Le 8 mai 1597 Henri IV créa la Poste aux chevaux :"Établissement des relais de chevaux de louage de poste en poste, sur les grands chemins traversés, le long des rivières, pour l’étendue de tout le royaume pour servir aux voyageurs, porte malles, hardes, bagages (...) pour chacune traite et journée, lesquelles journées seront limitées pour les moindres de 12 lieues et les autres de 14 à 15 lieues (...)"
Les relais furent mis à la disposition du public et en 1602 la Poste aux chevaux et la Poste aux lettres furent réunis. En 1608 Fouquet De La Varane fut nommé "Général des Postes".
En 1625 une nouvelle réglementation du service des chevaux de relais pour voyager par terre et des chevaux de tirage par eau fut établie. Des établissements de relais de 4 en 4 lieues sont mis en place le long des rivières de Seine, Marne et Oise.
En 1630 est créé la Surintendance des Postes en 2 grands services :
la Poste aux chevaux (maîtres de poste) pour les voyageurs et les marchandises,
la Poste aux lettres (maîtres des courriers) pour le courrier. La même année, les charges des 3 surintendants des Postes & Relais deviennent héréditaires puis se confondent en charge d’intendant général des Postes. En 1640 à lieu une suppression partielle du privilège des Messagers de l’Université
En 1663 Le Tellier, marquis de Louvois, intendant général des Postes restaura le service et en 1672, alors surintendant général des postes, il créa la ferme générale des postes. Jusqu’alors exploitées par des maîtres des courriers, sortes de directeurs régionaux, les postes furent désormais gérées par un seul individu, le fermier des postes. En réalité, le fermier des postes était l’homme de paille de puissantes compagnies de financiers qui se succéderont à la tête de l’administration jusqu’à la Révolution.
Moyennant finance, le fermier achetait au roi le droit exclusif d’exploiter les postes et d’en percevoir les revenus. Les cautions de la ferme des postes bâtirent ainsi des fortunes considérables sur le produit des lettres, tandis que le roi ne pouvait compter que sur le prix du bail qu’il tentait d’augmenter à chaque renouvellement. La ferme des postes qui détenait le monopole racheta alors les messageries royales et celles de l’université. Après 1692, les maîtres de poste furent nommés directement par le roi, de sorte que le service des relais et voitures publiques devint en pratique un monopole d’État. Chacun conservait en théorie le droit de monter une entreprise de transport, mais celle-ci était presque immédiatement absorbée par la Ferme Royale qui faisait de l’entrepreneur un fonctionnaire toujours révocable.
La situation du maître de poste était d’ailleurs alléchante. Il recevait un traitement de 180 livres par an, mais les bénéfices secondaires étaient considérables. Le maître de poste était logé dans la maison de poste, toujours vaste et ordinairement aménagée en hôtellerie. De plus, il était affranchi du paiement des tailles, exonéré d’impôts pour les terres qu’il possédait,exempt de tutelle, de curatelle et de guet et, enfin, non obligé de loger les soldats en déplacement ou en campagne, c’est-à-dire non astreint de leur livrer sa cave aux vins.