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Musonius Rufus dit Gaius Musonius Rufus

vendredi 22 janvier 2021, par ljallamion

Musonius Rufus dit Gaius Musonius Rufus (vers 20 ou 30)

romain du 1er siècle

Il enseigna la philosophie à Rome sous le règne de Néron, en conséquence de quoi, il fut exilé en 65, pour ne revenir à Rome que sous le règne de Galba. Il fut autorisé à y rester alors que Vespasien avait banni tous les autres philosophes de la ville en 71, mais fut finalement banni à son tour, ne revenant qu’après la mort de l’empereur.

Une collection d’extraits de ses conférences nous est parvenue. Il est également connu pour être le maître d’Épictète.

Musonius Rufus naît à Volsinies [1], en Étrurie [2]. Il est le fils d’un chevalier romain [3] local du nom de Capito. Déjà célèbre à l’époque de Néron, il enseigne la philosophie stoïcienne [4]. Quand Gaius Rubellius Plautus est banni par Néron en 60, il le suit en exil.

Il revient à Rome après la mort de Plaute en 62, mais ses enseignements le rendent suspect aux yeux de l’empereur. Accusé d’avoir participé à la conjuration de Pison [5], il est exilé à l’île de Gyaros [6] en 65.   Il ne revient que sous le règne de Galba en 68. En 69, lorsqu’il apprend que Marcus Antonius Primus, le général de Vespasien, est en marche sur Rome, il rejoint les ambassadeurs envoyés par Vitellius au général victorieux, et se rend parmi les soldats de ce dernier pour prêcher sur les bienfaits de la paix et les dangers de la guerre, mais est arrêté.

Lorsque le parti de Vitellius prend le dessus, Musonius demande et obtient la condamnation de Publius Egnatius Celer, le philosophe stoïcien qui avait fait condamner Barea Soranus.

C’est peut-être à cette époque que Musonius prend pour élève Épictète. Musonius a été très estimé à Rome et Vespasien lui a permis de rester quand les autres philosophes ont été bannis de la ville en 71, mais il est exilé à son tour peut-être vers 75, ne revenant qu’après la mort de Vespasien en 79. Quant à sa mort, nous savons seulement qu’il est mort avant 101, lorsque Pline l’Ancien en parle à son beau-fils, le philosophe syrien [7] Artémidore de Daldis, mari de sa fille Musonia.

Sa philosophie, qui est à bien des égards identique à celle de son élève Épictète, est marquée par sa tendance pratique forte. Pour lui, la philosophie, dont il voulait que chacun la cultive, n’est pas une simple question de mots, d’enseignement ou d’école, mais une quête que tout le monde peut et devrait, par ses propres réflexions et pratiques, poursuivre pour soi-même.

Il estime qu’être un philosophe, ce n’est pas porter le manteau du philosophe, laisser pousser ses cheveux et se retirer de la société pour vivre en ermite à la manière d’un Pythagore. Dans le même temps, il est convaincu de la puissance de la philosophie sur l’esprit des gens, c’est par elle qu’il espère guérir toute la corruption de l’esprit humain. Sa philosophie consiste à définir les règles régissant la conduite quotidienne ; toute connaissance doit être utile à l’action.

Musonius Rufus soutenait que parce que les femmes ont reçu la même faculté de raison que les hommes, elles doivent être formées à la philosophie tout comme eux

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Gaius Musonius Rufus »

Notes

[1] l’actuelle Bolsena

[2] L’Étrurie était le territoire des Étrusques. Il correspond à l’actuelle Toscane, s’étendant durant la période de son expansion maximum, au-delà de l’Apennin tosco-émilien jusqu’à la plaine du Pô et son embouchure, à Hadria, port antique qui donna son nom à la Mer Adriatique. Au sud, le territoire étrusque s’étendait au-delà de Rome (comprise), jusqu’à Capoue.

[3] Les chevaliers sont un groupe de citoyens de la Rome antique appartenant à l’ordre équestre (equester ordo), sous la Royauté, la République et l’Empire. Choisis par les censeurs, ce sont les plus fortunés (au moins 400 000 sesterces du 2ème siècle av. jc jusqu’au début de l’Empire) et les plus honorables des citoyens (en dehors des sénateurs). Cette appartenance pouvait être théoriquement remise en cause à chaque censure. En pratique elle était héréditaire. Le chevalier se reconnaît à la bande de pourpre étroite cousue sur sa tunique (tunique dite angusticlave), et au port de l’anneau d’or. Les chevaliers se virent attribuer un poids politique supplémentaire au motif qu’ils étaient capables financièrement de s’équiper pour servir dans l’armée à cheval. De plus l’appartenance à l’ordre équestre était nécessaire pour accéder aux postes d’officier dans l’armée.

[4] Le stoïcisme est un courant philosophique occidental issu de l’école du Portique fondée en 301 av.jc à Athènes, par Zénon de Cition. Le stoïcisme a par la suite traversé les siècles, subi des transformations notamment avec Chrysippe de Soles en Grèce et à Rome avec Cicéron, Sénèque, Épictète, Marc Aurèle, puis exercé diverses influences, allant de la période classique en Europe en particulier au 17ème siècle, chez René Descartes jusqu’à nos jours. Un des points qui distingue le stoïcisme des autres courants philosophiques issus de l’époque hellénistique est sa psychologie qui est à la base des thérapies cognitivo-comportementales modernes

[5] La Conjuration de Pison, du nom que lui donne Suétone, est un complot dirigé contre l’empereur Néron en 65.

[6] Gyáros est une île aride et inhabitée de Grèce au nord dans l’archipel des Cyclades, proche des îles d’Andros et de Tinos, avec une superficie de 17.6 km². Son point culminant est de 489 mètres. Elle est zone interdite et, par conséquent, il n’existe aucune liaison maritime.

[7] a Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème s