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L’histoire pour le plaisir

Élie Vinet

mercredi 14 février 2024, par lucien jallamion

Élie Vinet (1509-1587)

Humaniste français-Philologue-Archéologue-Traducteur et historien de la Renaissance

Né aux Vinets, dans la commune de Saint Médard [1]. Après une enfance à Barbezieux [2], il fait ses études à Angoulême [3], puis à Poitiers [4], où il est reçu maître ès arts. Il fréquente, à la cour de Cognac [5], Louise de Savoie, puis Marguerite d’Angoulême. Il vient à Paris se perfectionner en grec et en mathématiques.

En 1539, il est appelé par André de Gouveia comme régent au collège de Guyenne [6] fondé en 1533 à Bordeaux. Hormis quelques voyages à Coïmbre [7] et à Paris, il professe au collège jusqu’à sa mort en 1587 et il en sera principal en 1556, de 1562 à 1570, puis de 1573 à 1587.

Il rénove la pédagogie, avec des méthodes d’enseignement destinées à des têtes bien faites et une discipline plus humaine. Professeur de Joseph Juste Scaliger, en correspondance avec de nombreux érudits, on garde trace de son écriture au travers des lettres qu’il échangea avec le philologue Pierre Daniel d’Orléans .

Élie Vinet est considéré comme le fondateur de l’érudition à Bordeaux. Il s’intéresse au patrimoine romain bordelais et en laissera des reconstitutions qui restent un modèle pour les historiens.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Louis Desgraves, Élie Vinet humaniste de Bordeaux (1509-1587) : vie, bibliographie, correspondance, bibliothèque, Genève, Droz, 1977

Notes

[1] Saint-Médard est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente

[2] Barbezieux-Saint-Hilaire est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente

[3] Angoulême est une commune du Sud-Ouest de la France, préfecture du département de la Charente. Ancienne capitale de l’Angoumois sous l’Ancien Régime, Angoulême a longtemps été une place forte convoitée, en raison de sa position de carrefour de voies de communication importantes, et a subi de nombreux sièges. Jean Calvin, promoteur du protestantisme et ami de Louis du Tillet, archidiacre d’Angoulême, obligé de fuir Paris en 1533, se réfugie à Angoulême et dans les grottes de Rochecorail à Trois-Palis. Il y rédige une partie de l’Institution de la religion chrétienne dont la première édition est publiée en latin à Bâle en 1536. Angoulême est touchée par la révolte des pitauds : en 1541, la gabelle est imposée à la Saintonge et à l’Angoumois. Ces provinces ne payaient cet impôt sur le sel. La révolte éclate autour d’Angoulême, et les paysans des campagnes environnantes prennent la ville en juillet 1548. Lors de la première guerres de Religion, la ville prend les armes : elle est reconquise en 1563 par Montpensier. En 1565, Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal, accompagné de la cour. En octobre 1568, la ville est prise par les protestants.

[4] Poitiers est une commune du Centre-Ouest de la France, chef-lieu (préfecture) du département de la Vienne. Capitale de la région culturelle et historique du Poitou. Au 14ème siècle, la ville échoit en apanage au troisième fils de Jean II le Bon, le duc de Berry. Il embellit le palais médiéval des comtes de Poitiers, en y aménageant notamment le donjon. De même il embellit l’ancien château triangulaire, visible dans le manuscrit des Très Riches Heures, au mois de juillet. En 1385 il fait construire un des premiers beffrois, le « gros horloge », aujourd’hui disparu. En 1360, à la suite du traité de Brétigny, la ville, comme tout le Poitou, passe aux mains des Anglais. Du 22 au 25 septembre 1361, John Chandos, lieutenant du roi Édouard III d’Angleterre et connétable d’Aquitaine, chargé d’appliquer le traité dans les provinces cédées à l’Angleterre, prend possession de la ville et de son château. Le maire Jehan Barré lui en remet les clefs. Jean Chandos les lui rend, puis il reçoit les serments de fidélité au roi d’Angleterre des principales personnalités de la ville. Il met en place une nouvelle administration de la province, sous l’autorité de Guillaume de Felynton, chevalier anglais, comme sénéchal du Poitou. Le 7 août 1372, grâce à quelques bourgeois infiltrés dans la ville, du Guesclin se fait ouvrir les portes de Poitiers et reprend la ville aux Anglais par surprise. Pour consolider cette conquête militaire, Charles V par son édit de décembre 1372 accorde la noblesse au 1er degré aux maires de Poitiers. Poitiers est alors la première ville du royaume de France où une dignité devient anoblissante. Les maires étaient élus pour deux ans. Dans les premiers maires ayant été élevés à cette dignité, il est à noter que Guillaume Taveau le fut à plusieurs reprises entre 1388 et 1414. En épousant Sibille de Saint-Martin, Il devint baron de Morthemer. Cette famille est l’une des plus anciennes du comté. Cette baronnie a eu un rôle important dans l’histoire du Poitou. Sa descendance a œuvré aux côtés des rois de France jusqu’à la Révolution] en 892 et l’installe dans le comté. Ebles, quant à lui, trouve refuge chez Guillaume le Pieux, qui en profite pour faire passer l’Aquitaine[[L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.

[5] Cognac est une commune du Sud-Ouest de la France, sous-préfecture du département de la Charente. Le futur roi de France François 1er voit le jour à Cognac en 1494 .Sa mère Louise de Savoie séjourne alors au château des Valois. Plus tard, le souverain accordera à la ville le privilège du commerce de sel par la rivière, assurant à Cognac un premier développement. La ville a été administrée par des gouverneurs dont les premiers furent Jean de Brémond de Balanzac de 1504 à 1514 puis Jacques Chesnel. La révolte des pitauds atteint Cognac en 1548. Quelques années avant, en 1541, la gabelle avait été imposée à la Saintonge et à l’Angoumois. Ces deux provinces étaient auparavant exemptées de cet impôt sur le sel. La révolte gronde puis éclate près d’Angoulême, et Cognac finit par être prise par les révoltés pendant l’été. Les gouverneurs suivant seront Pierre de Montalembert en 1557 et Duch d’Asnières mis en place par les protestants en 1562.Il est à souligner que Calvin avait trouvé refuge à Angoulême en 1553. Sa présence dans la région facilitera très tôt la propagation de la Réforme à Cognac. Lors de la première des guerres de religion, la ville prend les armes : elle est reconquise en 1563 par Montpensier. En 1565, Charles IX y passera lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour. En 1570, la paix de Saint-Germain, signée entre le roi Charles IX et l’amiral Gaspard II de Coligny, octroie aux Protestants quatre places fortes : La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité-sur-Loire.

[6] Le collège de Guyenne est un établissement scolaire fondé en 1533 à Bordeaux. En 1533, la jurade de Bordeaux fait appel à des maîtres issus des Flandres et de Paris et crée le collège de Guyenne pour prendre la suite du Collège des Arts ou Grand Collège de Grammaire fondé, en 1441, par les jurats. Cet établissement a pour but de former une élite qui participera au rayonnement de la ville. Il est dans la lignée des collèges qui se sont créés dans le premier quart du 16ème siècle, en cette période de renaissance culturelle. Il s’en détache par une méthode pédagogique nouvelle. André de Gouveia, alors recteur de l’Université de Paris pour le collège des arts (arts libéraux), est invité à en être le Principal et reçoit toute liberté pour moderniser l’ancien collège.

[7] Coimbra ou Coïmbre est la ville universitaire la plus ancienne du Portugal. C’est une ville importante dans le pays où elle est située dans le centre en surplombant le fleuve Mondego. C’est à Coimbra que fut construite la première université portugaise, l’université de Coïmbre. Elle compte parmi les plus anciennes d’Europe avec la Sorbonne, Bologne, Oxford ou Salamanque.