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Thiébaut II de Bar

dimanche 14 octobre 2018

Thiébaut II de Bar (vers 1221-1291)

Comte de Bar de 1240 à 1291

Fils de Henri II comte de Bar , et de Philippa de Dreux . Il devint comte de Bar [1] le 13 novembre 1239, mais la nouvelle de la mort de son père, tué en Terre sainte, n’arriva dans le Barrois qu’au début de 1240. Comme il était mineur, sa mère fut régente jusqu’au 17 mars 1242.

Thiébaut II épousa en premières noces en 1243 Jeanne de Dampierre , fille de Guillaume II seigneur de Dampierre et vicomte de Troyes [2], et de Marguerite de Constantinople comtesse de Flandre

Profitant de sa jeunesse, le duc de Lorraine Mathieu II chercha à récupérer ce qu’Henri II de Bar lui avait enlevé, et commença à lever des troupes et mettre en place des garnisons, sans toutefois engager la guerre.

Mathieu et Thiébaut parvinrent à se mettre d’accord par un traité signé le 23 juillet 1245. Ce traité ouvrit l’ère d’une collaboration et de paix entre les deux pays voisins. Cette paix dura plusieurs décennies, malgré un litige vers 1256 au sujet de la forteresse de Saint-Hilairemont [3], proche de Neufchâteau [4].

En 1251, Thiébaut II se trouva engagé dans la conflit de succession des comtés de Hainaut [5] et de Flandre [6] avec Guy de Dampierre, dont sa propre épouse était la sœur. Ils furent battus le 4 juillet 1253 à Bataille de Westkapelle [7], et Thiébaut, fait prisonnier, ne fut libéré qu’en septembre 1254.

Thiébaut II de Bar eut quelques conflits avec Thibaut V dit Thibaud II de Navarre comte de Champagne [8], en 1258, 1265 et en 1269.

Veuf, et sans enfants, il se remaria en 1266 avec Jeanne de Toucy, fille de Jean de Toucy et de Emma de Laval .

Il signa la charte d’affranchissement qui fonda la ville de Pont-à-Mousson [9] le 21 avril 1261. Thibaut V mourut en 1270, et Thiébaut II de Bar fit la paix avec son successeur, Henri III dit Henri Ier de Navarre .

Ce dernier mourut à son tour en 1274, laissant une fille Jeanne, qui épousa en 1284 l’héritier du royaume de France, lequel devint roi l’année suivante sous le nom de Philippe IV le Bel. Cela plaça le Barrois dans le voisinage immédiat du domaine royal.

Pendant son règne, profitant de l’essor démographique du 13ème siècle Thiébaut II fonda dans ses états plusieurs villes, soit en collaboration avec des abbayes, soit avec ses vassaux.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Georges Poull, La Maison souveraine et ducale de Bar,‎ 1994

Notes

[1] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[2] La vicomté de Troyes était le titre et le fief alors situé à Troyes dans la Champagne, où elle avait son siège. Au 13ème siècle le fief était partagé entre la famille comtale, Jeanne de Plancy, Jean II de Dampierre. Le siège de la vicomté était à Troyes entre la porte de Croncel et l’église Saint-Nicolas de Troyes. Les revenus provenaient des halles de Châlons, le minage des grains, le forage des vins, des droits de tonlieu sur la porte de Croncels et de Saint-Jacques à Troyes. La plupart des terres étaient à Villechétif

[3] La citadelle a été fondée en juillet 1258, par une charte du comte de Bar Thibaut II (charte d’affranchissement du château de Saint-Hilairemont, ancien nom de La Mothe), sur un promontoire isolé de 506 mètres d’altitude, terre champenoise prise à Joinville, en limite du duché de Lorraine, qui est alors un État d’Empire. Grâce à sa position et à son architecture fortifiée, elle devient, plus tard, la ville la plus puissante de Lorraine après la capitale du duché, Nancy.

[4] Neufchâteau est une commune française, sous-préfecture du département des Vosges. Première ville libre du duché, en 1231, le duc Mathieu II octroya aux habitants de Neufchâteau une charte leur permettant de choisir treize personnes pour exercer les fonctions de juré, et d’élire un maire. La ville était régulièrement choisie pour accueillir les assemblées chargées de régler les différends entre le duché de Lorraine et le Royaume de France.

[5] Le comté de Hainaut ou Hainau –est un ancien comté qui relevait du Saint Empire romain germanique, qui se trouvait en bordure du royaume de France.

[6] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).

[7] La bataille de Westkapelle est une bataille qui a eu lieu le 4 juillet 1253 à Westkapelle entre la Hollande et les Flandres.

[8] Le comté de Champagne et de Brie est issu de la réunion des terres de la dynastie des Thibaldiens, c’est-à-dire la branche issue de Thibaut « le Tricheur » (Thibaud 1er de Blois) : comté de Meaux, comté de Troyes. Le comté de Champagne est rattaché au domaine royal par le mariage de Jeanne de Navarre, comtesse de Champagne, et du dauphin Philippe le Bel en 1284. Le rattachement est rendu définitif par leur fils Louis X le Hutin.

[9] Pont-à-Mousson est une ville et une commune du nord-est de la France, en Meurthe-et-Moselle. Tour à tour place forte, ville avancée ou pays frontière, Pont-à-Mousson a souvent eu à souffrir des rigueurs de la guerre. Pont-à-Mousson est située au cœur de la Lorraine et du département de Meurthe-et-Moselle, à mi-chemin entre Nancy et Metz, au pied de la colline de Mousson (382 mètres), ancienne place forte des comtes puis ducs de Bar. La ville est située de part-et-d’autre de la Moselle.