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L’histoire pour le plaisir

Nimfridius

samedi 12 décembre 2020, par ljallamion

Nimfridius

Dignitaire ecclésiastique de la Gaule carolingienne

En compagnie de Leidrade et de Benoît d’Aniane, il fut, dans 2 missions entreprises respectivement au printemps de l’an 799 et au début de l’automne de l’an 800, envoyé par Charlemagne pour ramener à l’orthodoxie les populations d’Espagne et de Septimanie [1] qui avaient adhéré à l’adoptianisme [2].

Toujours avec l’aide de Benoît d’Aniane, il fonda l’abbaye de Lagrasse [3], dont il fut le premier abbé. Il co-organisa, avec l’archevêque d’Arles [4] Jean II d’Arles , le concile qui se tint à Arles en mai 813 [5]. Il devint plus tard archevêque de Narbonne [6].

Nimfridius fut en relation avec non seulement Benoît d’Aniane et Leidrade, mais encore avec Alcuin, Agobard successeur de Leidrade sur le trône épiscopal de Lyon [7] et Claude de Turin.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Pascal Boulhol, Claude de Turin. Un évêque iconoclaste dans l’Occident carolingien. Paris, Institut d’études augustiniennes, 2002

Notes

[1] Le mot Septimanie apparaît au 5ème siècle dans une lettre de Sidoine Apollinaire pour désigner une partie du sud de la Gaule, correspondant peut-être plus ou moins aux 7 provinces du diocèse de Vienne : Aquitaine première, Aquitaine seconde, Novempopulanie, Narbonnaise, Viennoise, Alpes-Maritimes, par opposition aux 10 provinces constituant le diocèse des Gaules. Par la suite, après la conquête de l’Aquitaine par Clovis, le mot est utilisé, en particulier à l’époque carolingienne, pour désigner la partie de la Gaule restée jusqu’au début du 8ème siècle aux mains des Wisigoths, occupée par les Musulmans Omeyyades d’Al-Andalus avant d’être reconquise par les Francs en 759. Elle correspond approximativement à la partie occidentale de l’ancienne province romaine de Gaule narbonnaise. Elle est alors aussi appelée "Gothie".

[2] L’adoptianisme est une doctrine religieuse selon laquelle Jésus ne serait devenu le fils de Dieu que par adoption à la suite de son baptême dans le Jourdain par Jean-Baptiste. Elle est apparue dès le iie siècle chez Théodote de Byzance dont le souci était de revenir à un monothéisme plus étayé. Paul de Samosate, évêque d’Antioche la reprend en 268, puis, au viiie siècle, en Espagne, l’archevêque Elipand de Tolède, et l’évêque d’Urgell, Félix d’Urgel. Cette doctrine est régulièrement condamnée au nom de l’orthodoxie : d’abord par le pape Adrien Ier, puis par le concile de Francfort que convoque en 794 Charlemagne (conseillé par Paulin d’Aquilée, Alcuin, Benoît d’Aniane et Leidrade de Lyon), et enfin par le synode de Rome en 799. Félix d’Urgel abjure sous la pression au concile de Ratisbonne en 792 en Bavière puis est arrêté et condamné comme relaps par le pape Léon III. Il meurt en prison à Lyon en 818. Ce n’est cependant qu’au xiie siècle que le pape Alexandre III vient enfin à bout de l’adoptianisme qui est considéré définitivement comme hérésie. Cette question doctrinale est toutefois de nouveau soulevée par les anabaptistes.

[3] L’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse est une abbaye située dans la commune de Lagrasse dans le département de l’Aude en région Occitanie. Monastère bénédictin du 8ème siècle au 18ème siècle, l’abbaye est vendue comme bien national à le Révolution française et coupée en deux lots. Ses bâtiments sont pratiquement laissés à l’abandon et très dégradés au cours du 19ème siècle

[4] L’archevêché d’Arles est un ancien archidiocèse catholique, il est une des Églises les plus anciennes des Gaules. Seul l’archevêché de Lyon pourrait lui disputer l’honneur de la préséance. La date de la fondation du siège épiscopal d’Arles est inconnue, elle remonte en tout cas au tout début de l’installation de l’Église en France. Selon une tradition, saint Trophime aurait évangélisé la cité d’Arles, en aurait été le premier pasteur vers 220-240.

[5] En mai 813, pour remédier à l’état de l’Église, quatre conciles se tiennent sur l’ordre de Charlemagne dans les villes de : Mayence, Tours, Chalon-sur-Saône et Arles. Celui d’Arles à Saint-Trophime est présidé par Jean II archevêque de la cité secondé par Nimfridius, abbé de Lagrasse et archevêque de Narbonne. Ces conciles abordent tous les aspects de la vie religieuse : problème dogmatique (il est traité des questions de foi) ; problème de discipline ecclésiastique (de la situation de ses chefs et serviteurs). Mais ces conciles ne décident rien. Ils font des propositions de réforme à l’empereur (43 chapitres), et c’est Charlemagne qui se réserve le choix de décider des mesures à appliquer.

[6] L’archidiocèse de Narbonne est un ancien archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Le diocèse de Narbonne est érigé au 4ème siècle. Au 5ème siècle, vers 445, il est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain. Dans le cadre de l’éradication de l’hérésie cathare, la partie occidentale du diocèse (Haut-Razès) est érigé en diocèse suffragant le 18 février 1318 par le pape Jean XXII, avec pour siège l’abbaye d’Alet. Au cours des 13ème et 14ème siècles, les archevêques de Narbonne ont élevé 18 châteaux sur leurs terres, dont ceux de Montels et de Capestang. À la suite du Concordat de 1801, le siège archiépiscopal est supprimé et le territoire de l’archidiocèse est partagé entre le diocèse de Carcassonne, qui couvre alors les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, et le diocèse de Montpellier, qui couvre alors les départements de l’Hérault et du Tarn.

[7] Cité capitale de la Gaule romaine depuis Auguste et à la croisée des chemins du monde romain, Lugdunum accueille dès le 2ème siècle les doctrines chrétiennes rapportées d’Asie mineure. Une petite communauté se structure autour d’un premier évêque saint Pothin vers 150. Chronologiquement l’évêché est le premier de la Gaule et par extension de la France actuelle et l’un des premiers de la partie occidentale de l’empire romain après Rome.