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Fastrade de Franconie

mercredi 7 avril 2021, par ljallamion

Fastrade de Franconie (vers 765-794)

Aristocrate de l’époque carolingienne-Épouse de Charlemagne de 783 à 794

Fille d’un comte franc nommé Radulf. Elle fonde l’abbaye de Münsterschwarzach [1] vers 780 et épouse Charlemagne en octobre 783 à Worms [2], à la suite du décès d’Hildegarde de Vintzgau.

Durant la campagne contre les Avars [3] en 791, Charlemagne lui adresse une lettre, la seule lettre de Charlemagne qui soit parvenue jusqu’à nous.

En 792, une conspiration contre Charlemagne, formée par des nobles autour de Pépin le Bossu, fils d’Himiltrude, première épouse ou concubine de Charlemagne, a parmi différents motifs, la cruauté de Fastrade.

Elle meurt à Francfort [4] en 794 lors de la tenue du synode convoqué par l’empereur dans cette ville [5] et est inhumée dans l’abbaye Saint-Alban devant Mayence [6].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Georges Minois, Charlemagne, Perrin, Paris, 2010

Notes

[1] L’abbaye de Münsterschwarzach est une abbaye appartenant à la congrégation bénédictine ottilienne, ou bénédictins missionnaires de sainte Odile, située à Schwarzach sur le Main en Bavière. C’est l’abbaye bénédictine la plus importante d’Allemagne (138 moines) et l’une des plus grandes de la confédération bénédictine. Une communauté religieuse féminine a été fondée vers 780 sous le patronage du Saint-Sauveur, de la Vierge Marie et de sainte Félicité, par Fastrade de Franconie, quatrième épouse de Charlemagne. Les abbesses étaient choisies dans la famille carolingienne ; la première étant Théodrade, fille de Charlemagne et de Fastrade de Franconie, la dernière Berthe, la fille de Louis le Germanique.

[2] Worms est une ville et un arrondissement d’Allemagne, située dans le Land de Rhénanie-Palatinat, sur la rive gauche du Rhin et le sud-ouest du pays. Worms est bien connu comme Nibelungenstadt et Lutherstadt ainsi que pour son Dom ; elle est un de trois romanischen Kaiserdome avec ceux de Mayence et de Spire. Pour les Juifs, Worms est aussi connu comme un des anciens centres de la culture ashkénaze en Allemagne. Worms aurait été la capitale des Burgondes. Les cadres de l’armée de Robert 1er de France et lui-même étaient originaires de Worms. En 1074, la ville obtient une exemption des droits de douane et devient ainsi une ville libre d’Empire. En 1096, se déroule dans la ville un pogrom anti-juif mené par les croisés d’Emich de Flonheim. Après s’être réfugiés auprès de l’évêque, 800 juifs sont massacrés et certains sont obligés de se convertir au christianisme. Une diète d’Empire, réunie par Henri IV, a lieu à Worms en 1076 et proclame la déchéance du pape Grégoire VII.

[3] Les Avars ou Avares sont un peuple de cavaliers nomades dirigés par un Khâgan, parfois identifiés aux Ruanruan qui menaçaient la Chine au 3ème siècle. Ils seraient originaires de Mongolie, connu par les Chinois sous le nom de Ruanruan. Au 5ème siècle, leur khan Chö-louen fonde un empire nomade de la Corée à l’Irtych. En 546, leurs vassaux Tölech se révoltent. Bumin, chef des Tujue, réprime la rébellion et réclame en récompense la main d’une princesse ruanruan, ce qui lui est refusée. Vexé, il se décide à la révolte et envoie une ambassade en Chine auprès des Wei. Il s’allie avec eux et épouse une princesse Tabghatch en 551. En 552, le dernier khan ruanruan, encerclé se donne la mort. L’empire Avar s’effondre et est remplacé en Mongolie par celui des Köktürks, les survivants se réfugient à la frontière de la Chine où les Qi du Nord, successeurs des Wei, les établissent comme fédérés. Ceux qui se dirigent vers l’Europe sont connus sous le nom d’Avars, ils migrent vers l’ouest tout en poussant devant eux de petites peuplades turco-mongoles. Ils occupèrent la plaine hongroise au 7ème siècle. Puis, ils furent intégrés à l’empire.

[4] Francfort-sur-le-Main est une ville d’Allemagne, généralement appelée simplement Francfort malgré le risque de confusion avec la ville de Francfort-sur-l’Oder. Située sur le Main, la ville est la cinquième ville d’Allemagne par sa population et la plus grande du Land de Hesse. La ville occupe une position centrale en Europe. Elle est distante de 393 km de Munich, 399 km de Bruxelles, 444 km d’Amsterdam, 415 km de Zurich, 582 km de Paris. Les villes situées près de Francfort sont Wiesbaden, Mayence, Darmstadt, Offenbach et Hanau. À partir de 855 les empereurs germaniques y sont nommés avant d’être couronnés à Aix-la-Chapelle.

[5] Le synode ou concile de Francfort est une réunion des évêques de l’Empire carolingien convoqué par Charlemagne, ouverte le 1er juin 794 à Francfort dont c’est la première mention. Le synode est réuni en réponse au deuxième concile de Nicée organisé par l’impératrice byzantine Irène pour résoudre la controverse iconoclaste en 787, où aucun représentant de l’Église franque n’avait été convié.

[6] L’abbaye Saint Alban devant Mayence a été, plusieurs siècles durant, l’un des monastères les plus importants de l’Ordre de Saint-Benoît en Europe. Elle était située devant Mayence, dans le Saint Empire romain germanique. Cette abbaye a pris la succession d’un monastère bénédictin qui se dressait naguère sur le Mont Saint Alban au sud de Mayence. Le monastère était célèbre pour son école pietate doctrinaque inclinatum et sa somptueuse abbaye. L’école dépendait de l’Académie palatine, où l’archevêque Richulf aussi bien que l’archevêque Raban Maur, né en 780 à Mayence avaient reçu leur instruction. Si au moins une partie de la production des manuscrits du Haut Moyen Âge de provenance mayençaise, et qui présente des traits bien reconnaissables, a dû être localisée à Saint Alban, il semble toutefois que le scriptorium proprement dit se trouvait dans la cathédrale.