Le portugais Bartomoleu Diaz fut le premier navigateur européen à atteindre la pointe de l’Afrique, en 1488. Il en garda un si mauvais souvenir qu’il l’appela Cap des Tempêtes. Mais le roi du Portugal, trop heureux de l’exploit qui laissait augurer un prochain voyage jusque dans l’Asie des épices, le rebaptisa Cap de Bonne Espérance. Un peu plus tard, en 1497, un autre marin portugais, Vasco de Gama, réussit enfin à contourner l’Afrique et à atteindre les Indes. Ce fut le début d’un fructueux commerce. Le contournement du continent noir au temps de la marine à voile ne demandait pas moins de 6 mois. Le développement des relations maritimes entre l’Europe et l’Inde incita les Européens à établir une base au cap de Bonne Espérance pour ravitailler les navires en produits frais. La Hollande, aussi connue sous le nom de Provinces-Unies, vit au 17ème siècle son Âge d’Or. Elle rivalisa avec la France de Louis XIV. Ses navires de commerce parcouraient le monde jusqu’en Indonésie et au Japon. C’est elle qui prit l’initiative de s’établir au Cap. En 1648, l’un de ses navires, le Nieuwe Haarlem, s’échoua près du cap de Bonne Espérance, dans une baie située au pied de la célèbre montagne de la Table, haute de 1000 mètres. Après avoir vécu un an des produits de la terre, l’équipage rentra dans la mère patrie et le commandant suggèra d’établir une colonie en cet endroit hospitalier, au climat méditerranéen et au sol fertile. La Compagnie hollandaise des Indes orientales y envoya une flottille de 5 navires sous le commandement du capitaine Jan van Riebeeck, avec à leur bord 90 colons. Les premiers colons étaient des paysans calvinistes très pieux. Beaucoup avaient quitté les Flandres méridionales pour échapper à l’oppression des occupants espagnols. Dans la baie de la Table, les hommes commencèrent bientôt la construction d’un petit fort et plantaient un potager. Les colons hollandais furent rejoints en 1685 par 200 huguenots chassés de France par la révocation de l’Édit de Nantes. Les deux communautés se mélangèrent très vite. Les colons entrèrent en relation avec les premiers habitants du lieu. Il s’agissait de nomades appelés Hottentots et d’aborigènes. Beaucoup furent exterminés ou réduits en esclavage dans les fermes des Européens, de même que des esclaves importés de Madagascar et des Indes. De nombreuses unions mixtes formèrent un groupe métis dont une partie finit par se fondre dans la population européenne. Isolés de l’Europe, les colons donnèrent naissance à une langue originale dérivée du hollandais, l’afrikaans.