qui refuse d’être dominée par un parti unique, s’y oppose farouchement, mais Godolphin, de plus en plus dépendant de l’aide whig, a peu de marge de manœuvre. En plus de Sarah au comportement peu diplomatique qui revient sans cesse à la charge, Godolphin presse la Reine de se soumettre aux exigences des Whigs. En désespoir de cause, Anne finit par céder et Sunderland reçoit son affectation ; cependant, les relations entre Godolphin, Sarah et la reine ont pris un coup sévère et Anne commence à se tourner de plus en plus vers une nouvelle favorite, cousine de Sarah, Abigail Masham.
— - Après sa victoire à Ramillies, Marlborough retourne en Angleterre et par acclamation du Parlement, voit ses titres et biens concédés à ses héritiers, hommes ou femmes.

Toutefois, le succès des Alliés est suivi, en 1707, par une reprise de la guerre par les armées françaises sur tous les fronts avec un retour à des querelles politiques et une incapacité de décision au sein de la Grande Alliance. La Grande guerre du Nord manque également d’avoir de graves conséquences.

Les Français espèrent amener Charles XII, roi de Suède, à attaquer l’Empire au sujet de la succession de la Pologne, mais par une visite au quartier-général du roi à Altranstädt [59], Marlborough, en bon diplomate, aide à apaiser Charles XII et à prévenir son intervention dans la guerre de succession d’Espagne. Néanmoins, d’importants revers en Espagne, à Almansa [60] et le long du Rhin dans le sud de l’Allemagne, causent beaucoup de soucis à Marlborough et rendent les Néerlandais encore moins coopératifs, mettant leur veto aux plans du duc pour toute action d’envergure aux Pays-Bas. La défaite duprince Eugène à Toulon [61], met fin à tout espoir de gagner la guerre cette année-là.

À son retour, Marlborough se retrouve en pleine tempête politique, les critiques du gouvernement portant sur la conduite générale de la guerre.

Les revers militaires de 1707 continuent dans les premiers mois de 1708 avec les chutes de Bruges  [62] et de Gand [63] passées à la France ; cependant, l’arrivée sur le théâtre de la guerre du prince Eugène, son co-commandant de Blenheim redonne le sourire à Marlborough. Réconforté par la confiance sans faille du prince, il veut reprendre l’initiative stratégique. Son plan est une répétition de la double invasion de l’année précédente, cette fois en portant le coup principal aux Pays-Bas.

Après une marche forcée, les Alliés franchissent l’Escaut [64] à Audenarde [65] au moment où l’armée française, sous les ordres du maréchal de Vendôme et du duc de Bourgogne, la passent plus au nord avec l’intention d’assiéger la place. Marlborough, ayant retrouvé sa confiance en lui, prend des mesures décisives pour les affronter. Sa victoire à la bataille d’Audenarde [66], le 11 juillet 1708, démoralise l’armée française en Flandres. Une fois encore, Malborough a démontré sa vision globale du terrain et de l’organisation, ainsi que sa connaissance aiguë de l’ennemi.

Malgré toutes les difficultés d’un siège en hiver, la campagne de 1708 a été un succès remarquable pour les Alliés, nécessitant des compétences supérieures en logistique et organisation.

Alors que Marlborough reçoit les honneurs sur le champ de bataille, les Whigs, en phase ascendante, éconduisent les derniers conservateurs du gouvernement. Marlborough et Godolphin, désormais coupés de la reine Anne, doivent désormais se conformer aux décisions du gouvernement whig, tandis que les conservateurs se réjouissent de la chute de leurs anciens dirigeants. Pour aggraver la situation, Sarah, poussée par sa haine envers Harley et Abigail, a finalement conduit la reine à rompre avec elle, Sarah ayant détruit ce qui restait de leur amitié. Cependant la Reine lui laisse son poste à la Cour par nécessité, car elle ne veut pas que cette disgrâce nuise à son mari victorieux à la tête des armées.

Marlborough reprend la guerre aux Pays-Bas en juin 1709. Après avoir empêché le maréchal de Villars de prendre la ville de Tournai [67], le 3 septembre, les Alliés portent leur attention sur Mons [68], déterminés à maintenir une pression sur les Français. Obéissant aux ordres directs d’un Louis XIV complètement désespéré et lui demandant de sauver la ville, Villars avance le 9 septembre 1709 sur le petit village de Malplaquet et s’y retranche.

Deux jours plus tard, les forces ennemies s’affrontent. Sur le flanc gauche des Alliés, le prince d’Orange lance l’infanterie néerlandaise dans des charges désespérées sans autre résultat que de la voir taillée en pièces. Sur le flanc droit, Eugène attaque à son tour et peine presque aussi sévèrement. Néanmoins, devant la résistance rencontrée sur ses ailes, Villars se voit contraint d’affaiblir son centre et permet à Marlborough d’y effectuer une percée, autorisant ce dernier à revendiquer la victoire.

Les Français croient que Malborough a été tué pendant le combat et composent une chanson à ce sujet sur un air ancien. Le duc s’empare de Mons le 20 octobre, mais à son retour en Angleterre, ses ennemis utilisent le chiffre des victimes de Malplaquet pour salir sa réputation.

Les élections générales en octobre voient une augmentation de popularité des Tories et une victoire pour la politique de paix. Marlborough reste cependant à la tête de l’armée. La Junte vaincue, les Néerlandais, le prince Eugène et l’Empereur, le prient de rester pour leur cause commune, tandis que les nouveaux ministres, sachant qu’ils ont à préparer une autre campagne, l’obligent à maintenir la pression sur l’ennemi jusqu’à ce qu’ils aient pris leurs propres dispositions pour la paix.

Le duc, beaucoup plus mince et beaucoup changé, retourne en Angleterre en novembre. Ses relations avec Anne ont subi de nouveaux revers au cours des derniers mois. Marlborough rencontre Anne, le 17 janvier 1711 en une dernière tentative pour sauver sa femme, mais elle ne se laisse pas influencer et exige que Sarah abandonne sa Clé d’Or [69] dans les 2 jours.

Malgré toute cette agitation et sa santé déclinante, Marlborough revient à La Haye à la fin février pour se préparer à ce qui va être sa dernière et l’une de ses plus grandes campagnes. Une fois de plus, Marlborough et Villars s’affrontent,

Pour Marlborough, toutefois, le temps s’est écoulé. Ses gains stratégiques de 1711 font qu’il est pratiquement certain que les Alliés marcheront sur Paris l’année suivante, mais Harley n’a pas l’intention de laisser la guerre aller aussi loin, ce qui risquerait de compromettre les conditions favorables obtenues lors de pourparlers secrets anglo-français qui ont eu lieu tout au long de l’année.

Marlborough a depuis longtemps des doutes quant à la politique Whig, mais il est peu disposé à abandonner ses alliés et se met du côté des Whigs pour s’opposer à ces préliminaires de paix.

Les prières personnelles de la Reine, depuis longtemps fatiguée de la guerre, ne réussissent pas à convaincre le duc. L’électeur de Hanovre indique clairement que lui aussi est contre les propositions et prend publiquement parti pour les Whigs. Néanmoins, Anne reste ferme et, le 7 décembre 1711, elle est en mesure d’annoncer que, tout autant l’heure que le lieu sont venus pour l’ouverture d’un traité de paix générale.

Pour éviter la reprise de la guerre au printemps, le gouvernement anglais juge indispensable de remplacer Marlborough par un général plus proche de lui et moins en contact avec les Alliés.

Les moyens destinés à achever Marlborough sont déjà en œuvre lorsque le gouvernement lance une Commission parlementaire « pour recueillir, examiner et statuer sur les comptes publics du Royaume », afin de rechercher de possibles irrégularités dans la gestion de la guerre.

La Commission parlementaire de la Chambre des communes porte deux chefs d’accusation contre Marlborough : d’abord, elle affirme que, depuis plus de 9 ans, il a reçu illégalement plus de 63 000 £ de la part des entreprises d’approvisionnement et de transport aux Pays-Bas, en deuxième lieu, qu’il a prélevé 2,5 % sur les salaires des troupes étrangères à la solde de l’Angleterre soit 280 000 £. Malgré les réfutations de Marlborough, les résultats sont assez concluants pour qu’Harley persuade la Reine de relever son capitaine-général de ses fonctions.

Le 29 décembre 1711, avant que les accusations ne soient examinées par le Parlement, Anne, qui lui doit le succès et la gloire de son règne, lui envoie une lettre mettant fin à ses fonctions Les Alliés sont abasourdis par le licenciement de Marlborough. Les Français, cependant, se réjouissent de la suppression de l’obstacle principal aux pourparlers de paix anglo-français tenus tout au long de 1712.

Après avoir assisté aux funérailles de Godolphin, le 7 octobre, il part en exil sur le continent, le 1er décembre 1712

Marlborough est bien accueilli et fêté par les habitants et dans les cours d’Europe où il est non seulement considéré comme un grand général mais aussi comme prince du Saint Empire romain. Sarah le rejoint en février 1713, et est ravie quand, en arrivant à Francfort [70] au milieu du mois de mai, elle voit que les troupes sous le commandement du prince Eugène témoignent au duc tous les égards auxquels il aurait droit s’il avait été encore en fonction. Le duc rejoint également sa principauté de Mindelheim qui va revenir ensuite, comme il le suspecte, à la Bavière à l’issue des négociations de paix.

Tout au long de ses voyages, Marlborough reste en contact étroit avec la cour de Hanovre, déterminé à assurer une succession hanovrienne sans effusion de sang à la mort d’Anne. Il maintient également une correspondance avec les jacobites. L’esprit de l’époque voit sans mal l’amitié continue que Marlborough témoigne à son neveu le duc de Berwick, fils naturel de Jacques II et de sa sœur Arabella. Mais ses engagements contre une restauration jacobite, ne lèvent pas tous les soupçons des Hanovre et, peut-être, l’empêchent d’occuper un premier rôle comme conseiller du futur George 1er.

Les représentants de la France, la Grande-Bretagne et la République de Hollande signent le traité de paix d’Utrecht, le 11 avril 1713. Marlborough en exil se tient bien informé des événements et reste un personnage puissant sur la scène politique, notamment en raison de l’attachement personnel que la Reine lui porte toujours.

Après la mort de sa fille Élisabeth de la variole en mars 1714, Marlborough contacte la Reine. Bien que le contenu de la lettre soit inconnu il est possible qu’Anne l’ait laissé revenir chez lui. Quoi qu’il en soit, il semble qu’un accord soit conclu pour rétablir le duc dans ses anciennes fonctions.

La période de prédominance d’Oxford est maintenant arrivée à son terme et Anne se tourne vers Bolingbroke, et Marlborough pour prendre les rênes du gouvernement et assurer une succession en douceur. Mais sous le poids de la lourde charge, la santé de la Reine, déjà fragile, se détériore rapidement et, le 1er août 1714 le jour où Marlborough revient en Angleterre elle meurt. Le Conseil privé proclame aussitôt l’électeur de Hanovre roi d’Angleterre.

Les jacobites ne peuvent agir, ce que Daniel Defoe appelle la « solidité de la constitution » a triomphé et les régents choisis par George préparent son arrivée.

Marlborough est reçu avec la plus grande cordialité par le roi. Ce dernier ne lui a pas entièrement pardonné son flirt avec Saint-Germain et a l’intention de ne faire appel qu’à ses capacités militaires. Ainsi, reconduit dans ses fonctions de capitaine-général, maître général de l’artillerie et colonel de la Garde, Marlborough est redevenu une personne influente et respectée à la Cour.

Le retour du duc en grâce auprès de la Maison de Hanovre lui permet de diriger les troupes lors de la révolte des jacobites à Londres en 1715 [71]. Mais sa santé décline et, le 28 mai 1716, peu après la mort de sa fille Anne Spencer , comtesse de Sunderland [72], il est victime d’une congestion cérébrale à Holywell Chamber.

En 1719, le duc et la duchesse peuvent s’installer dans l’aile Est du palais inachevé, mais Marlborough aura seulement 3 ans pour en profiter. Pendant son séjour à Windsor Lodge en juin 1722 peu après son 72ème anniversaire, il est victime d’une autre congestion. le 16 juin, il meurt en présence de sa femme et de ses deux filles. Il est d’abord enterré dans un caveau à l’extrémité est de la chapelle de Henri VII à l’abbaye de Westminster [73], mais, selon les instructions laissées par Sarah, qui ne décèdera qu’en 1744, sa dépouille sera transférée à ses côtés sous la voûte de la chapelle de Blenheim.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « John Churchill, 1st Duke of Marlborough »

Notes

[1] La dynastie Stuart (à l’origine écrit Stewart) règne sur l’Écosse entre 1371 et 1714, et sur l’Angleterre, l’Irlande et le pays de Galles entre 1603 et 1714. Ils sont écartés du trône après le décès d’Anne de Grande-Bretagne et l’avènement de George de Hanovre en vertu de l’Acte d’Établissement.

[2] La rébellion de Monmouth est une tentative ayant eu lieu en 1685 de renverser Jacques II, devenu roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande à la mort de son frère aîné Charles II le 6 février 1685. Jacques II est impopulaire en raison de sa foi catholique et nombre de ses sujets étant opposés à l’idée d’un roi « papiste ». James Scott, premier duc de Monmouth, fils illégitime de Charles II, prétend alors être l’héritier légitime du trône et tente de remplacer Jacques II. La rébellion s’achève avec la défaite des partisans de Monmouth à la bataille de Sedgemoor le 6 juillet 1685. Monmouth est exécuté sous le motif de trahison le 15 juillet et nombre de ses partisans sont exécutés ou condamnés à la déportation par les « Assises sanglantes » du juge Jeffreys.

[3] Marlborough est une ville d’Angleterre dans le Wiltshire, de 8 000 habitants, d’après laquelle ont été créés les titres de comte puis de duc de Marlborough dans la pairie d’Angleterre. Plusieurs monarques anglais ont choisi d’y résider au Moyen Âge.

[4] La guerre de la Ligue d’Augsbourg, également appelée guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession Palatine ou guerre de la Grande Alliance, eut lieu de 1688 à 1697. Elle opposa le roi de France Louis XIV, allié à l’Empire ottoman et aux jacobites irlandais et écossais, à une large coalition européenne, la Ligue d’Augsbourg menée par l’Anglo-néerlandais Guillaume III, l’empereur du Saint Empire romain germanique Léopold 1er, le roi d’Espagne Charles II, Victor Amédée II de Savoie et de nombreux princes du Saint Empire romain germanique. Ce conflit se déroula principalement en Europe continentale et dans les mers voisines, mais on y rattache le théâtre irlandais, où Guillaume III et Jacques II se disputèrent le contrôle des îles britanniques, et une campagne limitée entre les colonies anglaises et françaises et leurs alliés amérindiens en Amérique du Nord. Cette guerre fut la deuxième des trois grandes guerres de Louis XIV.

[5] Le « jacobitisme » historique était un mouvement politique proche des Tories entre 1688 et 1807, composé de ceux qui soutenaient la dynastie détrônée des Stuarts et considéraient comme usurpateurs tous les rois et les reines britanniques ayant régné pendant cette période. Soutenu par les monarchies catholiques françaises et espagnoles, il était surtout implanté en Irlande et dans les Highlands d’Écosse qui furent le théâtre de plusieurs révoltes soutenues par la France. Plus marginalement, le jacobitisme disposait également d’un certain nombre de partisans dans le nord de l’Angleterre et au Pays de Galles.

[6] La tour de Londres est une forteresse historique située sur la rive nord de la Tamise à Londres en Angleterre à côté de Tower bridge. La tour se trouve dans le district londonien de Tower Hamlets situé à l’est de la Cité de Londres dans un espace appelé Tower Hill. Sa construction commença vers la fin de l’année 1066 dans le cadre de la conquête normande de l’Angleterre. La tour Blanche qui donna son nom à l’ensemble du château, fut construite sur l’ordre de Guillaume le Conquérant en 1078 et fut considérée comme un symbole de l’oppression infligée à Londres par la classe dirigeante. Le château fut utilisé comme prison dès 1100. Il servait également de grand palais et de résidence royale.

[7] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[8] La deuxième bataille de Höchstädt , également appelée bataille de Hochstett ou encore bataille de Blenheim, livrée le 13 août 1704, fut une bataille majeure de la guerre de Succession d’Espagne.

[9] La bataille de Ramillies, livrée le 23 mai 1706 près de Ramillies en Belgique actuelle, est l’un des engagements majeurs de la guerre de Succession d’Espagne. Elle est un succès retentissant pour la coalition alliée, constituée par la république des Provinces-Unies, le Royaume d’Angleterre et leurs « auxiliaires » danois sur l’armée franco-bavaroise. Elle fait suite à une année de campagnes indécises en 1705 (bataille d’Eliksem) au cours de laquelle l’excès de confiance de la coalition et les hésitations bataves après le succès de Blenheim aboutissent à une campagne infructueuse le long de la Moselle qui contraint le duc de Marlborough à renoncer à son plan de campagne en France. Cependant, en dépit de l’incapacité des Alliés d’emporter un succès décisif, Louis XIV souhaite ardemment la paix, mais il la veut toutefois à des conditions raisonnables. Dès lors, plutôt que de rester sur la défensive, les armées françaises passent à l’attaque sur tous les fronts.

[10] La bataille d’Audenarde eut lieu aux abords de la ville flamande du même nom, en Belgique, le 11 juillet 1708. L’armée française du duc de Vendôme y fut battue par les Impériaux du Prince Eugène et les Anglais du duc de Marlborough.

[11] La bataille de Malplaquet eut lieu le 11 septembre 1709 au cours de la guerre de Succession d’Espagne au sud de Mons dans les Pays-Bas espagnols (sur le territoire de l’actuelle commune de Taisnières-sur-Hon en France). Les forces commandées par le général John Churchill, duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie, essentiellement autrichiennes et hollandaises, affrontèrent les Français commandés par le maréchal de Villars.

[12] Le terme Tories désigne les partisans d’une philosophie politique traditionaliste anglo-saxonne. Au Royaume-Uni, les Tories constituaient l’un des deux groupes parlementaires britanniques à partir du 17ème siècle, ancêtres du Parti conservateur. Réputés proches de la dynastie Stuart, ils étaient favorables à un pouvoir royal fort et défendaient les intérêts de l’aristocratie foncière. Inspirant la méfiance de la Maison de Hanovre, qui les suspectait de collusion avec la dynastie précédente, les rois du 18ème siècle leur préféraient les Whigs.

[13] Le parti Whig est un parti politique apparu au 17ème siècle en Angleterre qui, à compter de la fin du 17ème siècle, militait en faveur d’un parlement fort en s’opposant à l’absolutisme royal. Il s’opposait au parti Tory de l’époque.

[14] Le Cumberland Lodge est une maison de campagne classée Grade II du 17ème siècle située dans le grand parc de Windsor à 5,6 km au sud du Château de Windsor. Il est occupé par une fondation caritative qui organise des conférences résidentielles, des conférences et des discussions. Les jardins de Cumberland Lodge sont classés Grade I dans le registre des parcs et jardins historiques.

[15] Dublin est la plus grande ville de l’île d’Irlande et de l’État d’Irlande, dont elle est la capitale (Belfast étant la capitale de l’Irlande du Nord). La ville est située sur la côte orientale de l’île et au centre du comté de Dublin. Dublin est la plus grande ville d’Irlande en importance et en nombre d’habitants depuis le haut Moyen Âge. Dublin est le centre historique, politique, artistique, culturel, économique et industriel de l’Irlande.

[16] Whitehall est une rue de la Cité de Westminster, l’un des districts de Londres. Whitehall est le siège traditionnel du gouvernement du Royaume-Uni. Les principaux bureaux historiques des ministères, de l’amirauté, de l’armée, du trésor et de la résidence du premier ministre se trouvent tous à Whitehall. En conséquence, la Civil Service britannique est connue métonymiquement sous le nom de « Whitehall ». La zone tire son nom du palais de Whitehall, une grande résidence royale de l’ère Tudor qui se trouvait autrefois sur le site.

[17] La St Paul’s School, fondée à Londres en 1509 par John Colet, est l’une des principales écoles indépendantes britanniques. Située à Barnes dans le borough londonien de Richmond upon Thames, à proximité d’Hammersmith Bridge, les installations existantes ont été inaugurées en 1968. Avant 1884, l’école se trouvait dans la Cité de Londres, proche de la cathédrale (duquelle elle prend son nom) ; de 1884 à 1968, l’école se trouvait à Hammersmith, et des installations anciennes ici, seulement l’ancienne maison du directeur survive.

[18] Au sein de l’armée britannique, les Grenadier Guards constituent l’un des cinq régiments d’infanterie de la Garde de la Maison du souverain (Household Division ou Division de la Maison royale). La cavalerie de la Garde est constituée des Horse Guards du Household Cavalry Regiment, créé par l’amalgame des Life Guards et des Blues and Royals.

[19] Tanger est une ville du Nord du Maroc, dans le Rif occidental. Située à l’extrémité du nord-ouest du pays sur le détroit de Gibraltar, la ville se trouve à 24 kilomètres de la côte espagnole. Le général musulman Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur du Maghreb au service des Omeyyades de Damas, s’intéresse à Tanger pour sa position stratégique et c’est donc de là qu’en 711, commence la conquête de l’Espagne par les troupes de Tariq ibn Ziyad un lieutenant d’Ibn Noçaïr, à qui Gibraltar doit son nom (Djebel Tarik, la « montagne de Tarik »). Pendant les 5 siècles qui suivent, des dynasties différentes se disputent la souveraineté de Tanger. Les Idrisides de Fès, les Omeyyades de Cordoue, s’affrontent pour sa domination pendant plus d’un siècle. Au milieu du 10ème siècle, les Ifrénides, Maghraouas, Fatimides et Zirides y étendent leur autorité. En 1075, les Almoravides en deviennent maîtres jusqu’en 1149, date à laquelle la ville passe aux Almohades. Elle s’inféode aux Hafsides de Tunis avant de devenir Mérinide en 1274.

[20] Les Maures, ou anciennement Mores, sont originellement des populations berbères peuplant le Maghreb. Ce terme a changé de signification durant plusieurs périodes de l’histoire médiévale et contemporaine. À partir des conquêtes arabo-musulmanes du 7ème siècle, l’Empire arabe omeyyade, à l’aide du général berbère Tariq Ibn Zyad, conquiert l’Espagne, sous le nom d’Al Andalus. C’est le début de l’Espagne musulmane. À partir de cette époque, le terme « maure » va devenir un synonyme de « musulman », plus particulièrement de n’importe quel musulman vivant en Andalousie, qu’il soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Une population qui s’installera par la suite essentiellement au Maroc après la reconquête de l’Andalousie par l’armée espagnole.

[21] Le titre de duc de Cleveland a été créé deux fois, la première dans la pairie d’Angleterre, la seconde dans celle du Royaume-Uni. Le titre se réfère à la ville de Cleveland dans le nord de l’Angleterre. La première création a lieu en 1670. Ses titres subsidiaire sont baron de Nonsuch et comte de Southampton. Il est octroyé à Barbara Palmer, une maîtresse du roi Charles II. À sa création, il est stipulé qu’il pourra être hérité par Charles FitzRoy, leur fils illégitime. À cause de son illégitimité, il n’aurait normalement pas pu être héritier. Il est fait duc de Southampton, comte de Chichester et baron de Newbury en 1675, et à la mort de sa mère, en 1709, il hérite du titre de duc de Cleveland.

[22] La bataille navale de Solebay eut lieu le 7 juin 1672. Ce fut la première bataille de la guerre de Hollande. Une flotte de 75 navires des Provinces-Unies, commandée par l’amiral Michiel de Ruyter, Willem Joseph de Gand et Adriaen Banckert, surprend la flotte franco-anglaise, forte de 93 vaisseaux, qui se trouvait à l’ancre à Solebay (Suffolk), sur la côte est de l’Angleterre.

[23] Le Suffolk a des frontières au nord avec le Norfolk, à l’ouest avec le Cambridgeshire et au sud avec l’Essex. Il est bordé à l’est par la mer du Nord. La capitale du comté est Ipswich et les autres villes importantes sont Lowestoft et Bury St Edmunds. La ville de Felixstowe est, quant à elle, l’un des plus grands ports de containers d’Europe.

[24] Le siège de Maastricht fut l’un des principaux épisodes du plan d’invasion des Pays-Bas de Louis XIV, en 1673, pendant la guerre de Hollande, afin de se venger du rôle de la Triple-Alliance pendant la guerre de Dévolution. Le siège, commencé le 13, se termina le 30 juin par une victoire française.

[25] La bataille de Sinsheim, également écrit Seintzheim est une victoire de Turenne, remportée sur les Impériaux le 16 juin 1674, durant la guerre de Hollande. Elle eut bien lieu à Sinsheim (au sud-est de Heidelberg), et non à Sinzheim (près de Baden-Baden) comme il est dit souvent.

[26] La bataille d’Entzheim oppose Turenne aux Impériaux le 4 octobre 1674, durant la guerre de Hollande.

[27] La bataille de Salzbach, ou bataille de Sasbach (Sasbach, Bade-Wurtemberg), est un épisode de la guerre de Hollande qui s’est déroulé le 27 juillet 1675. Elle opposa les troupes françaises, commandées par le maréchal Turenne, aux troupes impériales sous les ordres de Raimondo Montecuccoli. Turenne y trouva la mort, emporté par un boulet de canon.

[28] Le palais Saint James est l’un des plus vieux palais de Londres. Il est situé entre Pall Mall et The Mall, juste au nord de St James’s Park. Bien que les souverains britanniques n’y résident plus depuis 1837, date de l’accession au trône de la reine Victoria, il reste la résidence administrative officielle de la Couronne, toujours appelée Court of St. James’s.

[29] La Haye a été fondée en 1248 par Guillaume II, comte de Hollande et roi d’Allemagne, puis du Saint Empire romain germanique. À cette date il a ordonné la construction d’un château dans une forêt près de la mer en Hollande, dans lequel il avait l’intention de s’installer après son couronnement. Guillaume II mourut dans une bataille avant celui-ci, stoppant ainsi la construction avant la fin. Aujourd’hui le château est appelé le « Ridderzaal » (littéralement : « salle des Chevaliers ») et est encore utilisé pour des événements politiques. Par la suite, La Haye a été le centre administratif des comtes de Hollande. De puissantes villes hollandaises comme Leyde, Delft et Dordrecht s’accordèrent pour choisir la petite et peu importante ville de La Haye comme leur centre administratif. Cette situation n’a jamais été remise en cause, ce qui fait aujourd’hui de La Haye le siège du gouvernement, mais pas la capitale officielle des Pays-Bas qui est Amsterdam.

[30] Le traité de Nimègue fut signé le 10 août 1678 à Nimègue (actuels Pays-Bas) entre les Provinces-Unies et la France. Il mit fin à la guerre de Hollande.

[31] Bruxelles, est une ville et une agglomération de Belgique. Celle-ci s’étend au-delà des limites administratives de la Région de Bruxelles-Capitale pour englober des parties du Brabant flamand et du Brabant wallon. En son centre se trouve la commune de Bruxelles proprement dite, dont le nom utilisé par la constitution belge est ville de Bruxelles. À l’aube des guerres de Religion, Bruxelles est secouée par le conflit qui oppose la noblesse des Pays-Bas (Hollande et Belgique) et les États généraux, d’une part, au roi d’Espagne Philippe II, fils de Charles-Quint, de l’autre. Il est reproché à Philippe II de ne pas respecter les libertés des divers états qui avaient été octroyées, au fil des siècles, par les ducs de Brabant et leurs successeurs de Bourgogne. S’y ajoute le conflit né de l’expansion du protestantisme auquel s’oppose Philippe II. L’exécution capitale à Bruxelles des chefs de l’opposition, les comtes d’Egmont et de Hornes, ainsi que de nombreux opposants, déclenche un soulèvement qui s’étend à tous les Pays-Bas jusqu’au nord de la Hollande. C’est la guerre de Quatre-Vingts Ans au cours de laquelle Bruxelles devient même une ville dominée par les protestants et subit un siège d’un an. La victoire des Espagnols sur la ville insurgée inaugure la Contre-Réforme catholique qui multiplie les édifices religieux de style baroque. Au 17ème siècle, la ville est capitale de l’industrie de la dentelle.

[32] ] Édimbourg est une ville de la côte d’Écosse au Royaume-Uni, et est sa capitale depuis 1532. Elle est le siège du Parlement écossais, qui a été rétabli en 1999.

[33] La Compagnie de la Baie d’Hudson, fondée en 1670 pour la traite des fourrures dans la baie d’Hudson, est la plus vieille personne morale de l’Amérique du Nord et l’une des plus vieilles du monde encore en activité. Elle a toujours été intimement liée à l’histoire du Canada jusqu’en juillet 2008, moment de son acquisition et de sa gestion directe par la compagnie américaine NRDC. Créée à Londres, la Compagnie est pourtant fondée par deux Français coureurs des bois, Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseilliers. Après la chute de la Nouvelle-France en 1763, elle a étendu son réseau de postes de traite vers l’ouest et le nord de ce qui allait devenir le Canada.

[34] Le complot de Rye-House est un complot fomenté en Angleterre en 1683, sous le règne de Charles II. Il avait pour but de tuer le roi et son frère, le duc d’York (futur Jacques II).

[35] Torbay est une baie située à proximité du comté de Devon exposée à l’est, à l’extrémité ouest de la Lyme Bay. Torbay se trouve entre les villes d’Exeter et de Plymouth, dans le sud-ouest de l’Angleterre. C’est au sud de Torbay, à Brixham, que débarqua, à l’automne 1688, Guillaume d’Orange (le futur Guillaume III d’Angleterre), à la tête de la plus puissante armée d’invasion qu’eût connu l’Angleterre. Cet évènement est relaté par William Turner dans un tableau exposé à la Royal Academy en 1832 et intitulé Le Prince d’Orange, Guillaume III, embarqué de Hollande et débarqué à Torbay, le 4 novembre 1688, après un passage orageux. C’était le début de la Glorieuse Révolution qui allait conduire à l’éviction de Jacques II du trône d’Angleterre.

[36] Exeter est le chef-lieu du comté de Devon, Angleterre, Royaume-Uni. La ville est située au nord-est de Plymouth.

[37] Salisbury est une ville du Wiltshire, en Angleterre, évêché suffragant de l’archevêque de Cantorbéry. Elle a le statut de Cité. Elle se trouve à une dizaine de kilomètres au sud de Stonehenge. La ville est traversée par la rivière Avon, qui se jette dans la Manche à Christchurch, dans le Dorset.

[38] Axminster est une petite ville à la frontière est du Devon en Angleterre. Elle est bâtie sur une colline surplombant la rivière Axe qui se jette dans la Manche un peu plus loin au village d’Axmouth. Un marché local se tient à Axminster tous les jeudis.

[39] Nottingham est une ville située dans l’Est des Midlands en Angleterre. Elle était à l’origine dénommée Snotingeham. La Leen et la rivière Trent, qui coule de Stoke-on-Trent jusque dans l’Humber, traversent l’agglomération. Au 11ème siècle, le château de Nottingham est construit par les Normands sur un affleurement de grès dominant la rivière Trent. Les Anglo-saxons, installés sur une partie du site de Nottingham, possèdent leurs propres institutions. Autour du château, sur la colline d’en face, le quartier normand se développe peu à peu. Finalement, l’espace entre les deux communautés se construit, au fur et à mesure du développement du bourg. En 1276 une communauté monastique de l’Ordre du Carmel s’installe sur le site

[40] La Déclaration des droits (ou Bill of Rights en anglais) est un texte imposé en 1689 aux souverains d’Angleterre (Guillaume III et Marie II) à la suite de la Glorieuse Révolution. Il définit les principes de la monarchie parlementaire en Angleterre.

[41] La bataille de Walcourt ou bataille de Valcourt eut lieu le 25 août 1689 près de l’ancienne ville fortifiée de Walcourt dans les Pays-Bas espagnols pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg

[42] La bataille de la Boyne se déroule en 1690 entre deux rivaux aux trônes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, le catholique Jacques II d’Angleterre et le protestant Guillaume III ou Guillaume d’Orange qui a déposé Jacques lors de la Glorieuse Révolution en 1688. La bataille remportée par Guillaume III est le tournant de la Rébellion jacobite qui est la tentative infructueuse de Jacques II de reconquérir le trône.

[43] opération menée par voie de terre et de mer sur les ports de Cork et Kinsale au sud de l’Irlande

[44] Cork est la deuxième plus grande ville d’Irlande et la troisième ville la plus peuplée de l’île d’Irlande après Dublin et Belfast. C’est la principale ville et la capitale administrative et économique du Comté de Cork

[45] Kinsale est une ville du comté de Cork, dans le sud de l’Irlande. Elle est située à 25 km au sud de la ville de Cork sur la côte à l’embouchure du fleuve Bandon.

[46] Le très noble ordre de la Jarretière est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, fondé le 23 avril 1348 le jour de la Saint Georges, en pleine guerre de Cent Ans, par le roi Édouard III. Cet ordre de chevalerie, le plus ancien qui subsiste encore au 21ème siècle, rassemblait autour du souverain 25 chevaliers, membres à part entière. Les hommes sont appelés « chevaliers compagnons ». Des femmes ont été associées à l’ordre, mais n’ont jamais été membres avant le règne d’Édouard VII. Elles sont alors nommées « dames de la Jarretière ».

[47] Brest est une commune française, chef-lieu d’arrondissement du département du Finistère. C’est un port important, deuxième port militaire en France après Toulon, situé à l’extrémité ouest de la Bretagne. En 1593, Henri IV donne à Brest le titre de ville et en 1631, Richelieu fait de Brest un port militaire. Il crée alors le port et les arsenaux, sur les rives de la Penfeld. Ces constructions nécessitèrent une main-d’œuvre abondante qu’il fallut loger. Brest est avec Toulon, le seul port capable d’accueillir des grands vaisseaux de guerre au 17ème siècle. Ces derniers, qui sont de plus en plus lourds à cause du poids de plus en plus élevé de leur artillerie, nécessitent des tirants d’eau de plus en plus importants, soit 7 m après 1680. Le site est cependant sous dominante de vents d’ouest, ce qui rend difficile la sortie des escadres, problème qui ne sera résolu qu’avec l’apparition de la vapeur, au 19ème siècle.

[48] Le traité de La Haye est un traité signé le 7 septembre 1701 entre l’Angleterre, les Provinces-Unies et le Saint-Empire inaugurant la Grande Alliance pour contrer les ambitions françaises.

[49] dame d’atours et gardienne de la cassette

[50] Venlo est une commune et ville néerlandaise, située en province de Limbourg

[51] Ruremonde est une commune et une ville de la province du Limbourg aux Pays-Bas.

[52] Stevensweert est un village néerlandais situé dans la commune de Maasgouw, dans la province du Limbourg néerlandais. Les villages Stevensweert et Ohé en Laak sont situés sur une île fluviale entre deux bras de la Meuse.

[53] Liège surnommée la Cité ardente, est une ville francophone de l’est de la Belgique. Elle est le chef-lieu de la province de Liège. De 972 à 1795, elle fut la capitale de la principauté de Liège.

[54] Le palais de Woodstock, ou manoir de Woodstock, ou la Loge, est une ancienne résidence des souverains anglais, à Woodstock, dans l’Oxfordshire. Elle est détruite durant la guerre civile. Le domaine cesse d’être royal en 1704 lorsqu’il est donné au duc de Marlborough. Un nouvel édifice y voit alors le jour : le palais de Blenheim, avec lequel l’ancienne résidence royale ne doit pas être confondue.

[55] Tories

[56] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[57] Mindelheim est une ville allemande située en Bavière et chef-lieu de l’arrondissement d’Unterallgäu. Elle doit son nom à la rivière Mindel.

[58] La bataille d’Eliksem, 18 juillet 1705, également connue sous le nom de la Traversée des lignes du Brabant et de bataille d’Alincourt est livrée pendant la guerre de Succession d’Espagne. Le duc de Marlborough perce avec succès les lignes françaises de Brabant, un ensemble de systèmes défensifs en forme d’arc s’étirant sur environ 115 km d’Anvers à Namur. Bien qu’il ne pût aboutir à une bataille décisive, la percée puis la destruction de ces lignes allait s’avérer déterminante pour les Alliés lors de la bataille de Ramillies une année plus tard.

[59] Altranstadt (ou Altranstædt) est un quartier de la ville allemande de Markranstädt, situé en Saxe, près de Lützen. Il a été rendu célèbre par la paix (« le traité d’Altranstadt ») signée le 24 septembre 1706 entre Charles XII de Suède et Auguste II de Pologne durant la grande guerre du Nord.

[60] La bataille d’Almansa est une bataille de la guerre de Succession d’Espagne qui s’est déroulée en 1707 à Almansa en Espagne. Pour l’anecdote, elle fut décrite comme probablement la seule bataille dans l’histoire dans laquelle les troupes anglaises étaient commandées par un Français, et les Français par un Anglais

[61] Toulon est une commune du Sud-Est de la France, chef-lieu du département du Var et siège de sa préfecture. Vauban fortifie la ville de Toulon qui reçoit l’escadre méditerranéenne de Louis XIV. Toulon est avec Brest, le seul port capable d’accueillir des grands vaisseaux de guerre aux 17ème et 18ème siècles. Ces derniers, qui sont de plus en plus lourds à cause du poids de plus en plus élevé de leur artillerie, nécessitent des tirants d’eau de plus en plus importants, soit 7 m après 1680. Le site est même meilleur que celui de Brest sous dominante de vents d’ouest, ce qui rend difficile la sortie des escadres. Toulon n’a pas ce problème, mais la Méditerranée est une mer presque fermée, et en cas de guerre, l’escadre de Toulon doit contourner l’Espagne pour rejoindre celle de Brest, ce qui demande beaucoup de temps. Après 1704, s’ajoute le risque d’être repéré et attaqué par les forces anglaises de Gibraltar au moment du passage dans l’Atlantique, comme ce fut le cas en 1758 et 1759 lors de la guerre de Sept Ans.

[62] Bruges est une ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu et plus grande ville de la province de Flandre-Occidentale. Bruges apparaît au 10ème siècle en tant que place forte du comté de Flandre. En 1134, un raz-de-marée a pour conséquence bénéfique d’ouvrir un bras de mer, le Zwin, donnant un accès direct à la mer pour la ville, ce qui entraîne un développement urbain spectaculaire entre le 12ème et le 15ème siècle, avec le creusement de nombreux canaux. Forte de son indépendance communale symbolisée par son beffroi, Bruges devient une plaque tournante portuaire, commerciale et financière centrale dans l’Europe du Moyen Âge, reliant les pays de la mer du Nord et de la Baltique à la Méditerranée. Les riches marchands brugeois traitaient avec ceux de toute l’Europe.

[63] Gand est une ville belge néerlandophone, située en Région flamande au confluent de la Lys et de l’Escaut. C’est le chef-lieu de la province de Flandre-Orientale et depuis 1559 le siège de l’évêché de Gand. Capitale de l’ancien comté de Flandre, grande cité drapière et commerçante, puis ville natale de Charles Quint, elle connut à partir du 12ème siècle, et plus encore du 14ème au 16ème siècle, une période de floraison tant économique que culturelle. En 1500, Jeanne de Castille y donna naissance à Charles Quint, futur empereur romain germanique et roi d’Espagne. Quoique natif de Gand, celui-ci prit des mesures brutales pour réprimer la révolte de Gand en 1539, exigeant que les notables de la ville défilent pieds nus avec une corde autour du cou : depuis cette époque, les Gantois sont surnommés Stroppendragers (les « garrotés »). La congrégation de Saint-Bavon fut dissoute, son monastère rasé et remplacé par une caserne ducale. Seuls quelques édifices de l’ancienne abbaye échappèrent à la démolition. La fin du 16ème et le début du 17ème siècle se traduisirent par des bouleversements liés à la guerre de Quatre-Vingts Ans. Face à la menace des troupes espagnoles, des états généraux des Dix-Sept Provinces se tiennent à Gand en 1576. Il en résulte un acte de pacification qui affirme l’autonomie nationale contre les ministres et les troupes espagnoles. Don Juan d’Autriche est obligé d’accepter la pacification de Gand. Cependant, la minorité calviniste, organisée en un parti d’une grande efficacité, s’empare du pouvoir par la force. En 1577, les calvinistes s’appuient sur le programme du prince d’Orange qui promet la restauration des libertés communales. Les vieilles magistratures municipales retrouvèrent leurs prérogatives, les chartes confisquées réapparurent et les métiers siégèrent derechef à la Collace. Gand est pour un temps une république calviniste. Mais bientôt les Espagnols, conduits par Alexandre Farnèse, reprirent la ville, la convertissant définitivement au catholicisme. Les conflits de la guerre de Quatre-Vingts Ans mirent un terme au rayonnement international de Gand. La ville est prise en 1678 par Vauban

[64] L’Escaut est un fleuve européen de 355 km de long, qui traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas), avant de se jeter en mer du Nord. C’est un fleuve lent et peu puissant sur lequel l’influence de la marée se fait sentir jusqu’à 160 km de l’embouchure, ce qui en fait l’un des cours d’eau européens où l’influence tidale est la plus importante.

[65] Audenarde, en néerlandais Oudenaarde, est une commune néerlandophone de Belgique, située dans la province de Flandre-Orientale. Appelée la perle des Ardennes flamandes, la ville d’Audenarde est particulièrement connue pour ses tapisseries, des verdures. Cette activité joua un grand rôle dans l’histoire de la ville.

[66] La bataille d’Audenarde est une bataille de la guerre de Succession d’Espagne qui eut lieu aux abords de la ville flamande du même nom, en Belgique, le 11 juillet 1708. L’armée française du duc de Vendôme y fut battue par les Impériaux du Prince Eugène et les Anglais du duc de Marlborough.

[67] Tournai est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne et en Flandre romane , chef-lieu d’arrondissement en province de Hainaut et siège de l’évêché de Tournai.

[68] Mons est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne. Ancienne capitale des comtes de Hainaut, chef-lieu de la province de Hainaut, ville principale de l’arrondissement de Mons, elle est le siège d’une des cinq cours d’appel du pays.

[69] symbole de sa fonction

[70] Francfort-sur-le-Main est une ville d’Allemagne, généralement appelée simplement Francfort malgré le risque de confusion avec la ville de Francfort-sur-l’Oder. Située sur le Main, la ville est la cinquième ville d’Allemagne par sa population et la plus grande du Land de Hesse. La ville occupe une position centrale en Europe. Elle est distante de 393 km de Munich, 399 km de Bruxelles, 444 km d’Amsterdam, 415 km de Zurich, 582 km de Paris. Les villes situées près de Francfort sont Wiesbaden, Mayence, Darmstadt, Offenbach et Hanau. À partir de 855 les empereurs germaniques y sont nommés avant d’être couronnés à Aix-la-Chapelle.

[71] La rébellion jacobite de 1715 fut une tentative de la part de Jacques François Édouard Stuart (surnommé le Vieux Prétendant) de reconquérir le trône britannique en faveur de la dynastie des Stuart exilée.

[72] Comte de Sunderland est un titre de noblesse créé à deux reprises dans la pairie d’Angleterre, en 1627 et en 1643. Depuis 1733, il s’agit d’un titre subsidiaire du duc de Marlborough.

[73] L’abbaye de Westminster est l’un des édifices religieux les plus célèbres de Londres. Sa construction date pour l’essentiel du 13ème siècle, sous Henri III. C’est le lieu de sépulture d’une partie des rois et reines d’Angleterre et aussi des hommes et des femmes célèbres. Le « Coin des poètes » fait honneur aux écrivains du royaume. La quasi-totalité des couronnements des monarques anglais a eu lieu dans cette abbaye