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Jean II d’Arles

dimanche 10 mars 2024, par lucien jallamion

Jean II d’Arles

Archevêque d’Arles de avant 811 à 819

Royaume d'Arles 9/10ème siècleComme tous les prélats de cette époque il est nommé par Charlemagne et doit aider le comte dans sa circonscription, assurer des charges au palais et des missions à l’étranger.

Il est probablement déjà archevêque d’Arles [1] et Vicaire d’Empire depuis plusieurs années lorsqu’il assiste en 811 au testament de Charlemagne. C’est donc un proche de l’empereur et probablement un ancien clerc du palais.

Son épiscopat s’inscrit dans une politique de nomination de prélats de grande qualité qui essayent d’éradiquer l’autonomie bourguignonne [2] de la vallée du Rhône et d’appliquer une politique initiale de centralisation carolingienne. Charlemagne lui confie, ainsi que son fils, plusieurs missions de confiance.

Dans son diocèse, il s’occupe d’organiser la défense des côtes menacées en permanence par les pirates, principalement sarrasins [3].

En 813, 4 conciles se tiennent sur l’ordre de Charlemagne pour remédier à l’état des Églises : Mayence [4], Tours [5], Chalon-sur-Saône [6] et Arles. Celui d’Arles se tient à la cathédrale Saint-Trophime [7] ; il est présidé par Jean II secondé par Nebridius, abbé de Lagrasse [8] et archevêque de Narbonne [9]

Ces conciles abordent tous les aspects de la vie religieuse : problème dogmatique [10] ; problème de discipline ecclésiastique [11]. Mais ces conciles ne décident rien. Ils font des propositions de réforme à l’empereur, et c’est Charlemagne qui se réserve le choix de décider des mesures à appliquer. Rien n’indique mieux la place prise par l’Empereur dans l’Église que la manière dont les évêques et les abbés terminent leurs délibérations à ces conciles, notamment au concile d’Arles en mai 813.

Après la mort de Charlemagne, sousLouis le Pieux, Jean II continue à jouir d’une grande influence. Il possède en toute juridiction la cité d’Arles et après la restauration du temporel de l’Église d’Arles et de Marseille, également la puissance et la richesse.

En 815, Jean II est envoyé à Ravenne [12] par Louis le Pieux, fidèle au souhait de Charlemagne, avec mission de réconcilier l’archevêque de Ravenne avec le Pape. Cette même année, il fait le voyage de Rome à Aix-la Chapelle [13], comme messager du pape, pour justifier la conduite du pape Léon. Au début du mois d’août 816, Jean est à Reims [14] avec Théodulf, l’évêque d’Orléans [15], auprès du roi Louis qui envoie les 2 évêques accueillir le nouveau pape Etienne.

Sa mort intervient en 819, date des premiers documents où figure le nom de son successeur Nothon .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Pierre Riché - Les Carolingiens, une famille qui fit l’Europe - Hachette littérature, Paris, 1997 (1re édition 1983) - (ISBN 2012788513)

Notes

[1] L’archevêché d’Arles est un ancien archidiocèse catholique, il est une des Églises les plus anciennes des Gaules. Seul l’archevêché de Lyon pourrait lui disputer l’honneur de la préséance. La date de la fondation du siège épiscopal d’Arles est inconnue, elle remonte en tout cas au tout début de l’installation de l’Église en France. Selon une tradition, saint Trophime aurait évangélisé la cité d’Arles, en aurait été le premier pasteur vers 220-240.

[2] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.

[3] Sarrasins ou Sarrazins est l’un des noms donnés durant l’époque médiévale en Europe aux peuples de confession musulmane. On les appelle aussi Arabes, Ismaélites ou Agaréniens. D’autres termes sont employés également comme Maures, qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane. Le terme de Sarrasin se cristallise finalement sur l’opposition avec l’ennemi dans le contexte des Croisades menées par l’Occident chrétien en Terre sainte.

[4] Mayence est une ville allemande, capitale, arrondissement et plus grande ville du Land de Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz). Entourée de vignobles (Mayence est la première ville d’Allemagne pour le commerce du vin), elle est située sur la rive gauche du Rhin, en face du confluent du Main. Mayence est une ancienne cité romaine, une ville universitaire et un archevêché ; son archevêque était l’un des sept (huit à partir de la réforme des institutions du Reich en 1648, puis neuf en 1692, et à nouveau huit en 1777) princes-électeurs du Saint-Empire romain germanique.

[5] Tours est une commune de l’ouest de la France, sur les rives de la Loire et du Cher, dans le département d’Indre-et-Loire, dont elle est le chef-lieu. Ancienne Caesarodunum cité des Turones, fondé par Auguste, capitale de la 3ème Lyonnaise avec un des plus grands amphithéâtres de l’empire romain. Sanctuaire national avec saint Martin, Grégoire de Tours et Alcuin sous les Mérovingiens et les Carolingiens, avec l’adoption par les Capétiens de la monnaie locale la livre tournois qui deviendra la monnaie du royaume. Capitale du comté de Tours qui deviendra la Touraine, le jardin de la France. Première ville de l’industrie de la soie, voulu par Louis XI, capitale royale sous les Valois avec ses châteaux de la Loire et ville d’art avec l’École de Tours. Capitale de loyauté pour Henri III et Henri IV pendant les guerres de Religion

[6] Chalon-sur-Saône est une commune française, sous-préfecture du département de Saône-et-Loire. Chalon est une capitale du royaume durant l’indépendance du royaume des Burgondes, elle garde toute son importance en revenant dans les royaumes francs. Chalon est, du 5ème au 8ème siècle, le théâtre de douze conciles, de 470 à 1073. La ville est détruite par les Sarrasins en 732, rebâtie par Charlemagne un demi-siècle plus tard, incendiée en 834 par Lothaire ; prise d’assaut par les Hongrois en 937 et de nouveau en 1168 par Louis VII, irrité contre le comte Guillaume. Jean 1er de Chalon, dit Jean l’Antique ou Jean le Sage, en 1237, échange avec Hugues IV le Pacifique, duc de Bourgogne, les comtés de Chalon et d’Auxonne contre les seigneuries de Salins, de Bracon, de Vuillafans et d’Ornans, et conserve jusqu’à sa mort le titre de comte de Chalon qu’il transmet à ses descendants. Au milieu du 12ème siècle, Chalon obtient une charte communale

[7] La cathédrale Saint-Trophime d’Arles est une église romane de la ville d’Arles située place de la République. Elle présente une nef et des bas-côtés voûtés datant du milieu du 12ème siècle. Un portail sculpté est réalisé vers 1180-1190. L’ancien clocher est remplacé au début du 13ème siècle par la tour carrée actuelle dont le dernier étage a été refait au 17ème siècle. Le chœur et le déambulatoire datent du 15ème siècle. Elle fut le siège de l’ancien archidiocèse d’Arles jusqu’en 1801, après sa fusion avec l’archidiocèse d’Aix-en-Provence.

[8] L’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse est une abbaye située dans la commune de Lagrasse dans le département de l’Aude en région Occitanie. Monastère bénédictin du 8ème siècle au 18ème siècle, l’abbaye est vendue comme bien national à le Révolution française et coupée en deux lots. Ses bâtiments sont pratiquement laissés à l’aband.on et très dégradés au cours du 19ème siècle

[9] L’archidiocèse de Narbonne est un ancien archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Le diocèse de Narbonne est érigé au 4ème siècle. Au 5ème siècle, vers 445, il est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain. Dans le cadre de l’éradication de l’hérésie cathare, la partie occidentale du diocèse (Haut-Razès) est érigé en diocèse suffragant le 18 février 1318 par le pape Jean XXII, avec pour siège l’abbaye d’Alet. Au cours des 13ème et 14ème siècles, les archevêques de Narbonne ont élevé 18 châteaux sur leurs terres, dont ceux de Montels et de Capestang. À la suite du Concordat de 1801, le siège archiépiscopal est supprimé et le territoire de l’archidiocèse est partagé entre le diocèse de Carcassonne, qui couvre alors les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, et le diocèse de Montpellier, qui couvre alors les départements de l’Hérault et du Tarn.

[10] il est traité des questions de foi)

[11] de la situation de ses chefs et serviteurs

[12] Ravenne est une ville italienne de la province de Ravenne en Émilie-Romagne. Elle est considérée comme la capitale mondiale de la mosaïque. Ravenne fut une cité de première importance au tournant de l’Antiquité et du Moyen Âge. En 402, pendant le règne d’Honorius, elle fut, du fait de sa position stratégique plus favorable, élevée au rang de capitale de l’Empire romain d’Occident en lieu et place de Milan, trop exposée aux attaques terrestres des barbares. Son port de grande capacité, sur l’Adriatique, la mettait en communication aisée avec Constantinople, capitale de l’Empire romain d’Orient. La cité continua d’être le centre de l’Empire d’Occident jusqu’à la chute de celui-ci en 476. Elle devint alors la capitale du royaume d’Italie d’Odoacre, puis à partir de 493 celle du royaume des Ostrogoths, sous Théodoric le Grand, qui englobait l’Italie, la Rhétie, la Dalmatie et la Sicile. En 540, sous le règne de Justinien 1er, Ravenne fut conquise par le général de l’Empire d’orient Bélisaire ; elle fut ensuite reconquise par les Ostrogoths avant d’être à nouveau reprise par le général de l’Empire d’orient Narsès en 552. C’est pour contrer le danger né de l’invasion des Lombards en Italie à partir de 568, que Ravenne devint le siège de l’exarchat byzantin d’Italie, par décision de l’empereur Maurice. La concentration de tous les pouvoirs civils et militaires entre les mains de l’exarque, représentant personnel de l’empereur byzantin favorisa, à long terme, l’émancipation des territoires du nord de l’Italie vis-à-vis du pouvoir impérial. Ravenne fut prise en 752 par Aistolf, roi des Lombards. Deux ans après, Pépin le Bref, roi des Francs, la lui enleva et la donna au Saint-Siège.

[13] Le palais d’Aix-la-Chapelle était un ensemble de bâtiments résidentiels, politiques et religieux choisi par Charlemagne pour être le centre du pouvoir carolingien. Le palais était situé dans la ville actuelle d’Aix-la-Chapelle qui se trouve à l’ouest de l’Allemagne, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. On sait que le gros œuvre était terminé en 798 et que la chapelle fut consacrée en 805, mais les travaux continuèrent jusqu’à la mort de Charlemagne en 814. C’est Eudes de Metz qui dessina les plans du palais qui s’inscrivait dans le programme de rénovation du royaume voulue par le souverain. La majeure partie du palais a été détruite, mais il subsiste la chapelle palatiale qui est considérée comme l’un des trésors de l’architecture carolingienne et un beau témoin de la Renaissance carolingienne.

[14] Le diocèse de Reims a été érigé au 3ème siècle et a été élevé en archevêché dès le 4ème siècle. Une des prérogatives des archevêques de Reims fut de sacrer les rois de France, avec l’huile de la Sainte Ampoule. Dans la cathédrale de Reims, de Henri 1er à Charles X, trente rois de France furent sacrés en ces lieux.

[15] Le diocèse d’Orléans est un diocèse catholique français, qui correspond aux limites du département du Loiret depuis la Révolution française. Le diocèse d’Orléans a été fondé au 3ème siècle. Avant 1789, le diocèse s’étend sur la moitié ouest du Loiret, avec des extensions dans le département d’Eure-et-Loir (quelques paroisses) et un tiers du département de Loir-et-Cher (au sud-est).