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L’histoire pour le plaisir

Dietrich Buxtehude

lundi 17 décembre 2012, par lucien jallamion

Dietrich Buxtehude (1637-1707)

Musicien, organiste et compositeur allemand

Fils de Johannes Buxtehude, organiste lui-même, sans doute né à Oldesloe, dans le Holstein, près du Danemark. L’éducation de Dietrich Buxtehude se déroule donc pour l’essentiel au Danemark, où il vit dès 5 ans. Outre de probables études classiques à la Lateinschule d’Elseneur, il étudie la musique, probablement sous la conduite de son père. Il est nommé titulaire de Sainte-Marie de Helsingborg en 1657 ou 1658, dans une région ravagée par la guerre entre le Danemark et la Suède. En 1660, Buxtehude succède à l’organiste Claus Dengel, à Sainte-Marie d’Elseneur et se lie d’amitié avec Marcus Meibom, fidèle de sa paroisse, et surtout humaniste renommé et historien de la musique.

Puis il devint successeur de Franz Tunder à l’église de Lübeck le 11 avril 1668. La vieille capitale hanséatique est une métropole commerçante d’importance, bien qu’une crise économique y sévisse alors. L’organiste est la principale figure musicale de la ville. Son installation est rapide : il acquiert la nationalité lubeckoise le 23 juillet 1668 et le 3 août, il épouse une fille de son prédécesseur, Anna Margaretha, née en 1646, qui lui donnera sept filles entre 1669 et 1686.

Il compose pour la liturgie, mais aussi pour des concerts spirituels ou profanes plaisant au public local, notamment les Abendmusiken, veillées musicales de l’Avent dont il fait une institution qui se perpétue jusqu’au 19ème siècle.

Ce poste prestigieux est aussi l’occasion pour Buxtehude d’entretenir des relations avec les musiciens les plus réputés de son temps, comme Gustav Düben, titulaire de l’église allemande de Stockholm, et Johann Theile, élève de Schütz, qui séjourne à Lübeck entre 1671 et 1673, avant de s’établir à Hambourg comme chef de chapelle du duc Christian Albert jusqu’en 1685.

La proximité de cette grande métropole est importante pour Buxtehude, qui s’y rend probablement assez souvent, et y fréquente, outre Theile, Reinken, titulaire de Sainte-Catherine avec lequel il entretient vraisemblablement une sincère amitié, Matthias Weckmann, titulaire de Saint-Jacques, ou encore Christoph Bernhard, cantor de Saint-Jean et directeur de la musique de la ville.

La réputation de Buxtehude lui permet de nouer d’autres amitiés fructueuses, en particulier avec le grand théoricien Andreas Werckmeister, et de susciter l’admiration de ses contemporains, comme Johann Pachelbel qui lui dédie son Hexachordum Apollinis en 1699.

Son prestige et ses concerts, qu’il organisa à Lübeck attire par ailleurs des élèves venus de toute l’Allemagne, Daniel Erich en 1675, Lovies Busbetzky en 1679, puis le talentueux Nicolaus Bruhns en 1682, Georg Dietrich Leyding en 1684, et d’autres encore. Le jeune Jean Sébastien Bach, qui vînt à pied de Arnstad en 1705. Son œuvre, dont une partie importante nous est parvenue, compte parmi les plus riches d’Allemagne pour la génération située après Sweelinck et Schütz, et avant Bach, avec celles de Reinken et de Pachelbel.

Dietrich Buxtehude meurt le 9 mai 1707, et est inhumé le 16 mai dans le caveau de l’église Sainte-Marie où reposent son père et ses quatre filles mortes prématurément. Schieferdecker est élu à sa succession par le conseil de Lübeck le 23 juin, et épouse la fille aînée de Buxtehude, Anna Margreta.