Fils de Jean II Patin , ami de François Clouet. Il habitait d’abord la même rue que le portraitiste du roi.
Membre de la corporation parisienne, Jacques Patin fut, le 19 octobre 1562, élu juré avec 14 voix. Il quitta cette charge en octobre 1576. En tant qu’aîné de la famille, c’est lui qui assura l’apprentissage de ses frères, Guillaume et Jean : en 1555, il prit ainsi dans son atelier pour 3 ans Guillaume, âgé alors de 15 ans.
En février 1556, il peignit 2 enseignes et un guidon pour Antoine Montat, marchand de Clermont-Ferrand [1], puis, en avril 1559, il s’engagea à décorer, pour Pierre Fraguier, sieur de Vauhallan [2], conseiller du roi et maître ordinaire de sa Chambre des comptes à Paris, la voûte d’une chapelle. Le travail devait être terminé en 6 semaines et le prix estimé par des experts.
En juillet 1559, François Clouet, chargé d’organiser les funérailles de Henri II, s’associa avec Guyon Ledoux et Jaques Patin, qui promettaient de peindre les armoiries et les écussons. Clouet s’engagea à associer les deux artistes à gain et à perte pour tous les deniers qu’il recevra pour ces ouvrages. 8 ans plus tard, Patin fut employé à la décoration du Louvre sous la direction de Pierre Lescot.
Il fut chargé ensuite de la décoration des plafonds et des cheminées de l’hôtel de Boisy [3] en 1570. En 1572, Clouet lui prêta une somme de 300 livres tournois en demi impériales d’or et autres monnaies, remboursable dans les 3 semaines. A défaut de paiement à terme échu, Jacques Patin s’engageait à constituer à son créancier une rente annuelle et rachetable de 25 livres tournois.
Dès 1574 Patin entra au service du roi en tant que remplaçant de Guillaume Bouteloup, alors que Jean Decourt reprenait la place de François Clouet. Occupant la même charge que Bouteloup, il percevait le même salaire que son prédécesseur, à savoir 70 livres tournois, qui fut ensuite augmenté à 100.
Il ne semble pourtant pas reprendre l’activité de portraitiste de Bouteloup et resta surtout décorateur. Courant 1577, il s’occupa des décorations de l’église Saint-Pierre de Poitiers [4]. L’année suivante, il exécuta d’autres tableaux du même genre pour le château de Fontainebleau [5], en association avec son frère Jean.
En 1581, Jacques Patin fut chargé de la mise en scène du ballet donné le 24 septembre à l’occasion des noces du duc de Joyeuse avec Marguerite de Lorraine, dont la musique fut écrite par Balthazar de Beaujoyeux . Il dessina et grava, sur ordre de la reine, 27 sujets pour la partition du ballet, publiée l’année suivante. Dans la préface, le musicien rendait hommage à son collaborateur.
En 1584, en tant que peintre ordinaire du roi et de la reine, il accepta, stipulant pour le roi absent, le marché conclu entre les peintres parisiens pour les travaux de décoration du monastère du bois de Vincennes.
Jacques Patin mourut en 1587 : le jeudi 28 mai il fut inhumé au cimetière des Saints Innocents [6].