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L’histoire pour le plaisir

George Monck dit Monk

samedi 14 octobre 2023, par lucien jallamion

George Monck dit Monk (1608-1670)

1er duc d’Albemarle (Aumale)-Amiral en 1652

Il est considéré comme l’homme fort sous Oliver Cromwell, pour qui il mène la répression en Écosse, avant de changer de camp et de contribuer à la restauration du roi catholique Charles II, non sans avoir entre temps purgé l’armée d’une partie des protestants.

Deuxième fils de Sir Thomas Monck , un homme de bonne famille, il est né à Potheridge, près de Torrington [1], dans le Devonshire [2].

Au printemps 1649, lors de la Troisième guerre civile anglaise [3] en Ulster [4], le manque de ressources pour se battre le force à négocier un armistice avec Owen Roe O’Neill . Le Commonwealth de l’Angleterre [5] l’exonère finalement de tout blâme de déloyauté.

En 1650, Cromwell lui donne le commandement d’un régiment à pied de la New Model Army [6]. Cette confiance s’avère justifiée par les campagnes en Écosse de Monck. Celui-ci fait partie du conseil de guerre pour la bataille de Dunbar [7] et, en mai 1651, est promu lieutenant-général de l’artillerie [8].

En décembre 1652, sa santé l’oblige à rentrer en Angleterre, mais il se joint à la marine et participe à la Première guerre anglo-néerlandaise [9].

En 1652, la New Model Army destitue le gouverneur de Virginie [10] William Berkeley , qui s’était mobilisée contre elle, puis fait le blocus de la Barbade [11] pour y imposer des taxes et un monopole empêchant l’île d’exporter son sucre. George Monck, trouve finalement un accord avec Thomas Modyford le plus riche planteur de l’île et son gouverneur, pour qu’il n’y ait pas de débarquement en Barbade. À partir de cette date, la carrière de Monck prend un virage : il n’est plus seulement un fidèle de Cromwell, mais un militaire puissant, qui déjà à pactisé deux fois avec l’ennemi et prépare sa reconversion pour l’après Cromwell.

En 1654, le soulèvement royaliste de Glencairn [12] le fait rentrer en Écosse pour le réprimer. Il purge aussi les rangs de son régiment des niveleurs [13], quakers [14], Fifth Monarchists [15] et autres extrémistes. En 1655, l’Écosse soumise, Cromwell nomme une commission pour la gouverner.

En 1659, après la mort de Cromwell le 3 septembre 1658, il soutient et conseille son successeur Richard Cromwell. La période est confuse, et il reste à l’abri de ses troupes et silencieux à Edimbourg [16] au commandement des forces anglaises en Écosse et ne fait rien lorsque Charles Fleetwood et John Disbrowe dit John Desborough renversent Cromwell, non plus lorsque John Lambert rétablit le parlement croupion [17].

En juillet 1659, il est contacté par le roi, directement par le biais de son frère Nicolas, un clerc, qui lui apporte une lettre de Charles II Stuart. Il renvoie son frère à ses livres, et refuse toute proposition.

Lorsque le général Lambert rompt avec le parlement croupion, il prend parti contre Lambert le 23 octobre 1659. En novembre 1659, Lambert est envoyé avec de fortes troupes pour aller à la rencontre de Monck.

Lambert devait négocier avec lui ou le forcer à se soumettre à la volonté du Parlement. Avec le support de Thomas Fairfax , Monck parvient toutefois à prendre la direction du sud. L’armée de Lambert se désagrège face aux pressions de Monck et il rentre quasiment seul à Londres, la plupart de ses soldats ayant déserté en attente de leur solde. Monck marche donc sur Londres sans aucune opposition. Le 24 novembre, il est nommé commandeur en chef des forces parlementaires. Il entre dans la capitale le 3 février 1660.

Il n’indique pas tout de suite ses intentions finales. Il encourage secrètement les milieux royalistes de la cité de Londres, refuse de faire le serment d’abjurer la maison des Stuart [18], et, tout en restant formellement aux ordres du Long Parlement [19], il le presse cependant de se dissoudre, réduisant aussi les “camarillas” politiques qui s’étaient formé dans ses propres troupes au prétexte de discipline. Dès lors, il devient le seul maître de la situation, en tant que chef de l’armée.

Quoique restant théoriquement fidèle aux principes républicains, il fait admettre l’idée que le nouveau parlement pourrait avoir un parti royaliste fort. Monck entre alors directement en communication avec Charles II, qui finit par faire la déclaration de Breda [20], largement inspirée des recommandations de Monck.

Le nouveau parlement se réunit le 25 avril 1660, Monck lui recommande d’inviter le roi et le 1er mai est voté la restauration de la monarchie, faite sans une goutte de sang. Il est le premier à l’accueillir à son arrivée, le 25 mai, à Douvres [21].

Recevant diverses récompenses [22], il accepte la refondation de l’armée. Son régiment est le seul de la New Model Army à être incorporé dans les troupes de Charles II d’Angleterre lors de la Restauration anglaise, sous le nom de Coldstream Guards.

Lors de la charte de 1663 [23], il est un des 8 lords propriétaires qui reçoivent des terres dans les colonies américaines (Caroline) : une ville de Caroline du Sud Moncks Corner prend son nom.

Il servit pendant la seconde guerre anglo-néerlandaise [24], en tant que commandant en chef de la flotte britannique. Officiellement premier Lord du Trésor, il cesse toutefois son activité politique jusqu’à son décès, le 3 janvier 1670. Il est enterré à Westminster [25].

Son fils Christopher Monck lui succède comme 2ème duc d’Albemarle [26] en 1670.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia George Monck/Portail du Royaume-Uni/ Amiral britannique/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 892

Notes

[1] La circonscription de Torrington est une ancienne circonscription électorale du Royaume-Uni. Située dans le Devon, autour de la ville de Tiverton, elle est créée pour les élections de 1950 et disparaît à l’occasion de celles de 1974. Durant son histoire, elle est considérée comme un bastion conservateur.

[2] Le comté du Devon a succédé à l’ancien royaume britton de Domnonée. Après sa conquête par les Anglo-Saxons, la Domnonée fut intégrée partiellement au royaume de Wessex aux 8ème et 9ème siècles. La frontière occidentale avec les Cornouailles a été établie au fleuve Tamar en 936 par le roi anglais Æthelstan.

[3] La guerre anglo-écossaise de 1650-1652, parfois appelée troisième guerre civile, constitue la dernière phase des guerres des Trois Royaumes, une série de conflits armés et d’intrigues politiques qui fait rage dans les îles Britanniques au milieu du 17ème siècle. De 1642 à 1648, la première et la deuxième guerre civile anglaise mettent aux prises deux factions au sein du royaume d’Angleterre : les Cavaliers, fidèles au roi Charles 1er, et les Têtes-Rondes, qui soutiennent le Parlement d’Angleterre. Le royaume d’Écosse, en union personnelle avec l’Angleterre depuis 1603, apporte son soutien aux parlementaires dans la première guerre civile anglaise, mais il envoie une armée au secours du roi dans la seconde. Sortis victorieux des deux conflits, les Têtes-Rondes procèdent à l’exécution du roi le 30 janvier 1649 et instaurent un régime républicain, le Commonwealth d’Angleterre. Le Parlement d’Écosse, qui n’a pas été consulté, choisit de proclamer roi le fils de Charles, qui devient Charles II. Craignant une invasion écossaise, les chefs du Commonwealth d’Angleterre décident de porter le premier coup et la New Model Army d’Oliver Cromwell envahit l’Écosse le 22 juillet 1650. L’armée écossaise, menée par David Leslie, se retire à Édimbourg et refuse d’affronter Cromwell en bataille rangée. Après un mois de manœuvres infructueuses, Cromwell lance une attaque surprise à Dunbar le 3 septembre qui met en déroute les Écossais. Leslie bat en retraite jusqu’à la forteresse de Stirling. Les Anglais prennent le contrôle du sud de l’Écosse, mais ils ne parviennent pas à dépasser Stirling. Le 17 juillet 1651, ils traversent le Firth of Forth à bord de barges à fond plat et remportent la bataille d’Inverkeithing 3 jours plus tard, coupant l’armée écossaise stationnée à Stirling de ses sources de renforts et de ravitaillement. À court d’options, Charles II conduit son armée dans une invasion de l’Angleterre au mois d’août, avec Cromwell sur ses talons. Il ne bénéficie que de rares ralliements une fois la frontière franchie, tandis que le Parlement anglais lève une grande armée pour l’arrêter. Les royalistes subissent une défaite écrasante à la bataille de Worcester le 3 septembre, le roi faisant partie des rares vaincus à pouvoir s’échapper. À la suite de cette défaite, le gouvernement écossais est dissous et le royaume d’Écosse absorbé au sein du Commonwealth. Cette période républicaine de l’histoire de la Grande-Bretagne prend fin en 1660 avec la restauration de Charles II sur les trônes d’Angleterre et d’Écosse.

[4] L’Ulster est l’une des quatre provinces historiques de l’île d’Irlande. La principale ville de la province d’Ulster est Belfast. Elle est formée de neuf comtés irlandais. Depuis 1922, la province est coupée par la « frontière irlandaise » : trois comtés (Cavan, Donegal et Monaghan) appartiennent à l’État d’Irlandee, tandis que les six autres (Antrim, Armagh, Londonderry / Derryf, Down, Fermanagh, Tyrone) forment l’Irlande du Nord, nation constitutive du Royaume-Uni.

[5] Le Commonwealth d’Angleterre est un régime instauré en Angleterre après l’exécution de Charles 1er, de 1649 à 1653 et de 1659 à 1660. Ce terme peut difficilement se traduire par république au sens français du terme ; il s’agit plus largement d’une communauté humaine fondée sur l’idée de bien commun et de prospérité mutuelle. Au début du Commonwealth, le pouvoir était principalement dévolu au Parlement et à un Conseil d’État. Pendant cette période, les combats se sont poursuivis, en particulier en Irlande et en Écosse, entre les forces parlementaires et leurs opposants, dans le cadre de ce que l’on appelle aujourd’hui la troisième guerre civile anglaise. En 1653, après la dissolution forcée du Parlement croupion, le Conseil de l’Armée adopta l’« Instrument of Government » qui fit d’Oliver Cromwell le Lord Protector d’un Commonwealth d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, inaugurant la période maintenant connue sous le nom de « Protectorate ». Après la mort de Cromwell, et après une brève période de règne sous la direction de son fils Richard Cromwell, le Parlement-protectorat fut dissous en 1659 et le Parlement croupion fut rappelé, ce qui lança un processus qui conduisit à la restauration de la monarchie en 1660. Le terme « Commonwealth » est parfois utilisé pour l’ensemble de la période de 1649 à 1660, une période appelée « Interregnum » par les monarchistes ; bien que pour d’autres historiens, l’utilisation du terme est limitée aux années précédant la prise de pouvoir officielle de Cromwell en 1653. Le Commonwealth désigne aussi l’ensemble de la période de 1649 à 1660 lorsque l’Angleterre et le pays de Galles, plus tard avec l’Irlande et l’Écosse, ont été gouvernés en tant que quasi-république après la fin de la deuxième guerre civile anglaise et le procès et l’exécution de Charles 1er. L’existence de ce régime a été déclarée par L’acte déclarant l’Angleterre comme un Commonwealth, adopté par le Parlement croupion le 19 mai 1649.

[6] La New Model Army est une armée de la Première révolution anglaise. C’est en 1645 que le Parlement anglais charge Oliver Cromwell d’organiser une armée sur le modèle de ses propres troupes, d’où le nom d’« armée parlementaire ». Contrairement à la plupart des armées de l’époque, ses dirigeants et ses membres sont des soldats professionnels plutôt que des nobles finançant des troupes sur leurs propres deniers. Sir Thomas Fairfax en a le commandement général, et Oliver Cromwell se voit confier la cavalerie, connue sous le nom des « Ironsides ». La New Model Army est célèbre pour son zèle religieux, son puritanisme et son soutien à la Good Old Cause. Plusieurs de ses soldats sont des puritains et adhèrent aux principes des Dissidents anglais, ce qui donne à cette armée anglaise une composition singulière. Ceci en combinaison avec son indépendance politique, fait d’elle une force qui parvient à renverser la Couronne et son gouvernement, pour aboutir à brièvement imposer une dictature militaire durant l’Interrègne anglais.

[7] La bataille de Dunbar est une bataille de la guerre anglo-écossaise de 1650-1652 qui eut lieu le 3 septembre 1650 à Dunbar en Écosse. Les troupes parlementaires de la New Model Army commandées par Oliver Cromwell remportent la victoire sur l’armée écossaise de Charles II, menée par David Leslie.

[8] ordnance

[9] La première guerre anglo-néerlandaise (1652-1654), appelée « première guerre néerlandaise » en Angleterre et « première guerre anglaise » aux Pays-Bas, est la première des 4 guerres anglo-néerlandaises. Elle se déroule entièrement sur mer entre les navires du Commonwealth d’Angleterre et ceux des Provinces-Unies. Trouvant son origine dans des différends commerciaux, la guerre débute par des attaques de navires marchands, pour tourner rapidement aux grandes batailles navales. La marine anglaise y gagne la suprématie des mers autour de l’Angleterre et oblige les Néerlandais à accepter le monopole anglais sur le commerce des colonies britanniques.

[10] La Virginie, officiellement le Commonwealth de Virginie est un État des États-Unis. Il s’agit de l’un des quatre États des États-Unis à porter le titre de Commonwealth. Historiquement rattaché au Sud des États-Unis, sa capitale actuelle est Richmond. Il est limitrophe, au nord, du Maryland et du district de Columbia, au sud, de la Caroline du Nord et du Tennessee, à l’ouest, du Kentucky et de la Virginie-Occidentale, et est bordée à l’est par la baie de Chesapeake et l’océan Atlantique. Son nom vient de la reine Élisabeth 1ère d’Angleterre, dite la reine vierge (Virgin Queen) parce qu’elle ne s’est jamais mariée. La colonie de Virginie, fondée le 14 mai 1607, est administrée par la compagnie de Londres jusqu’en 1624, puis devient une colonie royale. Elle établit sa prospérité sur les plantations et le commerce du tabac. Vers 1770, la Virginie est l’une des premières colonies à contester la tutelle britannique. Plusieurs Virginiens jouèrent un grand rôle dans la guerre d’indépendance, au premier rang desquels figure George Washington.

[11] La Barbade est un micro-État insulaire situé en mer des Caraïbes, non loin de la limite de celle-ci avec l’océan Atlantique. Pendant plus de trois siècles, la Barbade a été sous domination britannique et le souverain du Royaume-Uni est encore le chef de l’État. Cependant elle est indépendante depuis le 30 novembre 1966, en qualité de Royaume du Commonwealth.

[12] Le soulèvement de Glencairn est un soulèvement royaliste en Écosse planifié par William Cunningham, dans le but de provoquer une insurrection en 1654 contre le régime du Commonwealth d’Angleterre.

[13] Les niveleurs ; mot apparu en 1607 pendant une révolte agraire étaient un groupe d’hommes qui se réunirent pendant la guerre civile anglaise (1642-1651) pour demander des réformes constitutionnelles et une égalité des droits devant la loi. Ils n’avaient pas de nom précis. « Leveller » était un mot injurieux trouvé par leurs opposants qui les accusaient de vouloir « niveler » la hiérarchie sociale.

[14] La Société religieuse des Amis est un mouvement religieux fondé en Angleterre au 17ème siècle par des dissidents de l’Église anglicane. Les membres de ce mouvement sont communément connus sous le nom de quakers mais ils se nomment entre eux « Amis » et « Amies ». Le mouvement est souvent nommé simplement Société des Amis. Le surnom de « quaker » apparaît le plus souvent dans la dénomination officielle, sous la forme Société religieuse des Amis (quakers). Les historiens s’accordent à désigner George Fox comme le principal fondateur ou le plus important meneur des débuts du mouvement. Originaire d’Angleterre, le mouvement s’est d’abord répandu dans les pays de colonisation anglaise.

[15] Les hommes de la Cinquième Monarchie, ou Cinquièmes Monarchistes (Fifth Monarchy Men ou Fifth Monarchists en anglais) sont une faction idéologique de la Première Révolution anglaise, active de 1649 à 1661. Ils tiennent leur nom de leur croyance en la fondation prochaine d’un royaume planétaire par Jésus retournant sur terre. Ils estimaient que cette disparition définitive du pouvoir terrestre des êtres humains interviendrait en 1666, dont la combinaison numérique leur rappelait des passages de l’Apocalypse, dans la Bible.

[16] Édimbourg est une ville de la côte d’Écosse au Royaume-Uni, et est sa capitale depuis 1532. Elle est le siège du Parlement écossais, qui a été rétabli en 1999.

[17] Le Parlement croupion est ce qui reste du Long Parlement anglais après la purge de Pride du 6 décembre 1648. Il va siéger du 6 décembre 1648 au 20 avril 1653.

[18] La dynastie Stuart (à l’origine écrit Stewart) règne sur l’Écosse entre 1371 et 1714, et sur l’Angleterre, l’Irlande et le pays de Galles entre 1603 et 1714. Ils sont écartés du trône après le décès d’Anne de Grande-Bretagne et l’avènement de George de Hanovre en vertu de l’Acte d’Établissement.

[19] Le Long Parlement est le nom donné au Parlement de l’Angleterre convoqué par Charles 1er d’Angleterre en 1640 à la suite des guerres des évêques. Il doit son nom au fait qu’il a siégé presque continûment durant la première révolution anglaise jusqu’en 1653.

[20] La Déclaration de Bréda datée du 4 avril 1660 est une proclamation de Charles II d’Angleterre dans laquelle il promettait une grâce générale pour les crimes commis pendant la guerre civile anglaise et l’interrègne pour tous ceux qui le reconnaîtraient comme le roi légitime ; la rétention par les propriétaires actuels des biens achetés au cours de la même période ; la tolérance religieuse ; et le paiement des arriérés aux membres de l’armée, celle-ci étant remise en service au bénéfice de la couronne. Les trois premiers engagements ont tous fait l’objet d’amendements par des lois du Parlement.

[21] Douvres est une ville côtière et portuaire du comté du Kent, dans le Sud-est de l’Angleterre. Elle est située au bord de la Manche, à 35 km des côtes françaises et du cap Gris-Nez. C’est donc la ville du Royaume-Uni la plus proche de la France.

[22] adoubement, pensions, décoration, maître des chevaux de la maison du roi, pairie en tant que Duc d’Albemarle, comte de Torrington, baron Monck, Pothering, Beauchamp, Teyes...

[23] Fondement de l’histoire de la Caroline, la charte de 1663, signée par le roi Charles II d’Angleterre avec huit grands du Royaume, leur accordait le titre de Lords Proprietor de toutes les terres du Nouveau Monde, en partant de la limite sud de la colonie de Virginie de 36 degrés nord à 31 degrés nord (le long de l’actuel Géorgie). La charte permettait à ces huit Lord propriétaires de Caroline de louer leur terres, pour en tirer un revenu, et de freiner l’expansion vers le sud de colons venant de Nouvelle-Angleterre, colonie avec laquelle la royauté était en froid. Elle a permis à des colons venus de la Barbade d’accéder aux meilleurs sites et de développer une véritable colonie en Caroline. Les huit bénéficiaires étaient remerciés par le roi de leur soutien actif pendant la guerre civile qui a mené à la Première Révolution anglaise, la plupart d’entre eux ayant organisé en exil le soutien à la royauté déchue. L’un d’eux, George Monck, était un officier supérieur de l’armée ennemie mais qui a fini par se rallier au roi pour permettre la restauration anglaise en 1660.

[24] La deuxième guerre anglo-néerlandaise, opposant le royaume d’Angleterre et les Provinces-Unies, se déroule de 1665 à 1667. Elle fait suite à la première guerre anglo-néerlandaise et se conclut par une victoire anglaise. Tout comme la première, la Deuxième guerre anglo-néerlandaise a pour principal enjeu la maîtrise des principales routes commerciales maritimes, sur lesquelles les Néerlandais exercent alors une nette domination. Les royaumes de France et du Danemark et la principauté épiscopale de Münster s’impliquent dans la guerre, mais y participent seulement dans une mesure limitée. Après des succès initiaux pour les Anglais, la guerre tourne à l’avantage des Néerlandais. Le traité de Bréda, signé le 31 juillet 1667, met fin aux hostilités. La paix est favorable aux Provinces-Unies mais ses termes sont modérés pour l’Angleterre.

[25] Le palais de Westminster, également désigné sous le nom de Chambres du Parlement, est le lieu où siège le Parlement du Royaume-Uni : la Chambre des communes et la Chambre des lords. Le palais borde la rive nord de la Tamise et se situe au centre de la ville, dans l’arrondissement londonien de la cité de Westminster. La section la plus ancienne du palais, Westminster Hall, remonte à l’an 1097. Le palais de Westminster servait à l’origine de résidence royale, mais aucun monarque anglais ou britannique n’y a plus vécu depuis le 16ème siècle, suite à un important incendie survenu en 1512. Cependant, la plus grande partie du bâtiment date du 19ème siècle car le palais fut presque entièrement détruit par un nouvel incendie, encore plus dévastateur, survenu le 16 octobre 1834. L’architecte responsable de la reconstruction, Sir Charles Barry, inscrivit le nouveau bâtiment dans le plus pur style néogothique, en référence à l’époque des Tudor. L’une des attractions les plus célèbres du palais de Westminster est sa tour de l’Horloge, qui abrite Big Ben.

[26] Le titre de duc d’Albemarle a été créé deux fois dans la pairie d’Angleterre, s’éteignant faute de descendance à chaque fois. Le titre fut "créé" une troisième fois par Jacques II, alors en exil, pour Henry FitzJames. Cette création n’est pas considérée comme étant officielle. Il y a aussi eu des comtes d’Albemarle. Le titre fut créé pour Édouard d’York en 1397 par son cousin Richard II. Étant proche de celui-ci, il ne fut pas en faveur après l’usurpation d’Henri IV, et fut dépossédé de son titre en 1399. En 1400, il participa à une conspiration contre le roi, mais il dénonça ses comparses. En 1402, il succéda à son père en tant que comte de Cambridge et duc d’York. Il mourut à la bataille d’Azincourt en 1415. George Monck reçut ce titre en récompense de Charles II pour ses services décisifs dans sa restauration au trône d’Angleterre. Il fut aussi élevé aux titres de baron Monck, comte de Torrington, et il reçut une pension de £7 000 par an ; une fortune immense à cette époque. Son fils Christopher lui succéda, mais le titre s’éteint faute de descendant.