L’empereur ne parvient pas à venir à bout de l’Angleterre par les armes. Il choisit donc une autre méthode. Il s’agit, pour répondre au blocus mis en place par les Anglais depuis mai, d’interdire l’accès des navires anglais au continent. Le 21 novembre 1806 le Blocus continental [1] est décidé. Le décret donné en ce jour à Berlin par Napoléon ordonne que tout commerce et toute correspondance avec les îles britanniques soient interdits. En outre, toutes les marchandises qui proviennent d’Angleterre peuvent être saisies. Les navires qui auraient fait escale dans un port britannique sont menacés de saisie s’ils viennent à relâcher dans un port du continent.
Le 27 novembre 1806 Napoléon arrive à Posen [2].
Le 25, Napoléon avait quitté Berlin et ce 27 novembre, dans la soirée, il reçoit une délégation de Polonais. Il constate que les Polonais sont animés de la meilleure volonté. Ils montrent une grande ardeur de recouvrer leur indépendance : la noblesse, le clergé, les paysans ne font qu’un.
Les Prussiens ayant été écrasés sommairement à Iéna et Auerstaedt, le général russe Levin August von Bennigsen , à qui le tsar Alexandre 1er , avait envoyé 60 000 hommes en soutien, se trouve dès lors obligé de temporiser en attendant des renforts patriotes, sous les ordres de son éminence le général Frédéric de Buxhoeveden . Sans faire jonction avec le corps d’armée prussien du général Anton Wilhelm von L’Estocq , armée coalisée, mais pas alliée, il se replie dès lors sur la ville d’Ostrołęka [3] en Pologne.
L’Empereur Napoléon 1er, irrité par la reprise des hostilités par la Russie qu’il croyait avoir relativement épargnée lors de la paix de Presbourg [4], franchit la Vistule [5] et tente alors d’envelopper la retraite des Russes par un mouvement de sa gauche qui, du fait des conditions atmosphériques, échoue, ne provoquant que des combats d’arrière-garde à Pułtusk [6] et à Golymin [7] le 26 décembre 1806.
Les renforts russes, 50 000 hommes avec le général Frédéric de Buxhoeveden et 30 000 de la Garde impériale russe, étant arrivés, Bennigsen dispose alors de 140 000 hommes en Pologne et se résout à passer à l’offensive en attaquant le corps du maréchal Bernadotte situé au nord du dispositif français et après l’avoir défait, à s’engager dans les arrières des Français.
Cependant Bernadotte réagit promptement en prenant l’offensive à Mohrungen [8] le 25 janvier 1807, ce qui permet de dégager son corps d’armée, face à des forces deux fois supérieures en nombre.
Napoléon, averti, lui ordonne ainsi qu’à Ney de se replier plus en arrière, pensant attirer Bennigsen pour le prendre de flanc et l’adosser à la Baltique [9]. Mais la prise d’un courrier français met celui-ci au courant du piège tendu et le pousse à nouveau à la retraite.
Napoléon, décide alors de le contraindre à la bataille générale en marchant directement vers Königsberg [10] où il sait que se trouve la majorité des approvisionnements russes. Bennigsen, après 2 combats d’arrière-garde à Hoff et Heilsberg [11] le 6 février, acculé, choisit le village de Preussisch-Eylau pour tenter de l’arrêter.