Il est l’un des plus grands Tannaïn [1]. Il se situe entre la première et la deuxième génération suivant la destruction du deuxième Temple [2].
Issu d’une famille de riches propriétaires lévites [3], descendant selon certains deMoïse, il manifeste, après une vie consacrée à l’agriculture, l’envie d’apprendre la Torah [4], à l’âge relativement avancé de 28 ans.
Devant le refus réitéré de son père, il profite du premier prétexte venu pour se rendre à Jérusalem [5], afin d’étudier auprès du plus grand Sage de ce temps, Rabban Yohanan ben Zakkaï , qui refuse de prime abord.
Refusant de tirer profit de sa position, Eliezer préfère se nourrir de terre, jusqu’à ce que le pot aux roses étant découvert, le Rabban le prenne sous son aile et lui enseigne la Torah, tant écrite qu’orale.
Doué d’une volonté inflexible, d’une mémoire incorruptible, et d’un tempérament admirable, Rabbi Eliezer ne tarde pas à devenir le disciple préféré de son maître
Un jour, son père se rend à Jérusalem dans l’intention de le déshériter, mais Rabban Yohanan ben Zakkaï l’invite à une assemblée où se trouvent les plus hauts personnages de Jérusalem.
Se sentant peu de choses à côté d’eux, Hyrcan est alors témoin du savoir et de la gloire de son fils. Il décide alors de lui léguer tous ses biens, en excluant les autres enfants, mais Rabbi Eliezer, désintéressé, n’accepte qu’une part égale à celle de ses frères.
Il épouse Emma-Salem, fille de Rabban Shimon ben Gamliel le martyr, sœur de Rabban Gamliel de Yavné dit Gamaliel II . Pourtant, l’élève de Rabban Yohanan ben Zakkaï et beau-frère du Nassi [6] du Sanhédrin [7], fut le représentant de l’école de Shammaï.
Son nom est indissociablement lié à celui de Rabbi Yehoshoua ben Hanania , représentant l’école de Hillel, son plus fidèle ami et contradicteur.
Tombé malade à Césarée [8], il s’éteint un vendredi soir. Il reçoit la visite de ses collègues, auxquels il se plaint de ce qu’on avait négligé de profiter de son savoir. On lui pose alors une question liée aux lois de pureté rituelle. Il expire en répondant tahor [9]. Son corps est transporté à Lydda [10], où il est enterré.
Il n’existe pratiquement pas une mishna [11] où ne soit mentionnée l’opinion de Rabbi Eliezer. Cependant, son opinion n’est presque invariablement pas suivie lorsque l’opinion de Rabbi Yehoshoua ou celle des Sages est également mentionnée. Il sert d’avertissement à ceux des Sages et érudits qui, sûrs de leur fait et de leur droit, refuseraient de se plier à l’avis de la majorité.