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Mytilos ou Mytilus (Dardanie)

mercredi 20 septembre 2023, par lucien jallamion

Mytilos ou Mytilus (Dardanie)

Roi illyrien vers 270-231 av.jc

Carte IllyrieIl est possible que Mytilus soit le successeur de Monounios ou Monunius 1er , en tant que roi de Dardanie [1].

Mytilus est le deuxième monarque illyrien [2] à avoir fait frappé pièces portant son nom.

Les pièces de monnaie de Durrës [3] portaient les symboles de la ville et le nom du roi qui soulignaient sa souveraineté sur la ville comme l’avait fait son prédécesseur.

Mytilus est connu à partir d’une brève note historique qui raconte une guerre qu’il a menée vers 270 av. jc contre le successeur de Pyrrhus, Alexandre II.

Durant cette guerre, certains Epirotes [4] étaient vêtus de vêtements illyriens et furent envoyés pour piller leurs sites. Sans méfiance, les Illyriens assouplirent leurs défenses et se précipitèrent pour les imiter, croyant que les hommes en face d’eux étaient leurs amis.

Le contrôle de Durrës et de Apollonia [5] signifie qu’à l’époque de Mytilus, les Illyriens avaient retrouvé l’étendue et l’autorité dont ils jouissaient à l’époque de Glaucias. Mytilus avait même fait une excursion sur le territoire de l’Epire.

C’est à cette époque que Rome fut invitée pour la première fois à intervenir contre les Illyriens, les Epirotes et les Etoliens [6] dans les Balkans [7].

Mytilus fut probablement remplacé par Longarus en 231 av. jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire des Illyriens de JJ Wilkes, 1992, ISBN 0-631-19807-5

Notes

[1] La Dardanie était une région entourant le secteur de l’État actuel du Kosovo. Elle se trouvait plus précisément au Kosovo, au sud de la Serbie actuelle, à l’ouest de la République de Macédoine, et au nord-est de l’Albanie actuelle. Les habitants de la Dardanie antique étaient une tribu d’Illyriens dont certains pensent qu’elle était mélangée avec des peuples Thraces. Ces tribus semblent avoir souvent représenté une menace pour le royaume de la Macédoine. Les plus grandes villes de la Dardanie étaient : Naissus (Niš, aujourd’hui en Serbie), Scupi (Skopje, aujourd’hui capitale de la République de Macédoine), et sa capitale était Ulpiana (aujourd’hui Prishtina, la capitale actuelle du Kosovo. Le secteur fut conquis par les Romains en 28 av. J.-C. et devint une partie de la province romaine de Mésie, province qui constituait la frontière entre les Provinces illyriennes et la Macédoine.

[2] L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l’Albanie actuelle. Les Illyriens apparaissent vers le 20ème siècle av. jc. C’est un peuple de souche Indo-Européenne qui comprenait des Dalmates et des Pannoniens. Vers 1300 av. jc ils s’établissent sur les côtes Nord et Est de l’Adriatique. Les Illyriens sont les premiers avec les Grecs, à s’installer dans les Balkans et constituent un immense Royaume. Au 7ème siècle av. jc et 6ème siècle av. jc, l’Illyrie subit une forte héllénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs.

[3] Durrës est une municipalité, le chef lieu de la préfecture de Durrës et la deuxième plus grande ville d’Albanie après Tirana. Elle est le principal port du pays. Dans l’Antiquité, elle a été connue sous les noms d’Épidamne, puis Dyrrachium. Elle était le point de départ de la via Egnatia, qui traversait l’actuelle Albanie et la Grèce jusqu’à Byzance. La possession de la ville fut disputée entre l’Empire byzantin, la Bulgarie (989-1005), les Normands de Sicile (1082-1083, 1107-1108, 1185) commandés par Robert Guiscard, ces derniers y défirent l’empereur grec Alexis 1er Comnène en 1081, l’Empire serbe (début du 14ème siècle), le Royaume de Sicile (1376-1379) et les Vénitiens (1205). Venise y créa un duché, en 1205, qui fut possession de plusieurs princes de la Maison capétienne d’Anjou-Sicile. Dès le 14ème siècle, la population de la ville, jusque-là surtout grecque, devint majoritairement albanaise

[4] Région montagneuse des Balkans, partagée entre la Grèce et l’Albanie. Épire se traduit par "Continent" en français. Ses habitants sont les Épirotes. Le terme peut désigner plus particulièrement :
- la périphérie d’Épire, l’une des 13 périphéries de la Grèce. Elle est bordée à l’ouest par la Mer Ionienne ; elle est limitrophe au sud-ouest de l’Albanie, au nord de la région de Macédoine de l’Ouest, à l’est de la région de Thessalie. La périphérie (capitale Ioannina (57 000 habitants) est divisée en 4 préfectures : Thesprotie, Ioannina, Arta et Preveza.
- l’Épire du Nord, une région d’Albanie La dynastie des rois éacides du peuple des Molosses y fonda un royaume puissant au 5ème siècle av. jc, avec les autres peuples Chaones, et Thesprôtes. Pyrrhus est un des membres de cette dynastie, ainsi qu’Olympias, la mère d’Alexandre le Grand.

[5] Apollonia d’Illyrie est une ancienne cité grecque située en Illyrie (actuelle Albanie), située sur la rive droite de la Vjosa, près de l’actuel village de Pojani. La cité a été un temps la possession de Pyrrhus d’Épire avant de tomber dans le giron de la République romaine en 229 av. jc, à laquelle elle demeura loyale et en fut notamment récompensée lors de la défaite en 168 av. jc de Gentius, dernier roi d’Illyrie. En 148 av. jc Apollonia fut intégrée à la province romaine de Macédoine, avant d’être rattachée à celle d’Épire. Lors de la guerre civile opposant Pompée à Jules César, elle prit position pour ce dernier, mais tomba contre Marcus Junius Brutus en 48 av. jc, allié de Pompée. Le futur empereur romain Auguste étudiait à Apollonia en 44 av. jc sous la tutelle d’Athénodore le Cananite lorsqu’il apprit la nouvelle de l’assassinat de César. Apollonia accrut son opulence sous le gouvernement de Rome et fut mentionnée par Cicéron dans ses Philippiques en tant que magna urbs et gravis, une grande et influente cité.

[6] L’Étolie est une région de Grèce centrale située au sud de l’Épire et séparée du nord du Péloponnèse par le golfe de Corinthe. Au cours du 4ème siècle av. est formée la ligue étolienne qui renforce l’autonomie et la puissance politique de l’Étolie. L’armée des Étoliens est impliquée dans plusieurs guerres, plusieurs l’opposant à ses voisins d’Acarnanie, d’autres contre des puissances étrangères, comme la guerre lamiaque et les guerres contre la Macédoine.

[7] Les Balkans sont une des trois « péninsules » de l’Europe du Sud, mais cette appellation traditionnelle est parfois contestée en l’absence d’un isthme : les géographes préfèrent le terme de « région ». Elle est bordée par des mers sur trois côtés : la mer Adriatique et la mer Ionienne à l’ouest, la mer Égée au sud et la mer de Marmara et la mer Noire à l’est. Au nord, on la délimite généralement par les cours du Danube, de la Save et de la Kupa. Cette région couvre une aire totale de plus de 550 000 km²