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Frédéric III du Palatinat ou Frédéric III le Pieux

mercredi 14 février 2024, par lucien jallamion

Frédéric III du Palatinat ou Frédéric III le Pieux (1515-1576)

Électeur palatin du Rhin-Seigneur souverain de la maison de Wittelsbach

Fils de Jean II de Simmern et arrière-arrière-petit-fils d’ Étienne de Bavière .

Converti au calvinisme [1] et très pieux, il fit du calvinisme la religion officielle de ses États. C’est sous sa surveillance que fut élaboré le Catéchisme de Heidelberg [2]. Son soutien au calvinisme permit à cette branche religieuse de prendre pied dans le Saint Empire romain germanique.

Il fut éduqué dans la foi catholique la plus stricte à la cour de son père et à Cologne [3], mais, influencé par son épouse, la pieuse princesse Marie de Brandebourg -Culmbach , qu’il avait épousée en 1537, il se convertit à la Réforme en 1546 et la professa publiquement.

Il succéda à son père Jean II comme duc de Simmern [4] le 18 mai 1557, et devint électeur le 12 février 1559 à la mort d’Otton Henri. Sous le règne de son prédécesseur, des luthériens [5] stricts, des mélanchthoniens [6] et des calvinistes avaient pris place dans le Palatinat [7].

Au cours de l’été 1559, de violentes controverses les opposèrent. Des thèses sur la Sainte Cène, amorcées par le diacre Heidelberg Klebitz, provoquèrent une aigre controverse entre lui et Hesshusen.

En mars 1561, il appela à Heidelberg [8] Emmanuel Tremellius , et en septembre Zacharias Ursinus . L’église tout entière fut alors transformée. Les images des saints, les vêtements sacerdotaux, les fonts baptismaux, et d’autres œuvres de l’idolâtrie, et jusqu’aux orgues, furent impitoyablement enlevées des églises.

Les revenus des monastères et les fondations furent confisqués et utilisés pour les œuvres de l’Église évangélique ou les aumônes. Le Catéchisme de Heidelberg élaboré par un groupe de théologiens sous la direction de Zacharias Ursinus constitua dès lors la norme pour la doctrine et l’instruction de la jeunesse.

L’ordonnance de l’Église du 15 novembre 1563 et le consistoire de 1564 conclurent les changements. L’opposition des ministres qui penchaient pour le luthéranisme fut réprimée en exigeant leur démission.

Parmi les luthériens, les mesures prises par Frédéric provoquèrent une grande agitation. Le colloque religieux qui se tint à Maulbronn [9] en avril 1564 augmenta cette animosité. En 1565 l’empereur Maximilien ordonna d’annuler les changements effectués. À l’unanimité la diète qui se tint à Augsbourg en 1566 [10] également exigea elle aussi leur abolition. Frédéric déclara toutefois lors d’une session de la diète le 14 mai qu’il s’agissait d’une question sur laquelle Dieu seul pouvait trancher, et que si elle avait l’intention d’engager des poursuites contre lui, il trouverait un réconfort dans les promesses de son Sauveur. Le décret n’eut pas de suite.

Après avoir achevé le travail de réforme dans le Palatinat rhénan Frédéric tenta de le continuer dans le Haut Palatinat, mais là, il se heurta au zèle des luthériens. Il poursuivit son travail de réforme sur le Rhin par l’introduction en 1570 d’une discipline ecclésiastique stricte. Frédéric prononça la peine de mort contre Johannes Silvanus en se fondant sur un avis signé par Olevianus, Ursinus, et Boquin le 23 décembre 1572.

En 1562, il donna Frankenthal [11] comme refuge aux évangéliques chassés des Pays-Bas. En 1567 et de nouveau en 1576 il envoya en France son fils Jean-Casimir qui pensait comme lui pour apporter son aide aux huguenots.

En 1569, il aida également son cousin le duc Wolfgang de Deux-Ponts dit Wolfgang de Bavière , qui se rendait en France. Ses dernières années furent attristées par des afflictions domestiques. Comme son fils aîné Louis VI du Palatinat était un luthérien strict, il ne pouvait espérer qu’après sa mort son travail serait poursuivi dans le même esprit.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Frederick III, Elector Palatine »

Notes

[1] Le calvinisme (nommé ainsi d’après Jean Calvin et aussi appelé la tradition réformée, la foi réformée ou la théologie réformée) est une doctrine théologique protestante et une approche de la vie chrétienne qui reposent sur le principe de la souveraineté de Dieu en toutes choses. Bien qu’elle fût développée par plusieurs théologiens tels que Martin Bucer, Wolfgang Musculus, Heinrich Bullinger, Pierre Martyr Vermigli, Ulrich Zwingli et Théodore de Bèze, elle porte le nom du réformateur français Jean Calvin en raison de l’influence dominante qu’il eut sur elle et du rôle déterminant qu’il exerça dans les débats confessionnels et ecclésiastiques du 16ème siècle.

[2] Le catéchisme de Heidelberg, rédigé en 1563 sous l’impulsion de Frédéric III du Palatinat, est le catéchisme réformé (calviniste) le plus influent. Il constitue une partie des trois formes d’unité.

[3] La ville doit son nom de Cologne à l’impératrice romaine Agrippine, épouse de l’empereur Claude, qui éleva son lieu de naissance au rang de colonie en l’an 50, sous le nom de Colonia Claudia Ara Agrippinensium. Les Romains y tenaient une garnison et des axes routiers convergeaient vers un pont de bateaux sur lequel transitait un important commerce avec toutes les régions de la Germanie. En raison de son importance stratégique sur le limes du Rhin et de la présence de l’armée et de la clientèle germanique, l’endroit attira de nombreux marchands et devint un foyer d’artisanat et de commerce. Centre militaire, la ville fut la résidence de l’empereur gaulois Postume de 260 à 268, et le lieu de l’usurpation éphémère de Silvanus en 355. Les Romains introduisirent le christianisme à Cologne, qui devint siège épiscopal à partir du 4ème siècle. Des Francs se sont regroupés au cours de la seconde moitié du 5ème siècle pour fonder un royaume à Cologne, qui est intégré dans le royaume franc de Clovis. À partir du 7ème siècle, ils sont désignés sous le nom de Francs ripuaires.

[4] Simmern/Hunsrück est une municipalité et chef-lieu du Verbandsgemeinde Simmern, dans l’arrondissement de Rhin-Hunsrück, en Rhénanie-Palatinat, dans l’ouest de l’Allemagne.

[5] Le luthéranisme est la théologie qui trouve son origine dans la pensée et les écrits du théologien et moine augustin allemand Martin Luther, à partir de 1517. Ce courant de pensée a favorisé plus généralement l’émergence d’une théologie protestante et d’églises protestantes au cours du 16ème siècle, tout en restant la référence dogmatique principale du courant théologique d’églises protestantes luthériennes, notamment en Allemagne et dans les pays scandinaves. Du fait des circonstances historico-politiques, d’importantes églises luthériennes se sont constituées dans d’autres régions ou pays, en Alsace et Lorraine, à Madagascar, en Pologne, dans les pays baltes notamment. Le luthéranisme concerne à la fois la foi d’individus se revendiquant protestants luthériens, les Églises luthériennes et un corpus théologique et ecclésiologique. La théologie de Luther est le bien commun de l’ensemble de la Réforme protestante. Le luthéranisme est ainsi une branche du protestantisme, qui est lui-même un courant du christianisme.

[6] Disciple du réformateur allemand Melanchthon

[7] Le palatinat du Rhin, l’électorat palatin, ou encore en forme longue le comté palatin du Rhin, aussi connu sous le nom de Bas Palatinat ou de Palatinat inférieur, possession du comte palatin du Rhin, était l’un des sept plus anciens électorats du Saint Empire romain germanique. Son souverain était appelé électeur palatin. Situé de part et d’autre du Rhin, il avait pour limites : au sud, la Lorraine et l’Alsace (et comprenait le bailliage de Seltz de 1418 à 1766) ; à l’ouest et au nord, Trèves, Mayence et Liège ; de l’autre côté du Rhin, Bade et le Wurtemberg. Il avait dans sa plus grande largeur 125 km, et sa capitale était Heidelberg. Les principales autres villes étaient Mannheim et Frankenthal. Son territoire s’étendait sur les actuels länder de Bade-Wurtemberg, de Hesse, de Rhénanie-Palatinat, de Sarre et sur l’Alsace-Moselle.

[8] Le château de Heidelberg est un château situé sur un coteau surplombant la ville de Heidelberg dans le Bade-Wurtemberg dans le Sud-Ouest de l’Allemagne. Sa construction date du 13ème siècle. Sa façade principale est orientée vers le nord. Inséré entre deux collines, il contrôlait la vallée du Neckar, au centre de laquelle s’est construite la ville de Heidelberg. Édifié entre 1294 et 1303, le château fut la résidence des électeurs palatins. Pendant la guerre Bade-Palatinat de 1461 à 1463, l’électeur palatin Frédéric 1er fait conduire ses prisonniers en son château de Heidelberg et les met aux fers jusqu’au règlement de leur rançon. Le 27 mai 1652 y naquit Élisabeth-Charlotte de Bavière, fille de l’électeur Charles-Louis. La princesse fut mariée à Philippe d’Orléans, frère du roi Louis XIV de France et fut la mère du Régent et de la duchesse-régente de Lorraine et de Bar.

[9] Maulbronn est une petite ville d’Allemagne au sein de la vallée de la Salzach, dans le Bade-Wurtemberg. Elle abrite le monastère de Maulbronn. Elle compte également de nombreuses maisons à colombages.

[10] Diète tenue à Augsbourg de janvier à septembre 1566 sous le règne de Maximilien II. Le sultan turc Soliman est sur la fin de sa vie mais continue d’enchaîner guerres et conquêtes : il pénètre en 1566 en Vénétie. Maximilien demande à la diète d’Augsbourg plus de secours que n’en avait reçus Charles-Quint à la prise de Vienne par Soliman, ce que le Reichstag accorde : levée de soldats et mois romains pour trois ans. La question protestante n’était pas au reste au ban des sujets abordée par la diète : en mars, un texte de confession protestante, le Confessio et expositio simplex orthodoxae fidei et dogmatum Catholicorum syncerae religionis Christianae (Confession et simple exposition de la vraye foy et articles catholiques de la pure religion chrétienne), rédigé dès 1564 par Théodore de Bèze et Heinrich Bullinger, était envoyé aux électeurs pour certifier l’unité des protestants à l’intérieur et à l’extérieur de l’Empire.

[11] Frankenthal est une ville allemande et un arrondissement historique aujourd’hui inexistant, située dans le Land de Rhénanie-Palatinat, en Allemagne à mi-chemin entre les villes de Worms et de Ludwigshafen. Frankenthal appartient à la Région métropolitaine Rhin-Neckar.