Fille de Gaspard III de Coligny, petite fille de l’Amiral de Coligny elle appartient par sa naissance à un milieu de huguenots militants. Elle épousa, en 1643, Thomas Hamilton, comte de Haddington qu’elle suit jusqu’en Angleterre, devenu rapidement veuve elle revient en France. Sa famille lui fait épouser en 1653, Gaspard de Champagne, comte de la Suze.
Elle échappe bientôt à la vie recluse que celui-ci lui fait mener dans ses châteaux de la Suze, près du Mans ou de Lumigny, près de Meaux et vient s’installer à Paris. Elle se convertit en 1653 au catholicisme mondain, plus tolérant pour les plaisirs de la vie. Cette nouvelle catholique dont la conversion est une victoire sur le nom qu’elle porte, est menée à l’autel par la reine elle même. Les protestants ne lui pardonneront pas.
Elle se trouve alors le centre d’une société où l’esprit est voué à la poésie et à la galanterie, société plus électrique et plus libre que celle de l’Hôtel de Rambouillet. Ninon de Lenclos, Christine de Suède, Madeleine de Scudéry sont ses amies.
Elle obtient difficilement en 1661, l’annulation de son mariage ; il lui en coûte 25 000 livres à rembourser au de la Suze. Elle perdra l’héritage Coligny dans un procès contre sa belle-sœur Mme de Châtillon.
Ces déboires ne la touchent peu, car sa vie est vouée à la passion et à la littérature. Ses premiers vers paraissent en 1653. Il s’agit pour la plupart d’odes de chansons, de madrigaux, de rondeaux, de stances.