Alcidas
Amiral spartiate pendant la guerre du Péloponnèse
Il fut d’abord nommé pour diriger 40 navires alliés lors de l’expédition spartiate à Mytilène [1] en 427 av. jc.
Cela faisait partie d’un double mouvement destiné à empêcher les Athéniens d’envoyer de l’aide à Lesbos [2], l’autre étant une invasion alliée de l’Attique [3].
Cependant, la rébellion de Mytilène fut écrasée avant que ses forces puissent arriver, en grande partie à cause du rythme lent avec lequel Alcidas dirigeait la flotte, et il fut contraint de débarquer à Embatum [4] et rester à Erythrae [5] 7 jours après la capitulation de la ville.
Certains exilés ioniens [6] lui conseillèrent de capturer une ville d’Ionie et de l’utiliser comme base pour effectuer une révolte. Thucydide déclare que cette idée avait du mérite, car les Spartiates [7] étaient les bienvenus partout et que la perte d’Ionie porterait un coup sévère aux ressources athéniennes. Cependant, Alcidas a refusé cette offre, car il avait hâte de se retrouver dans le Péloponnèse [8] dans les meilleurs délais.
Après ces événements, Alcidas conduisit sa flotte vers Cyllene [9] et découvrit que Brasidas lui avait été envoyé en qualité de conseiller, montrant ainsi la désapprobation spartiate de ses résultats à Lesbos.
Les Spartiates résolurent alors de renforcer la flotte et de l’envoyer à Corfou [10] où une révolte avait éclatée et d’arriver rapidement avant que les Athéniens ne puissent envoyer du secours.
Brasidas et Alcidas se sont préparés en conséquence et ont vaincu une flotte de navires corcyréens, puis se sont enfuis quand on leur a annoncé que 60 navires athéniens commandés par Eurymedon avaient été envoyés pour les intercepter.
Plus tard, Alcidas fut l’un des 3 Spartiates envoyés pour fonder la colonie d’ Héraclée à Trachis [11] en 426 av. jc.
Notes
[1] Mytilène est la principale ville de Lesbos, une île grecque de la mer Égée. Elle est bâtie sur la pointe sud de l’île, à proximité de la côte turque.
[2] Lesbos est une île grecque de la périphérie d’Egée Septentrionale, souvent aussi appelée du nom de sa capitale Mytilène. L’île présente plusieurs centres d’intérêt, notamment culturel (vestiges antiques), géologique, gastronomique et religieux. Lesbos est aussi connue dans le monde antique pour la qualité de ses vins et de son bois de construction pour les navires et pour son marbre bleu clair.
[3] L’Attique est la région qui entoure Athènes. L’Attique s’est d’abord appelée Mopsopie L’Attique est découpée en 139 dèmes et parallèlement, en trois grands secteurs : la ville, la côte et l’intérieur. Les dèmes sont regroupés en trittyes qui elles-mêmes sont regroupées trois par trois, une de chaque secteur, pour constituer une tribu. Durant l’Antiquité, il s’agissait de l’une des plus importantes régions productrices d’huile d’olive ; huile qui était ensuite exportée par exemple vers l’Étrurie. La céramique d’Attique au 6ème siècle av. jc connaît également un certain succès.
[4] Embatum ou Embaton était une ville de l’Ionie, mentionnée par Théopompe dans le huitième livre de son Hellenica. Selon Thucydide cette ville était sur la côte. Son site est situé près de l’Agrilya moderne, en Turquie.
[5] Érythrées est une ville d’Ionie située à 22 km au nord-est du port de Cyssos actuel Çeşme sur une petite péninsule qui s’étend dans la baie d’Érythrée, en face de l’île de Chios. Les ruines de ce comptoir maritime sont proches du bourg d’Ildiri. La cité était réputée pour son excellent vin, ses chèvres et son bois.
[6] L’Ionie est une région du monde grec antique située à l’ouest de l’Asie mineure, entre Phocée et Milet. Elle correspond à la région située dans un rayon de 170 km autour de la ville actuelle d’Izmir. Elle emprunte son nom à Ion, ancêtre légendaire des peuples de cette région. C’est en Ionie que se sont développées les premières formes de science de la philosophie en Occident, chez les penseurs appelés Présocratiques. Les côtes ioniennes présentent beaucoup d’avantages économiques : de bons abris naturels facilitant l’établissement de ports pour le commerce avec des communications aisées vers l’arrière-pays, un climat agréable, des vallées ouvertes pour la culture des céréales et l’élevage des chevaux, des plateaux pour l’élevage des moutons, des collines pour les arbres fruitiers et les oliviers. Dans l’Antiquité, elle fédérait douze cités grecques, du continent et des îles : Chios, Éphèse, Érythrée, Clazomènes, Colophon, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos et Téos. Halicarnasse les rejoignit après. Brillant foyer de la civilisation hellénique aux 7ème et 6ème siècle av. jc, elle appartient à une ensemble plus vaste appelé « Grèce d’Asie » ou « Grèce de l’Est ».
[7] Sparte était une ville-état de premier plan dans la Grèce antique . Dans l’Antiquité, la ville-état était connue sous le nom de Lacedaemon, tandis que le nom de Sparte désignait son établissement principal sur les rives de la rivière Eurotas en Laconie, dans le sud-est du Péloponnèse. Vers 650 av. jc, elle est devenu la puissance terrestre militaire dominante dans la Grèce antique. Compte tenu de sa prééminence militaire, Sparte fut reconnu comme le chef de file des forces grecques combinées pendant les guerres gréco-perses. Entre 431 et 404 av. jc, Sparte fut le principal ennemi d’Athènes pendant la guerre du Péloponnèse
[8] Le Péloponnèse est une péninsule grecque, qui couvre 21 379 km². Elle a donné son nom à la périphérie du même nom qui couvre une part importante de la péninsule, regroupant cinq des sept nomes modernes qui la divisent. Seuls deux nomes (l’Achaïe et l’Élide) situés au nord-ouest de celle-ci sont rattachés à la périphérie de Grèce-Occidentale.
[9] Kyllini est une ville portuaire et une communauté dans l’unité municipale de Kastro-Kyllini, Elis en Grèce. Elle est situé sur la côte de la mer Ionienne, à 11 km à l’ouest d’ Andravida, à 28 km au nord-est de Zakynthos et à 39 km au nord-ouest de Pyrgos.
[10] Corfou ou Corcyre est une île grecque située en mer Ionienne, sur la façade occidentale de la Grèce, à proximité de sa frontière avec l’Albanie. Elle est la capitale de la périphérie des Îles Ioniennes.
[11] Héraclée de Trachis, est une ville de Thessalie, au sud est, près du mont Œta et du golfe Maliaque. Elle formait aux temps mythologiques un petit État appelé Trachinie, que soumit Héraclès. C’est là que demeurait Déjanire, femme du héros, et qu’Héraclès revêtit la fatale tunique de Nessos. Une tragédie de Sophocle, qui représente la mort d’Hercule, est intitulée Les Trachiniennes.