Il est l’un des principaux auteurs de chants religieux en langue allemande.
Fils du bourgmestre [1] Christian Gerhardt, Paul entre à 15 ans au lycée Saint-Augustin de Grimma [2], réputé pour la discipline qui y règne ainsi que pour sa formation spécialisée du clergé. L’institution est quasiment fermée en 1626 en raison d’une épidémie de peste, mais le jeune pensionnaire y reste et obtient son diplôme en 1627.
Il s’inscrit à l’université de Wittenberg [3] et reçoit l’enseignement de deux personnalités fort influentes dans la propagation de la doctrine de Luther, Paul Röber et Jacob Martini.
Diplômé vers 1642, il ne trouve pas de poste de pasteur en raison des troubles de la guerre de Trente Ans [4]. Il se rend à Berlin [5] et devient précepteur dans la famille de l’avocat Andreas Barthold.
Paul Gerhardt croise alors Johann Crüger , cantor [6] de l’église Saint-Nicolas de Berlin et compositeur. Celui-ci est séduit par les textes de Gerhardt et les emploie comme la trame de son propre recueil de chorals luthériens.
Les deux hommes resteront très liés. En septembre 1651, Gerhardt obtient un poste de pasteur à Mittenwalde [7] où il crée un important corpus d’hymnes.
En 1653 paraît la cinquième édition du livre de chants de Crüger, dans lequel figurent 64 nouveaux chants de Gerhardt.
En 1655 Paul Gerhardt épouse Anna Maria Barthold, fille de l’avocat Andreas Barthold qui lui avait offert son premier poste à Berlin. Un premier enfant naît en 1656 mais meurt en bas âge. De 4 autres enfants, 1 seul survit à ses parents.
Gerhardt revient en 1657 à Berlin comme diacre [8] de l’église Saint-Nicolas. Le prince électeur d’alors, Frédéric-Guillaume 1er de Brandebourg , est calviniste et le luthérien Paul Gerhardt doit faire preuve de beaucoup de diplomatie dans ses interventions.
La qualité de ses prêches lui attire les faveurs de Louise Henriette d’Orange Nassau , l’épouse du prince électeur. Paul Gerhardt arrive ainsi à se maintenir à son poste jusqu’en 1666, date à laquelle il est révoqué car il refuse de signer l’édit de tolérance du prince.
Il est réintégré l’année d’après mais refuse le poste. Sa protectrice meurt ainsi que sa femme la même année. En octobre 1668, et obtient une nomination à Lübben [9] comme archidiacre [10], poste qu’il intègre en 1669. Il y finit sa vie.
Johann Sebastian Bach a repris des textes de Gerhardt dans ses cantates BWV 32, 40, 65, 74, 92, 103, 108, 153, 159, 176, 183, 194 et 195 ; le motet BWV 228 ; l’Oratorio de Noël BWV 248 ; le motet BWV 384 ; les air spirituels BWV 441, 448, 451, 460, 469 et 489 ; enfin, les airs BWV 511 et 512.