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Germain Boffrand

samedi 16 mai 2020, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 9 septembre 2013).

Germain Boffrand (1667-1754)

Architecte et décorateur

Germain Boffrand Architecte et décorateur

Né à Nantes [1], Petit-fils de Mathurin Boffrand, peintre et maître sculpteur à Machecoul [2], fils de Jean Boffrand maître sculpteur et architecte à Nantes, il est le deuxième garçon d’une fratrie de 12 enfants. Adolescent, il suivit des études supérieures à l’université de Nantes [3], pour devenir maître ès arts comme son frère aîné Guillaume. Il vint à Paris accompagné de sa mère, sœur du poète Philippe Quinault, après 1682.

Elève de Hardouin-Mansart vers 1686, ingénieur des ponts et chaussées, il devint inspecteur général de ce corps en 1732 et membre de l’Académie d’architecture [4]. Il fut l’un des architectes majeurs du style Régence qu’il contribua à créer.

Introduit par son oncle, Philippe Quinault, dans les cercles de la Cour et de la Ville, il fut, dès 1690, associé à des commandes royales comme l’orangerie du château de Versailles et travailla à la place Vendôme. Il quitta les Bâtiments du Roi en 1699 et se mit à travailler pour une clientèle privée essentiellement parisienne.

En 1709, il fut chargé de la décoration intérieure des appartements de l’hôtel de Soubise [5].

Outre une foule de travaux d’art (ponts, canaux, écluses, etc.), qu’il eut à diriger, il construisit à Paris plusieurs grands hôtels, ceux de Guerchy, des Vosges, de Duras, restaura le Petit-Bourbon devenu le Petit-Luxembourg, décora l’hôtel Soubise aujourd’hui les Archives, creusa le puits de Bicêtre, et éleva les palais de Nancy et de Lunéville [6] ainsi que la Favorite près de Mayence.

Il intègre le style rocaille à l’architecture classique, en particulier au château de Lunéville et à Paris dans les hôtels d’Amelot de Gournay, de Torcy, de Soubise.

En outre, il publia plusieurs ouvrages sur son art, entre autres“le Livre d’Architecture” en 1745. Bien qu’élève de Mansart, il se laissa entraîner par les modes du 18ème siècle.

Il a eu pour élèves François Dominique Barreau de Chefdeville , Charles-Louis Clérisseau et Emmanuel Héré , l’architecte de la Place Stanislas à Nancy [7].

Il mourut à Paris à près de 87 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/ Germain Boffrand.

Notes

[1] Nantes est une commune de l’ouest de la France, située au sud du Massif armoricain, qui s’étend sur les rives de la Loire, à 50 km de l’océan Atlantique. Chef-lieu du département de la Loire-Atlantique. Pendant les guerres de religion, Nantes est une ville ligueuse qui soutient le gouverneur, le duc de Mercœur, dans sa lutte contre les protestants (présents à Blain, et dans d’autres villes plus petites). Elle est une des dernières grandes villes à reconnaître l’autorité d’Henri IV. La promulgation de l’édit de Nantes en 1598 ne correspond pas à l’opinion des habitants. En 1685, deux événements sont à retenir. Par l’édit de Fontainebleau signé par Louis XIV, l’édit de Nantes est révoqué, tandis que le Code noir est promulgué par ce même roi. Grâce à cette dernière loi, le port de Nantes prospère en devenant une plaque tournante du commerce de sucre, tabac, et des esclaves, avec les colonies

[2] Machecoul est une commune de l’Ouest de la France, dans le département de la Loire-Atlantique (région Pays de la Loire). La commune fait partie de la Bretagne historique, dans le pays traditionnel du pays de Retz et dans le pays historique du Pays Nantais. La commune a aussi fait partie des Marches Communes de Bretagne Poitou, entre pays de Retz et Vendée Bas Poitou. Machecoul est un lieu chargé d’histoire : elle a été le fief des différentes familles des seigneurs de Retz, qui se sont succédé depuis le 11ème siècle.

[3] L’université ducale de Bretagne est fondée par Bertrand Milon le 4 avril 1460, à l’initiative du duc François II de Bretagne, et ce par une bulle pontificale du pape Pie II, donnée à Sienne, que l’évêque de Nantes Guillaume de Malestroit promulgua le 21 juillet suivant en qualité de protecteur de la nouvelle institution avec le titre de « chancelier » et la dota 5 000 saluts d’or. Une première tentative de déplacement de l’université de Nantes à Rennes a lieu à la fin du 16ème siècle : le roi Henri IV cherchant ainsi à punir Nantes, ville ligueuse, pour son soutien au duc de Mercœur. L’université reçoit par lettre patente du 8 août 1589 l’ordre de transfert à Rennes, ville restée fidèle à la monarchie. L’institution n’est cependant pas déplacée, faute de financement. Une nouvelle lettre patente du 5 septembre 1591 réitère cet ordre de transfert, mais là encore reste inappliquée. Une dernière lettre patente d’avril 1598 fixe la situation en confirmant l’établissement de l’université à Nantes

[4] L’Académie royale d’architecture française est créée le 30 décembre 1671 par Louis XIV, roi de France. Inspirée par Jean-Baptiste Colbert, elle a eu pour premier directeur, l’architecte et théoricien François Blondel, architecte de la ville de Paris. Établie d’abord au Palais Royal puis au Louvre à partir de 1692, elle comporte une école d’architecture.

[5] L’hôtel de Soubise, anciennement hôtel de Clisson puis hôtel de Guise, est un hôtel particulier parisien situé au coin de l’actuelle rue des Francs-bourgeois et de la rue des Archives. Il est affecté aux Archives nationales.

[6] Le château de Lunéville, possession des ducs de Lorraine depuis le 13ème siècle, a été construit pour le compte du duc Léopold 1er entre 1703 et 1720 sur des plans de Pierre Bourdict, Nicolas Dorbay et Germain Boffrand. Léopold 1er, né en exil pendant l’occupation française, ne prit possession de ses duchés qu’avec la signature du traité de Ryswick en 1697.

[7] Voulue par le duc de Lorraine Stanislas Leszczyński, elle a été construite entre 1751 et 1755 sous la direction de l’architecte Emmanuel Héré. Son nom et sa statue centrale ont évolué au gré des bouleversements de l’histoire de France ; elle porte ce nom depuis 1831.