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David III d’Ibérie dit le Curopalate ou David III le Grand

samedi 2 décembre 2023, par lucien jallamion

David III d’Ibérie dit le Curopalate ou David III le Grand (vers 930-vers 1000)

Prince d’Ibérie

Membre de la dynastie des Bagratides [1] qui a régné sur le Tao [2] et la Klarjéthie [3] de 966 à 1000. David le Grand a joué un rôle essentiel dans la constitution du royaume unifié de Géorgie médiévale [4].

Fils du prince Adarnassé V d’Ibérie , duc de Tao et curopalate [5] mort en 961. David appartient à une branche cadette de la dynastie bagratide d’Ibérie qui s’est développée pendant que la branche aînée restait comme roi titulaire d’Ibérie [6] dans l’ombre de la puissance des rois abkhazes [7].

David est décrit par les Chroniques contemporaines comme pieux et magnanime envers chacun et comme un grand bâtisseur d’églises.

David succède conjointement avec son frère Bagrat II de Tao à leur père Adarnassé V d’Ibérie.

Après la disparation prématurée de son frère Bagrat en 966, David règne seul dans son patrimoine de Tao-Klarjéthie qui devient une principauté importante et dont les frontières s’étendent progressivement de la mer Noire [8] au lac de Van [9]. La création et la consolidation de sa principauté a puissamment contribué à l’expansion de la culture géorgienne sur les royaumes et principauté voisins.

En 976, un général byzantin [10], Bardas Sklèros, gouverneur du thème de Mésopotamie [11], se soulève contre l’empereur Basile II. Le pouvoir impérial charge alors un autre chef de guerre, Bardas Phocas le Jeune, neveu de l’ancien empereur Nicéphore II Phocas, de mettre fin à la révolte. Ce dernier est vaincu, se retire vers l’est à Sébaste [12] et sollicite l’aide de David de Tao avec qui il entretenait des relations cordiales.

L’empereur Basile II, de son côté, charge un noble géorgien, Ioanné Thornik, qui vivait dans un des couvents de l’Athos [13], d’une mission auprès de David de Tao pour obtenir de l’aide.

Le prince David envoie un contingent de 12 000 hommes qui, sous le commandement de Thornik, renforcent l’armée de Basile II qui écrase Bardas Sklèros le 24 mars 979 à la bataille de Pankalia [14], à l’issue de laquelle le vaincu se réfugie à Bagdad [15].

David de Tao reçoit en récompense en 979 les cantons qui dépendaient de l’Empire à la frontière de ses domaines propres. David devient ainsi le seigneur d’un vaste territoire allant de l’Euphrate [16] au nord-ouest à travers le pays d’Erzurum [17] jusqu’au cours supérieur du Mourad-sou au sud-est. La Chronique géorgienne [18] spécifie toutefois qu’il s’agissait de la part de l’empereur Basile II d’un don viager en faveur du prince ibère. David occupe dans les années suivantes le territoire de l’émirat de Manazkert, situé au nord-ouest du lac de Van.

C’est à cette même époque que David de Tao s’impose comme arbitre dans le différend territorial qui oppose le Roi des rois Smbat II d’Arménie , qui règne à Ani [19], à son oncle Mouchel roi de Kars .

En 986, Bardas Sklèros revient et se fait proclamer empereur à Mélitène [20]. Presque aussitôt l’ancien général loyaliste Bardas Phocas se révolte de son côté à Kharsian en Cappadoce [21] en se proclamant également empereur le 15 août 987.

Bardas Phocas se débarrasse rapidement de son concurrent en le capturant par trahison et en l’emprisonnant dans une forteresse. Il sollicite également l’aide de David de Tao qui ne lui accorde que 2 000 cavaliers. Cependant, David défait une force byzantine loyaliste conduite par Grégoire Taronitès qui avait pour objectif de s’attaquer au cœur du territoire de Bardas Sklèros. L’usurpateur marche sur Constantinople [22] mais il est vaincu et tué par Basile II à la bataille d’Abydos sur les Dardanelles [23] le 13 avril 989.

Le prince David, compromis dans la tentative de Bardas Phocas et menacé d’une expédition impériale, doit pour obtenir son pardon jurer obéissance à Basile II et s’engager à lui léguer la totalité de ses états à sa mort. En contrepartie l’empereur byzantin lui confirme en 990 le titre de curopalate accordé traditionnellement aux membres de sa famille et lui envoie les insignes de cette dignité sous la forme de riches vêtements d’apparat.

David le Curopalate n’ayant a priori pas contracté d’union, n’a pas d’héritier naturel. Il considère donc comme tel, son fils adoptif le jeune Bagrat III , fils de son cousin Gourgen 1er d’Ibérie dit Gourguen (roi des Kartvels) .

Mettant à profit l’effondrement de la puissance des rois abkhazes consécutif aux querelles de la famille royale, il favorise avec l’appui d’Ioné Marouschidzé, le puissant ersitavi de Karthlie [24], la restauration en 975 du royaume d’Ibérie au profit de Gourgen 1er, d’abord comme roi de facto pour le compte de son père le faible Bagrat II d’Ibérie, puis comme roi de jure à partir de 994.

David de Tao organise ensuite la succession du roi Théodose III d’Abkhazie , qui a été aveuglé par son frère Démétrius III avant de parvenir au trône. En 978, David réussit à faire reconnaître comme héritier Bagrat, le fils de Gourgen 1er et de Gourandoukht , la propre sœur du roi des Abkhazes. Le jeune Bagrat obtient ainsi un premier titre royal avec l’expectative de l’héritage de son père.

David le Curopalate meurt le 31 mars 1000, sans doute empoisonné lors d’un complot organisé par quelques nobles peut-être à l’instigation des autorités byzantines.

Bagrat III de Géorgie hérite alors du Tao-Klarjéthie. Il tente même d’incorporer dans son royaume la Kakhétie et l’Héréthie [25] en 1008/1010, fondant ainsi le royaume de Géorgie unifié avec comme capitale Koutaïssi [26], car Tiflis [27] restant aux mains des musulmans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la Géorgie, Paris, l’Harmattan, 1997, 335 p. [détail des éditions] (ISBN 2-7384-6186-7)

Notes

[1] La dynastie Bagratide, Bagratouni est une famille royale dont les branches dirigèrent de nombreux royaumes régionaux tels que les territoires arméniens de Ani, Lorri, Kars, Taron, et Tayk, ainsi que diverses principautés du royaume de Géorgie et dont les derniers membres s’illustrèrent dans l’histoire de l’Empire russe.

[2] Dans les textes relatifs à l’histoire de l’Arménie, le nom Tayk ou Tayk’ est souvent utilisé pour la région nord-ouest de l’Arménie historique, aujourd’hui située dans le nord-est de la Turquie. Dans un sens restreint, le nom se réfère à sa 14ème province selon le géographe arménien du 7ème siècle Anania de Shirak, ultérieurement géorgianisée. Les équivalents géorgiens sont Tao. Ce domaine couvrait une partie des actuelles provinces turques d’Artvin et d’Erzurum.

[3] Les principautés de Tao et de Klarjéthie ont été constituées dans le sud-ouest de l’Ibérie par un rameau de la dynastie des princes bagratides d’Arménie. Ils reçurent de l’empereur de Byzance le titre de Curopalate et jouèrent un rôle prépondérant dans la formation du royaume unifié de Géorgie

[4] L’histoire de la Géorgie remonte aux royaumes antiques de Colchide et d’Ibérie, qui furent ensuite unifiés. La Géorgie est l’une des premières nations à avoir adopté le christianisme comme religion officielle, au début du 4ème siècle : elle a rejoint l’orthodoxie après le schisme de 1054. Elle connaît son âge d’or au 12ème siècle, sous le règne de Tamar 1ère. Confrontée tour à tour aux Romains, aux Perses, aux Mongols, aux Byzantins, et aux Ottomans, la Géorgie est annexée au début du 19ème siècle par la Russie impériale sous Paul 1er, mais retrouve son indépendance de 1918 à 1921. Elle est ensuite intégrée en tant que république au sein de l’Union soviétique.

[5] La dignité de curopalate fut d’abord une fonction de la cour impériale byzantine avant de devenir l’un des titres les plus prestigieux du 6ème au 12ème siècle. Réservée aux membres de la famille impériale et à divers rois et princes du Caucase, elle finit par se déprécier et être reléguée à la fin des listes de préséance avant de tomber en désuétude sous les Paléologues. L’épouse d’un curopalate portait le titre de kouropalatissa.

[6] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères ».

[7] Les Abkhazes sont un groupe ethnique caucasien, habitant principalement en Abkhazie, un État du Caucase situé au bord de la mer Noire entre la Russie et la Géorgie. Une grande diaspora abkhaze habite en Turquie, qui sont des descendants d’Abkhazes qui ont émigré de l’Abkhazie à la fin du 19ème siècle. Beaucoup vivent également dans d’autres pays de l’ancienne Union soviétique, comme la Russie et l’Ukraine.

[8] La mer Noire est une mer située entre l’Europe et l’Anatolie. Large d’environ 1 150 km d’ouest en est et de 600 km du nord au sud, elle s’étend sur une superficie de 413 000 km². Elle communique au nord avec la mer d’Azov par le détroit de Kertch, et au sud-ouest avec la Méditerranée par le Bosphore, la mer de Marmara et le détroit des Dardanelles. Dans l’Antiquité, les Grecs la désignèrent d’abord par Skythikos Pontos. Les Scythes, peuple de langue iranienne, la désignèrent comme Axaïna, c’est-à-dire « indigo ». Les Grecs quand ses courants et ses vents leur devinrent familiers, la désignèrente comme Pontos Euxeinos, traduit en français par Pont-Euxin.Les Romains l’appelèrent Mare Caecili, terme qui fut traduit par la suite par les bulgares en « mer Cécile ».Au 13ème siècle, elle apparaît sur les portulans génois, dans les chroniques de Wavrin et de Villehardouin sous les noms de mer Majoure c’est-à-dire « grande mer ». Le terme de Noire apparu dans les textes et les cartes à partir du 15ème siècle.

[9] Le lac de Van ou lac Van est le plus grand lac de Turquie, (auparavant d’Arménie Occidentale) ; il est situé à l’extrême est du pays, sur le haut plateau arménien et est partagé entre la province de Van et celle de Bitlis. C’est un lac salé d’origine volcanique sans débouché qui reçoit l’eau de nombreux petits cours d’eau qui descendent des montagnes environnantes. Il fait 120 km de long, 80 km de large et 171 m de profondeur en moyenne (451 m de profondeur maximale). Sa superficie est de 3 755 km², et son altitude de 1 640 m.

[10] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[11] Le thème de Mésopotamie est un thème byzantin situé dans ce qui est aujourd’hui la Turquie orientale, entre l’Arsanias et le Çimisgezek.

[12] Sivas (anciennement Sébaste ou Sébastée) est une ville de Turquie. Ville du nord-est de la Cappadoce et autrefois située en Arménie occidentale, construite dans la vallée du Kızılırmak (l’ancien Halys), Sivas est située sur la route ouest-est entre Charsianon et Colonée du Pont, à la jonction avec une route nord-sud menant à Malatya (l’ancienne Mélitène). Sébastée est la capitale de la province d’Arménie et de sa métropole ecclésiastique vers 400. Fortifiée par Justinien, elle est détruite par Chosroès 1er en 575, rebâtie et attaquée par les Arabes au 7ème siècle.

[13] Le mont Athos, est une montagne de Grèce située en Macédoine, à l’extrémité de l’Aktè dont il constitue le point culminant avec 2 030 mètres d’altitude. Il est célèbre pour les vingt monastères orthodoxes qui y sont établis sur ses flancs et dans les environs depuis le 10ème siècle. Cette communauté théocratique est organisée en République monastique du Mont-Athos qui tire son nom de la montagne et qui jouit d’un certain degré d’autonomie interne au sein de la République hellénique.

[14] La bataille de Pankalia (Pancalia) opposa l’armée restée fidèle à l’empereur Basile II, dirigée par Bardas Phocas le Jeune et les forces du général rebelle Bardas Sklèros, en 978 ou 979. Elle se termine par une défaite de ce dernier et à son exil. Les sources ne sont pas claires quant à la succession et à la localisation des événements. Ainsi, les premiers historiens comme Jean Skylitzès situe la bataille de Pankalia en mars 979 et la considère comme une victoire décisive pour les loyalistes. Aujourd’hui, les historiens suivent plutôt le récit de Léon le Diacre, qui place la bataille en juin 978.

[15] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[16] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[17] Erzurum ou Erzéroum est une ville d’Anatolie orientale (ancienne Arménie occidentale), en Turquie.

[18] Les Chroniques géorgiennes désignent conventionnellement le principal recueil de textes historiques médiévaux de Géorgie Kartlis Tskhovreba , le Karthli étant la région de la Géorgie ancienne et médiévale connue dans l’Antiquité classique et encore sous l’Empire byzantin sous le nom d’Ibérie du Caucase. Les chroniques sont également connues sous le nom d’« Annales royales de Géorgie » car elles constituent l’essentiel du corpus officiel de l’histoire du royaume de Géorgie.

[19] Ani est une cité médiévale arménienne située dans l’est de la Turquie, dans la province de Kars, à l’ouest de la frontière avec l’Arménie. Elle se trouve près de la ville d’Ocaklı et à côté de la rivière Akhourian, un affluent de l’Araxe, qui forme la frontière entre l’Arménie et la Turquie. Surnommée « capitale de l’an mille » et « ville aux mille et une églises », la cité fut alors la capitale de l’Arménie des Bagratides. Abandonnée depuis le 14ème siècle, Ani est aujourd’hui en ruines. Les dernières églises encore sporadiquement fréquentées au début du 20ème siècle ont elles aussi été vandalisées lors du génocide de 1915 et sont également en ruines.

[20] Malatya est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. La population de Malatya est principalement turque, mais la ville accueille aussi une minorité arménienne et kurde. Il s’agit de l’ancien emplacement de Mélitène, fort et chef lieu de la province romaine de l’Arménie. Mélitène fut un grand centre du christianisme monophysite. Byzantine, la ville tombe aux mains des Arabes au 7ème siècle. Basile 1er l’isole mais ne réussit pas à la prendre. Reprise par les Byzantins en 934, la cité est ensuite intégrée aux possessions de Philaretos Brakhamios, serviteur arménien de l’empire qui prend son autonomie à la mort de Romain IV Diogène, en 1071. Après sa chute en 1085, Mélitène est défendue par son lieutenant Gabriel contre les Seldjoukides, qui assiègent la cité en 1097. L’arrivée des Croisés les oblige cependant à lever le siège et à quitter la région. Malgré l’alliance avec Baudouin du Bourg, comte d’Édesse, Mélitène est prise en 1103 par les Danichmendides. Militène fut le siège du patriarcat jacobite de 1094 à 1293.

[21] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. La notion de « Cappadoce » est à la fois historique et géographique. Les contours en sont donc flous et varient considérablement selon les époques et les points de vue.

[22] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[23] Les Dardanelles ou détroit des Dardanelles est un passage maritime reliant la mer Égée à la mer de Marmara. Originellement, les termes de « Dardanelles » (et d’« Hellespont ») désignaient les régions situées de part et d’autre du détroit. Par extension, le mot désigne aujourd’hui le détroit lui-même. La possession de ce détroit, comme de celui du Bosphore, permet le contrôle des liaisons maritimes entre la mer Méditerranée et la mer Noire.

[24] ancienne capitale du royaume de Karthlie

[25] L’Héréthie ou Hérétie est une province historique de la Géorgie située à l’extrême est du pays entre l’ancienne principauté de Kakhétie et la frontière de l’Albanie du Caucase (Albanie trans-cyrane). Elle correspond maintenant au sud-est de la Kakhétie et à une partie de l’Azerbaïdjan.

[26] Koutaïssi est la troisième plus grande ville de Géorgie, centre administratif de la région Iméréthie. Elle est traversée par le Rioni. C’est une ville depuis 1811 mais avant cette date Koutaïssi était déjà importante et a été plusieurs fois capitale quand Tbilissi était occupée par les forces étrangères. Koutaïssi est aussi connue pour ses églises et autres édifices culturels.

[27] Tbilissi est la plus grande ville et la capitale de la République de Géorgie. S’étendant sur les rives de la rivière Koura, son nom dérive de l’ancien géorgien Tp’ilisi. Appelée traditionnellement Tiflis dans la plupart des langues Fondée au 5ème siècle de notre ère par le roi d’Ibérie Vakhtang Gorgassali, elle devint la capitale du royaume de Géorgie orientale ou Ibérie au 6ème siècle et se transforma bientôt en une grande ville de commerce, riche de culture. À partir de 570/580, les Perses prennent Tbilissi et y règnent pour environ une décennie. En 627, elle est prise et saccagée par les armées byzantines et khazares. Vers 737, les Arabes entrent dans la ville sous le commandement de Marwan al-J`adîy al-Himâr et établissent un émirat dans la région avec pour capitale Tbilissi. En 764, la ville est à nouveau prise par les Khazars mais reste sous domination arabe. En 853, les armées du général arabe Boughba le Turc envahissent Tbilissi dans le but d’établir une domination abbasside dans le Caucase. La domination arabe sur Tbilissi continue ainsi jusque dans les années 1050, les Géorgiens y résidant ne pouvant se révolter. En 1068, la ville est encore une fois saccagée, cette fois par les Seldjoukides sous le sultan Alp Arslan.