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L’histoire pour le plaisir

Gottfried Silbermann

lundi 11 octobre 2021, par ljallamion

Gottfried Silbermann (1683-1753)

 Facteur d’instruments de musique allemand

Né à Kleinbobritzsch en Saxe [1]. Son père, Michael, était menuisier. Sa mère, Maria PreuSler venait de Böhmisch-Einsiedel. Il est issu d’une dynastie de facteurs d’orgue saxons [2] dont une branche prospéra en Alsace.

Il s’installe à Strasbourg [3] en 1701 pour se former auprès de son frère Andreas à la facture d’orgues et de clavecins.

De 1702 à 1707, Gottfried étudie la construction d’orgue à Strasbourg avec son frère aîné Andréas et avec le facteur d’orgue [4] Thiery à Paris. Andréas Silbermann avait été influencé par le facteur d’orgues germano-italien Casparini qui avait construit beaucoup d’instruments dans l’Italie du nord, notamment à Venise [5]. Andréas joua un rôle important dans la construction de l’orgue de Goerlitz [6], Casparini atteignant alors l’âge de 80 ans, Andréas avait accepté de former son frère à condition que ce dernier ne travaille pas dans la même région que lui.

Pendant l’absence d’Andreas qui est à Paris, entre 1704 et 1706, Gottfried prend certainement la responsabilité de l’entreprise.

Après avoir été formé par son frère aîné, André Silbermann, il retourna s’établir en Saxe, à Freiberg [7] en 1710, il construit un orgue à Frauenstein [8], où il s’installe et ouvre son atelier en 1711, place du château.

La même année, sur la recommandation de Johann Kuhnau , Maître de chapelle [9] à la Thomaskirche [10] de Leipzig [11], il est chargé d’ériger l’orgue de la cathédrale de Freiberg [12], qu’il achève 1714, et révise en 1738

Là, il construisit 49 orgues dont 29 subsistent toujours aujourd’hui. Les deux plus célèbres sont les grands orgues de la Cathédrale de Freiberg et de la Cathédrale de la Sainte-Trinité de Dresde [13].

Les sons des jeux d’orgue de Silbermann sont uniques et très appréciés des organistes de l’époque. Il adaptait ses instruments à l’acoustique des églises.

Il fut également fabricant de clavicordes [14] et de piano-forte [15]. Figure importante de l’histoire du piano, il perpétua et diffusa les principes de Bartolomeo Cristofori et inventa la pédale sustain. Il soumit ses premiers instruments au jugement de Jean-Sébastien Bach , dont les critiques le conduisirent à perfectionner la conception de ses pianos.

Silbermann, probablement pour éviter les coûts de déplacement, se limita à sa région. Notons que c’est l’orgue de St Marienkirche de Rötha [16] construit en 1722 qui influença le facteur d’orgue Thomas pour la construction de l’orgue de Villers-la-Ville [17].

Il a formé dans son atelier Johann George Silbermann, le fils de son demi-frère, et Zacharias Hildebrandt qui signe également ses propres instruments. Le facteur d’instruments Christian Ernst Friederici fut son disciple le plus accompli formé dans son atelier

Il tombe malade en 1749 et décède en 1753. Son neveu Johann Daniel, lui succède.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Silbermann Gottfried (1683-1753/ Musicologie.org/ par Jean-Marc Warszawski/ Wikipédia Johann Gottfried Silbermann Portail de la musique classique/ Catégories : Facteur d’orgue

Notes

[1] L’Électorat de Saxe était un État du Saint Empire romain germanique de 1356 à 1806 dont le souverain était investi d’une fonction élective au trône impérial. Il succéda au duché de Saxe-Wittemberg et fut remplacé par le royaume de Saxe.

[2] Les Silbermann formaient une grande famille de facteurs d’orgue du 18ème siècle installée à Strasbourg, d’où leurs instruments se répandirent dans toute l’Alsace. En 80 années de pratique, les Silbermann alsaciens ont réalisé 91 instruments et donné à la facture d’orgue alsacienne un élan qui se ressent encore au 21ème siècle.

[3] Strasbourg est une commune française située dans le département du Bas-Rhin. Préfecture du département. Le développement de l’imprimerie favorise le courant humaniste qui fait jour à Strasbourg et qui va préparer l’avènement de la réforme protestante. En effet, l’humanisme et la Réforme sont les faits marquants de l’époque et Strasbourg est une des premières villes qui appelle au changement. Dès 1519, les thèses de Martin Luther sont affichées aux portes de la cathédrale et les dirigeants de la ville, notamment Jacques Sturm, sont favorables à ce changement. La ville adopte la Réforme en 1525 et devient protestante en 1532 avec l’adhésion à la confession d’Augsbourg. Strasbourg est alors l’un des principaux bastions de la Réforme protestante, ce qui va largement contribuer à son rayonnement. La ville devient une terre d’accueil pour les huguenots, ces protestants chassés de France pour leur croyance. Parmi eux, notamment Jean Calvin qui s’installera plus tard à Genève. Cependant, devenue ville protestante, Strasbourg ne sera pas autorisée à créer sa propre université. La ville propose déjà de nombreux enseignements, notamment en médecine et en théologie depuis 1538 grâce au gymnase de Jean Sturm, mais ceux-ci ne donnent pas lieu à un grade universitaire reconnu

[4] Un facteur d’orgue est un artisan (ou une entreprise artisanale) spécialisé dans la fabrication et l’entretien d’orgues complets et des nombreuses pièces entrant dans leur construction. Suivant l’importance des opérations de maintenance, on parle de dépoussiérage, de relevage, de restauration (souvent à l’identique), de reconstruction. Ce métier nécessite la maîtrise de nombreuses disciplines, dont la menuiserie, la mécanique, le travail des peaux et le formage des métaux, et des matières plastiques, l’électricité et l’électrotechnique, l’informatique, ainsi que des connaissances musicales et acoustiques très sérieuses.

[5] Venise est une ville portuaire du nord-est de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s’étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au large de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cette particularité, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel

[6] frontière germano-polanaise

[7] Freiberg est une ville du land de Saxe, en Allemagne. C’est la préfecture de l’arrondissement de Saxe centrale (Landkreis Mittelsachsen en allemand). La ville a été fondée en 1162, et a été un centre de l’industrie minière dans les monts Métallifères pendant des siècles. Elle vécut longtemps de l’exploitation de son sous-sol d’où l’on extrayait divers minéraux (argent, cuivre, plomb, zinc, fluorine, spath et agate). Un symbole de cette histoire est l’École des mines de Freiberg, fondée en 1765 : il s’agit de l’une des plus anciennes écoles d’ingénieur d’Europe et l’université des mines et de la métallurgie la plus ancienne dans le monde.

[8] Frauenstein est une ville de Saxe (Allemagne), située dans l’arrondissement de Saxe centrale, dans le district de Chemnitz.

[9] Un maître de chapelle, à l’origine maître de musique, ou dans les pays allemands Kapellmeister, ou encore maestro di cappella en Italie, désigne une personne chargée, dans un cadre religieux chrétien, d’enseigner et de faire entendre la musique avant tout liturgique, et de composer des partitions polyphoniques essentiellement des motets au sein de la « chapelle musicale » d’une église.

[10] église Saint-Thomas

[11] Leipzig est une ville-arrondissement d’Allemagne centrale, au nord-ouest du Land de Saxe. En 1409 est fondée l’université de Leipzig, l’Alma Mater Lipsiensis (la mère nourricière lipsienne), une des plus anciennes universités d’Allemagne. En 1497, l’empereur Maximilien 1er étend les privilèges des (désormais trois) marchés annuels, en en faisant des foires impériales ; concrètement, aucune ville dans un rayon d’environ 115 km n’a le droit d’organiser des foires. Fortes de ce droit, les trois foires de Leipzig se développent considérablement jusqu’à devenir les plus importantes d’Allemagne au 18ème siècle devançant celles de Francfort-sur-le-Main. Il s’agit des foires du Nouvel An, de Pâques, et de la Saint-Michel. Au 18ème siècle, constituant une véritable plateforme commerciale où s’échangent des marchandises de l’Europe occidentale, centrale, et orientale, de l’Empire russe et même de la Perse (par l’intermédiaire des marchands juifs de la Pologne-Lituanie).

[12] La cathédrale de Freiberg est une église de l’Eglise évangélique luthérienne de Saxe à Freiberg en Saxe.

[13] La cathédrale de la Sainte-Trinité appelée aussi en allemand Katholische Hofkirche est la cathédrale catholique de Dresde en Allemagne. Elle est située dans la « vieille ville ». Symbolique de Dresde, elle a été construite par l’architecte Gaetano Chiaveri entre 1739 et 1755.

[14] Le clavicorde est un instrument de musique qui remonte au tympanon médiéval. Il est le prédécesseur du piano-forte, qui lui-même engendra le piano moderne. Le plan s’apparente à celui du virginal.

[15] Le piano-forte et le forte-piano sont des instruments de musique polyphoniques, à clavier, de la famille des cordes frappées, instruments intermédiaires entre le clavicorde et le piano du 19ème siècle. Les deux termes sont interchangeables, bien que de nos jours le nom forte-piano, dans les principales langues de la musique européenne, tende à désigner les premiers pianos, fabriqués avant 1830, tandis que piano-forte, abrégé en piano, désigne le piano moderne. Cette distinction terminologique se retrouve, avec des nuances, en anglais, allemand et italien. En français, si piano peut désigner plus généralement n’importe quel instrument conçu depuis Bartolomeo Cristofori, on utilise le terme complet piano-forte pour l’instrument de conception ancienne (jusqu’au début du 19e siècle), construit à l’époque ou de facture contemporaine mais selon un modèle ancien.

[16] La Marienkirche de Rötha est une ancienne église de style gothique. Elle se dresse dans un cimetière et sert aujourd’hui de salle pour les cérémonies funéraires et, grâce à son orgue de Silbermann, pour les concerts. Lors d’occasions spéciales telles que le jeudi saint, le vendredi saint, la veille de Pâques et le jour de la Saint-Jean, des services religieux ont lieu. Elle appartient à la paroisse protestante de Leipzig.

[17] Les ruines de l’abbaye de Villers sont situées à Villers-la-Ville en Belgique, à 17 km à l’est de Nivelles, dans la province du Brabant wallon.