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Jean Dassier

samedi 26 janvier 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 28 juillet 2013).

Jean Dassier (1676-1763)

Médailleur

Originaire de Lyon la famille Dassier se réfugie à Genève à la Saint-Barthélemy [1].

Fils de Domaine Dassier, nommé graveur de la Monnaie de la République de Genève et de Sara Le Grand. Il est l’un des plus grands artistes médailleur genevois. L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert considérait, à l’article graveurs, qu’il était seul digne d’y figurer, à côté de son fils et d’un médailleur parisien du 17ème siècle.

Après avoir étudié à Paris en 1694 avec Jean Mauger et Jean Roëttiers. Il devient assistant de son père à la Monnaie de Genève et en tant qu’artiste lié à la Fabrique de l’horlogerie, puis en tant que graveur et entrepreneur, enfin en tant qu’artiste complet, au service de la cour de France et, surtout, celle d’Angleterre.

Il épouse en 1703 Anne Prévost-Gaudy et s’engagea fortement en faveur de la cause protestante.

En 1712 il est admis comme maître à la corporation des orfèvres avec son frère Paul. De retour à Genève en 1718, il grave d’abord 72 médailles représentant les personnages les plus célèbres du siècle de Louis XIV. En 1720 il succède à son père comme graveur.

En 1728, il se rend à Londres pendant 2 ans et grave les médailles des souverains d’Angleterre. Revenu à Genève il devient graveur de la monnaie.

Il se trouvait certainement du côté des réformateurs durant les troubles des années 1730. Au début de la crise, en 1734, IL servit comme représentant bourgeois, chargé de transmettre au syndic les plaintes des citoyens concernant les impôts destinés à subventionner les nouvelles fortifications proposées par le gouvernement. 3 ans plus tard, il devint officier dans l’un des régiments de la milice bourgeoise qui prit le pouvoir militaire de la garnison de la ville. Mais il négocia aussi avec les opposants de sa classe.

Quelques mois avant l’intervention du gouvernement de Louis XV dans les affaires genevoises, en octobre 1737, il exécuta le portrait sur médaille du chef de la diplomatie française, le cardinal Fleury . Par la suite, gagnant l’estime de l’ambassadeur de sa Majesté à Genève, Daniel François de Gélas de Lautrec dit le comte de Lautrec , il grava la médaille commémorative de la médiation de 1738 qui, longtemps considérée comme un chef-d’œuvre de la numismatique genevoise, fut produite selon les directives de Lautrec et de l’Académie française des inscriptions et belles-lettres [2]. Après la conclusion des négociations, l’artiste fit son entrée dans le gouvernement comme membre du Conseil des Deux Cents [3].

Ce Genevois, malgré les invitations qu’il reçues à travailler dans les plus grandes cours européennes, est mort modestement dans son hôtel particulier de Saint Gervais, au coeur du quartier industriel de Genève, dans sa 88ème année. À sa mort, son fils Jacques-Antoine Dassier prend sa place comme graveur à la monnaie de Genève.

A la Bibliothèque de l’Académie de Genève il a offert son travail, de splendides séries de médailles d’arguments très variés.

Cent ans après sa mort, le fonds de l’atelier prestigieux des Dassier, demeuré dans la famille, faisait l’objet d’une donation qui venait enrichir les collections des musées de la Ville de Genève.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Alain GARRIC/ geneanet/Jean Dassier

Notes

[1] Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de protestants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la saint Barthélemy, prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis étendu à plus d’une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes. Cet événement des guerres de Religion résulte d’un enchevêtrement complexe de facteurs, aussi bien religieux et politiques que sociaux. Il est la conséquence des déchirements militaires et civils de la noblesse française entre catholiques et protestants, notamment de la vendetta entre la Maison de Guise et le clan des Châtillon-Montmorency. Aggravé par la sévère réaction parisienne, ultra-catholique et hostile à la politique royale d’apaisement, il reflète également les tensions internationales entre les royaumes de France et d’Espagne, avivées par l’insurrection aux Pays-Bas. Faute de sources, les historiens sont longtemps restés partagés sur le rôle exact de la couronne, et la tradition historiographique a fait du roi Charles IX et de sa mère, Catherine de Médicis, les principaux responsables du massacre. Ils retiennent aujourd’hui que seuls les chefs militaires du clan protestant étaient visés par l’ordre royal. Dès le matin du 24 août, Charles IX ordonne l’arrêt immédiat des tueries mais, dépassé par la fureur du peuple, il ne peut les empêcher.

[2] L’Académie des inscriptions et belles-lettres a été fondée par Colbert en 1663 sous un autre nom. C’est en 1816 que son appellation actuelle apparaît. Au début, elle devait établir les inscriptions et devises des monuments et médailles en l’honneur de Louis XIV. Par la suite, elle s’est tournée vers l’histoire et l’archéologie. Aujourd’hui intégrée à l’Institut de France, elle poursuit cette mission.

[3] Le Conseil des Deux-Cents, aussi nommé le magnifique Conseil des Deux-Cents ou de façon courte le Magnifique Conseil, est une assemblée législative composée de 200 à 300 membres, qui apparaît au 16ème siècle dans l’histoire des institutions politiques suisses, dans les cantons de Zurich, Berne, Fribourg et Bâle, ainsi que dans la République de Genève.