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Barsauma ou Bar Sauma ou Barsumas

vendredi 22 octobre 2021, par ljallamion

Barsauma ou Bar Sauma ou Barsumas (mort en 491)

Dignitaire religieux syrien du 5ème siècle-Évêque métropolitain de Nisibe de 460 environ jusqu’à sa mort

Citadelle d'ÉdesseBarsauma avait été auparavant élève, puis professeur, de l’école théologique d’Édesse [1], sous la direction spirituelle d’Ibas, d’abord professeur de l’école, puis évêque d’Édesse de 435 à 457.

Après le concile d’Éphèse [2], l’école d’Édesse, tenue par des partisans de Théodore de Mopsueste, se trouva isolée dans une Syrie [3] de plus en plus dominée par les partisans de Cyrille d’Alexandrie.

Après la mort d’Ibas en 457, même le siège épiscopal d’Édesse [4] échut à un cyrillien. Les professeurs et les élèves de l’école se réfugièrent en grand nombre sur le territoire perse, notamment à Nisibe [5].

Barsauma, élève de l’école d’Édesse, l’aurait quittée après 457. Il devint favori et conseiller de Péroz 1er, roi des Perses de 459 à 484 ; peut-être même exerça-t-il la fonction de gouverneur [6] de la région frontalière de Nisibe, avec la mission de surveiller les mouvements des troupes byzantines [7].

Cependant le roi était très hostile aux chrétiens qui maintenaient des relations avec l’Église de l’Empire romain, ce qui était le cas du catholicos [8] Babowaï , élu en 457, qui avait le tort supplémentaire à ses yeux d’être un ancien mazdéen [9] converti. Babowaï fut emprisonné à plusieurs reprises et soumis à des mauvais traitements. Homme autoritaire, il entra en conflit personnel avec Barsauma sur la question du mariage des évêques, car l’évêque de Nisibe avait épousé une femme du nom de Mamoï, ce qui suscita également l’indignation dans l’Église de l’Empire.

Narsaï , directeur de l’école d’Édesse, avait dû se réfugier en Perse en 471, date de l’intronisation comme évêque d’Édesse d’un certain Qura (ou Cyrus), cyrillien très intolérant. Il voulut se retirer dans un monastère, mais Barsauma vint le chercher dans sa retraite et lui proposa de refonder une nouvelle école à Nisibe, où serait poursuivi l’enseignement de la doctrine de Théodore de Mopsueste. Ce fut l’origine de l’école de Nisibe [10].

En avril 484, Barsauma parvint à réunir autour de lui le concile de Beth Lapat [11] : il était formé d’évêques qui étaient comme lui hostiles à Babowaï, et qui étaient pour la plupart ses anciens condisciples ou collègues à Édesse. Le concile décida la déposition de Babowaï ; l’autorisation du mariage pour tous les évêques et tous les prêtres, y compris après leur ordination ; l’adoption comme théologie officielle de l’Église de l’Orient de la doctrine de Théodore de Mopsueste. Babowaï excommunia les rebelles.

La suite des événements est peu claire. On sait que la même année, qui fut la dernière de son règne, Péroz 1er promulgua un édit stipulant que le mazdéisme devait être la seule religion autorisée. Il s’ensuivit une violente persécution contre les chrétiens, mais elle ne concerna apparemment que le Beth Aramayé [12], la Basse-Mésopotamie où les chrétiens étaient minoritaires. D’autre part, partant pour l’expédition contre les Huns Hephthalites [13] au cours de laquelle il devait trouver la mort, Péroz fait un massacre de chrétiens dans le Beth Madayé [14], où il détruit églises et monastères. Cependant, Barsauma sollicite du roi la mise à sa disposition d’un corps de troupe pour imposer les décisions du concile de Beth Lapat, et il l’obtient. D’avril à juillet 484, il mène une expédition sanglante dans le Beit Garmaï [15].

S’agissant de la mort du catholicos Babowaï, exécuté sur l’ordre de Péroz avant son départ en campagne contre les Huns, on ignore si l’implication de Barsauma qui est rapportée par la tradition relève ou non de la calomnie. Selon la Chronique de Séert [16], dans une lettre adressée à l’empereur Zénon le priant d’intervenir auprès de Péroz, le catholicos aurait comparé le gouvernement du roi perse à celui de Nabuchodonosor, roi impie, et que Barsauma ou un de ses partisans, ayant intercepté cette lettre à la frontière, l’aurait fait remettre à Péroz. Babowaï fut suspendu par le doigt portant l’anneau par lequel il avait scellé la lettre, et on le laissa mourir dans cette position.

La mort de Péroz mit fin à la persécution : son successeur Valash était mieux disposé envers le christianisme. Un synode réuni à Ctésiphon [17] élut comme catholicos, contre le gré de Barsauma, Acace de Séleucie , un de ses anciens condisciples à Édesse, mais qui n’était pas de ses partisans.

Les partisans de Barsauma auraient tenté de convaincre le nouvel élu de fornication, mais il s’en serait disculpé en montrant qu’il était eunuque [18]. En août 485, un nouveau concile a lieu à Beth Edraï, près de Ninive [19], au cours duquel Barsauma et Acace se réconcilient ; on prévoit de se réunir à nouveau pour régler les problèmes en suspens.

Le concile projeté se tient en 486 à Ctésiphon, mais il ne rassemble qu’une dizaine d’évêques autour du catholicos ; Barsauma a de nouveau rompu avec celui-ci et n’y participe pas.

Pourtant, le concile avalise deux de ses positions : l’adoption de la théologie de Théodore de Mopsueste comme doctrine officielle, et le mariage de tous les clercs. Ce dernier point, en rupture avec la tradition de l’Église chrétienne, semble être une adaptation à la mentalité des Perses, pour qui le mariage et l’engendrement des enfants étaient considérés comme sacrés et le célibat comme choquant. Mais les conséquences de cette règle furent très négatives dans les décennies suivantes, tant sur l’épiscopat que sur le monachisme, à l’époque de forme érémitique, qui fut entièrement dénaturé.

Cependant la doctrine monophysite [20] se répand dans la région de Nisibe, et Barsauma est en butte à l’hostilité d’une bonne part des chrétiens de sa province. En 487, le catholicos est envoyé à Constantinople [21] comme ambassadeur du roi Valash. Le patriarche exige qu’il excommunie Barsauma avant d’entrer en communion avec lui. Mais Barsauma, en difficulté dans sa province, négocie avec le catholicos son maintien sur son siège.

Après la fermeture de l’école d’Édesse en 489, il reçoit ses professeurs et élèves à Nisibe et fait de l’école de cette ville le grand centre de formation de l’Église de l’Orient [22]. Le successeur de Valash, Kavadh 1er, roi à partir de 488, se convainc que l’adoption du nestorianisme [23] par l’Église de l’Orient est dans l’intérêt de son État ; il interdit toute autre doctrine chrétienne et fait arrêter les évêques et abbés monophysites [24].

Barsauma meurt vers 491, assassiné, dit-on, par une religieuse à coups de clef, dans l’église du monastère de Tur-Abdin.

Il avait été l’artisan de l’affirmation de l’Église de l’Orient comme Église nestorienne, séparée doctrinalement des Églises de l’Empire romain. En fait, il s’agissait de la préservation de la tradition de l’école théologique d’Antioche [25], proscrite du côté romain de la frontière.

Mais Barsauma ne fit pas l’unanimité parmi les évêques contemporains de Perse, et il ne devint jamais catholicos. Sur la question du mariage des clercs, un concile réformateur réuni en 544 par le catholicos Mar Aba 1er imposa à nouveau le célibat des évêques. Quant au mariage des moines, il fut combattu ensuite par le mouvement de réforme monastique d’ Abraham de Kachkar et de son discipleBabaï le Grand.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Raymond Le Coz, Histoire de l’Église d’Orient, Éditions du Cerf, 1995.

Notes

[1] L’école théologique d’Édesse fut une des grandes écoles théologiques des premiers siècles du christianisme et occupe une place importante dans l’histoire du christianisme de langue syriaque. À partir de 363, elle prit le nom d’École des Perses. En 432, l’école d’Édesse se déchire entre les partisans d’Ibas, chef de l’école (fidèle aux idées de Théodore de Mopsueste discréditées par le concile d’Éphèse) et ceux de Rabbula, évêque d’Édesse, qui soutiennent les thèses de Cyrille d’Alexandrie.

[2] Le Deuxième concile d’Éphèse en 449, connu également sous le nom de brigandage d’Éphèse, eut lieu entre deux conciles œcuméniques : le concile d’Éphèse, en 431, et le concile de Chalcédoine en 451. Ce « concile » non reconnu par les catholiques et les orthodoxes fut l’une des causes qui précipita la convocation canonique du concile de Chalcédoine. Le qualificatif de « deuxième » est donc impropre au sens exact du terme, puisque, dans la liste canonique des conciles, seul le concile d’Éphèse de 431 porte ce nom.

[3] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[4] Şanlıurfa est une ville du sud-est de la Turquie. Elle fut d’abord nommée Urhai (en arménien, ou Orhai, en araméen), puis Édesse (ou Édessa), puis Urfa et aujourd’hui Şanlıurfa ou Riha en kurde.

[5] ville située aux confins des empires romain et perse, passée plusieurs fois de l’une à l’autre domination, située aujourd’hui dans le sud-est de la Turquie

[6] marzbana

[7] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[8] Le titre de catholicos est un titre équivalent à celui de patriarche porté par des dignitaires de plusieurs Églises orthodoxes orientales, notamment les Églises de la tradition nestorienne et les Églises monophysites, en particulier l’Église apostolique arménienne.

[9] Le mazdéisme est une religion iranienne qui doit son nom à son dieu principal, Ahura Mazda. Le livre sacré du mazdéisme est l’Avesta. Le zoroastrisme, du nom de Zoroastre/Zarathoustra, est une réforme du mazdéisme. Le zoroastrisme est la forme monothéiste sous laquelle s’est répandue cette religion, qui existe toujours.

[10] L’école théologique de Nisibe fut une des grandes écoles théologiques des premiers siècles du christianisme. Elle fut la continuatrice de l’école d’Édesse (dite aussi école des Perses) après la fermeture de celle-ci en 489. Elle occupe une place importante dans l’histoire de l’Église de l’Orient.

[11] Le concile de Beth Lapat (aujourd’hui Gundishapur, en Iran) est un concile de l’Église de l’Orient qui eut lieu en 484. Barsauma, métropolite de Nisibe, qui le présidait, y fit prononcer la déposition du catholicos Babowaï, qui répondit en excommuniant les participants. Ce concile adopta la théologie de Théodore de Mopsueste, inspiratrice du nestorianisme, comme doctrine officielle de l’Église de l’Orient, en rupture avec toutes les Églises de l’Empire byzantin. La conséquence en fut une séparation effective de l’Église de l’Orient de l’Église byzantine, dans l’objectif politique de plaire aux rois perses, alors zoroastriens. On y désapprouva aussi le célibat du clergé, qui allait à l’encontre des coutumes persanes de l’époque. Ce concile n’empêcha d’ailleurs pas une nouvelle persécution anti-chrétienne qui eut lieu peu après. Quelques participants rejoignirent le monophysisme, et, dans le synode de 544 réuni par le catholicos Mar Aba 1er, certaines décisions, notamment l’autorisation du mariage des évêques, furent annulées.

[12] Beth Aramaye est une région de Mésopotamie centrale, située au nord-ouest de Babylone entre le Tigre et l’Euphrate, au sud sud-est de la moderne Irak, où se sont installés les Araméens.

[13] Les Huns blancs, sont un peuple nomade, nommé Hephthalites par les Grecs. On les rattache généralement aux autres peuples appelés Huns. Ils ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Asie centrale, de la Perse et de l’Inde. Les Chinois les ont mentionnés pour la première fois en 125 comme vivant au sud de la Dzoungarie, sous le nom de Hua. Ils franchirent le Syr-Daria avant 450 et envahirent la Transoxiane (habitée par les Sogdiens), la Bactriane et le Khorasan, au Nord-Est de la Perse.

[14] la Médie

[15] la région de Kirkouk

[16] La Chronique de Séert, dite aussi Histoire nestorienne, est un texte historiographique anonyme qui a été conservé en arabe, mais dont la version originale était en syriaque, et qui appartient à la littérature de l’Église d’Orient.

[17] Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. La ville s’étendait sur 30 km².

[18] Un eunuque est un homme castré. La castration se limite généralement à l’ablation des testicules mais il arrive qu’elle concerne également le pénis, connue alors sous le nom de pénectomie. Dans la Chine ancienne, la castration était à la fois une punition traditionnelle (jusqu’à la dynastie Sui) et un moyen d’obtenir un emploi dans le service impérial. À la fin de la dynastie Ming, il y avait 70 000 eunuques dans la Cité interdite. La valeur d’un tel poste était importante car elle pouvait permettre d’obtenir un pouvoir immense qui dépassait parfois celui du premier ministre. Cependant, la castration par elle-même fut finalement interdite. Le nombre d’eunuques n’était plus estimé qu’à 470 en 1912, lorsque la fonction fut abolie. La justification de cette obligation pour les fonctionnaires de haut rang était la suivante : puisqu’ils ne pouvaient procréer, ils ne seraient pas tentés de prendre le pouvoir pour fonder une dynastie. À certaines périodes, un système similaire a existé au Viêt Nam, en Inde, en Corée et dans d’autres contrées du monde.

[19] Ninive une ancienne ville de l’Assyrie, dans le Nord de la Mésopotamie. Elle se situait sur la rive est du Tigre, au confluent du Khosr, dans les faubourgs de la ville moderne de Mossoul, en Irak, dont le centre se trouve de l’autre côté du fleuve. Les deux sites principaux de la cité sont les collines de Kuyunjik et de Nebī Yūnus. Ninive est l’une des plus anciennes cités de Mésopotamie. Elle était un important carrefour de routes commerciales traversant le Tigre. Elle occupait une position stratégique sur la grande route entre la mer Méditerranée et le plateau iranien, ce qui lui a apporté la prospérité, de sorte qu’elle est devenue l’une des plus grandes cités de toute la région. Elle doit néanmoins sa plus grande expansion urbaine au choix du roi assyrien Sennacherib d’en faire la capitale de son grand empire au début du 7ème siècle av. jc. Ninive est alors entourée de remparts de briques sur une longueur de 12 km. L’espace total de la cité couvrait 750 hectares à son apogée.

[20] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans les écoles théologiques de l’empire byzantin. Cette doctrine tente de résoudre les contradictions de la foi nicéenne concernant la nature du Christ. La doctrine chrétienne s’est construite à l’origine autour du symbole de Nicée, c’est-à-dire la reconnaissance de la consubstantialité du Père et du Fils, tout comme de la nature humaine du Christ. Les monophysites, en revanche, affirment que le Fils n’a qu une seule nature et qu’elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature humaine. Ils rejettent la nature humaine du Christ. En cela le monophysisme s’oppose au nestorianisme. Cette doctrine a été condamnée comme hérétique lors du concile de Chalcédoine en 451, tout comme la doctrine opposée. Malgré cela, sous l impulsion de personnages tels que Sévère d’Antioche, le monophysisme continue de se développer dans les provinces byzantines de Syrie et d’Égypte auprès des populations coptes tout au long du 6ème siècle, jusqu aux invasions perses puis arabes au tout début du 7ème siècle. Il fut également responsable du premier schisme entre Rome et Constantinople en 484. Le monophysisme est encore professé aujourd’hui, dans sa variante miaphysite. Ce sont les Églises préchalcédoniennes, arménienne, syro jacobite, copte, etc

[21] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[22] L’Église de Perse ou Église de l’Orient, parfois appelée Église d’Assyrie ou Église de Mésopotamie, fut une des premières Églises chrétiennes. Selon la tradition, elle aurait été fondée par l’apôtre Thomas. D’abord dans la juridiction de l’Église d’Antioche, elle proclama son indépendance en 424 en tant que Catholicosat de Séleucie-Ctésiphon. Elle a connu plusieurs schismes au cours de son histoire et aujourd’hui plusieurs Églises, appartenant à des communions différentes, en sont les héritières directes

[23] Le nestorianisme est une doctrine christologique affirmant que deux personnes, l’une divine, l’autre humaine, coexistent en Jésus-Christ. Cette thèse a été à l’origine défendue par Nestorius, patriarche de Constantinople de 428 à 431. Après la condamnation de Nestorius et de son enseignement, le nestorianisme devient une hérésie. Les Nestoriens rejettent les formulations dogmatiques issues du concile d’Éphèse et des conciles suivants. Le nestorianisme est une des formes historiquement les plus influentes du christianisme dans le monde durant toute la fin de l’Antiquité et du Moyen Âge à partir de l’Église d’Orient.

[24] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans l’Empire byzantin en réaction au nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore d’Alexandrie.

[25] L’école théologique d’Antioche fut une des grandes écoles théologiques des premiers siècles du christianisme. Sa méthode théologique était historico-littérale. Elle s’opposa à l’école théologique d’Alexandrie qui prônait une méthode allégorique. Dans le débat christologique des 4ème et 5ème siècles, l’école d’Antioche s’attacha à souligner la dualité des natures, divine et humaine, dans le Christ. Considérée de tendance nestorienne, l’école perdit de son importance après le concile de Chalcédoine en 451.