Il le fut également pourPhilippe le Bon après que Jacqueline de Bavière eut transmis la régence de ses terres à ce dernier par le traité de Delft en 1428 [1]. La comtesse s’étant installée, dès 1429, à Goes [2] en Zélande [3], Frank devint son geôlier chargé par le duc de la surveiller.
Jacqueline et Frank tombèrent amoureux l’un de l’autre : il déboursa de ses propres deniers pour suppléer aux besoins de la comtesse.
Toutefois, Philippe le Bon ayant appris qu’ils s’étaient mariés secrètement, Frank van Borselen tomba en disgrâce : Philippe le Bon le fit incarcérer au château de Rupelmonde [4] et le condamna à mort pour félonie.
La comtesse avait en effet promis de ne pas se remarier sans l’accord du duc de Bourgogne selon une des clauses du traité de Delft. Cependant, avant de mettre sa menace à exécution et, par l’intermédiaire de la comtesse douairière du Quesnoy [5], Marguerite de Bourgogne, mère de Jacqueline, Philippe le Bon proposa un nouveau marché.
Il laissait le choix à Jacqueline, soit elle lui cédait à titre définitif tous ses États, épargnant la vie de son nouvel époux, soit il exécuterait Frank van Borselen.
Jacqueline choisira sans hésiter la première proposition et un nouveau traité sera signé à La Haye, le 12 avril 1433, par lequel elle délaissa tous ses États, titres et droits, à son cousin Philippe, épargnant en contrepartie son quatrième époux, d’une exécution.
Elle et son époux ne conserveront que le titre de comtesse et comte d’Ostrevant et recevrons en compensation de Philippe le Bon, une modeste rente annuelle ponctionnée sur les revenus du comté d’Ostrevant [6].
Par cette renonciation de ses titres et de ses États, Jacqueline mit ainsi un terme à une certaine forme d’autonomie séculaire de ses comtés et seigneurie accumulés et gouvernés par ses aïeux. Ses États étant dorénavant fondus dans une centralisation d’États dits États bourguignons. Le couple sera relégué en Hollande méridionale au château de Teylingen [7], domaine des comtes de Hollande.
Frank, avec le temps, obtint à nouveau quelques faveurs de Philippe le Bon : il sera régulièrement envoyé en mission par son souverain. Jacqueline, minée par l’ennui, le climat humide et peut-être par la tuberculose, décéda de la phtisique dans son château de Teylingen en Hollande, en octobre 1436 : elle avait 36 ans. Frank van Borselen lui offrit de somptueuses funérailles.
Après la mort de Jacqueline en 1436, Frank van Borselen vécut encore à Teylingen où il mourut en 1470. Il semble être rentré définitivement en grâce auprès du duc de Bourgogne puisqu’il devint en 1445 chevalier de l’ordre de la Toison d’or [8]. Il ne se serait jamais remarié. Il fut enseveli à Sint-Maartensdijk [9], sur l’île de Tholen [10] en Zélande.