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Ménippe de Sinope

jeudi 20 mai 2021, par ljallamion

Ménippe de Sinope (vers 300 aux environs de 260 av. jc)

Philosophe cynique phénicien

Originaire de Gadara [1] ou de Sinope [2]. Selon Diogène Laërce, Ménippe était l’esclave d’un dénommé Bâton jusqu’à ce qu’il achète sa liberté.

Contrairement à l’idéologie habituelle des cyniques [3], il aurait passé sa vie à s’enrichir en prêtant de l’argent, avant d’être ruiné lors d’un complot contre lui. Il finit par se pendre.

Ces éléments biographiques doivent cependant être observés avec prudence, tant le paragraphe de Diogène Laërce est hostile à Ménippe.

C’est à lui que l’on attribue la satire Ménippée, dont Varron composa une version latine : saturæ Menippeæ [4]. Ce titre est devenu à la Renaissance un terme générique, utilisé notamment pour une œuvre écrite durant les guerres de Religion.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Marie-Odile Goulet-Cazé, Dictionnaire des philosophes antiques (sous la dir. de Richard Goulet), vol. 4, Paris, CNRS Éditions, 2005 (ISBN 2-271-06386-8), « Ménippe de Gadara »

Notes

[1] Umm Qeis est une ville de Jordanie, dans la province jordanienne d’Irbid à 20 km au nord-ouest de la capitale provinciale Irbid et à 3 km au sud du Yarmouk. Elle est construite à l’emplacement de l’antique ville de Gadara. La ville s’est aussi appelée Antioche ou Antiochia Sémiramis et Séleucie, et faisait partie des cités de la Décapole.

[2] Sinop (anciennement Sinope) est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom, située au bord de la mer Noire. Dans l’Antiquité, elle était considérée comme une des plus importantes villes de la région de la mer Noire. La ville est située sur une presqu’île.

[3] Le cynisme est une attitude face à la vie provenant d’une école philosophique de la Grèce antique, fondée par Antisthène, et connue principalement pour les propos et les actions spectaculaires de son disciple le plus célèbre, Diogène de Sinope. Cette école a tenté un renversement des valeurs dominantes du moment, enseignant la désinvolture et l’humilité aux grands et aux puissants de la Grèce antique. Radicalement antimatérialistes et anticonformistes, les cyniques, et à leur tête Diogène, proposaient une autre pratique de la philosophie et de la vie en général, subversive et jubilatoire. L’école cynique prône la vertu et la sagesse, qualités qu’on ne peut atteindre que par la liberté. Cette liberté, étape nécessaire à un état vertueux et non finalité en soi, se veut radicale face aux conventions communément admises, dans un souci constant de se rapprocher de la Nature.

[4] La Satire Ménippée emprunte son titre à une œuvre elle-même en vers et en prose de l’érudit Juste Lipse, inspiré par Varron, auteur de Saturæ Menippeæ dont il ne subsistait à la Renaissance que quelques fragments, fort appréciés des érudits et connus de bien des fonctionnaires de chancellerie, formés aux belles-lettres de l’Antiquité.