Antiochos III Épiphane ou Antiochus III Épiphane
Roi de Commagène de 12 av. jc à 17 ap. jc

Il a succédé à son père le roi Mithridate III de Commagène. Sa mère était Iotapa, princesse de Médie [1] et reine de Commagène [2], descendante de famille régnante d’Arménie [3], de l’Empire séleucide [4] et de Médie [5]. Ses deux parents étaient cousins germains.
Lorsque Antiochos meurt en 17, sa mort met en danger la stabilité du royaume, voire son existence. Au moment de sa mort, la Commagène est dans une tourmente politique. Les raisons de cette situation sont inconnues, mais il semble qu’à ce moment-là, les enfants qu’il a eu de sa sœur épouse Iotapa sont trop jeunes pour succéder à leur père et il n’y a aucune autorité pour empêcher les troubles civils qui se développent et pour unir les citoyens de Commagène.
Après la mort d’Antiochos, 2 fractions apparaissent, une fraction dirigée par les nobles voulant que la Commagène soit placée sous l’autorité de l’Empire romain, et l’autre fraction conduite par les citoyens voulant maintenir l’existence d’un roi.
Les fractions politiques de Commagène envoient pacifiquement des ambassades à Rome pour demander conseil et assistance à l’empereur romain Tibère, pour décider du futur de la Commagène.
Lorsque les fractions politiques entretiennent l’empereur de l’avenir de la Commagène, elles sont parfaitement consciente de la réalité politique de la domination romaine et sont prêtes à suivre la décision que Tibère va prendre. Elles sont également préparées à vivre sous la loi de l’Empire romain.
L’envoi à Rome des ambassades par les fractions politiques marque la fin de l’indépendance de la Commagène.
Tibère décide de faire de la Commagène l’une des provinces romaines de Syrie. La décision de Tibère est saluée par de nombreux citoyens de Commagène, mais certains, en particulier les partisans de la famille royale, sont très mécontents de ce résultat. La Commagène reste sous la domination romaine jusqu’à ce que l’empereur romain Caligula rétablisse des enfants d’Antiochos sur le trône en 38.
Notes
[1] À l’époque hellénistique, la Médie tombe sous le contrôle des Grecs, et est incluse après les conflits opposant les Diadoques dans les territoires contrôlés par les Séleucides, après avoir été un temps dominée par Antigone le Borgne. L’ancien général Atropatès qui dirigeait le contingent mède de l’armée perse à la bataille de Gaugamèles, se rallie par la suite à Alexandre le Grand et devient satrape du nord de la Médie, qui devient la Médie Atropatène, futur Azerbaïdjan, qu’il parvient à rendre autonome du pouvoir séleucide. La capitale de ce royaume se trouvait à Gazaca. Après plusieurs décennies d’indépendance, le roi Artabanzanes doit conclure un traité de vassalité avec Antiochos III en 220 av.jc. Cette région reste peu hellénisée, à la différence du sud de la Médie, centré autour d’Ecbatane. Plusieurs villes nouvelles y sont fondées par les souverains séleucides, et l’ancienne Rhaga est renommée Europa. Un satrape local, Molon, se révolte en 220 contre Antiochos III, qui le défait. Entre 163 et 160, c’est un autre satrape de Médie, Timarque, qui se révolte contre Démétrios 1er Sôter, et réussit à prendre le pouvoir en Babylonie, avant d’être finalement soumis. Les révoltes qui secouent le royaume séleucide vers 150 profitent au roi parthe Mithridate 1er qui prend alors la Médie, ainsi que l’Atropatène. Après plusieurs décennies de luttes, le pouvoir des Arsacides est finalement assuré en Médie, en dépit des attaques des nomades orientaux, Scythes ou Tokhariens. La région est réorganisée administrativement, et la ville de Rhaga/Europa est renommée Arsacia.
[2] La Commagène, était un royaume situé au centre sud de l’actuelle Turquie, avec comme capitale Samosate près de la ville moderne d’Adıyaman, au bord de l’Euphrate. Aujourd’hui la Commagène est célèbre pour son sanctuaire situé sur le mont Nemrod (Nemrut Dağı).
[3] Le royaume d’Arménie ou Grande-Arménie (par rapport à la Petite-Arménie) est fondé en 190 av. jc par Artaxias 1er, fondateur de la dynastie artaxiade. Connaissant son apogée sous le règne de Tigrane le Grand, il devient ensuite un enjeu entre Romains et Parthes, puis entre Romains et Sassanides. Au 1er siècle, son trône passe aux Arsacides, qui le conservent jusqu’en 428, date de l’abolition de la monarchie et du début du marzpanat.
[4] Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos 1er, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l’Anatolie à l’Indus. Le cœur politique du royaume se situe en Syrie, d’où l’appellation courante de « rois de Syrie ». Les Séleucides règnent jusqu’au 2ème siècle av. jc sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des Perses achéménides.
[5] À l’époque hellénistique, la Médie tombe sous le contrôle des Grecs, et est incluse après les conflits opposant les Diadoques dans les territoires contrôlés par les Séleucides, après avoir été un temps dominée par Antigone le Borgne. L’ancien général Atropatès qui dirigeait le contingent mède de l’armée perse à la bataille de Gaugamèles, se rallie par la suite à Alexandre le Grand et devient satrape du nord de la Médie, qui devient la Médie Atropatène, futur Azerbaïdjan, qu’il parvient à rendre autonome du pouvoir séleucide. La capitale de ce royaume se trouvait à Gazaca. Après plusieurs décennies d’indépendance, le roi Artabanzanes doit conclure un traité de vassalité avec Antiochos III en 220 av.jc. Cette région reste peu hellénisée, à la différence du sud de la Médie, centré autour d’Ecbatane. Plusieurs villes nouvelles y sont fondées par les souverains séleucides, et l’ancienne Rhaga est renommée Europa. Un satrape local, Molon, se révolte en 220 contre Antiochos III, qui le défait. Entre 163 et 160, c’est un autre satrape de Médie, Timarque, qui se révolte contre Démétrios 1er Sôter, et réussit à prendre le pouvoir en Babylonie, avant d’être finalement soumis. Les révoltes qui secouent le royaume séleucide vers 150 profitent au roi parthe Mithridate 1er qui prend alors la Médie, ainsi que l’Atropatène. Après plusieurs décennies de luttes, le pouvoir des Arsacides est finalement assuré en Médie, en dépit des attaques des nomades orientaux, Scythes ou Tokhariens. La région est réorganisée administrativement, et la ville de Rhaga/Europa est renommée Arsacia.