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Traianus (magister peditum)

lundi 25 janvier 2021, par ljallamion

Traianus (magister peditum) (mort en 378)

Général romain sous l’empereur Valens

Blason empire RomainEntre 367 et 368, il occupa le poste militaire de dux Aegypti [1]. Pendant son mandat, lui et le praefectus augustalis [2] Eutolmius Tatianus , ont protégé l’évêque arien [3] Lucius d’Alexandrie . Il a également reçu l’ordre de reconstruire “le Césarée” et il a commencé le bâtiment le 1er mai 368.

Entre 371 et 374, il était militaris comes [4] dans l’Est, où, avec le roi alaman [5] Vadomar il a combattu les Sassanides [6].

À la fin de l’hiver, le roi sassanide Shapur II rassembla son armée et se déplaça contre le territoire romain.

L’empereur Valens envoya Vadomarius et Traianus contre lui, avec une armée forte et l’ordre de garder les Sassanides sous contrôle mais d’éviter de les provoquer au combat.

Cependant, à Vagabanta [7], la cavalerie sasanide a forcé l’infanterie romaine au contact. L’infanterie a d’abord tenté de rompre le contact, mais a ensuite vaincu l’ennemi. Les rencontres suivantes ont eu des résultats alternatifs et donc, à la fin de l’été, les généraux ont signé une trêve et se sont retirés.

En 374, alors qu’il commandait les troupes romaines en Arménie [8], il fut secrètement ordonné par Valens de tuer le roi Pap d’Arménie. Traianus obtint la confiance de Papas et l’invita à dîner. Pendant le banquet, Traianus quitta la pièce et un tueur exécuta Papas.

Plus tard, il fut promu au grade de magister peditum [9] et fut envoyé en Thrace [10] pour combattre lors de la guerre gothique [11].

En 377, les Goths [12] furent autorisés à entrer sur le territoire romain mais, opprimés par les officiers romains, ils se rebellent.

Rassemblés sous la direction de Fritigern, les Goths marchèrent vers Andrinople [13]. L’empereur Valens était à l’époque à Antioche [14], en Syrie [15], où il préparait la guerre contre les Sassanides.

L’empereur décida d’envoyer 2 de ses généraux, Profuturus et Traianus en Thrace avec des troupes fraîches. Les 2 généraux décidèrent de combattre le gros de l’armée ennemie avec leurs troupes arméniennes, qui s’étaient montrées vaillantes, et réussirent à pousser les Goths à l’intérieur des vallées, où ils espéraient les vaincre par la faim.

Les troupes romaines étaient néanmoins largement inférieures en nombre aux Goths et, comme les renforts attendus dirigés par Frigeridus n’arrivaient pas, Traianus et Profuturus décidèrent de se retirer et de s’unir aux unités de Richomeres près de la ville d’Ad Salices [16].

Lorsque la nouvelle de la bataille sanglante arriva à l’Est, Valens envoya à l’Ouest davantage de troupes sous le magister equitum [17] Saturninus, qui devait remplacer les deux généraux. Quand il est revenu à Constantinople [18], Valens a accusé Traianus de lâcheté, mais grâce au soutien du “magistri militum” Arinthaeus et Victor , Traianus a mis le blâme sur la persécution de Valens des “Nicéniens”.

En 378, Traianus fut disculpé en faveur de Sebastianus et fut rappelé plus tard en service. Traianus suivit Valens, qui voulait vaincre les Goths avant l’arrivée de l’Ouest de son neveu Gratien avec l’armée occidentale.

Valens a combattu les Goths à la bataille d’Andrianople le 9 août 378 [19] ou Traianus et l’empereur y furent tués

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Traianus (magister peditum)/ Traduit par mes soins

Notes

[1] duc d’Egypte

[2] Pendant l’Empire romain, le gouverneur de l’Égypte romaine (praefectus Aegypti) était un préfet qui administrait la province romaine d’Égypte avec l’autorité déléguée (imperium) de l’empereur. L’Égypte fut établie en tant que province romaine à la suite de la bataille d’Actium, où Cléopâtre en tant que dernier souverain indépendant de l’Égypte et son allié romain Marc Antoine ont été vaincus par Octave, l’héritier adoptif du dictateur romain assassiné Jules César.

[3] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle, et dont le point central concerne les positions respectives des concepts de « Dieu le père » et « son fils Jésus ». La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Il fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les wisigoths d’Hispanie restèrent ariens jusqu’à la fin du 6ème siècle et les Lombards jusqu’à la moitié du 7ème siècle.

[4] Le terme comes (pluriel comites) signifie en latin « associé », « compagnon ». Il fut donc utilisé sous la République romaine pour désigner ceux qui accompagnaient un magistrat, comme un gouverneur de province, et formaient son escorte et son conseil, sa cohorte d’amis (cohors amicorum). À l’époque impériale le terme évolue et prend une valeur officielle pour désigner les proches de l’empereur, dans ses déplacements d’abord puis de manière permanente. Dès lors il devint un titre aulique et une dignité, et fut à l’origine du terme comte.

[5] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[6] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[7] La Bataille de Bagavan ou la Bataille de Vagabanta, a eu lieu en 371, dans la plaine de Bagrevand , avec les armées romano-arméniennes battant les forces sassanides.

[8] Au 1er siècle av. jc, le royaume d’Arménie sous Tigrane le Grand atteint son apogée. L’Arménie fut la première nation à adopter le christianisme comme religion d’État en 301. Bien que l’Arménie actuelle soit un pays constitutionnellement séculier, la religion chrétienne y tient une place importante. Au 9ème siècle, le royaume d’Arménie est rétabli par la dynastie bagratide. Les guerres contre les Byzantins l’affaiblirent jusqu’à sa chute en 1045 puis l’invasion des Turcs seldjoukides s’ensuivit. La principauté et ensuite le royaume arménien de Cilicie a perduré sur la côte méditerranéenne entre les 11ème et 14ème siècles.

[9] Le magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». À l’origine, on distinguait le magister peditum ou commandant de l’infanterie et le magister equitum ou commandant de la cavalerie. Les deux fonctions furent à l’occasion réunies et leur titulaire prit le titre de magister utriusque militiae. Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales. En Orient, la fonction cessa d’exister avec la création des thèmes où le gouverneur (strategos), cumula les fonctions militaires et civiles.

[10] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[11] Entre 376 et 382, la guerre gothique contre l’ Empire romain d’Orient, et en particulier la bataille d’Andrinople, est généralement considérée comme un tournant majeur dans l’histoire de l’ Empire romain, le premier d’une série d’événements au cours du siècle prochain. C’était l’une des nombreuses guerres gothiques avec l’Empire romain.

[12] Les Goths faisaient partie des peuples germaniques. Selon leurs propres traditions, ils seraient originaires de la Scandinavie. Ils provenaient peut-être de l’île de Gotland. Mais ils pourraient également être issus du Götaland en Suède méridionale ou bien du Nord de la Pologne actuelle. Au début de notre ère, ils s’installèrent dans la région de l’estuaire de la Vistule. Dans la seconde partie du 2ème siècle, une partie des Goths migrèrent vers le sud-est en direction de la mer Noire. Dès le 3ème siècle les Goths étaient fixés dans la région de l’Ukraine moderne et de la Biélorussie où ils furent probablement rejoints par d’autres groupes qui ont été plus ou moins intégrés dans la tribu. Les Goths formaient un seul peuple jusqu’à la fin du 3ème siècle. Après un premier affrontement avec l’Empire romain dans le sud-est de l’Europe au début du siècle, ils se séparèrent en deux groupes : les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest qui deviendront par la suite les Ostrogoths ou « Goths brillants », à l’Est, et les Wisigoths ou « Goths sages » à l’Ouest.

[13] Edirne (autrefois Andrinople ou Adrianople) est la préfecture de la province turque du même nom, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. Elle est traversée par la Maritsa (Meriç en turc).

[14] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[15] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[16] près de Marcianopolis en Mésie

[17] Le maître de cavalerie (magister equitum) était sous la Rome antique le chef d’état-major du Dictateur romain par qui il était nommé. Comme le dictateur, le maître de cavalerie exerce un mandat de 6 mois en cas de troubles graves. Il est entouré de 6 licteurs. Il s’agit d’une magistrature exceptionnelle puisque il faut que le sénat proclame l’état d’exception pour qu’elle soit exercée.

[18] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[19] La bataille d’Andrinople ou d’Adrianople (aujourd’hui Edirne en Turquie européenne) a eu lieu le 9 août 378. Elle désigne l’affrontement entre l’armée romaine, commandée par l’empereur romain Valens, et certaines tribus germaniques, principalement des Wisigoths (Goths Thervingues) et des Ostrogoths (Goths Greuthungues), commandées par Fritigern. Il s’agit d’un des plus grands désastres militaires de l’histoire de Rome, comparable à la défaite de Cannes. Cette bataille n’est pas due à une invasion, mais à une mutinerie des fédérés goths établis dans l’Empire romain. Cette bataille est considérée par certains historiens comme à l’origine du déclin de l’Empire romain d’Occident au 5ème siècle.