Innocent succède, selon Jérôme, à son propre père, Anastase 1er le 22 décembre 401. Originaire sans doute d’Albano [1] dans le Latium, peu de choses sont connues de ses jeunes années. Par contre, son pontificat reste l’un des plus importants de cette période tragique où l’Empire romain est en train de vivre ses dernières années en Occident.
Le désastre de la prise de Rome par Alaric 1er le 24 août 410, à l’heure même où à Ravenne le pape discute avec l’empereur Honorius de l’opportunité de faire du chef wisigoth le commandant des forces impériales, est un déclic semble-t-il pour Innocent.
Il est clair que le temps est révolu où l’Église s’accommode d’un gouvernement parcellaire où chaque évêque est totalement responsable de son diocèse sans rendre de compte à Rome. Pour Innocent seule une autorité forte, autorité qui n’est plus assurée par l’empire, peut garantir le salut de l’Église. Cette tendance déjà amorcée par ses prédécesseurs, Anastase 1er et surtout Sirice , va s’accentuer sous le pontificat d’Innocent 1er à un point jamais atteint jusqu’à ces jours sombres. Il consolide l’autorité du Pape, renforce les liens avec les évêques d’Occident (Carthage, Tarragone, etc.) mais aussi d’Orient (Thessalonique) et exige que les problèmes de doctrine soient débattus à Rome. Il condamne ainsi vigoureusement le pélagianisme [2] en approuvant les travaux du Concile de Carthage en 416 [3].
Ses relations, avec la cour de Constantinople et le patriarche, sont fluctuantes. Il refuse un partage de l’autorité avec le patriarche mais entretient de bonnes relations avec Jean Chrysostome pour lequel il intervient en vain lorsqu’en 403 celui-ci est exilé une première fois par les intrigues de l’impératrice Eudoxie.
Il est l’auteur d’une liste de livres canoniques de la Bible incluant tous les livres qui seront finalement retenus au Concile de Trente [4].
Il meurt le 12 mars 417.