Née à Verosvres [1]. C’est une mystique de l’Ordre de la Visitation [2], initiatrice avec Jean Eudes du culte du Sacré-Cœur.
Cinquième enfant, de Claude Alacoque et de Philiberte Lamyn qui jouissait d’une bonne position sociale. Dès sa première enfance, Marguerite fit preuve d’une dévotion particulière envers le Saint-Sacrement et elle préférait le silence et la prière aux jeux des enfants.
À 5 ans, lors d’un séjour chez sa marraine, dont la fille était religieuse, elle entendit parler des vœux religieux, et fit à l’insu de tous, sa première consécration à la messe. Après sa première communion, à l’âge de 9 ans, elle pratique en secret des mortifications sévères de son corps, avant que la paralysie ne la cloue au lit pendant 4 ans.
À la fin de cette période, ayant fait le vœu à la Vierge de se consacrer à la vie religieuse, elle se serait retrouvée guérie sur-le-champ. Par reconnaissance, elle ajouta, le jour de sa confirmation, le prénom Marie à son nom de baptême.
Devenue orpheline de père, elle fut recueillie avec sa mère chez des parents qui les tourmentaient, leur ôtant tout contrôle de leurs biens et de leurs actes. Marguerite-Marie trouva son réconfort dans la prière, et c’est alors qu’elle aurait eu ses premières visions de Jésus Christ.
Quand elle eut 17 ans, sa famille pu récupérer son bien et sa mère lui confia son désir de l’établir dans le monde. Alors, bien que régulièrement meurtrie par les pénitences qu’elle s’imposait, elle commença à participer aux activités mondaines.
Elle visita plusieurs couvents, et en entrant dans celui de la Visitation de Paray-le-Monial [3], une voix intérieure lui dit : « C’est ici que je te veux ».
Le 25 mai 1671, à l’âge de 24 ans, elle entra au monastère et, en novembre 1672, elle prononça ses vœux perpétuels. De santé fragile, elle n’en continuait pas moins ses flagellations, ainsi que les macérations les plus extrêmes, voire les plus répugnantes, qu’elle mentionne elle-même dans ses Mémoires.
Peu après son entrée au monastère, elle reçoit, d’après son propre témoignage, plusieurs apparitions privées du Christ.
Ces manifestations lui valurent d’être mal considérée par le reste des membres de la communauté, qui la traitaient de "visionnaire", au point que sa supérieure lui intima l’ordre de se plier à la vie commune.
Cependant, son obéissance, son humilité et sa charité envers ceux qui la persécutaient finirent enfin par l’emporter et sa mission vint à être reconnue par ceux-là même qui lui avaient montré la plus forte opposition. Avec l’aide du Père Claude La Colombière, que Jésus lui aurait présenté comme son « vrai et parfait ami », Marguerite-Marie fera connaître le message que Jésus lui aurait adressé.
C’est le début du culte du Sacré-Cœur. Inspirée par le Christ, elle établit la pratique de l’Heure Sainte, qui pour elle consistait à prier, étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir jusqu’à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu’avait supportée le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses Apôtres, puis à recevoir le lendemain la Communion.
Au cours de sa dernière maladie, elle refusa tout soulagement, et elle mourut en prononçant le nom de Jésus.