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L’histoire pour le plaisir

Claude Gillot

mardi 23 mars 2021, par ljallamion

Claude Gillot (1673-1722)

Peintre et graveur-Illustrateur et décorateur de théâtre français

Né à Langres [1] sur la paroisse Saint-Pierre, 6ème enfant de Marguerite Contet et de Jean Gillot, peintre et brodeur du Chapitre, qui jouissait d’une certaine notoriété comme peintre, Gillot était apparenté à plusieurs artistes de Langres.

Il travailla de bonne heure à l’atelier paternel où il pus étudier particulièrement la décoration et monta, vers 1691/1693, à Paris, où il entra chez Jean-Baptiste Corneille , qui lui apprit à manier la pointe, et l’initia au genre académique, qu’il ne tarda pas à abandonner pour suivre sa fantaisie.

Gillot eut bientôt son atelier à lui où il eut comme élève Antoine Watteau , pendant plusieurs années, jusqu’en 1708.

À peine discernait-on leurs ouvrages, mais ce ne fut pas son seul disciple : Gillot eut également pour élèves Nicolas Lancret et François Joullain .

Le 26 juillet 1710, il est agréé à l’Académie royale [2] pour son tableau Don Quichotte, et y est reçu, le 27 avril 1717, avec un morceau de réception d’un style complètement différent, “le Christ dans le temps qu’il va être attaché à la Croix”.

Il se spécialisa, surtout entre 1704 et 1718, dans la gravure des sujets de la comédie italienne, les Arlequins et le reste, et des scènes burlesques des théâtres forains qu’il aimait fréquenter.

Il se pourrait même qu’il ait dirigé un théâtre de marionnettes. Il a pris sur le vif la Vie des pantins, excelle dans la parodie, crée le genre de la fête galante. Il fut chargé d’imaginer des décors et costumes pour des opéras, de créer des cartons de tapisseries et des panneaux décoratifs en bois qu’il ornait d’arabesques, motifs végétaux et autres figures mythologiques.

Il voyagea en Hollande, ce qui peut expliquer l’influence visible des peintres de ce pays dans plusieurs de ses tableaux de genre, comme “la Baraque de l’Empirique”,les Apprêts du marché, ainsi que dans ses dessins à la plume de scènes champêtres et citadines gravées par le comte de Caylus Anne Claude de Caylus qu’il initia à l’art de la gravure, dans ses aquarelles pour des costumes de ballet, tel le Ballet des éléments où parut le jeune Louis XV , et ses admirables compositions pour les 6 tapisseries Bonnier de la Mosson. Le musée de Langres a de lui “ le cheval de Troie”, une peinture dans le genre de la parodie.

Il mourut, ruiné par la banqueroute de Law.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Paulette Choné, Claude Gillot (1673-1722) : comédies, sabbats et autres sujets bizarres, Paris ; Langres, Somogy Éditions d’Art ; Musée de Langres, 1999, 191 p. (ISBN 978-2-85056-357-7)

Notes

[1] Langres est une commune française du département de la Haute-Marne, dont elle est l’une des deux sous-préfectures. Langres a donné son nom à une région traditionnelle qui avait le titre de comté et une coutume particulière à celle de Sens (le Pays de Langres), ainsi qu’à un diocèse dont le titulaire avait depuis le 12ème siècle le titre de duc et pair de France.

[2] L’Académie royale de peinture et de sculpture est une ancienne institution d’État chargée en France, de 1648 à 1793, de réguler et d’enseigner la peinture et la sculpture en France durant l’Ancien Régime. L’acte créant l’Académie royale de peinture et de sculpture date du 20 janvier 1648, jour de la requête au Conseil du roi de Louis XIV (alors enfant) par l’amateur d’art Martin de Charmois, conseiller d’État originaire de Carcassonne où il possède un cabinet de curiosité remarquable. Cette institution est ainsi fondée sur mandat royal, sous la régence d’Anne d’Autriche, à l’instigation d’un groupe de peintres et de sculpteurs réunis par Charles Le Brun, qui avait pris la première initiative.