Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Ashoka ou Aśoka

mercredi 20 septembre 2023, par lucien jallamion

Ashoka ou Aśoka (vers 304 av. jc-232 av. jc)

Troisième empereur de la dynastie indienne des Maurya

L'empire de Chandragupta Maurya vers 305 avant notre ère.Il accède au pouvoir en 273 av. jc et s’efforce tout d’abord de consolider et d’agrandir l’empire hérité de son père Bindusâra .

À la suite de la conquête meurtrière du Kalinga [1], il adopte les principes non-violents du bouddhisme [2]. Dès lors l’empire n’est plus troublé par la guerre et, en souverain pacifique, il s’emploie à l’organiser grâce à un corps important de fonctionnaires et une police efficace ainsi qu’au travers d’édits gravés sur des rochers ou des colonnes dispersés dans tout le pays. Il interdit les sacrifices, promeut le végétarisme et encourage la diffusion du bouddhisme en Inde et dans toute l’Asie.

L’empire d’Ashoka s’étend de l’actuel Afghanistan [3] jusqu’au Bengale [4] et aussi loin vers le sud que le plateau de Mysore [5] mais il ne lui survit guère, s’effondrant en 50 ans. Cependant, Ashoka est le premier souverain à réaliser l’unité de l’Inde sur un aussi vaste territoire.

Chandragupta fonde l’empire Maurya [6] en s’emparant tout d’abord du Pendjab [7] récemment conquis par Alexandre le Grand puis, il se tourne vers l’est et s’approprie le royaume des Nanda vers 313 av. jc, s’installant dans la capitale Pataliputra [8].

En 305 av. jc, il affronte et défait Séleucos 1er Nikator, le satrape [9] macédonien de Babylone [10] qui le menace au nord-ouest. Les deux souverains concluent un accord aux termes duquel Chandragupta obtient la région à l’est des montagnes d’Afghanistan contre des éléphants et une alliance matrimoniale. Après avoir étendu son empire vers le sud, Chandragupta se serait retiré dans un monastère jain [11], abdiquant en faveur de son fils Bindusâra.

Ce dernier nomme vice-roi d’Ujjain [12] l’un de ses fils, Devanampiya Piyadassi [13], plus connu sous le nom d’Ashoka donné par les bouddhistes. Il l’envoie ensuite mater une révolte à Taxila [14] dont il devient également vice-roi, s’initiant ainsi au gouvernement.

À la mort de son père en 273 av. jc, Ashoka fait éliminer tous ses frères et sœurs, s’empare du pouvoir et se fait couronner 4 plus tard.

Comme ses prédécesseurs, Ashoka dispose d’une armée considérable, professionnelle, prête en permanence et qu’il finance lui-même. C’est avec elle, au cours de la 13ème année de son règne, qu’il se lance à la conquête du Kalinga [15].

L’empereur remporte la victoire après une guerre terriblement meurtrière qui aurait fait selon ses dires 150 000 prisonniers, 100 000 tués et autant de morts de famine et de maladie, chiffres probablement symboliques qui traduisent l’ampleur des massacres perpétrés.

Ce triomphe sanglant provoque chez le souverain une crise morale et politique qui le conduit à adopter les principes non-violents du bouddhisme. Il fait une retraite d’un an dans un monastère, devient végétarien, fait des pèlerinages et de nombreux dons aux bouddhistes mais aussi aux jaïns et aux brahmanes [16]. Il prend les vœux d’upāsaka [17] et réalise au travers des enseignements du Bouddha que ses conquêtes territoriales sont sources de souffrance, et s’oriente vers une conquête intérieure pour cultiver le bien de la société et la non-violence. Il protège les autres religions et érige des piliers où sont gravés en plusieurs langues des textes promouvant la justice et la tolérance.

Débarrassé du souci de la guerre, Ashoka se consacre à l’organisation de l’Empire sur lequel il exerce un pouvoir absolu au moyen d’une administration décentralisée, soutenue par les nombreux édits gravés dans la pierre et dispersés sur tout le territoire.

Les ordres de l’empereur s’appliquent uniformément à tout le territoire, ils émanent de sa volonté et de son autorité personnelle.

De plus, bien qu’il ne l’utilise guère après la conquête du Kalinga, Ashoka peut compter sur une armée imposante entièrement à son service car il en est le financeur.

Afin de diffuser son idéal de tolérance, Ashoka promulgue des édits qu’il fait graver dans la pierre et ériger dans tout l’Empire. Ces textes édifiants permettent au souverain non seulement d’éduquer ses sujets en leur inculquant le sens du devoir mais également de conforter son gouvernement par la pression qu’ils exercent sur la population, l’incitant à se plier à la justice, à renoncer à la violence donc à la guerre, à s’imposer une forme d’autodiscipline.

Pour assurer pleinement l’application de ces principes, Ashoka qui se considère comme le père de tous ses sujets quelles que soient leur religion ou leur caste, crée un corps de superviseurs de la moralité, le dhamma-mahamatra, qui, renseigné par de nombreux informateurs, contrôle l’intégrité de ses fonctionnaires et l’observation par tous de ses édits. Ceux-ci constituent un code moral aussi bien acceptable par les pratiquants du bouddhisme, qui en est l’inspiration directe, que par ceux du jaïnisme ou de l’hindouisme [18].

Cependant, la taille de l’Empire et les moyens de communication de l’époque rendent un contrôle direct impossible ; en effet il faut au moins 30 jours pour se rendre de Pataliputra [19] à Kandahar [20] ou à la frontière sud et le double en période de mousson. Le royaume est donc divisé en plusieurs territoires, dont le nombre exact est inconnu, dirigés par des vice-rois ou des gouverneurs. Ceux-ci disposent d’une bureaucratie hétérogène, parfois locale, parfois héritée des précédentes autorités perses ou grecques au Nord-Ouest, ou encore directement issue du cœur de l’Empire dans les régions jugées peu sûres du sud et de l’est.

Par ailleurs, certains souverains vaincus, pourvu qu’ils paient tribut et se conforment au dharma, conservent leurs trônes. Il en est de même pour plusieurs tribus qui gardent une certaine autonomie dans leur organisation interne. Ces différentes structures se chargent de la gestion concrète de l’Empire, collecte des impôts, réalisation de grands travaux.

Sous le règne d’Ashoka l’Inde est un pays prospère. Les travaux d’irrigation permettent l’augmentation de la production de riz et de coton dont une partie est exportée, de même que des épices [21], des pierres précieuses [22] ou des éléphants. Cela lui permet de faire venir de la soie de Chine, des chevaux d’Asie centrale et de l’or dont on a retrouvé de grandes quantités alors que le pays n’en produit pas.

Le commerce est stimulé par une amorce d’unité monétaire et l’amélioration des routes le long desquelles l’empereur fait creuser des puits et planter des arbres. Ashoka est également à l’initiative de la construction de la Grande voie royale, longue de 1 500 km, qui relie Taxila à Pataliputra. Cette dernière est une ville et un port fluvial florissant qui compte 700 000 habitants ce qui en fait l’une des plus grandes cités du monde antique.

Les dons aux nécessiteux ou aux temples et l’entretien des hôpitaux [23], des routes et surtout d’une immense armée, se font grâce à des taxes prélevées sur les produits agricoles et le commerce.

À la mort d’Ashoka en 232 av. jc, ses fils se disputent l’Empire. Aucun d’entre eux n’a l’envergure de leurs ancêtres et progressivement les gouverneurs s’émancipent de l’autorité centrale. L’armée, immense mais inactive depuis des décennies, ne réussit pas à éviter la conquête du Punjab par les Gréco-Bactriens [24] en 185 av.jc. Quelques années plus tard, le dernier empereur maurya, Brihadratha, est assassiné par un de ses généraux, Pushyamitra, qui fonde la dynastie Shunga [25] et rétablit l’hindouisme avec vigueur. L’Inde se retrouve de nouveau morcelée les différents royaumes luttent les uns contre les autres pour une domination régionale, situation qui perdure jusqu’à l’avènement des Gupta [26] au milieu du 4ème siècle.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Ashoka/ Portail du monde antique/ Portail du monde indien/ Catégories : Ashoka/ Chakravartin/ Empire maurya/ Dirigeant du monde indien

Notes

[1] au nord-est de l’Inde actuelle

[2] Le bouddhisme est, selon le point de vue occidental, une religion (notamment une religion d’État) ou une philosophie, voire les deux, dont les origines sont en Inde au 5ème siècle av. jc à la suite de l’éveil de Siddhartha Gautama et de son enseignement. Le bouddhisme est né en Inde à peu près à la même époque que Mahâvîra, qui rendit plus populaire le jaïnisme, avec lequel il partage une certaine tendance à la remise en cause de l’hindouisme (en particulier de la caste sacerdotale des brahmanes) tel que ce dernier était pratiqué à l’époque (6ème siècle av. jc). Le bouddhisme a repris et aménagé beaucoup de concepts philosophiques de l’environnement religieux de l’époque (tels que dharma et karma, par exemple).

[3] L’Afghanistan est un pays d’Asie du Sud ou d’Asie centrale sans accès à la mer entouré par l’Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l’est-sud-est, l’Iran à l’ouest et le Turkménistan au nord-ouest. Carrefour de l’Asie, ce pays constituait, à l’époque de l’Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l’Inde : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l’empereur Babur, etc. Cette région est aussi le noyau de vastes empires comme l’Empire bactrien, l’Empire kouchan ou encore l’Empire ghaznévide. L’expansion de l’islam y a commencé dès la fin du 7ème siècle. C’est à la suite de l’effondrement du royaume perse afcharide que l’Afghanistan devient une entité souveraine en 1747, sous le commandement du général Ahmad Shah Durrani, devenu premier padichah du pays cette même année.

[4] Le Bengale désigne aujourd’hui une zone géographique de l’est du sous-continent indien partagée entre l’Inde et le Bangladesh. Le nom de Bengale n’a pas recouvert exactement la même zone au fil des siècles. Cette zone recoupe également plus ou moins l’aire de distribution de la langue bengali. Au total, le Bengale historique couvre une superficie d’environ 250 000 kilomètres carrés, et de nos jours, l’État du Bangladesh recouvre plus de 50 % de la superficie du Bengale historique.

[5] Mysore, en français Maïssour et officiellement Mysuru est la deuxième ville de l’État du Karnataka, en Inde, chef-lieu du district homonyme, ancienne capitale du royaume de Mysore. La ville est située dans les contreforts des collines Chamundi à environ 146 km au sud-ouest de Bangalore la capitale du Karnataka et s’étend sur 151 km2.

[6] Les Maurya sont une dynastie qui a régné sur une grande partie du sous-continent indien d’environ 321 à 185 av. jc. Formé à partir du royaume de Magadha et de la ville de Pataliputra dans la plaine du Gange par Chandragupta, cet État s’est par la suite étendu vers l’ouest en profitant de la retraite des troupes d’Alexandre le Grand, puis, sous les règnes des deux souverains suivants, Bindusâra et Aśoka, vers le sud et l’est du sous-continent, sans jamais pour autant dominer celui-ci dans sa totalité. Ces souverains formèrent ce qui est vu comme le premier grand empire de l’histoire indienne, succédant à une période de division du sous-continent entre plusieurs royaumes rivaux. Pour autant, cette construction politique, dont l’histoire postérieure est quasiment inconnue, ne s’avéra pas durable. L’empire se fragmenta progressivement, et son dernier souverain fut renversé par le fondateur de la dynastie Shunga vers 185 av. jc.

[7] Le Pendjab ou Panjab est une région du sous-continent indien comprenant une grande partie de l’est du Pakistan (province du Pendjab pakistanais) et du nord-ouest de l’Inde (État du Pendjab indien et parties de l’Haryana, l’Himachal Pradesh, Chandigarh, Jammu et Delhi). Le Pendjab a une longue histoire. Il a été habité par les Harappéens, les proto-Dravidiens et les Indo-Aryens et envahi par les Perses, les Grecs, les Kouchans, les Ghaznévides, les Timourides, les Moghols, les Afghans et les Britanniques. En 326 av. jc, Alexandre le Grand envahit une partie du Pendjab à partir du nord et défait le roi Porus. Ses armées entrent dans la région par l’Hindu Kush et son empire s’étend jusqu’à la ville de Sagala. En 305 av. jc, le Pendjab fait partie de l’empire Maurya puis du Royaume indo-grec vers 200 av. jc. Ménandre 1er, qui règne d’environ 160 à 135 av. jc, se convertit probablement au bouddhisme. La région est envahie plusieurs fois, notamment par les Scythes et les Yuezhi. Ces derniers fondent l’Empire kouchan au 1er siècle.

[8] actuelle Patna au Bihar

[9] Un satrape est le gouverneur d’une satrapie, c’est-à-dire une division administrative de l’Empire perse.

[10] Babylone était une ville antique de Mésopotamie. C’est aujourd’hui un site archéologique majeur qui prend la forme d’un champ de ruines incluant des reconstructions partielles dans un but politique ou touristique. Elle est située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, à environ 100 km au sud de l’actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du 2ème millénaire av. jc, cette cité jusqu’alors d’importance mineure devient la capitale d’un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même au-delà, sous le règne de Hammurabi dans la première moitié du 18ème siècle av. jc.

[11] Le jaïnisme ou jinisme est une religion qui aurait probablement commencé à apparaître vers le 10 ou 9ème siècle av. jc. Le jaïnisme ou dharma jaïn compte près de dix millions de fidèles dans le monde, ascètes et laïcs confondus, en majorité en Inde

[12] Ujjain est une ville de l’Inde centrale située dans la région de Malwa du Madhya Pradesh, sur la rive droite de la Shipra, un des affluents les plus occidentaux du Gange. C’est l’une des plus anciennes villes du pays et elle fait partie des villes saintes de l’Inde. Il s’y déroule tous les douze ans le grand pèlerinage dénommé Kumbhamelâ1. La ville est connue sous différents noms, dont Avantî, Visyhâlâ, Padmâvatî, Bhoghavatî, Hyranyavatî, Ptolémée l’appelle Ozênê. Elle a été un centre important d’études astronomiques et mathématiques.

[13] roi ami des dieux au regard bienveillant

[14] Taxila est une ville et un important site archéologique de l’ancien Gandhara. Il est situé dans le district de Râwalpindî, dans la province pakistanaise du Pendjab, à sa frontière avec la Province de Khyber Pakhtunkhwa, à l’ouest d’Islâmâbâd et près de l’extrémité de la Grand Trunk Road.

[15] région située sur la côte est et correspondant à l’actuel Orissa

[16] Un brahmane est un membre d’une des quatre castes (varṇa) définies par l’hindouisme, regroupant notamment les prêtres, les sacrificateurs, les professeurs et les hommes de loi — ou plus largement les enseignants du Brahman comme l’indique clairement le titre de « brahmane » (du moins, tous ceux qui ont fait vœu d’Ahimsâ). Le brahmane a pour devoir principal d’incarner le dharma, de le défendre, et de le faire respecter par les autres castes sacrées, afin de maintenir le bon ordre cosmique. La caste des brahmanes représente environ 6 % de la population de l’Inde

[17] Upāsaka, ou upāsikā au féminin, désigne un bouddhiste qui a pris les trois refuges, observe les cinq préceptes, ou les huit préceptes, et pratique le bouddhisme à la maison. Le terme de laïc est utilisé, ou celui de disciple laïc. On utilise en Chine et au Japon les termes yōupósài ubasoku au masculin et yōupóyí ubai au féminin.

[18] L’hindouisme, ou indouisme, ou sanatana dharma, est l’une des plus anciennes religions du monde encore pratiquées qui n’a ni fondateur, ni dogme imposé, ni institution cléricale organisée uniformément (les brahmanes peuvent être de différentes écoles). C’est actuellement la troisième religion la plus pratiquée dans le monde après le christianisme et l’islam. Elle est issue du sous-continent indienn qui reste son principal foyer de peuplement. Le terme persan hindu désignait au départ, pour les musulmans qui pénétrèrent en Inde, les habitants du bassin de l’Indus

[19] Patna est la capitale de l’État du Bihar, dans le nord-est de l’Inde. La ville était auparavant connue sous les noms de Kusumpura, Pushpapura, Pāṭaliputra et Azeemabad.

[20] Kandahār ou Qandahār est une ville du sud de l’Afghanistan, ancienne capitale impériale, capitale de la province de Kandahar.

[21] poivre et cannelle

[22] cornaline, rubis, saphir

[23] pour les personnes et les animaux

[24] Les royaumes gréco-bactriens sont un ensemble d’États hellénistiques fondés par des souverains grecs implantés en Asie centrale, centrés sur la Bactriane et la Sogdiane. Ils se sont épanouis à partir du milieu du 3ème siècle av. jc dans le milieu des colons grecs installés dans ces régions depuis la conquête d’Alexandre le Grand, lorsque le satrape de Bactriane Diodote 1er proclame son indépendance vis-à-vis des Séleucides. À leur apogée, vers 180 av. jc, les souverains gréco-bactriens dominent également la Tapurie, la Tranxiane, le Ferghana et l’Arachosie. À la suite des premières conquêtes de Démétrios 1er, les Grecs de Bactriane s’implantent au sud de l’Hindou Kouch, en Kapisène (région de Begrâm) et dans le Pendjab oriental, où sont fondés des royaumes indo-grecs. La domination de la Bactriane par les Grecs cesse dans le dernier tiers du 2ème siècle av. jc, victime des invasions de plusieurs peuples nomades, dont les Parthes et les Yuezhi. Des royaumes indo-grecs subsistent jusqu’aux débuts de notre ère. La période gréco-bactrienne est une étape importante de l’histoire culturelle de l’Asie centrale. L’arrivée de nombreux colons grecs, les fondations de nouvelles villes et la mise en valeur de territoires agricoles initient une phase de prospérité. Les cités grecques de la région sont des foyers culturels importants, dans lesquels se mêlent les traditions locales et les apports grecs, aussi bien dans l’art et l’architecture que la religion. L’originalité culturelle de cette période est révélée en particulier grâce aux fouilles du site urbain d’Aï Khanoum (en Afghanistan actuel) qui reste une des principales sources de connaissances sur le royaume gréco-bactrien. L’influence culturelle grecque a eu un impact important dans ces régions, en particulier dans son art et son architecture, visible dans l’art gréco-bouddhique qui est florissant à l’époque de l’Empire kouchan lequel domine les anciens territoires grecs d’Asie centrale et d’Inde.

[25] Les Shunga ou Śunga sont une dynastie hindoue qui règne sur une partie de l’Inde orientale après la dissolution de l’Empire maurya, de 185 environ à 73 av. jc environ. La capitale des Shunga était Pâtaliputra, l’actuelle Patna. La dynastie est établie en 185 av. jc., cinquante ans après la mort d’Ashoka, lorsque le râja Brihadrâtha, le dernier râja maurya, est assassiné par son général-en-chef, Pushyamitra Shunga qui monte sur le trône.

[26] Les Gupta sont une dynastie ayant régné sur le nord de l’Inde de la fin du 3ème siècle aux alentours du milieu du 6ème siècle. Leur origine reste mystérieuse et il est probable qu’ils aient tout d’abord été un clan de roitelets à la tête de petits États dans la vallée du Gange et de ses affluents. Cette dynastie connaît une expansion rapide au 4ème siècle, sous l’impulsion des conquérants Chandragupta et Samudragupta, et voit l’apogée de sa prospérité durant la première moitié du 5ème siècle, notamment sous le règne de Kumâragupta 1er et de son fils Skandagupta. Le déclin des Gupta débute ensuite, sous l’effet d’invasions extérieures et de forces centrifuges, et leur fin reste mal connue. Considéré comme un Empire en raison de son étendue et de la puissance incontestée qu’exerçaient ses souverains sur le sous-continent indien à leur apogée, l’État des Gupta s’avère peu centralisé. Ces rois dominaient plusieurs royaumes voisins qui partageaient une culture similaire, et les pouvoirs locaux disposaient de marges de manœuvre importantes, notamment les monastères. Du point de vue religieux, cette époque est marquée par la cohabitation de deux grandes religions, le brahmanisme (l’état ancien de ce qu’on désigne aujourd’hui comme l’hindouisme) et le bouddhisme, ce dernier connaissant alors son dernier éclat en Inde, avant de connaître un reflux face au premier. La période gupta est souvent assimilée à un « âge classique », ou un « âge d’or » de la culture indienne ancienne, en raison des réalisations remarquables qui sont datées de cette époque en mathématiques et en astronomie (travaux d’Âryabhata, apparition du zéro en tant que nombre), en littérature et théâtre (œuvres de Kâlidâsa) ou encore en sculpture (écoles de Mathura et de Sārnāth, temple de Deogarh) et peinture (à Ajantâ). S’il est désormais évident que ces accomplissements sont largement tributaires de ceux de la période les précédant, leur importance dans l’histoire de la civilisation indienne et leur rayonnement sur les pays voisins sont indéniables.