Né à Langres [1] sur la paroisse Saint-Pierre, 6ème enfant de Marguerite Contet et de Jean Gillot, peintre et brodeur du Chapitre, qui jouissait d’une certaine notoriété comme peintre, Gillot était apparenté à plusieurs artistes de Langres.
Il travailla de bonne heure à l’atelier paternel où il pus étudier particulièrement la décoration et monta, vers 1691/1693, à Paris, où il entra chez Jean-Baptiste Corneille , qui lui apprit à manier la pointe, et l’initia au genre académique, qu’il ne tarda pas à abandonner pour suivre sa fantaisie.
Gillot eut bientôt son atelier à lui où il eut comme élève Antoine Watteau , pendant plusieurs années, jusqu’en 1708.
À peine discernait-on leurs ouvrages, mais ce ne fut pas son seul disciple : Gillot eut également pour élèves Nicolas Lancret et François Joullain .
Le 26 juillet 1710, il est agréé à l’Académie royale [2] pour son tableau Don Quichotte, et y est reçu, le 27 avril 1717, avec un morceau de réception d’un style complètement différent, “le Christ dans le temps qu’il va être attaché à la Croix”.
Il se spécialisa, surtout entre 1704 et 1718, dans la gravure des sujets de la comédie italienne, les Arlequins et le reste, et des scènes burlesques des théâtres forains qu’il aimait fréquenter.
Il se pourrait même qu’il ait dirigé un théâtre de marionnettes. Il a pris sur le vif la Vie des pantins, excelle dans la parodie, crée le genre de la fête galante. Il fut chargé d’imaginer des décors et costumes pour des opéras, de créer des cartons de tapisseries et des panneaux décoratifs en bois qu’il ornait d’arabesques, motifs végétaux et autres figures mythologiques.
Il voyagea en Hollande, ce qui peut expliquer l’influence visible des peintres de ce pays dans plusieurs de ses tableaux de genre, comme “la Baraque de l’Empirique”,les Apprêts du marché, ainsi que dans ses dessins à la plume de scènes champêtres et citadines gravées par le comte de Caylus Anne Claude de Caylus qu’il initia à l’art de la gravure, dans ses aquarelles pour des costumes de ballet, tel le Ballet des éléments où parut le jeune Louis XV , et ses admirables compositions pour les 6 tapisseries Bonnier de la Mosson. Le musée de Langres a de lui “ le cheval de Troie”, une peinture dans le genre de la parodie.
Il mourut, ruiné par la banqueroute de Law.