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Michel 1er Fiodorovitch Romanov

samedi 17 octobre 2020 (Date de rédaction antérieure : 5 novembre 2012).

Michel 1er Fiodorovitch Romanov (1596-1645)

Tsar de Russie de 1613 à 1645

Fils de Fédor Romanov patriarche Philarète de Moscou [1] et de Maria Ivanovna Saltykov ou Xenia Shestova ? , petit-neveu d’Anastasia Romanovna Zakharine, première femme de Ivan IV le Terrible. Sont enfance fut dure.

À 5 ans, il est séparé de son père et emmené avec sa mère dans un couvent où celle-ci fut obligée de prendre le voile sous le nom de Marfa. Il passa sa jeunesse à suivre des offices religieux interminables. Son état mental s’en ressentit et il subit toute sa vie l’influence de sa mère dont il fut incapable de se séparer.

Au début de 1613, le zemski sobor [2], convoqué par le conseil des villes, décida d’élire un tsar [3] qui ne serait pas étranger à la Russie. Le pays venait de subir une période interminable de conflits que l’on appela plus tard le Temps des troubles [4]. Depuis 1611, il n’y avait plus de tsar ou plutôt le sobor de l’époque avait élu comme souverain Ladislas IV Vasa , fils du roi polonais Sigismond III Vasa , mais cette élection était contestée par une bonne partie de la population.

Elu à l’âge de 16 ans par le zemski sobor le 21février 1613, selon le calendrier Julien en vigueur en Russie, sous le nom de Michel 1er. Il fut le fondateur de la dynastie impériale Romanov [5]. C’est au monastère Ipatiev [6], à Kostroma [7], que l’on va chercher. Après quelques hésitations, il accepta et fut couronné le 11 juillet à la Cathédrale de l’Assomption [8] du Kremlin [9]. Il doit cependant s’engager par un acte écrit à restreindre son pouvoir, ce qu’il fait sans arrière-pensée car il s’intéresse peu aux affaires publiques. Il sait d’ailleurs à peine lire.

Il gouverna en étroite collaboration avec son père, le patriarche Philarète Romanov, et avec le zemski sobor, représentant de l’aristocratie foncière. Son règne fut marqué par la pacification intérieur du pays, après la longue période de trouble qui avait suivi la mort de Ivan le Terrible.

En 1617, la Russie signe la paix de Stolbovo [10] avec la Suède. Celle-ci évacue Novgorod [11] mais Moscou lui abandonne la Livonie [12] et la Carélie [13], perdant ainsi son accès à la mer.

Le conflit avec la Pologne fut plus compliqué du fait que Ladislas, le fils du roi Sigismond III, se considérait toujours comme le souverain légitime de la Russie. En 1618, avec son armée et des milices cosaques, il assiégea Moscou en vain. On entama des négociations et la paix fut signée à Deulino [14] le 1er décembre 1618. Smolensk [15] resta entre les mains de la Pologne, Ladislas n’abandonna pas ses droits sur la couronne, mais Fédor Romanov le père de Michel, fut libéré. Le métropolite fut de retour dans la capitale en 1619.

Il exige de son fils la mise en place d’un gouvernement bicéphale, une dyarchie qui fut acceptée par le zemski sobor. Dès lors et jusqu’en 1633, il est le véritable maître de la Russie. Michel 1er, lui, ne s’intéresse qu’à l’horlogerie. Il fit importer plus de 20,000 horloges au Kremlin afin d’embellir les palais. Il convoqua également des spécialistes afin de construire de gigantesques horloges jouant des cantiques religieux du haut des tours du Kremlin. En 1624, il épousa la princesse Maria Vladimirovna Dolgoroukova qui lui donna un fils, Alexis 1er dit le tsar très paisible . En 1626, il épousa en seconde noce Eudoxia Strechnieva .

Les frontières de la Sibérie furent repoussées. La Léna [16] est atteinte en 1630. Iakoutsk [17] est fondée en 1632. On parvient sur les rives de l’Amour [18] en 1636.

En 1632, Sigismond III Vasa meurt et son fils, qui n’a toujours pas abandonné ses droits sur Moscou, lui succède sous le nom de Ladislas IV. Fédor et Michel ne digèrent toujours pas la perte de Smolensk. La guerre est déclarée et une armée, sous les ordres de Michel Chéine ou Mikhail Shein ? fut envoyée pour reprendre la ville. Elle y subit une sanglante défaite. Chéine, de retour à Moscou, est exécuté, mais la Russie n’a plus les moyens de continuer la guerre.

La paix de la Polionovska [19] est signée en 1635. Moscou accepte de rendre pour toujours les terres de Tchernihiv [20], de Novgorod-Severski [21], de Smolensk et de Iaroslavl. Elle donne 20,000 roubles de compensation à la Pologne. De son côté, Ladislas IV renonce définitivement à ceindre la couronne moscovite. Les pertes paraissent sévères mais, en fait, on entérine le statu quo ante.

Entre-temps, Fédor Romanov est mort. Certains boyards [22] ont tenté de prendre sa place mais, en 1634, Michel convoque un zemski sobor où tous les États de la Moscovie sont représentés de même que des serfs. Il annonce alors qu’il gouvernera seul. Jusqu’à sa mort, en 1645, ce fut la famille de sa mère, les Saltykov [23], qui déterminèrent les grandes lignes de sa politique.

À cette époque, les relations avec l’Empire ottoman [24] et le khanat de Crimée [25] commencent à tourner au vinaigre à cause des incursions des Cosaques en terres tatares. Michel les laisse faire. En 1637, ils s’emparent d’Azov [26], à l’embouchure du Don [27]. Cette ville empêchait l’accès des Russes à la Mer Noire [28] et voilà qu’on la lui offre gratuitement.

Les Ottomans négocient un retour d’Azov dans leur giron. Ils menacent de faire la guerre si on ne la leur rend pas. En janvier 1642, il préside un sobor qui doit prendre une décision. La Russie est dans une position telle qu’elle ne peut pas soutenir une autre guerre. La population est déjà trop accablée d’impôts et il est impossible de leur en soutirer plus. Azov est finalement rendu aux Turcs.

Lorsqu’il décède, en 1645, il laisse à son fils un pays dans une position encore difficile, mais qui est moins catastrophique que lorsqu’il hérita du pouvoir.

La descendance de Michel Romanov règnera sur la Russie jusqu’à la Révolution de Février 1917.

Notes

[1] L’Église orthodoxe russe ou patriarcat de Moscou est la juridiction canonique autocéphale de l’Église orthodoxe de Russie et, de fait, d’une partie de la diaspora russe. Le chef de l’Église porte le titre de « patriarche de Moscou et de toute la Russie » (ou « de toutes les Russies », cette expression remontant à l’époque des principautés russes : il y avait alors plusieurs « Russi les » au pluriel, constituant le territoire primaire du Patriarcat). Sa résidence est au monastère Danilov à Moscou.

[2] Le Zemski Sobor (Congrès de la Terre russe) est une sorte d’assemblée appelée par le tsar, le patriarche orthodoxe ou la Douma des boyards pour discuter ou ratifier certaines décisions.

[3] Le mot tsar désigne un souverain de Russie (de 1547 à 1917), de Bulgarie (de 893 à 1422), et de Serbie (de 1346 à 1371).

[4] Le Temps des troubles désigne la période de l’histoire russe qui s’étend de la fin du règne de Fédor 1er en 1598 à l’avènement, en février 1613, de Michel 1er Romanov, dont les descendants ont régné jusqu’en 1917. Pendant une période d’une quinzaine d’années, au début du 17ème siècle, les intrigues et les rivalités des prétendants au trône se déchaînent, suscitant les convoitises étrangères et mettant en péril l’existence même de l’État russe.

[5] La maison Romanov (Holstein-Gottorp-Romanov à partir de 1762) est la dynastie qui régna sur la Russie depuis l’élection le 21 février 1613 de Michel Ier au monastère Ipatiev de Kostroma, jusqu’à l’exécution le 16 juillet 1918 de Nicolas II à la maison Ipatiev d’Iekaterinbourg.

[6] Le monastère Ipatiev ou monastère Saint-Hypathios est bâti au bord de la rivière Kostroma, près de la ville de Kostroma. Il appartient à l’Anneau d’or, région située au nord-est de Moscou, région fertile et riche en monastères, qui connut une exceptionnelle prospérité économique et culturelle entre le 12ème et le 17ème siècle. Le monastère fut fondé vers 1330 par un Tatar converti, le prince Tchet, ancêtre de Boris Godounov. De 1433 à 1435, le grand-duc Vassili II, chassé du trône de Moscou par son oncle Youri de Zvenigorod, est relégué à Ipatiev pour régner sur la ville voisine de Kostroma. À l’époque, le monastère, réservé aux hommes, est un important centre d’enseignement.

[7] Kostroma est une ville de Russie et le centre administratif de l’oblast de Kostroma. Kostroma fait partie de l’anneau d’or de Russie, constitué par plusieurs villes princières, situées autour de la capitale russe. Les tsars Romanov ont toujours donné à Kostroma une place de choix. En effet, le monastère Ipatiev accueillit nombre d’entre eux, en particulier, Nicolas II, le dernier empereur de Russie.

[8] La cathédrale de la Dormition a été édifiée à Moscou entre 1475 et 1479 sous la direction de l’architecte italien Aristotile Fioravanti, originaire de Bologne. C’est la première église en pierre de Moscou. Les tsars s’y faisaient couronner et s’y mariaient, on y élisait et inhumait les chefs de l’église russe. L’iconostase et les peintures qui ornent ses murs, essentiellement du 17ème siècle, sont particulièrement remarquables. C’est la plus ancienne, la plus grande et la plus importante des églises du Kremlin. Elle a été construite en lieu et place d’une petite église érigée en 1330 par Ivan 1er pour marquer l’accession de Moscou au statut de siège de l’Église orthodoxe russe.

[9] Un kremlin est un ensemble de fortifications des villes de l’ancienne Russie. Les kremlins, abritant à la fois les infrastructures militaires, les centres de pouvoir et les lieux de culte, avaient une dimension défensive, spirituelle et politique. Les villes anciennes ont chacune leur kremlin, comme celui de Novgorod ou celui de Kazan. Celui de Moscou est depuis plusieurs siècles le centre du pouvoir russe.

[10] Le traité de Stolbovo, signé le 27 février 1617, est un traité qui mit fin à la guerre d’Ingrie (1610-1617) entre la Suède et la Russie après l’échec du Siège de Pskov par les Suédois. Parmi les clauses du traité, Michel 1er de Russie cède à la Suède les provinces d’Ingrie et de Kexholm, ainsi que la forteresse de Nöteborg (Chlisselbourg). Il renonce à toute prétention sur l’Estonie et la Livonie et paie une indemnité de guerre. En contrepartie, Gustave II Adolphe de Suède rend Novgorod et reconnaît Michel comme tsar de Russie.

[11] Novgorod, est une ville historique du nord-ouest de la Russie et la capitale administrative de l’oblast de Novgorod. Novgorod est arrosée par la rivière Volkhov et se trouve à 6 km au nord du lac Ilmen, à 491 km au nord-ouest de Moscou et à 167 km au sud-est de Saint-Pétersbourg.

[12] Livonie est le nom historique donné par les Allemands aux régions de la côte de la mer Baltique où vivaient les Lives, au nord de la Lithuanie. La Livonie a été un territoire correspondant à la quasi-totalité du territoire actuel des États baltes pour n’être plus maintenant que le nom d’une péninsule de l’actuelle Lettonie. En plus des Lives, d’autres populations se partageaient ces territoires, comme les Estes, les Curoniens, les Sémigaliens et à partir du 13ème siècle les Allemands et enfin des minorités slaves et juives.

[13] La Carélie est une ancienne province de l’Est de la Finlande. La province marquait la frontière orientale du royaume de Suède lors de sa période de plus grande extension (16ème et 17ème siècles). Elle était bordée à l’est par la Savonie et l’Uusimaa, au nord par une section peu peuplée de l’Ostrobotnie, correspondant aujourd’hui au Kainuu.

[14] La trêve de Déoulino (aussi connu comme Paix ou Trêve de Dywilino) est signé le 11 décembre 1618 et termine les guerres de Dymitriad (ou Guerre polono-russe (1605-1618) entre l’Union de Pologne-Lituanie et la Russie. La trêve donne à la première le contrôle sur certains territoires qu’elle a conquis dont Smolensk (voïvodie de Smolensk) et la voïvodie de Czernichów pendant 14 ans et demi. Ladislas, le fils du roi de l’Union, Sigismond III Vasa, refuse d’abandonner ses revendications sur le trône de Russie, comme son père avant lui. En 1632, la trêve de Déoulino expire, et les hostilités reprennent aussitôt avec la guerre de Smolensk, qui se termine par le traité de Polanów en 1635.

[15] Smolensk est une ville de Russie et la capitale de l’oblast de Smolensk. Cette ville fortifiée fut détruite plusieurs fois durant l’Histoire. Au 12ème siècle, Smolensk était la capitale d’une principauté indépendante de Russie et développa une activité commerciale et culturelle importante, comme en témoignent au 13ème siècle la vie d’Abraham de Smolensk et la chronique qui en fut tirée. Elle fut pillée par les Tataro-Mongols en 1238. En 1404, la région de Smolensk tomba sous la domination du Grand-duché de Lituanie, puis de la République des Deux Nations. L’expansion de la Moscovie vers l’ouest amena de nombreux conflits avec l’État polono-lituanien et souleva donc la question de Smolensk. En 1667, la ville redevint russe, puis accéda au rang de ville-siège du gouvernement de Smolensk en 1708.

[16] La Léna est un fleuve de Sibérie en Russie, le plus oriental des trois grands fleuves qui drainent cette immense région septentrionale de l’Asie selon un axe sud-nord. Long de 4 400 km, c’est le 7ème fleuve de la planète par la taille de son bassin versant (le 3ème russe derrière l’Ienisseï et l’Ob) et le 12ème pour son débit moyen (le 2ème russe derrière l’Ienisseï).

[17] Iakoutsk ou Yakoutsk, est une ville de Russie, en Sibérie centrale. La ville, incluse dans la région économique d’Extrême-Orient, est la capitale de la république de Sakha (ancienne Iakoutie). Iakoutsk est fondée, en 1632, à 70 km au nord de son emplacement actuel sur la rive droite de la Léna par une troupe de cosaques commandée par l’explorateur Piotr Beketov.

[18] L’Amour est un fleuve d’Asie. Il s’étend sur 4 354 km depuis la source de l’Argoun, ce qui en fait le premier fleuve de Sibérie et le cinquième d’Asie pour la longueur de son cours. Il se jette dans le détroit de Tatarie, face à l’île de Sakhaline, juste au sud de la mer d’Okhotsk (nord de l’océan Pacifique). Une grande partie de son cours marque la frontière entre l’extrême-orient russe et la Chine. Son bassin versant s’étend sur une partie de la Mongolie, de la Chine et de la Russie. Par le traité de Nertchinsk (6 septembre 1689) premier traité signé entre la Chine et la Russie la frontière extrême-orientale entre la Russie et la Chine est fixée au fleuve Argoun, affluent de l’Amour.

[19] Le traité de Polanów ou traité de Paix éternelle est un traité de paix entre l’Union de Pologne-Lituanie et la Russie, signé le 14 juin 1634, conséquence de la Guerre de Smolensk, dans le village de Semliovo, situé sur la rivière Polianovka, d’où le nom du traité, entre Viazma et Dorogobouj. Le traité de paix confirme le statu quo ante bellum conclu par le traité de Deoulino de 1619 avec une lourde indemnité de guerre pour la Moscovie (20 000 roubles en or) en contrepartie du renoncement de Władysław IV Waza au trône de Russie. Ce traité termine une suite de guerre incessantes entre l’Union de Pologne-Lituanie et ses voisins depuis le début du 17ème siècle. Les 14 années de paix qui suivent furent la période la plus prospère de son histoire.

[20] Tchernihiv est une ville d’Ukraine et la capitale administrative de l’oblast de Tchernihiv. Tchernihiv, ou Tchernigov, est l’une des plus anciennes et des plus importantes villes de la Ruthénie de Kiev. La première mention de la ville remonte à 907 dans un traité commercial avec Byzance. Du 11 au 13ème siècle, elle est la capitale de la principauté de Tchernigov. Elle est prise et mise à sac par les Mongols en 1239. À partir de 1370, elle appartient au Grand-duché de Lituanie, puis elle est rattachée à la principauté de Moscou en 1503. En 1611, la ville est cédée à la Pologne (Czernihow), mais elle repasse sous souveraineté russe en 1654, dans le cadre de l’État ukrainien de Bogdan Khmelnitski.

[21] Novhorod-Siverskyï est une ville historique de l’oblast de Tchernihiv, en Ukraine, et le centre administratif du raïon de Novhorod-Siverskyï. La ville est mentionnée pour la première fois en 1044. L’une des nombreuses campagnes des princes locaux contre les Cumans et le cadre d une des premières chroniques slave orientale, le Dit de la campagne d’Igor. À partir de 1098, elle fut la capitale de la Principauté de Sévérie, qui servit de zone tampon contre les incursions des Cumans (Polovtsy) et d’autres peuples des steppes. La ville fut de 1044 à 1523 la capitale de la principauté de Sévérie, un apanage des princes de Kiev. Souvent prise par les Tartares, les Lituaniens et les Polonais, elle fut réunie à la Russie en 1618, par le traité de Déoulina.

[22] Un boyard, ou boïar est un aristocrate des pays orthodoxes non grecs d’Europe de l’Est : Russie, Moldavie, Valachie, Transylvanie.

[23] Les Saltykov (ou Saltykoff, selon l’orthographe ancienne utilisée en France à l’époque), sont une famille de comtes, puis de princes, de la noblesse russe.

[24] L’Empire ottoman, connu historiquement en Europe de l’Ouest comme l’Empire turc, la Turquie ottomane ou simplement la Turquie, est un empire fondé à la fin du 13ème siècle au nord-ouest de l’Anatolie, dans la commune de Söğüt (actuelle province de Bilecik), par le chef tribal oghouze Osman 1er. Après 1354, les Ottomans sont entrés en Europe, et, avec la conquête des Balkans, le Beylik ottoman s’est transformé en un empire trans-continental. Après l’avoir encerclé puis réduit à sa capitale et à quelques lambeaux, les Ottomans ont mis fin à l’Empire byzantin en 1453 par la conquête de Constantinople sous le règne du sultan Mehmed II. Aux 15ème et 16ème siècles, à son apogée, sous le règne de Soliman 1er le Magnifique, l’Empire ottoman était un empire multinational et multilingue contrôlant une grande partie de l’Europe du Sud-Est, des parties de l’Europe centrale, de l’Asie occidentale, du Caucase, de l’Afrique du Nord, sauf le royaume du Maroc et le Sahara.

[25] Le khanat de Crimée est un ancien État gouverné par les Tatars de Crimée de 1441 à 1783. Son nom originel était Qırım Yurtu. Parmi les khanats turcs issus de l’éclatement de la Horde d’or, le khanat de Crimée est celui qui a duré le plus longtemps. Le khanat s’étendait sur environ 150 000 km² comprenant la Crimée (exceptée la côte sud et les ports contrôlés par les Grecs et les Génois, puis par les Turcs) et une vaste portion, plus ou moins étendue selon les époques, de la steppe pontique héritée des Coumans, au nord et autour de la mer Méotide et des embouchures du Dniestr, du Boug méridional, du Dniepr, du Don et du Kouban.

[26] Azov, est une ville de l’oblast de Rostov, en Russie, et le centre administratif du raïon d’Azov. Elle est prise par Tamerlan en 1392, par les Turcs en 1471, qui la rattachent au pachalik de Kefe (Caffa). Attaquée plusieurs fois par les cosaques, en 1574, 1593, 1620, 1626 et 1637, elle est conquise en 1696 par Pierre le Grand pendant les campagnes d’Azov, ce qui donne l’occasion au tsar de créer la première marine impériale russe. Elle est rendue aux Turcs en 1711 par le traité du Prout, puis démantelée à la paix de Belgrade en 1739. Elle est cédée à la Russie en 1774 et fait partie du gouvernement de Iekaterinoslav.

[27] Le Don, autrefois appelé Tanaïs, est un des principaux fleuves de Russie. Il prend sa source près de Toula au sud de Moscou et parcourt un peu moins de 2 000 km avant de se jeter dans la Mer d’Azov.

[28] La mer Noire est une mer située entre l’Europe et l’Anatolie. Large d’environ 1 150 km d’ouest en est et de 600 km du nord au sud, elle s’étend sur une superficie de 413 000 km². Elle communique au nord avec la mer d’Azov par le détroit de Kertch, et au sud-ouest avec la Méditerranée par le Bosphore, la mer de Marmara et le détroit des Dardanelles. Dans l’Antiquité, les Grecs la désignèrent d’abord par Skythikos Pontos. Les Scythes, peuple de langue iranienne, la désignèrent comme Axaïna, c’est-à-dire « indigo ». Les Grecs quand ses courants et ses vents leur devinrent familiers, la désignèrente comme Pontos Euxeinos, traduit en français par Pont-Euxin.Les Romains l’appelèrent Mare Caecili, terme qui fut traduit par la suite par les bulgares en « mer Cécile ».Au 13ème siècle, elle apparaît sur les portulans génois, dans les chroniques de Wavrin et de Villehardouin sous les noms de mer Majoure c’est-à-dire « grande mer ». Le terme de Noire apparu dans les textes et les cartes à partir du 15ème siècle.