Fils d’un cordonnier, en apprentissage auprès de Denis Calvaert à Bologne [1], ce dernier l’ayant surpris à copier des gravures d’ Agostino Carracci , le chassa de son atelier en 1595 et le Dominiquin trouva accueil auprès d’Agostino et de Ludovico Carracci dans l’Académie bolonaise des Incamminati [2], en l’absence d’ Annibale Carracc i qui œuvrait alors à Rome. Il est formé auprès d’eux à Bologne.
Il poursuit sa formation à Rome, où il collabore avec Annibale Carracci à la galerie Farnèse [3]. Dès ses débuts, il se distingua par son amour pour Raphaël et pour l’Antiquité. Il trouva appui auprès de Giovanni Battista Agucchi , avec qui il se mesura également sur le plan de la spéculation théorique. Ce fut à Rome qu’il exécuta son premier ouvrage : Adonis tué par un sanglier.
Peu de temps après il peignit son tableau de“ la Flagellation de saint André”, qu’il composa en rivalité avec “le Guide”, et sa “Communion de saint Jérôme”, à Rome, où il resta fidèle au principe de son maître Annibal Carracci, qui n’admettait pas plus de 12 figures dans une composition.
Après la mort d’Annibal en 1609, il devint un des peintres les plus réputés de Rome. Poussin travailla dans son atelier peu après sa propre arrivée à Rome et en fut très influencé.
Peu après 1630, il quitta Rome. Le Dominiquin exécuta ensuite à Bologne “la Vierge du Rosaire et le Martyre de sainte Agnès” ; puis il revint à Rome, où il produisit de nouveaux chefs-d’œuvre. Ses succès lui valurent de puissants protecteurs, entre autre le cardinal Aldobrandini, mais soulevèrent aussi contre lui une foule d’envieux.
Appelé à Naples [4] pour orner en fresque la chapelle du trésor [5], il essuya dans cette ville de la part de ses envieux les mortifications les plus humiliantes, et il y mourut empoisonné, selon quelques historiens.
Connu surtout de ses contemporains, pour ses grands ensembles de fresques, tels que “La Vie de sainte Cécile” à Saint-Louis-des-Français [6] en 1611-1614, la voûte de l’abside de saint’Andrea della Vale [7] en 1623-1628, la chapelle du trésor à la Cathédrale de Naples en 1630-1641, ils l’avaient surnommé le Bœuf, à cause de son travail lent et opiniâtre.
Il obtint également des résultats de très haut niveau dans le portrait et dans la peinture de paysage. Il déploya par ailleurs une activité d’architecte et de sculpteur.