Antistius a dirigé une école de droit. Il a écrit près de 400 ouvrages, en grande partie perdus, sur des questions juridiques [1] mais aussi historiques, philosophiques, rhétoriques, linguistiques.
Fils de l’homme politique Pacuvius Antistius Labeo , qui se suicida après la défaite de son parti à la bataille de Philippes [2]. Membre de la noblesse plébéienne et jouissant d’une situation aisée, le jeune Labéon entra tôt dans la vie publique et ne tarda pas à devenir préteur [3].
Mais son antipathie non déguisée envers le nouveau régime et la manière assez brusque dont, à l’occasion, il exprimait au sénat romain ses sympathies républicaines furent un obstacle à son avancement et son rival, Ateius Capiton , qui avait donné une adhésion sans réserve au pouvoir en place, fut promu par Auguste au consulat, alors que cette nomination aurait dû échoir à Labéon. Ulcéré par cette injustice, Labéon refusa la fonction quand elle lui fut offerte une autre année.
À partir de cette époque, il semble avoir consacré tout son temps à la jurisprudence. Sa formation dans cette science lui venait principalement de Trebatius Testa . À sa connaissance de la loi, il ajoutait une vaste culture générale, s’intéressant spécialement à la dialectique, à la philologie [4].
Jusqu’à l’époque d’Hadrien, c’est sans doute son nom qui eut le plus d’autorité et plusieurs de ses ouvrages furent mis en abrégé et annotés par des mains ultérieures.
Labéon passe pour avoir été le fondateur de l’école proculienne [5], alors qu’on attribue à Capiton la fondation de l’école rivale dite sabinienne [6]. Mais il est probable que les véritables fondateurs de ces deux écoles aient été Proculus et Sabinus , partisans respectivement des méthodes de Labéon et de Capiton.
Le plus important ouvrage littéraire de Labéon est constitué par les Libri posteriores [7]. Ces livres contiennent un exposé systématique du droit civil. Ses Libri ad Edictum comportaient un commentaire, non seulement sur les édits des préteurs urbains et pérégrins, mais aussi sur ceux des édiles curules [8]. Ses huit livres de Probabilia [9], semblent avoir été une de ses productions les plus caractéristiques.