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Baudri de Bourgueil ou Baudry

dimanche 10 janvier 2021, par ljallamion

Baudri de Bourgueil ou Baudry

Chroniqueur et prélat de la fin du 11ème siècle et du début du 12ème siècle

Il naît à Meung-sur-Loire [1] vers 1045. Après avoir suivi des études à l’école d’Angers, il entre à l’abbaye de Bourgueil [2] en Anjou, dont il devient abbé en 1089. En 1107, il reçoit du Pape Pascal II le pallium [3] d’évêque de Dol-de-Bretagne [4]. Suspendu en 1120, il se retire à Saint-Samson-sur-Risle [5], puis visite le Bec [6], Fécamp [7], Saint-Wandrille [8] et Jumièges [9].

Il assista à tous les conciles qui se tinrent de son vivant, se rendit plusieurs fois à Rome et laissa un récit de voyage de l’Angleterre. Il déploya une activité considérable en réformant la discipline monastique.

Il a donné, sous le titre de “Historia Hierosolymitana libri IV”, publiée dans le recueil de Jacques Bongars , une narration de la première croisade [10], fondée en partie sur le témoignage de témoins directs, et soumise pour correction à l’Abbé Pierre de Maillesais, qui avait accompagné les Croisés.

Parmi ses autres livres se trouvent des poèmes sur la conquête de l’Angleterre et sur le règne de Philippe 1er ; on lui doit des vies, en latin, de son ami Robert d’Arbrissel, publiée dans le recueil de Jean Bolland , de saint Valérien de Tournus , de saint Hugues de Rouen , et de saint Samson de Dol ; et enfin une lettre aux moines de l’Abbaye de Fécamp, qui contient un apport intéressant concernant les mœurs des Bretons, ainsi que sur les monastères anglais et normands.

Moraliste, il s’élève contre le contenu de plus en plus faible des rouleaux des morts, parchemins transmis d’abbaye en abbaye à l’occasion de la mort d’un moine.

Il meurt le 5 janvier 1130 à l’abbaye de Préaux [11].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de A. Le Huërou « Hagiographie et politique : l’exemple de Baudri, archevêque de Dol(1107-1130) », Atala, t. 10, mars 2007

Notes

[1] Meung-sur-Loire est une commune française située dans le département du Loiret. En 1103, le roi Louis VI s’empare de la forteresse. Un an plus tard, les reliques de saint Liphard sont placées dans l’église. Le logis abbatial fortifié qui jouxte l’église est mis en construction durant le 12ème siècle.

[2] L’abbaye de Bourgueil, plus précisément l’abbaye Saint-Pierre de Bourgueil en Vallée, est une abbaye bénédictine, qui adopte la règle de Saint Maur en 1630. Elle est située à Bourgueil, autrefois Burgolium, dans le pays du Bourgueillois, dépendant avant 1790 de l’élection de Saumur, du siège royal de Chinon et du diocèse d’Angers, donc de l’Anjou historique. Mais de nos jours Bourgueil est en Indre-et-Loire. Cette importante abbaye est fondée en 990 par Emma, fille de Thibaud le Tricheur, comtesse de Blois et duchesse d’Aquitaine.

[3] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[4] Le diocèse de Dol est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Il était un des neuf diocèses ou évêchés historique de Bretagne. Le territoire du diocèse correspondait au Pays de Dol et le siège épiscopal se trouvait à Dol-de-Bretagne. Il est caractérisé par de nombreuses enclaves sur tout le territoire breton.

[5] Saint-Samson-sur-Risle est une ancienne paroisse normande qui a fusionné en 1844 avec l’ancienne paroisse de la Roque-sur-Risle, pour former la commune de Saint-Samson-de-la-Roque, toujours sous le vocable de saint Samson. Ces deux paroisses formaient jusqu’en 1790 avec Conteville et Marais-Vernier l’exemption de Saint-Samson relevant de l’évêché breton de Dol et enclavée en Normandie de part et d’autre de l’estuaire de la Risle entre les diocèses de Lisieux et de Rouen

[6] L’abbaye Notre-Dame du Bec est une abbaye catholique bénédictine faisant aujourd’hui partie de la congrégation de Sainte-Marie de Mont-Olivet et située au Bec-Hellouin, près de Brionne, dans le département de l’Eure. Elle a été fondée en 1034 par Herluin, chevalier du comte Gilbert de Brionne. Avec l’arrivée de l’Italien Lanfranc de Pavie, prieur et maître de l’école monastique, puis d’Anselme de Cantorbéry, le Bec devient l’un des principaux foyers de la vie intellectuelle du 11ème siècle : le futur pape Alexandre II y étudie vers 1050 ainsi que nombre de futurs légats et évêques.

[7] L’abbaye de la Trinité de Fécamp, lieu de pèlerinage du Précieux Sang, est une abbaye bénédictine située à Fécamp, dans le département de Seine-Maritime, en Normandie (France). L’abbaye de la Trinité de Fécamp se trouve dans la valleuse de la Valmont, au cœur du Pays de Caux, sur la côte d’Albâtre. L’abbaye de Fécamp est née durant la grande vague d’implantations monastiques en Normandie qui émaillent le 7ème siècle (Jumièges, Fontenelle, Préaux, Le Bec, etc.). Elle s’inscrirait comme une riposte à l’évangélisation des environs par des personnes venues de l’extérieur : Picardie, Île-de-France, Bretagne. La construction du sanctuaire débuta vers 658 autour de la relique du Précieux Sang, confiée selon la légende à la mer par Isaac, fils de Joseph d’Arimathie, et venue s’échouer miraculeusement sur les plages du Pays de Caux. Elle fut l’œuvre de Waneng, comte de Caux, qui décida avec l’aide de Wandrille et Ouen la création à Fécamp d’un monastère de moniales, placées sous la règle de Saint-Benoît, et selon les textes du 9ème siècle sur un des domaines de Waneng. En 665 la première abbatiale est dédicacée. Hildemarque du Bordelais est la première abbesse.

[8] L’abbaye Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située dans le département de la Seine-Maritime, en Haute-Normandie. Fondée en 649, l’abbaye a connu une longue histoire marquée par trois grandes périodes de saccages et de destructions : celles liées aux incursions des Vikings, puis celles engendrées par les guerres de religion, et enfin celles consécutives à la Révolution française. C’est encore aujourd’hui une abbaye de moines bénédictins.

[9] L’abbaye Saint-Pierre de Jumièges (Seine-Maritime) fut fondée par saint Philibert, fils d’un comte franc de Vasconie vers 654 sur un domaine du fisc royal à Jumièges.

[10] La première croisade s’est déroulée de 1096 à 1099 à la suite, entre autres, du refus intervenu en 1078 des Turcs Seldjoukides de laisser libre le passage aux pèlerins chrétiens vers Jérusalem. Cette croisade s’achève par la prise de Jérusalem et la création du royaume chrétien de Jérusalem.

[11] L’abbaye Saint Léger de Préaux est une ancienne abbaye bénédictine située sur la commune de Saint Michel de Préaux, aujourd’hui Les Préaux, dans le département de l’Eure, en France. Elle fut fondée vers 1050 par Aubrée, épouse d’Onfroi de Vieilles, lui-même fondateur de l’abbaye Saint Pierre de Préaux, dans la commune voisine de Notre Dame de Préaux. Elle abritait une communauté de religieuses bénédictines.