Il pris part à l’établissement d’un Commonwealth républicain [1] en Angleterre, puis devint Lord Protecteur [2]. Il est également l’un des commandants de la New Model Army [3].
Fils de Robert Cromwell et d’Elizabeth Stewart. Il compte dans sa lignée une certaine Catherine Cromwell, sœur aînée de Thomas Cromwell.
Le patrimoine de Robert Cromwell se limitait à une maison à Huntingdon [4] et à un lopin de terre dans les environs, le tout ne générant au plus que 300 livres de revenu par an, les plaçant ainsi dans la tranche inférieure de la gentry.
Oliver Cromwell, vers 1610, étudia à la Huntingdon Grammar School, puis il étudie au Sidney Sussex College [5] à Cambridge, alors une institution nouvellement créée professant une stricte doctrine puritaine. Il doit cependant la quitter dès 1617 sans avoir obtenu de diplôme, son père étant décédé.
C’est en 1620 qu’il épouse Élizabeth Bourchier, le 22 août à l’église St Giles-without-Cripplegate [6], celle-ci se situant à Londres. Le père d’Élizabeth Bourchier, Sir James Bourchier, est un marchand de cuir londonien qui possède un important domaine foncier dans l’Essex [7] et entretient des liens nombreux avec les membres de la gentry puritaine locale. Il entre également en contact, grâce à ce mariage, avec Oliver St-John et d’autres membres influents de la bourgeoisie londonienne, ainsi qu’avec les comtes de Warwick et de Holland Henri Rich . Ces liens avec des personnalités importantes de la capitale joueront un rôle crucial dans le futur rôle que tiendra Cromwell.
Le couple Cromwell a neuf enfants, dont Richard Cromwell qui succédera à son père en tant que Lord Protecteur du Commonwealth, et Henry Cromwell, qui deviendra Lord Deputy d’Irlande.
Il est alors élu en 1628 au Parlement pour Cambridge au cours des Short et Long Parliaments, puis est impliqué dans la Guerre civile anglaise aux côtés des Roundheads [8].
Lorsque le Parlement est dissous en 1629, il retourne gérer la fortune paternelle. Député de l’université de Cambridge au Long Parlement en 1640, il s’y fait remarquer par ses déclamations contre le papisme et la royauté.
Il vit comme fermier-gentilhomme, membre de la gentry jusqu’au début de la première guerre civile anglaise en 1642 quand il mène une armée recrutée par ses soins au service du Parlement. Il se signale par son habileté et sa bravoure, mais aussi par ses actes de cruauté.
Sous les ordres de lord Thomas Fairfax , il s’illustre à la bataille de Marston Moor [9] le 2 juillet 1644 et à celle de Newbury en octobre. Le Parlement le nomme Lieutenant général de cavalerie.
En 1645, le Parlement le charge de réorganiser l’armée sur le modèle de ses propres troupes [10]. Il bat les royalistes à la bataille de Naseby [11] le 14 juin de la même année.
Le 5 mai 1646, le roi se rend aux Écossais, qui le livrent au Parlement anglais le 30 janvier 1647.
Soldat compétent, surnommé Old Ironsides, il est promu de simple chef d’une troupe de cavalerie à commandant de l’armée entière. Cromwell se trouve aussi parmi les signataires de l’arrêt de mort prononcé contre le roi Charles 1er en 1649, et membre du Rump Parliament [12], qui siège de 1649 à 1653.
Ce même parlement envoie Cromwell conquérir l’Irlande, ce qu’il fait de 1649 à 1650, pour se tourner ensuite contre l’armée écossaise de 1650 à 1651.
Une des opérations de siège les plus réussies de la New Model Army est le siège de Drogheda [13] de 1649, dans le cadre de la conquête cromwellienne de l’Irlande catholique.
Le 19 mai 1649, Cromwell proclame la République, ou Commonwealth. Mais les relations se détériorent entre le Parlement croupion, parlement à chambre unique, et l’armée ; Cromwell intervient et fait chasser les parlementaires par des soldats et institue un nouveau Conseil d’État dont il est partie prenante ainsi qu’un nouveau Parlement, mais dont les membres sont cette fois-ci nommés par le Conseil d’État. Ce Conseil ainsi que le Conseil des officiers, redoutant l’anarchie latente, nomme Cromwell Lord Protecteur de la République d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande en 1653.
Ses pouvoirs sont normalement contrebalancés par le Conseil et le Parlement, mais le Conseil lui est acquis et le Parlement est dissous dès le 20 avril.
À l’initiative de Manasse ben Israel , il abolit en 1656 le décret de 1290 qui avait expulsé la communauté juive d’Angleterre.
En 1656, il convoque un nouveau Parlement car il a besoin de subsides pour mener la guerre contre l’Espagne en Jamaïque, et le dissout 10 jours plus tard.
Une troisième session est ouverte en 1658. Ce Parlement, fortement épuré, lui accorde les subsides et lui demande de devenir roi et de rétablir la royauté ; sous la pression de ses officiers, Cromwell refuse, mais conserve le droit de désigner son successeur ; il désignera Richard Cromwell, son fils, avant de dissoudre une dernière fois l’Assemblée, le 4 février de la même année.
Dès lors, Cromwell règne en souverain absolu. Du reste, il enlève la Jamaïque aux Espagnols et abaisse la marine hollandaise ; il achève la réduction de l’Irlande et de l’Écosse.
Il meurt à Londres le 3 septembre 1658, son fils Richard Cromwell lui succède mais pour très peu de temps car le général George Monck , gouverneur de l’Écosse, craint que la nation ne sombre dans le chaos, et cherche à rétablir la monarchie. En février 1660, Monck et son armée marchent sur Londres, et avec le soutien populaire, forcent le Parlement à se dissoudre.