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Du 21 novembre 1806 à la bataille de Eylau

mardi 12 octobre 2021, par lucien jallamion

Du 21 novembre 1806 à la bataille de Eylau

L’empereur ne parvient pas à venir à bout de l’Angleterre par les armes. Il choisit donc une autre méthode. Il s’agit, pour répondre au blocus mis en place par les Anglais depuis mai, d’interdire l’accès des navires anglais au continent. Le 21 novembre 1806 le Blocus continental [1] est décidé. Le décret donné en ce jour à Berlin par Napoléon ordonne que tout commerce et toute correspondance avec les îles britanniques soient interdits. En outre, toutes les marchandises qui proviennent d’Angleterre peuvent être saisies. Les navires qui auraient fait escale dans un port britannique sont menacés de saisie s’ils viennent à relâcher dans un port du continent. 

Le 27 novembre 1806 Napoléon arrive à Posen [2]

Le 25, Napoléon avait quitté Berlin et ce 27 novembre, dans la soirée, il reçoit une délégation de Polonais. Il constate que les Polonais sont animés de la meilleure volonté. Ils montrent une grande ardeur de recouvrer leur indépendance : la noblesse, le clergé, les paysans ne font qu’un. 

Les Prussiens ayant été écrasés sommairement à Iéna et Auerstaedt, le général russe Levin August von Bennigsen , à qui le tsar Alexandre 1er , avait envoyé 60 000 hommes en soutien, se trouve dès lors obligé de temporiser en attendant des renforts patriotes, sous les ordres de son éminence le général Frédéric de Buxhoeveden . Sans faire jonction avec le corps d’armée prussien du général Anton Wilhelm von L’Estocq , armée coalisée, mais pas alliée, il se replie dès lors sur la ville d’Ostrołęka [3] en Pologne.

L’Empereur Napoléon 1er, irrité par la reprise des hostilités par la Russie qu’il croyait avoir relativement épargnée lors de la paix de Presbourg [4], franchit la Vistule [5] et tente alors d’envelopper la retraite des Russes par un mouvement de sa gauche qui, du fait des conditions atmosphériques, échoue, ne provoquant que des combats d’arrière-garde à Pułtusk [6] et à Golymin [7] le 26 décembre 1806.

Les renforts russes, 50 000 hommes avec le général Frédéric de Buxhoeveden et 30 000 de la Garde impériale russe, étant arrivés, Bennigsen dispose alors de 140 000 hommes en Pologne et se résout à passer à l’offensive en attaquant le corps du maréchal Bernadotte situé au nord du dispositif français et après l’avoir défait, à s’engager dans les arrières des Français.

Cependant Bernadotte réagit promptement en prenant l’offensive à Mohrungen [8] le 25 janvier 1807, ce qui permet de dégager son corps d’armée, face à des forces deux fois supérieures en nombre.

Napoléon, averti, lui ordonne ainsi qu’à Ney de se replier plus en arrière, pensant attirer Bennigsen pour le prendre de flanc et l’adosser à la Baltique [9]. Mais la prise d’un courrier français met celui-ci au courant du piège tendu et le pousse à nouveau à la retraite.

Napoléon, décide alors de le contraindre à la bataille générale en marchant directement vers Königsberg [10] où il sait que se trouve la majorité des approvisionnements russes. Bennigsen, après 2 combats d’arrière-garde à Hoff et Heilsberg [11] le 6 février, acculé, choisit le village de Preussisch-Eylau pour tenter de l’arrêter.

Notes

[1] Épisode important de l’histoire du Premier Empire, le blocus continental est le nom donné à la politique suivie par Napoléon 1er, qui tentait de ruiner le Royaume-Uni en l’empêchant de commercer avec le reste de l’Europe, engagée par le décret de Berlin en novembre 1806. Le blocus continental prend fin en avril 1814, avec le départ de Napoléon pour l’île d’Elbe.

[2] Poznan

[3] Ostrołęka, ou Ostrolenka en français, est une ville de la voïvodie de Mazovie, dans le nord-est de la Pologne.

[4] Le traité de Presbourg est signé le 26 décembre 1805 entre la France et l’Autriche, à la suite des défaites autrichiennes à Ulm (16-19 octobre) et Austerlitz le 2 décembre. Une trêve est conclue le 4 décembre et les négociations commencent. Le traité est signé au palais primatial à Presbourg (en slovaque, Prešporok, aujourd’hui Bratislava) par Napoléon 1er et l’empereur François 1er d’Autriche.

[5] La Vistule est le principal fleuve polonais. Elle forme la frontière historique entre peuples slaves et baltes. Elle prend sa source dans les Beskides occidentales en haute Silésie à 1 106 m d’altitude et parcourt 1 047 km à travers la Pologne avant de se jeter dans la mer Baltique près de Gdańsk.

[6] Pułtusk est une ville du powiat de Pułtusk dans la voïvodie de Mazovie, dans le centre de la Pologne. La ville est connue pour les deux batailles qui se sont déroulées sur son territoire. La première, en 1703, durant la grande Guerre du Nord ; et la seconde en 1806, pendant la Campagne de Prusse et de Pologne des guerres napoléoniennes.

[7] La bataille de Golymin eut lieu le 26 décembre 1806 pendant les guerres napoléoniennes de la Quatrième Coalition à Golymin en Pologne, entre les troupes russes du prince Dmitri Vladimirovitch Galitzine et les troupes françaises du maréchal Joachim Murat. Malgré leur infériorité numérique, les Russes parvinrent à se désengager.

[8] Morąg (en allemand : Mohrungen) est une petite ville polonaise à l’ouest de la voïvodie de Varmie-Mazurie, anciennement en Prusse-Orientale. Mohrungen a reçu ses privilèges de ville selon le droit de Culm en 1327. Le 25 janvier 1807 se déroula la bataille de Mohrungen qui opposa les troupes napoléoniennes commandées par Bernadotte et russes commandées par Bennigsen. La victoire échut aux Français, qui perdirent 1000 hommes, les Russes en perdant 1500

[9] La mer Baltique est une mer intracontinentale et intérieure de 364 800 km² située dans le Nord de l’Europe et reliée à l’océan Atlantique par la mer du Nord. Elle communique au sud-ouest avec la mer du Nord par le Cattégat et le Skagerrak. Trois golfes principaux intègrent cet espace : le golfe de Botnie au nord, le golfe de Finlande à l’est et le golfe de Riga au sud-est.

[10] Königsberg ou Königsberg in Preussen, capitale de la Prusse-Orientale, au bord de la mer Baltique, fut d’abord la capitale du duché de Prusse, avant de devenir l’une des principales villes du royaume de Prusse puis de l’Empire allemand.

[11] La bataille d’Heilsberg eut lieu le 10 juin 1807 entre l’armée française commandée par Napoléon et l’armée russe commandée par Bennigsen, à proximité de la ville d’Heilsberg, actuellement Lidzbark Warmiński.