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Louis Armand de Lom d’Arce baron de La Hontan

mercredi 27 novembre 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 27 août 2013).

Louis Armand de Lom d’Arce baron de La Hontan (1666-vers1715)

Voyageur anthropologue et écrivain

Carte de la Rivière Longue et de quelques Autres qui se Dechargent dans le Grand Fleuve Missisipi.

Né près de Salies-de-Béarn [1], fils de Issac de Lom, seigneur d’Esleix dans le Béarn [2], et de Jeanne-Françoise Le Fascheux, à Saint-Paul à Paris [3].

A l’âge de 17 ans il arriva la Nouvelle-France [4] le 8 novembre 1683. Sa carrière d’observateur, d’écrivain et d’ethnographe [5] débute. En mai 1684, il quitte la côte à destination de Ville-Marie [6], il s’arrête à l’île d’Orléans [7], à Québec, à Sillery [8], au Sault-de-la-Chaudière [9], à Lorette [10] et aux Trois-Rivières [11]. Le 23 juin 1684, il quitte Montréal [12] avec un détachement d’éclaireurs. La troupe traverse les rapides de Lachine [13], des Cascades, des Cèdres et du Long-Sault et suit le cours du fleuve jusqu’au fort Frontenac [14], sur le lac Ontario. Le gouverneur Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre , qui veut dicter les conditions de paix aux délégués des Cinq-Nations [15], rejoint la troupe au mois d’août. Plus de 1 200 soldats, miliciens canadiens [16] et alliés amérindiens [17] l’accompagnent.

Au mois de mars 1685, il est officier au fort Chambly [18]. À la fin de septembre, il s’installe à Boucherville [19] et il y reste jusqu’au mois de juin 1687. Il meuble ses loisirs comme il l’entend. Il voyage jusqu’au lac Champlain [20], chasse le gibier à plume et à poil, pêche dans les ruisseaux et apprend l’algonquin [21].

Vu sa connaissance de la langue algonquine, Jacques-René de Brisay marquis de Denonville lui ordonna de mener un détachement au fort Saint-Joseph [22] que Daniel Greysolon sieur du Lhut avait établi en 1686, sur la rive ouest de la rivière Sainte-Claire [23]. Parti du fort Niagara [24] au début d’août, Lahontan, à la tête de son détachement, arriva à destination à la mi-septembre et assuma le commandement du fort. Après un hiver de solitude, il quitta le fort le 1er avril 1688, pour Michillimakinac [25], sous prétexte d’aller chercher des provisions pour ses hommes, mais il est probable qu’il voulait surtout tromper son ennui et explorer les Grands Lacs.

Accompagné de 4 ou 5 bons chasseurs outaouais [26] et d’une partie de son détachement, il quitte Michillimakinac le 24 septembre 1688 pour un périple peut-être imaginaire. Ayant pénétré dans le lac Michigan par le nord, il entre dans la baie des Puants [27]. Au sud de la baie, il s’engage dans la rivière aux Renards [28] et effectue, à pied, le portage conduisant à la rivière Wisconsin [29]. Rendu là, il continue vers l’ouest pour atteindre le fleuve Mississippi. Les 6 canots du convoi descendent le fleuve jusqu’à la mystérieuse rivière Longue qu’il prétend avoir explorée à compter du 2 novembre

Officier de marine, grâce à son titre de noblesse, il vit en Nouvelle-France pendant 10 années et de son périple, laisse des écrits notoires.

Il combattit les Anglais et surtout effectua des chasses en compagnie des Indiens. Il trouve refuge en Hollande. Avec les notes qu’il a prises et le journal qu’il a tenu pendant son séjour en Nouvelle-France, il publie à partir de 1703 plusieurs ouvrages qui rencontrent un vif succès.

Il serait mort entre 1710 et 1715. Il était alors l’un des auteurs les plus estimés et les plus lus d’Europe.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de dictionnaire Larousse et de Dictionnaire biographique du Canada/ LOM D’ARCE DE LAHONTAN, LOUIS-ARMAND DE, baron de Lahontan

Notes

[1] Salies-de-Béarn est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine. Au cœur du Béarn des gaves, Salies-de-Béarn est située entre le gave de Pau au nord et le gave d’Oloron au sud, qui passe à Sauveterre-de-Béarn. Cité du sel, la ville est une cité de caractère, aux vieilles maisons en pierre, aux toits pentus, aux ruelles pittoresques et fleuries. Elle doit son nom et sa renommée à ses sources salées déjà connues au 11ème siècle.

[2] Dès le 11ème siècle, le Béarn dispose d’une autonomie importante et construit une souveraineté totale avec la figure de Gaston Fébus. Celui-ci affirme, en 1347, la neutralité du Béarn dans la guerre de Cent Ans qui oppose les royaumes d’Angleterre et de France. Ce petit État parvient à garder sa souveraineté pendant plusieurs siècles aux côtés de ses puissants voisins français, espagnols et anglais. Le Béarn est alors organisé autour de ses ancestraux fors, de ses États de Béarn, de sa langue béarnaise ou encore de sa monnaie marquée des deux vaquetas. En 1479, François Fébus permet au Béarn de récupérer la couronne de Navarre. La plupart de ce territoire est néanmoins occupée par le royaume d’Espagne dès 1512, le Béarn gardant alors uniquement le contrôle de la Basse Navarre. À la suite d’un improbable hasard dynastique, le souverain béarnais Henri de Navarre accède au trône de France en 1589 sous le titre d’Henri IV. Il devient alors roi de France et de Navarre. Attachés à leurs fors et coutumes, les Béarnais restent malgré tout indépendants du royaume de France après cet épisode. Il faut attendre le 20 octobre 1620 pour voir Louis XIII mener une expédition militaire en Béarn pour son annexion officielle. À partir de cette date, le Béarn perd sa souveraineté mais conserve une large autonomie en tant que province française avec la constitution d’un Parlement, le maintien de ses fors ainsi que du béarnais comme langue institutionnelle.

[3] L’église Saint-Paul Saint-Louis, précédemment appelée église Saint Louis des Jésuites située dans le quartier du Marais à Paris (4e arrondissement), est un édifice religieux construit au 17ème siècle par les architectes jésuites Étienne Martellange et François Derand, sur ordre de Louis XIII. Située rue Saint-Antoine, l’église jouxte le lycée Charlemagne, ancienne maison professe des jésuites à Paris. La première pierre de l’église est posée par le Cardinal de Richelieu en 1627 pour la Maison Professe que les Jésuites occupent à proximité. Lorsque les jésuites sont expulsés de France, en 1762, l’église est confiée aux chanoines du couvent Sainte Catherine du Val des Écoliers. Lors de la Révolution le culte de la Raison y est instauré.

[4] La Nouvelle-France était une colonie et plus précisément une vice-royauté du royaume de France, située en Amérique du Nord et ayant existé de 1534 à 1763. Elle faisait partie du premier empire colonial français et sa capitale était Québec. Elle fut d’abord une colonie comptoir administrée par des compagnies coloniales, puis une colonie de peuplement sous le gouvernement royal du Conseil souverain. Ses descendants sont les Acadiens, les Brayons, les Cadiens, les descendants des habitants de l’ancienne colonie française du Canada, maintenant répandus sur tout le Canada, qui se disaient anciennement Canadiens ou Canadiens français (surtout quand il s’agissait de se distinguer des Canadiens anglais), y compris les Québécois francophones, Créoles louisianais et Métis. Le territoire de la Nouvelle-France était constitué des colonies suivantes : l’Acadie, le Canada, et la Louisiane. À son apogée vers 1745, il comprenait ainsi le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississippi, le Nord de La Prairie, et une grande partie de la péninsule du Labrador.

[5] L’ethnographie est le domaine des sciences sociales qui étudie sur le terrain la culture et le mode de vie de peuples ou milieux sociaux donnés. Cette étude était autrefois cantonnée aux populations dites alors « primitives ».

[6] Ville-Marie est le premier nom français donné à Montréal, ville du Québec. Elle a été développée sur le site de la bourgade iroquoienne d’Hochelaga, sise sur l’île de Montréal sur le fleuve Saint-Laurent.

[7] L’île d’Orléans est une île située à côté de Québec sur le fleuve Saint-Laurent.

[8] Sillery est un des 35 quartiers de la ville de Québec, et un des sept qui sont situés dans l’arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge. Sillery est situé en bordure du fleuve Saint-Laurent et comprend une étroite bande de terrain au pied de la falaise de la colline de Québec, ainsi qu’une portion bien plus importante en haut de celle-ci.

[9] La rivière Chaudière est une rivière du Québec Longue de 185 kilomètres, la Chaudière prend sa source dans le lac Mégantic, dans la région de Chaudière-Appalaches, dans le sud-ouest du Québec, et coule vers le nord pour rejoindre le fleuve Saint-Laurent à Lévis, sur la rive sud de Québec.

[10] Lorette est une communauté rurale de la municipalité rurale de Taché, située dans la province canadienne du Manitoba au Canada.

[11] Trois-Rivières est une ville du Québec (Canada), située sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent à l’embouchure de la rivière Saint-Maurice au cœur du Québec. Elle se trouve à mi-chemin entre Québec et Montréal. Trois-Rivières est la ville la plus importante de la région administrative de la Mauricie et un évêché catholique

[12] Montréal est la deuxième ville la plus peuplée du Canada. Elle se situe principalement sur l’île fluviale de Montréal, sur le fleuve Saint-Laurent (entre Québec et le lac Ontario) dans le Sud du Québec, dont elle est la métropole.

[13] Les rapides de Lachine sont une série de rapides dans le fleuve Saint-Laurent, entre le lac Saint-Louis et le bassin de Laprairie, au Québec, face à l’arrondissement de LaSalle, sur l’île de Montréal, et à la municipalité de Sainte-Catherine sur la rive-sud.

[14] Le Fort Frontenac est situé à l’embouchure de la rivière Cataracoui, appelée Katarokewen par les Iroquois, à l’emplacement actuel de la ville de Kingston, en Ontario au Canada. D’abord dénommé Fort Cataracoui, il ne prit le nom de Frontenac qu’ultérieurement.

[15] Les Iroquois ou Haudenosaunee, connus aussi par l’expression Cinq-Nations ou Cinq Cantons, comprennent effectivement cinq et puis plus tard six nations amérindiennes de langues iroquoiennes (Agniers, Onneiouts, Onondagas, Sénécas, Cayugas et Tuscaroras), vivant historiquement dans le nord de l’État de New York aux États-Unis, au sud du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent.

[16] La milice canadienne, à l’époque de la Nouvelle-France, était une milice civile qui incluait tout habitant âgé entre 16 et 60 ans commandée par un capitaine de milice, obligatoire dans chaque paroisse pour la protection de la colonie. Chaque habitant devait avoir son fusil, de la poudre, des munitions en quantité suffisante et être toujours prêt à réagir en cas d’attaque ennemie ou partir en campagne.

[17] Désigne les autochtones d’Amérique du Nord (hors Mésoamérique), et leurs descendants. Le terme « Indiens » est considéré par certains comme inapproprié voire offensant.

[18] Le fort Chambly est situé sur la rive gauche de la rivière Richelieu au Québec. Au pied des rapides de Chambly, il constitue l’un des plus importants vestiges de l’architecture militaire des 17 et 18ème siècles ; il s’inspire des principes des fortifications françaises à la Vauban.

[19] Boucherville est une ville sise sur les rives du Saint-Laurent, située à une vingtaine de kilomètres de la ville de Montréal.

[20] Le lac Champlain est un grand lac qui se trouve à cheval entre les États-Unis et le Canada. Son étendue se situe essentiellement sur le territoire américain, formant la sixième plus grande étendue d’eau du pays.

[21] L’algonquin est un dialecte de l’ojibwé de la famille des langues algonquiennes. Il est parlé par le peuple Algonquin du Québec et de l’Ontario.

[22] Le Fort Saint-Joseph est un fort français construit par Daniel Greysolon, sieur du Lhut en 1686 sur la rivière Sainte-Claire et le lac Huron.

[23] La rivière Sainte-Claire est une rivière qui sépare l’Ontario (Canada) du Michigan (États-Unis) entre le lac Huron et le lac Sainte-Claire.

[24] Le fort Niagara est une fortification du 17ème siècle construite à l’origine pour défendre les intérêts de la Nouvelle-France en Amérique du Nord. Il se situe près de Youngstown dans l’État de New York sur la rive droite de la Niagara à son embouchure dans le lac Ontario. La première structure, appelée Fort Conti, fut bâtie en 1678 par René Robert Cavelier de La Salle.

[25] Fort Michilimakinac était un poste de traite en Nouvelle-France dans les Pays d’en Haut. Trois sites en tout reçurent l’appellation Fort Michilimakinac, deux sous le régime français, un autre sous le régime britannique. Aujourd’hui, les deux derniers sites ont été convertis en musées ouverts au public.

[26] Les Outaouais (Ottawa en anglais) sont une nation amérindienne du Canada. Leur nom, qui n’est pas dans leur langue, signifie « marchands ».

[27] La baie de Green Bay, en anglais Bay of Green Bay, (anciennement baie des Puants à l’époque de la Nouvelle-France), est une baie située sur la rive occidentale du lac Michigan, dans les États du Wisconsin et du Michigan aux États-Unis. Elle fait partie du bassin des Grands Lacs d’Amérique du Nord.

[28] La Fox est une rivière du Wisconsin aux États-Unis. Elle se jette dans la baie de Green Bay, une baie située sur la rive occidentale du Lac Michigan à proximité de la ville de Green Bay. À l’époque de la Nouvelle-France, la rivière portait le nom de rivière aux Renards en raison de la dénomination de la Nation amérindienne des Renards qui vivait dans cette région occidentale du pays des Illinois.

[29] Le Wisconsin est une rivière de 692 km de long, affluent du fleuve Mississippi et s’écoulant entièrement dans l’État auquel il a donné son nom (le Wisconsin), au nord des États-Unis. Il prend sa source dans les forêts du nord-est de l’État de Wisconsin, dans le lac Vieux Désert sur la frontière avec le Michigan, puis il traverse une plaine glaciaire vers le sud, en passant par Wausau et Stevens Point. Dans le sud du Wisconsin, il rencontre une grande moraine où il forme les Dells de la rivière Wisconsin, une gorge spectaculaire. Au nord de Madison, il se tourne vers l’ouest et il se jette dans le Mississippi 15 km au sud de Prairie du Chien.