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Abou Yoûsouf ou Aboû Yoûsuf Ya`qoûb bin Ibrâhîm al-Kûfî

lundi 9 août 2021, par ljallamion

Abou Yoûsouf ou Aboû Yoûsuf Ya`qoûb bin Ibrâhîm al-Kûfî (735-795)

Cadi hanafite célèbre pour sa connaissance de la jurisprudence islamique

Né à Koufa [1] dans une famille pauvre, il étudia la science du hadith [2] puis dès qu’il l’eut maîtrisé, il s’initia au fiqh [3] sous l’égide de l’imam [4] Ibn Abî Laylâ, dont le père était un compagnon du Prophète sahabi [5] à Médine [6]. Il étudia plus tard sous Abû Hanifa. Ce dernier avait remarqué son intelligence dès son enfance, il l’aida financièrement à entreprendre puis à poursuivre ses études. Abou Yûsûf resta son disciple pendant plus de 9 années.

Après la mort de Abou Hanîfa, en 767, Abou Yûsûf, dont la renommée s’est étendue fut Cadi [7] à Bagdad [8] pour le calife Al-Mahdî. Il sera confirmé dans cette fonction par son successeur,Al-Hâdî, lequel ne gouvernera qu’un an en 786. Le calife [9] Haroun al-Rachîd décernera à Abou Yûsûf le titre de Cadi al-Qadhât [10], ce qui lui donnait le pouvoir de nommer les autres cadis, qui étaient évidemment de rite hanafite [11] tout comme lui. L’élargissement de l’école hanafite à grande échelle est né. L’aisance matérielle qui est désormais celle de l’imâm lui permet de faire de larges aumônes aux indigents de La Mecque [12], Médine, Koufa et Bagdad.

Considéré avec Mouhammad Al-Shaybânî comme le principal continuateur d’Abou Hanîfa, fondateur de l’école juridique éponyme, les avis d’Abou Yûsûf, ou ses opinions, diffèrent pourtant quelquefois de celles de son maître, probablement sur la base de hadiths [13] qui n’étaient pas connus ou authentifiés du temps d’Abou Hanîfa et de ses différents voyages.

Abou Yûsûf n’était pas seulement un maître du fiqh. Il excellait dans la science du hadith, celle du tafsir [14], l’histoire militaire et d’autres disciplines. Son ouvrage le plus fameux, “le Kîtâb al-Kharâdj”, est en fait un recueil de rapports qu’il remit au calife Haroun al-Rachîd sur les différents impôts, notamment le kharâdj [15] et la djizia [16], avec une classification des terres en fonction de leur valeur, des types de cultures pratiquées, etc.

Abou Yûsûf est mort, sans doute à Bagdad.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Abou Yûsûf/ Portail de l’islam/ Catégories : Ouléma hanafite

Notes

[1] Koufa ou Kûfa est une ville d’Irak, environ 170 km au sud de Bagdad, et à 10 km au Nord-est de Nadjaf. Elle est située sur les rives du fleuve Euphrate. C’est la deuxième ville de la province de Nadjaf. Avec Kerbala, et Nadjaf, Koufa est une des trois villes irakiennes de grande importance pour les musulmans chiites. Sur une décision du calife `Omar, Koufa a été construite pour être un pôle d’immigration arabe dans le sud de la Mésopotamie, et de devenir la capitale. Les Arabes recherchaient un endroit où ils ne souffriraient pas de maladies. À l’emplacement de Koufa, il y avait une ville Sassanide qui faisait partie d’une province perse. Les quartiers arabes de la ville ont été construits en 638, à peu près au même moment qu’à Bassora, quand les armées arabes combattaient les Sassanides. La ville fut construite en briques cuites. On commença par construire la mosquée au centre de la ville à 1,5 km de l’Euphrate. On creusa un réservoir d’eau prévu pour 20 000 habitants. La population de Koufa était formée d’immigrants arabes venant soit de la région de La Mecque, soit du sud de l’Arabie, Yémen et Hadramaout, certains d’entre eux étaient chrétiens ou juifs. En 655, les habitants de Koufa soutiennent `Alî contre le calife `Uthman.

[2] Un hadith ou hadîth est une communication orale du prophète de l’islam Mahomet et, par extension, un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, précédées chacune d’une chaîne de transmetteurs remontant jusqu’à Mahomet. Considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour certains courants musulmans, ils sont aussi désignés sous le nom de « la tradition du Prophète ».

[3] Le fiqh est l’interprétation temporelle des règles de la charia. Il est quelquefois traduit par jurisprudence islamique, par référence aux avis juridiques pris par les juristes de l’islam. Il s’agit d’une compréhension du message de l’islam sur le plan juridique, bien qu’il ne s’y limite pas. Le savant en matière de fiqh, se nomme faqîh

[4] Un imam est une personne qui dirige la prière en commun. C’est de préférence une personne qui doit être instruite en ce qui concerne les rites et la pratique au quotidien de l’islam. Pour les chiites, tenant d’une tradition cléricale de l’islam, l’imam est le guide spirituel et temporel de la communauté islamique. Chez les duodécimains, ils portent souvent le titre de mollah ou d’ayatollah et, de ce fait, celui d’imam est plus usité dans le sunnisme. Dans les autres communautés chiites, l’imam est le seul guide. Dans le cadre du sunnisme, on peut comparer la fonction d’imam à celle du pasteur ou de prédicateur protestant. En effet, l’imam ne fait pas partie d’une structure hiérarchique : il est désigné par la communauté elle-même et ne prétend à aucun lien privilégié avec Dieu. Il peut être licencié s’il n’accomplit pas sa mission.

[5] Dans l’islam, les sahaba sont les musulmans de la première génération, qui se sont convertis du vivant de Mahomet et qui ont donc vécu avec lui. Ils ont par la suite été tenus pour des autorités en matière de hadith. De nombreux textes détaillent leurs vies et leur vertus. De ce fait, les musulmans leur attribuent une haute autorité morale. Néanmoins, ces constructions historiographiques font que la question de l’historicité de ces personnages se pose.

[6] Médine est une ville d’Arabie saoudite, capitale de la province de Médine, située dans le Hedjaz. C’est là que vint s’installer en 622 à l’hégire le prophète de l’islam, Mahomet, après qu’il eut, selon le Coran, reçu l’ordre de Dieu de quitter La Mecque, ville distante de plus de 430 km. C’est aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la Masjid An Nabawi (mosquée du Prophète) ainsi que les premiers califes Abou Bakr et Omar, les autres personnes importantes de l’islam restant au cimetière Al-Baqi.

[7] Magistrat musulman exerçant des fonctions civiles et religieuses.

[8] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[9] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[10] Cadi suprême, ou Cadi des cadis

[11] Le hanafisme est la plus ancienne des 4 écoles religieuses islamiques sunnites (madhhab) de droit musulman et de jurisprudence (fiqh). Elle porte le nom du théologien et jurisconsulte Abou Hanifa an-Nou’man ibn Thabit, un tabi’i de Koufa dont les opinions juridiques ont été sauvegardées principalement par ses deux élèves les plus importants, Abou Yoûsouf et Mouhammad Al-Shaybânî. Les autres grandes écoles de la charia dans l’islam sunnite sont le malikisme, le chaféisme et le hanbalisme

[12] La Mecque est une ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l’Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l’islam Mahomet à la fin du 6ème siècle, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l’islam. L’accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu’aux femmes seules, même musulmanes

[13] traditions

[14] l’exégèse

[15] taxe sur les terres agricoles

[16] impôt payé par les non musulmans