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Alexandre Farnèse (1545-1592)

dimanche 20 février 2022, par ljallamion

Alexandre Farnèse (1545-1592)

Noble italien de la Renaissance-Troisième duc de Parme et de Plaisance-Quatrième duc de Castro-Gouverneur des Pays-Bas espagnols

Il est l’un des plus grands chefs militaires du 16ème siècle, ses victoires ont contribué à former la configuration géopolitique de la Belgique et des Pays-Bas.

Alexandre Farnèse est le fils d’Octave Farnèse, duc de Camerino [1], Parme [2], Plaisance [3], Castro [4] et Ronciglione [5], préfet de Rome [6], petit-fils du pape Paul III, et de Marguerite de Parme ou Marguerite d’Autriche , elle-même fille naturelle puis légitimée de Charles Quint.

Il est baptisé avec son frère jumeau Carlo, mort prématurément, dans l’église Sant’Eustachio* en présence de 19 cardinaux et du pape Paul III. Le parrain est l’empereur Charles Quint et la marraine est Éléonore de Habsbourg, sœur de ce dernier, et reine de France en tant qu’épouse de François 1er.

Alexandre passe les premières années de vie à Parme où, de 1551 à 1552, il est le témoin de la guerre entre les armées françaises et du duché contre celles du pape et des impériaux. Durant la guerre de Parme, il peut admirer la ténacité et l’habileté militaire de son père, et voir à l’œuvre le commissaire à la guerre et à l’artillerie du duché Francesco De Marchi , grand expert en fortifications et technologies militaires.

Pendant la période passée à Parme, il reçoit une excellente éducation ; à l’âge de 10 ans, il est capable d’écrire une lettre en latin à son oncle le cardinal Alexandre Farnèse. Alexandre est un garçon précoce ; ses précepteurs sont Giuliano Ardinghelli, commandeur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem [7], Francesco Paciotto et Francesco Salomone, qui lui enseignent les matières scientifiques pendant que Francesco Luisino d’Udine lui enseigne les lettres.

Après la guerre de Parme, Octave suit une politique toujours plus pro espagnole, reniant l’amitié française. Comme conséquence du traité de Gand du 15 septembre 1556 [8] signé par Philippe II d’Espagne et le duc Octave, Alexandre est invité, aussi comme otage, à la cour d’Espagne qui se trouve à Bruxelles, où il se rend en décembre accompagné de sa mère, demi-sœur de Philippe. Son oncle l’accueille chaleureusement et Alexandre en conquiert vite l’estime.

Le 21 septembre 1558, Charles Quint meurt ; ainsi Philippe doit rentrer en Espagne laissant Marguerite gouverner la Flandre, mais emmenant avec lui Alexandre.

À la cour de Madrid, Alexandre fait la connaissance d’un fils naturel puis légitimé de Charles Quint, Don Juan d’Autriche. Entre Alexandre (le neveu) et Don Juan (l’oncle), qui ont le même âge, naît une forte amitié qui les lie toute la vie. À la cour d’Espagne, Alexandre est initié aux principes des sciences politiques et est éduqué à respecter l’autorité légitime et la religion. Il suit les cours de philosophie et de sciences exactes à l’université de Alcalá de Henares [9].

Alexandre reste en Espagne pendant presque 6 ans. Entre-temps, son père veut le marier à une Médicis ou à une Este mais Philippe II est opposé à ce mariage entre Italiens, il décide donc de le marier à une de ses filles mais à son tour sa mère, Marguerite de Parme s’y oppose. Le choix se porte sur Marie de Portugal , fille aînée de l’infant Eduardo d’Avis ou Duarte , duc de Guimarães [10], et petite-fille de Manuel 1er de Portugal.

Le mariage est célébré à Bruxelles dans les Pays-Bas méridionaux [11] le 11 novembre 1565. En 1567 les époux s’installent à Parme. Cette même année naît Marguerite , puis 2 ans après l’héritier au trône ducal Ranuce 1er Farnèse . Alexandre supporte mal cette vie oisive à laquelle il est contraint et pour occuper son temps, il fait de l’équitation, de l’escrime et étudie l’art militaire.

Pendant qu’Alexandre se languit à Parme, le danger turc se fait toujours plus pressant. En juillet 1570, les Ottomans [12] envahissent Chypre [13], royaume rattaché à la République de Venise [14], déclenchant ainsi la quatrième guerre vénéto-ottomane. Ils conquièrent rapidement Nicosie [15] avant de se heurter à la forteresse vénitienne de Famagouste [16]. Atteint par ces événements, le pape Pie V en appelle à la chrétienté entière pour la création d’une Sainte Ligue destinée à combattre la flotte turque qui devenait peu à peu maîtresse de la Méditerranée.

Le 20 mai 1571, un accord est conclu, Don Juan d’Autriche, oncle et ami d’Alexandre, devient le commandant suprême de la flotte et le veut immédiatement à ses côtés. Alexandre, pour qui cet appel constitue une opportunité à ne pas laisser échapper, rassemble autour de lui les familles parmesanes et placentines et part rejoindre les troupes de Don Juan à Gênes [17] le 26 juillet 1571, avec un contingent formé de 24 gentilshommes et 300 soldats.

Du fait de la diversité de la flotte chrétienne, surviennent rapidement de nombreuses difficultés, accentuées par le fait que les amiraux vénitiens et génois sont obligés d’obéir à un commandant âgé de 24 ans sans expérience maritime. Le 1er octobre, la situation explose lorsque l’amiral vénitien Sebastiano Veniero dit Sebastiano Venier fait pendre des mutins espagnols, empiétant sur la juridiction de Don Juan.

Alexandre réussit à calmer la colère de son oncle et à rétablir l’ordre entre les amiraux, alors que les flottes espagnole et vénitienne étaient prêtes à en découdre entre elles. Pour cette intervention, Alexandre reçoit les éloges du pape.

Le 7 octobre, les flottes chrétienne et turque combattent dans les eaux du golfe de Lépante [18], en Grèce. L’issue de la bataille, pendant laquelle Alexandre se distingue encore une fois par son courage et son habileté militaire, est favorable à la Sainte Ligue et met fin à l’expansionnisme turc, la flotte ottomane étant presque anéantie.

Le contingent parmesan prend part à la poursuite de la guerre terrestre, et en particulier au siège de Modon [19] en 1573, finalement levé à la suite de l’intervention de la flotte turque reconstituée et commandée par Uluç Ali . Lorsque la paix est signée le 7 mars, mettant fin à la quatrième guerre vénéto-ottomane, Alexandre retourne à sa vie tranquille à Parme.

Le 7 décembre, naît Odoardo le futur cardinal Édouard Farnèse .

Le 8 juin 1577, Marie de Portugal meurt. Cette mort rompt le dernier lien qui unit Alexandre au duché.

1577 est l’année de l’arrivée d’Alexandre dans les Pays-Bas espagnols sur invitation de Philippe II et à la demande de Don Juan, gouverneur des Pays-Bas de 1576 à 1578. Le 15 décembre, il traverse les Alpes pour ne plus revenir en Italie.

L’Espagne, malgré la légitimité héréditaire de sa possession, risque d’être chassée par la fraction protestante emmenée par le prince Guillaume 1er d’Orange-Nassau dit le Taciturne soutenue par l’Angleterre, en raison de la médiocre administration du gouverneur Ferdinand Alvare de Tolède.

La première préoccupation d’Alexandre est celle de réorganiser l’armée, opération bénéfique dès le 31 janvier 1578 lorsque les troupes espagnoles battent les Orangistes à proximité de Gembloux [20]. Après cette bataille, le sort de la guerre est en faveur des forces impériales, les Orangistes étant contraints de demander l’aide du catholique François de France, duc d’Anjou. À l’âge de 32 ans, le 1er octobre 1578, Don Juan d’Autriche meurt ; ainsi Philippe II, tenant Alexandre pour un des plus habiles et fidèles collaborateurs, le nomme gouverneur général des Flandres et de la Bourgogne et capitaine général de l’armée.

La situation en Flandre n’est pas des meilleures ; la modération d’Alexandre s’oppose aux excès calvinistes qui transforment la guerre d’indépendance en guerre de religion. Grâce à ses qualités, il devient un élément de rassemblement entre les catholiques et les protestants modérés qui apprécient sa loyauté, sa modération et la discipline de ses troupes qui ne se laissent jamais aller aux saccages et à des destructions contrairement aux troupes orangistes et françaises.

Le 17 mai 1579, avec la signature du traité d’Arras [21], les provinces catholiques reconnaissent Alexandre Farnèse comme gouverneur, elles renoncent à leurs aspirations d’indépendances en échange de plus grandes garanties au terme des hostilités.

Ce succès diplomatique est suivi, le 29 juin, de la conquête de Maastricht [22]. Les 2 années qui suivent voient le retour de Marguerite de Parme comme gouverneur de la Flandre, nomination qui n’est pas appréciée par son fils Alexandre, qui considère qu’elle porte atteinte à son prestige et qu’elle est dangereuse pour sa politique de pacification du pays. Philippe II la révoque le 13 décembre 1581. Entre-temps, le duc d’Anjou François cherche en permanence à conquérir la région mais est régulièrement repoussé par Alexandre.

Le 10 juillet 1584, Guillaume d’Orange, le chef charismatique des protestants est tué.

À partir de ce moment, Alexandre enchaîne des succès ininterrompus. Le 17 septembre 1584, il conquiert Gand [23] et, en mars 1585, Bruxelles et Nimègue [24]. Le 17 août 1585, Anvers [25] tombe ce qui nécessite, pour la bloquer, la construction côté mer, d’un pont long de 720 mètres.

Pour ces opérations, Alexandre reçoit les insignes de l’ordre de la Toison d’or [26] et la restitution formelle de la ville de Plaisance jusqu’alors aux mains des Espagnols qui acceptent ainsi de lui rendre l’intégralité du territoire de son duché.

Au cours des années qui suivent, Alexandre s’emploie à préparer la guerre contre l’Angleterre qui n’a pas lieu en raison de l’anéantissement de la flotte espagnole, l’Invincible Armada [27] en 1588.

À la mort de son père Octave, en 1586, Alexandre devient duc de Parme et de Plaisance, mais il ne gouverne jamais son duché, nommant son fils Ranuce, âgé de 17 ans, régent.

Au cours des dernières années de sa vie, à la demande de Philippe II, Alexandre prend part à la guerre de religion qui se déroule en France.

En septembre 1590, il part avec 13 000 hommes, rejoint le duc Charles de Mayenne, et libère Paris assiégée par l’armée royale commandée par Henri IV. Celui-ci le contraint à lever le siège, mais ne se risque pas à l’affronter. Il se contente de prendre Lagny [28], Saint-Maur [29], Charenton [30] et Corbeil [31], et ainsi de ravitailler la capitale affamée. Alexandre se retire ensuite en Flandre où il combat Maurice de Nassau, fils et successeur du Taciturne.

Deux ans plus tard, le 20 avril 1592, il marche au secours de Rouen [32], également assiégée par Henri IV, avec 18 000 hommes. Le roi de France le repousse au-delà de la Somme avec seulement 7 000 cavaliers.

Il parvient néanmoins à dégager la ville, mais lors des combats devant Caudebec [33], le 25 avril, il est blessé au bras. Malgré la pression des troupes d’Henri IV, Alexandre, par une grande manœuvre, permet à son armée de s’échapper. Il rentre en Flandre, puis après s’être rétabli, se déclare prêt à reprendre les opérations en France, mais à la cour de Madrid, en raison de la jalousie qu’il suscite, on l’accuse de manquer de loyauté envers le monarque qui lui retire la charge de gouverneur.

Sa santé s’aggrave subitement et dans la nuit du 2 au 3 décembre, il meurt à l’abbaye Saint-Vaast d’Arras [34].

Sa dépouille est habillée de la tenue des capucins et transférée à Parme avant d’être inhumée dans l’église des capucins aux côtés de sa femme. La mort lui épargne la nouvelle de la perte de sa charge de gouverneur.

Alexandre Farnèse emporte dans la tombe l’estime de son adversaire même, Henri IV.

Il a contribué par ses victoires à la séparation définitive des Pays-Bas calvinistes, qui obtiennent finalement l’indépendance en 1648, et des provinces du sud (les Flandres) qui restent dans l’orbite catholique des Habsbourg (d’abord d’Espagne puis d’Autriche), bien qu’amputées sous Louis XIV de nombreux territoires au profit de la France.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Léon van der Essen, Alexandre Farnèse, prince de Parme, gouverneur général des Pays-Bas, 1545-1592

Notes

[1] Camerino est une commune italienne située dans la province de Macerata, dans la région des Marches, en Italie centrale. Aux environs de 1050, le Marquis Bonifacio occupe la Ville pour la donner par la suite à sa fille, la comtesse Mathilde, laquelle en 1077 la cède à l’Eglise. Autour de l’an 1000, Camerino est une ville florissante et indépendante qui bat monnaie à l’effigie des saints Venanzio et Sant’Ansovino. A l’origine Gibeline, elle devient forteresse guelfe et siège de la délégation pontificale en 1240 raison pour laquelle elle subit une destruction en 1259 de la part des troupes impériales de Manfred de Hohenstaufen, conduites par Perceval Doria. Une grande partie de la population est massacrée. En 1382, pour la défense du territoire de Camerino Giovanni Da Varano fait construire un mur long de 12 kilomètres jonché de tours, de fossés et digues faîtes de gros troncs taillés d’où le nom d’une ligne dite « Intagliata ». Par la suite, la famille Da Varano gouverne pratiquement la ville pendant 3 siècles.

[2] Le duché de Parme et de Plaisance était un petit État de la péninsule italienne qui exista entre 1545 et 1802 puis de 1814 à 1859. Les ducs de Parme et de Plaisance furent également ducs de Plaisance excepté dans les premières années du règne d’Octave Farnèse (1549 -1556) et sous le règne des deux ducs choisis par Napoléon Bonaparte en 1808.

[3] Plaisance est une ville italienne, chef-lieu de la province de Plaisance, située sur la rive droite du Pô, en Emilie Romagne (plaine du Pô). À Plaisance en 456, Ricimer, commandant des forces armées romaines, renversa l’empereur Avitus. Il épargna Avitus et lui permit de devenir évêque de Plaisance. En 1095, elle est le siège du concile de Plaisance, à l’origine de la première croisade. Au Moyen Âge, Plaisance fait partie du Saint Empire romain germanique et adhère à la Ligue lombarde. Cédée à la Papauté à l’issue des guerres d’Italie, elle fut unie à Parme en 1545 au sein du duché de Parme et Plaisance, sous la domination de la famille Farnese, puis passa aux Bourbons en 1732.

[4] Le duché de Castro fut un fief de l’Italie centrale administré comme un État indépendant par les Farnèse de 1537 à 1649 ; il comprenait une petite zone territoriale de l’actuelle région du Latium et s’adossait à la Toscane. Le duché de Castro et de Ronciglione est créé par le pape Paul III Farnèse (1534-1549), par la bulle Videlicet immeriti du 31 octobre 1537, pour consolider les possessions de famille et pour favoriser son fils Pier Luigi et sa descendance masculine. Le duché a une existence brève, à peine plus de 110 ans et il est éclipsé par les possessions des Farnèse dans la région de Parme. Le duché de Castro s’étend de la mer Tyrrhénienne au lac de Bolsena, dans une bande de terre délimitée par le fleuve Marta et par le fleuve Fiora, remontant jusqu’à l’affluent Olpeta et au lac de Mezzano. Les duchés de Latera et le comté de Ronciglione sont annexés au duché.

[5] Ronciglione est une commune italienne, située dans la province de Viterbe, dans la région Latium, en Italie centrale.

[6] Le préfet de Rome ou préfet de la Ville est une magistrature romaine non collégiale et non élective, chargée de gouverner la ville. Si les historiens romains mentionnent durant la monarchie romaine et la République archaïque une délégation temporaire et épisodique pour défendre la ville en l’absence des titulaires du pouvoir, la préfecture de Rome n’est une magistrature réelle que sous l’Empire.

[7] L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, généralement connu, dès le 12ème siècle, sous le nom de Ordo Hospitalis Sancti Johannis Hierosolymitani, est un ordre religieux catholique hospitalier et militaire qui a existé de l’époque des Croisades jusqu’au début du 19ème siècle.

[8] Le traité de Gand du 15 septembre 1556 règle le différend entre Philippe II d’Espagne et Octave Farnèse, duc de Parme et de Plaisance. Philippe II concède Plaisance à Octave en échange de l’amnistie envers les seigneurs qui ont assassiné le père d’Octave, Pierre-Louis Farnèse. Une garnison de soldats espagnols occupe, aux frais du duché de Parme, la forteresse de Plaisance. À l’été 1585, la citadelle est restituée à Parme.

[9] L’université d’Alcalá de Henares, quelquefois désignée comme La Complutense, était une université située à Alcalá de Henares, fondée en 1499 par le cardinal Francisco Jiménez de Cisneros. Elle fut transférée à Madrid en 1836 sous le nom d’Universidad Central, puis d’Université complutense de Madrid.

[10] Le titre de duc de Guimarães est créé en 1475 par le roi Alphonse V de Portugal en faveur de Ferdinand II, 3ème duc de Bragance. Ferdinand avait été fait comte de Guimarães en 1464, puis élevé à la dignité ducale. Le titre reste dans la maison de Bragance jusqu’au mariage d’Isabelle de Bragance avec l’infant Édouard.

[11] Les Pays-Bas méridionaux, aussi qualifiés de Pays-Bas du Sud, de Pays-Bas catholiques ou de Pays-Bas belgiques, sont les territoires qui forment aujourd’hui la Belgique (à l’exception de la principauté de Liège, de celle de Stavelot-Malmedy et du duché de Bouillon), le Luxembourg et le Nord-Pas-de-Calais, initialement réunis au 15ème siècle par les ducs de Bourgogne, formant avec les Pays-Bas septentrionaux les Pays-Bas bourguignons. Sous le règne Philippe II d’Espagne, les États généraux des Dix-Sept Provinces s’opposent à la domination espagnole. En 1581, par l’Acte de La Haye, les sept provinces du Nord font sécession. Les dix provinces du Sud restent, elles, sous le contrôle des Habsbourg. Au terme de la guerre de Quatre-Vingts Ans, les Pays-Bas septentrionaux forment ainsi les Provinces-Unies, et les Pays-Bas méridionaux les Pays-Bas espagnols de 1581 à 1713, puis les Pays-Bas autrichiens de 1713 à 1795.

[12] L’Empire ottoman connu historiquement en Europe de l’Ouest comme l’Empire turc, la Turquie ottomane6 ou simplement la Turquie, est un empire fondé à la fin du 13ème siècle au nord-ouest de l’Anatolie, dans la commune de Söğüt (actuelle province de Bilecik), par le chef tribal oghouze Osman 1er. Après 1354, les Ottomans entrèrent en Europe, et, avec la conquête des Balkans, le Beylik ottoman se transforma en un empire trans-continental. Après l’avoir encerclé puis réduit à sa capitale et à quelques lambeaux, les Ottomans mirent fin à l’Empire byzantin en 1453 par la conquête de Constantinople sous le règne du sultan Mehmed II. Aux 15ème et 16ème siècles, à son apogée, sous le règne de Soliman Ier le Magnifique, l’Empire ottoman était un empire multinational et multilingue contrôlant une grande partie de l’Europe du Sud-Est, des parties de l’Europe centrale, de l’Asie occidentale, du Caucase, de l’Afrique du Nord, sauf le royaume du Maroc et le Sahara. Au début du 17ème siècle, l’Empire comprenait 32 provinces et de nombreux États vassaux.

[13] Le royaume franc (ou latin) de Chypre est l’État latin d’Orient le plus récent quant à sa création, et celui qui subsista le plus longtemps (de 1192 à 1489), grâce à sa situation insulaire.

[14] La république de Venise, parfois surnommée « la Sérénissime », est une ancienne thalassocratie d’Italie, progressivement constituée au Moyen Âge autour de la cité de Venise, et qui s’est développée par l’annexion de territoires divers en Italie du Nord, le long des côtes de la mer Adriatique et en Méditerranée orientale : les « Domini di Terraferma », l’Istrie, la Dalmatie, les bouches de Cattaro, l’Albanie vénitienne, les îles Ioniennes, la Crète, l’Eubée, Chypre et d’autres îles grecques, jusqu’à devenir une des principales puissances économiques européennes.

[15] Nicosie est la capitale de Chypre et de la République turque de Chypre du Nord, non reconnue internationalement. La ville de Nicosie était le siège des rois de Chypre à partir de 1192. Elle devint possession des Vénitiens en 1489, puis des Turcs en 1571.

[16] Famagouste est une ville portuaire située sur la côte est de Chypre.

[17] Gênes est une ville italienne, capitale de la Ligurie, premier port italien et deuxième port de la mer Méditerranée. Gênes est située sur le golfe de Gênes, partie septentrionale de la mer de Ligurie. La ville correspond à l’inclinaison de l’arc de cercle formé à cet endroit par la côte. Au nord de la ville commencent les Apennins, débouchant à proximité sur la plaine du Pô. Gênes offre une façade méditerranéenne au nord de l’Italie, à 193 km de Nice au sud-ouest, à 155 km de Milan au nord et à 518 km de Rome au sud-est.

[18] La bataille de Lépante est une bataille navale qui s’est déroulée le 7 octobre 1571 dans le golfe de Patras, en Grèce, à proximité de Naupacte appelée alors Lépante, dans le contexte de la Quatrième Guerre vénéto-ottomane. La puissante marine ottomane y affronta une flotte chrétienne comprenant des escadres vénitiennes et espagnoles renforcées de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, le tout réuni sous le nom de Sainte-Ligue à l’initiative du pape Pie V. La bataille se conclut par une défaite pour les Turcs qui y perdirent la plus grande partie de leurs vaisseaux et près de 20 000 hommes. L’événement eut un retentissement considérable en Europe car, plus encore que la défaite des janissaires lors du Grand Siège de Malte de 1565, il sonna comme un coup d’arrêt porté à l’expansionnisme ottoman. C’est d’ailleurs en souvenir de cette victoire que fut instituée la fête de Notre-Dame de la Victoire, puis fête du Saint-Rosaire à partir de 1573.

[19] Methóni, anciennement Méthone ou Modon est une ville grecque de Messénie, dans le Péloponnèse. Methóni est située à 11 km au sud de Pylos et à 11 km à l’ouest de Foinikoúnta.

[20] près de Namur, bien qu’en principauté de Liège

[21] L’union d’Arras est un accord conclu le 6 janvier 1579 entre les députés du comté d’Artois, du comté de Hainaut et de la ville de Douai, appartenant aux Pays-Bas espagnols, dans le cadre de la guerre menée depuis 1568 contre Philippe II, roi d’Espagne et souverain des Pays-Bas, sous la direction du prince Guillaume d’Orange le Taciturne. Les signataires manifestent la fin de leur soutien à l’insurrection contre Philippe II.

[22] Maastricht est une ville des Pays-Bas, située dans le sud de la province du Limbourg dont elle est le chef-lieu. Anciennement, en français, la ville était appelée Maëstricht ou Maestricht. Au 16ème siècle Maastricht est une des plus grandes villes des Pays-Bas. En 1521, Charles Quint, qui entend défendre la religion catholique contre le Protestantisme, interdit la diffusion de la nouvelle doctrine dans tous les Pays-Bas, et en 1535 15 anabaptistes sont brûlés sur un bûcher place du Vrijthof. Lors de la Furie iconoclaste de 1566, les icônes et mobiliers des églises et chapelles de Maastricht furent en partie détruits. Dans ces années l’économie de la ville se ralentit, et la pauvreté s’étendit. En 1579, l’armée espagnole, commandée par Alexandre Farnese, duc de Parme, assiégea la ville et la prit le 1er juillet de cette année, après quoi la re-catholisation de la ville commença. En 1632, Frédéric-Henri d’Orange-Nassau conquit la ville après l’avoir assiégée durant 74 jours. Le gouverneur de la ville, Frédéric-Henri, permit alors à Maastricht de s’intégrer aux Provinces-Unies protestantes. Le condominium entre le duc de Brabant et Liège fut rétabli. Les conditions de la paix furent de donner aux protestants et aux catholiques les mêmes droits et la liberté religieuse. En 1673, la ville est prise par Vauban sur l’ordre de Louis XIV. Lors de ce siège mourut d’Artagnan, tué d’une balle de mousquet reçue dans la gorge, le 25 juin. La ville reste sous domination française jusqu’en 1678

[23] Gand est une ville belge néerlandophone, située en Région flamande au confluent de la Lys et de l’Escaut. C’est le chef-lieu de la province de Flandre-Orientale et depuis 1559 le siège de l’évêché de Gand. Capitale de l’ancien comté de Flandre, grande cité drapière et commerçante, puis ville natale de Charles Quint, elle connut à partir du 12ème siècle, et plus encore du 14ème au 16ème siècle, une période de floraison tant économique que culturelle. En 1500, Jeanne de Castille y donna naissance à Charles Quint, futur empereur romain germanique et roi d’Espagne. Quoique natif de Gand, celui-ci prit des mesures brutales pour réprimer la révolte de Gand en 1539, exigeant que les notables de la ville défilent pieds nus avec une corde autour du cou : depuis cette époque, les Gantois sont surnommés Stroppendragers (les « garrotés »). La congrégation de Saint-Bavon fut dissoute, son monastère rasé et remplacé par une caserne ducale. Seuls quelques édifices de l’ancienne abbaye échappèrent à la démolition. La fin du 16ème et le début du 17ème siècle se traduisirent par des bouleversements liés à la guerre de Quatre-Vingts Ans. Face à la menace des troupes espagnoles, des états généraux des Dix-Sept Provinces se tiennent à Gand en 1576. Il en résulte un acte de pacification qui affirme l’autonomie nationale contre les ministres et les troupes espagnoles. Don Juan d’Autriche est obligé d’accepter la pacification de Gand. Cependant, la minorité calviniste, organisée en un parti d’une grande efficacité, s’empare du pouvoir par la force. En 1577, les calvinistes s’appuient sur le programme du prince d’Orange qui promet la restauration des libertés communales. Les vieilles magistratures municipales retrouvèrent leurs prérogatives, les chartes confisquées réapparurent et les métiers siégèrent derechef à la Collace. Gand est pour un temps une république calviniste. Mais bientôt les Espagnols, conduits par Alexandre Farnèse, reprirent la ville, la convertissant définitivement au catholicisme. Les conflits de la guerre de Quatre-Vingts Ans mirent un terme au rayonnement international de Gand. La ville est prise en 1678 par Vauban

[24] Nimègue est une ville située dans l’est des Pays-Bas, près de la frontière allemande. Nimègue se situe au sud-est de la province de Gueldre, dont elle fait partie, et est proche de la frontière avec les provinces de Brabant-Septentrional et Limbourg. C’est la plus ancienne ville des Pays-Bas. Nimègue tient son nom de Noviomagus qui signifie « nouveau marché » en langue celtique. De 71 à 103 la ville fut la garnison de la légion X Gemina. La ville était importante au 4ème siècle. Elle fut agrandie et embellie par Charlemagne, mais ravagée par les Vikings en 881. Elle devint au 11ème siècle ville libre d’Empire, et fut admise dans la Hanse. Elle entra dans l’Union d’Utrecht en 1579, et fut prise par les Français en 1672 et 1794.

[25] Anvers est une ville belge dans la Région flamande, chef-lieu de la province d’Anvers et de l’arrondissement administratif du même nom, située au cœur de la Dorsale européenne. Sa véritable expansion ne remonterait selon l’historiographie classique qu’aux alentours de l’an 900, lorsque les habitants agrandissent le légendaire Aanwerp, terrain surélevé de la primitive jetée qui donne son nom à Anvers. En 970, une fois l’ordre ottonien imposé, Anvers n’est encore qu’un poste frontière de l’Empire germanique, on y construit des fortifications en bois, remplacées plus tard au 12ème siècle par un château fort en pierre (le Steen). L’extension de la ville se poursuit d’abord vers le sud, comme le prouve l’installation de l’ordre des Prémontrés, attiré par les milieux urbanisé ou péri-urbanisé avec la construction suite à des dons seigneuriaux, sous l’égide de saint Norbert, de l’abbaye Saint-Michel. Par la suite, les chanoines de la petite église se déplacent vers le nord et fondent une nouvelle paroisse, avec au centre l’église Notre-Dame, ancêtre de la cathédrale actuelle. Dans les décennies qui suivent, la ville continue à se développer en vagues concentriques créant une succession de remparts que l’on devine encore dans sa topographie.

[26] L’ordre de la Toison d’or, dit aussi la Toison d’or ou la Toison, est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges (ville de l’État bourguignon) le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son premier chapitre se tient à Lille l’année suivante, en 1431, le port du collier devenant obligatoire le 3 décembre 1431. Le nom de l’ordre est inspiré du mythe grec de la Toison d’or, complété par l’histoire biblique de Gédéon (en référence à sa force spirituelle, comme indiqué sur la somptueuse tapisserie qui ornait les lieux de réunion des chapitres à partir de 1456). Dès lors l’ordre de la Toison d’or sera placé sous le patronage des deux personnages.

[27] L’Invincible Armada est, en 1588, le nom de la flotte d’invasion armée espagnole à destination de l’Angleterre. Elle est affrétée par le très-catholique Philippe II d’Espagne, et est destinée à emporter des soldats (dont les fameux Tercios stationnés en Flandre), munitions et vivres à travers la Manche. Sa mission est la conquête de l’Angleterre protestante d’Élisabeth 1ère, menace permanente pour la souveraineté espagnole sur ses territoires des Pays-Bas. Initialement, la mission visait à établir Marie Stuart sur le trône d’Angleterre et la rétablir sur celui d’Écosse, mais son exécution le 8 février 1587 modifia les objectifs de la flotte d’invasion.

[28] Lagny-sur-Marne est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. Lagny est située à environ 28 km à l’est de Paris. Lagny-sur-Marne s’étend entre la vallée de la Marne et le début du plateau de la Brie. La Marne constitue la limite nord de la commune. La commune est disposée sur le flanc d’une colline, comme souvent en bord de Marne.

[29] Saint-Maur-des-Fossés est une commune française située dans le département du Val-de-Marne. Située dans la banlieue sud-est de Paris, la commune de Saint-Maur-des-Fossés est une presqu’île entourée par une boucle de la Marne, rivière traversée par sept ponts

[30] Charenton-le-Pont est une commune française située dans le département du Val-de-Marne. Charenton-le-Pont est située sur la rive droite de la Seine, juste avant son entrée dans Paris et à la confluence de la Seine et de la Marne. Elle est bordée au nord par le bois de Vincennes. Les calvinistes le prennent en 1567. Le 25 avril 1590, Henri IV l’enlève aux soldats de la ligue mais en septembre 1590, lors du siège de Paris, l’Espagnol Alexandre Farnèse reprend la ville, ce qui permet de ravitailler la capitale assiégée par Henri IV au cours de la huitième guerre de religion. Après quelques hésitations, la ville est désignée pour abriter le temple protestant de Paris attribué par l’édit de Nantes. Lors du soulèvement protestant de 1621, les protestants y sont massacrés après l’échec de Luynes au siège de Montauban. En 1631, se tient à Charenton un synode national de l’Église réformée de France pour discuter ses principes et sa discipline.

[31] Corbeil-Essonnes (prononcé [kɔʁbɛj‿ɛsɔn] Écouter) est une commune française située à vingt-neuf kilomètres au sud-est de Paris, dans le département de l’Essonne. Charles VIII vint à Corbeil en 1484 et François 1er en 1519. En septembre 1590, lors du siège de Paris, Alexandre Farnèse prit la ville, ce qui permit de ravitailler la capitale, assiégée par Henri IV lors de la huitième guerre de religion. En 1628, l’explosion de la poudrerie embrasa la ville. En 1656, Jacques de Bourgoin fonda le collège de Corbeil pour l’éducation des enfants. Au 17ème siècle, Essonnes était située sur l’importante route royale de Paris à Fontainebleau et disposait alors d’un relais de poste et d’hôtels pour les voyageurs.

[32] Le siège de Rouen a eu lieu du 28 septembre au 26 octobre 1562 pendant la première guerre de Religion, et fut une victoire décisive des catholiques et du duc de Guise sur la ville huguenotte. Le siège par l’armée royale (30 000 hommes) veut empêcher la jonction des calvinistes avec les Britanniques. Antoine de Bourbon, père du futur roi Henri IV, y est mortellement blessé par un tir d’arquebuse le 16 octobre 1562.

[33] Caudebec-en-Caux est une ancienne commune française située dans le département de la Seine-Maritime, en Normandie. Contrairement à ce que son nom indique, la commune n’appartient pas au pays de Caux, puisque celui-ci n’inclut pas la vallée de la Seine.

[34] L’abbaye Saint-Vaast était un monastère bénédictin fondé en 667 sur la colline de La Madeleine près d’Arras, où le futur saint Vaast avait coutume de se retirer. C’est autour d’elle que grandit le village sur les rives du Crinchon. L’abbaye Saint-Vaast fonda l’un des trois premiers collèges de l’université de Douai en 1619.