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L’histoire pour le plaisir

Eanbald 1er

samedi 13 mars 2021, par ljallamion

Eanbald 1er (mort en 796)

Archevêque d’York

armoiries archiépiscopales de YorkIl est appelé Eanbald 1er pour le distinguer de son successeur, qui porte le même nom.

Élève d’ AEthelberht d’York , Eanbald est nommé archevêque vers 777 ou 778, peut-être d’abord comme simple adjoint d’AEthelberht. Il n’est sacré qu’après la mort de son prédécesseur, avec un pallium [1] ramené de Rome par son condisciple Alcuin.

Plusieurs synodes sont organisés durant l’archiépiscopat d’Eanbald. Celui de 786, organisé à l’occasion de la présence des légats pontificaux [2] Georges d’Ostie et Théophylacte de Todi, condamne le régicide [3], alors que la Northumbrie [4] traverse justement une période troublée : les rois AElfwald et AEthelred sont assassinés en 788 et 796 respectivement.

Après la mort d’AEthelred, Eanbald sacre son successeur Eardwulf le 14 mai. Il meurt 3 mois plus tard dans un monastère non identifié nommé AEtlæteÉ. Son corps est ramené à York [5] pour être inhumé en la cathédrale de la ville.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de David Rollason, « Eanbald (I) (d. 796) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004

Notes

[1] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[2] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[3] Le régicide désigne en premier lieu l’assassinat d’un monarque, ainsi que l’auteur de cet acte. La victime peut être un roi, comme le suggère l’étymologie du mot, mais aussi un empereur ou tout autre prince régnant.

[4] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.

[5] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.