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L’histoire pour le plaisir

Asclépiodote

lundi 15 février 2021, par ljallamion

Asclépiodote

Roi légendaire de l’île de Bretagne

Son histoire » est rapportée par Geoffroy de Monmouth dans son Historia regum Britanniae [1] vers 1135.   Le personnage est vraisemblablement inspiré par Julius Asclepiodotus, préfet du prétoire [2] qui rétablit l’autorité de Rome en Bretagne [3] en 296.   Allectus est envoyé en Bretagne pour détrôner le tyran Carausius. Lors de la guerre qui oppose Romains et Bretons, un grand nombre de ces derniers sont tués, ainsi que leur roi. Mais ils se choisissent un nouveau roi, Asclépiodote duc de Cornouailles [4] et se rebellent. Ils surprennent Allectus dans Londres, alors qu’il donne une fête en l’honneur des dieux. Les Romains perdent la bataille et plusieurs milliers d’entre eux sont massacrés. Un ami d’Allectus, Livius Gallus, se réfugie dans Londres et fortifie les remparts de la ville.   Asclépiodote fait le siège de la cité et demande de l’aide à tous les autres chefs bretons afin de chasser les Romains de l’île de Bretagne. Venus de Démétie [5], de Vénédotie [6], de Deire [7] et d’Albanie [8], ils construisent des machines de guerre pour détruire les remparts. Les Bretons pénètrent dans la ville et massacrent les Romains. Asclépiodote s’apprête à gracier Gallus et les derniers survivants qui se sont rendus, mais les Bretons de Vénédotie leur coupent la tête sur les bords d’un torrent. L’endroit s’appelle maintenant Nantgallim en breton et Galabroc en saxon, en souvenir du chef Gallus.   Asclépiodote est couronné roi de Bretagne et règne pendant 10 ans. Il meurt lors de l’insurrection de Coel Hen, duc de Kaercolum [9].   C’est sous son règne que Dioclétien envoya Maximilien Hercule dans l’île pour tenter de faire disparaître le christianisme.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary : people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, 1993, p. 33-34 ASCLEPIODOTUS.

Notes

[1] L’Historia regum Britanniae (en français : « Histoire des rois de Bretagne ») est une œuvre rédigée en latin entre 1135 et 1138, par l’écrivain gallois Geoffroy de Monmouth. Le texte présente une histoire légendaire des rois de l’île de Bretagne depuis Brutus, fondateur mythique de la lignée, jusqu’à Cadwaladr. On y trouve la première apparition de personnages marquants tels que Merlin ou Uther Pendragon. Proche de la chronique, le texte présente la succession d’une centaine de règnes avec des passages épiques. L’auteur prétend que c’est une traduction du Britannici sermonis liber vetustissimus (« Le livre le plus ancien de la langue britannique »), manuscrit en langue bretonne dont l’existence est généralement contestée même si certains auteurs, dont Léon Fleuriot, affirment que ce manuscrit a pu exister. L’œuvre eut un grand succès au Moyen Âge, puisque 215 manuscrits sont recensés. Elle marque la naissance littéraire de la matière de Bretagne et a eu une influence déterminante sur la légende arthurienne. Une adaptation en français est faite par le trouvère normand Wace en 1155 titrée Le roman de Brut.

[2] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[3] La Bretagne ou Britannie (Britannia en latin) est la province romaine qui, du 1er au 5ème siècle, couvrait une partie de l’île de Grande-Bretagne correspondant à des territoires qui devinrent par la suite ceux de l’Angleterre, du pays de Galles et du sud de l’Écosse. Pour les Romains, la Bretagne constituait « la terre la plus écartée et le dernier boulevard de la liberté » ; d’après l’écrivain Tacite : « Il n’y a plus de peuples au-delà, rien que des flots et des rochers ».

[4] La ou les Cornouailles est un comté d’Angleterre situé à l’extrémité sud-ouest de l’île de Grande-Bretagne. Sa capitale est Truro. Le peuple celte des Cornovii habitait la région avant sa conquête au 7ème siècle par les Angles et les Saxons. La population parlait alors une langue brittonique devenue plus tard le cornique. Le breton y est étroitement apparenté. De nombreux noms de lieux présentent d’ailleurs des analogies avec ceux que l’on trouve dans la partie bretonnante de la Bretagne continentale ; de nombreux saints médiévaux sont communs aux deux régions.

[5] Les Demetae étaient l’un des peuples celtes brittoniques de l’île de Bretagne. Ils étaient situés dans l’actuel comté de Dyfed (le Pembrokeshire et Carmarthenshire du Pays de Galles), qui doit son nom au royaume de Dyfed, dont le nom provient du peuple des Demetae (Demetia). Leur capitale, Moridunum, est devenue Carmarthen.

[6] Le Gwynedd

[7] le Deira

[8] L’Écosse

[9] Colchester