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Isabelle 1ère de Jérusalem

samedi 31 octobre 2020, par ljallamion

Isabelle 1ère de Jérusalem (1172- 1205)

Reine de Jérusalem de 1192 à 1205

Fille d’Amaury 1er roi de Jérusalem [1], et de Marie Comnène . Cette princesse puis reine était fort peu intéressée par les affaires politiques, mais n’en a pas moins été mariée 4 fois selon les nécessités du royaume et a été obligée pour les mêmes raisons de se séparer de son premier mari.

Lorsque son père hérite de la couronne de Jérusalem, en 1162, il est marié à Agnès de Courtenay , et les barons du royaume annoncent à Amaury qu’ils n’accepteront pas Agnès comme reine. Ils mettent donc Amaury en demeure de choisir entre le trône et son épouse. Amaury répudie sa femme et est couronné roi de Jérusalem.

Deux enfants étaient nés de ce premier mariage : Baudouin IV le lépreux et Sibylle. Le 29 août 1167, Amaury se remarie avec Marie Comnène, petite nièce de Manuel 1er Comnène, empereur byzantin [2], laquelle donne naissance en 1172 à une fille, Isabelle de Jérusalem.

Bien que son frère soit atteint de la lèpre et ne puisse pas avoir d’enfant, la question du mariage d’Isabelle ne pose qu’un problème relatif, car la cour compte sur le mari de Sibylle pour assurer la succession du royaume de Jérusalem.

Aussi Baudouin accepte-t-il de la marier en 1183 avec un noble Franc, Onfroy IV de Toron, petit-fils du connétable Onfroy II de Toron , mort en avril 1179 au cours de la prise du Chastelet du Gué de Jacob [3], pour permette au roi d’avoir la vie sauve.

Étiennette de Milly , la mère d’Onfroy, était remariée à Renaud de Châtillon, seigneur d’Outre-Jourdain [4], la noce a lieu au krak de Moab [5], en novembre 1183. Renaud de Châtillon avait organisé au cours de l’hiver précédent une expédition contre la Mecque [6], et Saladin, résolu à venger l’affront et à écarter le danger que représente la seigneurie d’Outre-Jourdain vis-à-vis de ses états, met le siège devant le krak, en pleines festivités de mariage.

Sur la demande d’Étiennette de Milly, qu’il a connu dans sa jeunesse, il accepte de ne pas tirer avec ses trébuchets sur la tour où le jeune couple passe sa nuit nuptiale. Baudouin IV, prévenu, n’hésite pas à venir avec son ost pour forcer Saladin à lever le siège.

Baudouin IV meurt le 16 mars 1185 et désigne comme successeur son neveu Baudouin V, âgé de 8 ans, sous la régence de Raymond III de Tripoli, car Guy de Lusignan, le mari de Sibylle, ne s’est pas révélé à la hauteur des espérances. Mais Baudouin V meurt vers le mois de septembre 1186 et la question de la succession du royaume se pose à nouveau.

Les barons se répartissent alors en deux groupes. D’une part les colons, ou « poulains », qui estiment que le royaume ne peut survivre qu’avec une politique de paix relative avec Saladin, politique qui était celle de Baudouin le lépreux.

Le chef de file des colons est le comte Raymond III. D’autre part les croisés, la plupart nés en Europe, ne comprennent pas ou mal cette politique de compromis et sont prêts à en découdre avec les musulmans. C’est Guy de Lusignan qui est à la tête de ces derniers.

Les lois du royaume, qui nécessitent que le roi soit accepté par l’assemblée des barons, font que les 2 chefs peuvent prétendre à la couronne, Guy de Lusignan en tant que plus proche parent des précédents rois, et Raymond III en tant que régent désigné par Baudouin le Lépreux.

Josselin III de Courtenay , un baron né en Terre Sainte, acquis aux croisés, réussit à persuader Raymond de rejoindre ses partisans à Naplouse [7] pendant l’enterrement de Baudouin V, et la reine Sibylle profite de son absente pour se faire couronner reine et pour faire couronner son mari. Mais ce couronnement n’est valable qu’avec l’assentiment de l’assemblée des barons.

Conscient que maintenir sa candidature risque de mener le royaume à la guerre civile, Raymond se désiste, mais propose un troisième choix : proposer la couronne à Isabelle et à son mari, Onfroy de Toron. Terrifié par les responsabilités liées à la couronne, Onfroy quitte immédiatement Naplouse et prête allégeance à Sibylle.

Les colons n’ont alors pas d’autre choix que d’accepter Guy de Lusignan comme roi, lequel amène le royaume à la ruine en moins d’un an, en perdant la bataille de Hattin [8] le 4 juillet 1187. Conrad de Montferrat, un croisé qui arrive en Terre Sainte quelques semaines plus tard, parvient à défendre Tyr [9] et à tenir Saladin en échec, mais refuse à Guy de Lusignan l’accès à la ville. Ce dernier part alors assiéger Saint-Jean-d’Acre [10].

La mort de Sibylle en octobre 1190 lors de ce siège, change la donne. Guy de Lusignan n’est roi que par mariage, et juridiquement la couronne devrait revenir à Isabelle, ou tout du moins l’assemblée des barons devrait statuer sur le sort de la couronne. Le problème est qu’Onfroy de Toron, le mari d’Isabelle, ne plait pas plus aux barons que Guy de Lusignan. Il faut au royaume un roi capable de redresser la situation, et ce roi pourrait être Conrad de Montferrat. Mais choisir un roi en dehors de la famille royale peut amener des contestations et des guerres civiles.

Pour résoudre ce problème, les barons ont l’idée de faire annuler le mariage d’Onfroy et d’Isabelle et de faire épouser cette dernière à Conrad de Montferrat. Mais Isabelle, qui aime son mari, refuse de se soumettre à ces considérations politiques. Sa mère, Marie Comnène, qui hait Étiennette de Milly, se met alors à persuader Isabelle d’accepter le mariage politique. D’autre part, Ubaldo, légat du pape [11] et archevêque de Pise [12], effectue une enquête sur le mariage et constatant qu’Isabelle n’avait que 11 ans à son mariage, le fait annuler pour la raison que l’âge légal n’était pas encore atteint. Onfroy tente de protester contre cette décision, mais un baron, Guy de Senlis, bouteiller de France [13], lui lance un défi en combat singulier. Onfroy, refuse de le relever et rejoint Guy de Lusignan.

Le 24 novembre 1190, Isabelle est mariée à Conrad de Montferrat. Les deux rois Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion arrivent et aident à prendre Saint-Jean-d’Acre. La rivalité entre Conrad et Guy se reporte aux 2 rois européens, Philippe soutenant Conrad et Richard soutenant Guy. Mais en avril 1192, Richard, devant l’opposition des barons, n’a d’autre choix que de reconnaître Conrad de Montferrat comme roi et de vendre Chypre [14] à Guy de Lusignan.

Le 28 avril 1192, 2 Nizârites [15] assassinent Conrad.

Pour lui succéder, le choix des barons se porte immédiatement sur la personne du comte Henri II de Champagne , un homme qui a montré ses capacités à prendre en main les destinées du royaume et qui présente en outre l’avantage d’être neveu de Philippe Auguste et de Richard Cœur de Lion.

Le mariage est célébré le 5 mai 1192, alors que la reine est enceinte de son second mari. De ce mariage sont nés trois enfants qui sont fiancés avec trois enfants d’Amaury II de Lusignan, roi de Chypre [16], dans un souci de rapprochement avec la monarchie chypriote des Lusignan.

Mais le 10 septembre 1197, Henri de Champagne tombe accidentellement d’une fenêtre de son palais et se tue. Pour lui trouver un successeur, les barons pensent d’abord à Raoul de Saint-Omer, frère d’ Hugues II de Saint-Omer , seigneur de Tibériade [17], mais ces seigneurs paraissent trop pauvres pour pouvoir financer une cour et une armée. Aussi leur choix se porte-il sur la personne du roi de Chypre, Amaury II de Lusignan, qui épouse Isabelle en janvier 1198.

Amaury meurt le 1er avril 1205, après avoir donné 3 enfants à Isabelle. Le gouvernement est assuré par Jean d’Ibelin , seigneur de Beyrouth [18] et demi-frère d’Isabelle, qui devient régent du royaume. Isabelle ne prend pas part aux conseils et aux décisions, de sorte qu’aucun chroniqueur ne mentionne la date de son décès que l’on situe peu après celle de son dernier mari.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Régine Pernoud, La femme au temps des croisades, Paris, Stock, 1990, 405 p. (ISBN 2-234-02229-0)

Notes

[1] Le royaume de Jérusalem fut fondé par des princes chrétiens à la fin de la première croisade, lorsqu’ils s’emparèrent de la ville. C’est l’un des États latins d’Orient. On peut distinguer plusieurs périodes dans son histoire : celles où le titre de roi de Jérusalem est associé à la mainmise croisée sur la ville (1099-1187 et 1229-1244), et celles où le titre représente le plus haut niveau de suzeraineté des croisés en Terre sainte, mais durant lesquelles la ville en elle-même n’appartient pas aux soldats croisés. Le royaume de Jérusalem fut créé en 1099 après la prise de la ville et ne disparut réellement qu’avec le départ des derniers croisés de Tortose en août 1291, soit moins de deux siècles plus tard.

[2] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[3] Le Chastelet du Gué de Jacob est appelé aussi Bayt al-Ahzan ou Metzad Ateret. Forteresse de Terre Sainte construite par l’ordre du Temple en 1178 au Gué-Jacob (latin : Vadum Iacob) sur le Jourdain, lieu de passage des pèlerins. Alors qu’elle était en chantier, elle fut entièrement démolie sur les ordres de Saladin en 1179.

[4] La seigneurie d’Outre-Jourdain aussi appelée seigneurie de Montréal, du nom de sa capitale, était au 12ème siècle un fief du royaume de Jérusalem situé à l’est du Jourdain. C’est en 1118 que Baudoin 1er de Jérusalem donna ces régions en fief à Romain du Puy, un de ses chevaliers. Compromis dans la révolte du comte de Jaffa Hugues II du Puiset et suspecté de félonie, Romain du Puy fut dépossédé de ses terres au profit de Payen le Bouteiller par le roi Foulque V d’Anjou vers 1132. Payen le Bouteiller consolida les positions de la seigneurie en édifiant en 1142 « Al-Karak », ou « krak des Moabites ». La première moitié du 12ème siècle a été pour le fief, qui contrôle la route traditionnelle du « Hajj » (reliant Damas et Le Caire à Médine et La Mecque), une période de prospérité et de paix relative. Montréal apparaît comme un lieu de coexistence pacifique entre les pionniers francs et les populations indigènes

[5] Le Kerak de Moab ou Krak des Moabites est un château fort datant du 12ème siècle, à l’époque des Croisades. Il est situé à Kerak, l’actuelle ville d’Al-Karak en Jordanie. La construction de cette imposante forteresse croisée commence autour de 1140, sous la direction de Payen le Bouteiller, le majordome de Foulque V d’Anjou. Les Croisés l’ont appelé le krak des Moabites ou Kerak de Moab

[6] La Mecque est une ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l’Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l’islam Mahomet à la fin du 6ème siècle, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l’islam. L’accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu’aux femmes seules, même musulmanes

[7] Naplouse est une importante cité de Cisjordanie. Elle se situe à environ soixante-trois kilomètres au nord de Jérusalem. Ses habitants sont principalement des Palestiniens, dont environ 300 Samaritains. Le principal lieu saint de ceux-ci, le mont Garizim, surplombe en effet la ville. La ville abrite des lieux saints musulmans, chrétiens, samaritains et juifs. La cité fut fondée en l’an 72 par les Romains et fut initialement nommée Flavia Neapolis (« nouvelle cité de l’empereur Flavius »), à environ deux kilomètres à l’est de la cité biblique de Sichem, première capitale du royaume d’Israël. Vespasien la fait construire à la place d’un ancien village samaritain dénommé Mabartha.

[8] La bataille de Hattin ou bataille de Tibériade a lieu le 4 juillet 1187 près du lac de Tibériade, en Galilée. Elle oppose les armées du royaume chrétien de Jérusalem, dirigées par Guy de Lusignan, aux forces de Saladin. Ce dernier remporte une victoire écrasante, qui lui ouvre les portes de la Palestine.

[9] Tyr se situe dans la Phénicie méridionale, à un peu plus de 70 km au sud de Beyrouth et à 35 km au sud de Sidon, presque à mi-chemin entre Sidon au nord et Acre au sud, et à quelques kilomètres au sud du Litani.

[10] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.

[11] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[12] L’archidiocèse de Pise est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique d’Italie appartenant à la région ecclésiastique de Toscane. L’archidiocèse se situe sur une partie de la province de Pise, les autres fractions de la province étant dans les diocèses de San Miniato et de Volterra. Il gère une partie des deux communes Collesalvetti et Cecina dans la province de Livourne. Il est archidiocèse métropolitain et possède 4 diocèses suffragants : Livourne, Massa Carrare-Pontremoli, Pescia et Volterra. Son territoire a une superficie de 847 km² divisé en 166 paroisses regroupées en 9 archidiaconés. Le siège de l’archevêché est situé à Pise avec la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption.

[13] Dans le royaume de France sous la dynastie capétienne, le bouteiller perd sa fonction de gestion des approvisionnements de la cour, rôle désormais dévolu à des échansons. Il est désormais chargé d’administrer le vignoble du domaine royal, fonction pour laquelle il perçoit une redevance sur certaines abbayes fondées par le roi. Le bouteiller est alors un des principaux officiers de la cour : il atteste très souvent les chartes royales. Aux 11ème et 12ème siècles, sous les règnes de Louis VI et Louis VII notamment, la famille de Senlis est traditionnellement attachée à cet office1, à tel point que son chef est souvent désigné sous le nom de « Bouteiller de Senlis ». À partir du 14ème siècle, le bouteiller porte le titre de Grand bouteiller de France, et la fonction devient purement honorifique.

[14] L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du bassin Levantin ; son nom de « Kupros » signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Chypre était aussi connue pour ses nombreuses épices et plantations. L’histoire de Chypre fut très mouvementée et l’île subit de nombreuses tutelles : hellénistique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique.

[15] Les nizâriens, nizârites, nizaris sont une communauté mystique chiite ismaélienne active entre la fin du 11ème siècle et 1257. On les appelle aussi bâtinîs ou batiniens car ils professent une lecture ésotérique du Coran, le bâtin étant le côté secret des choses. En 1094, à la suite d’une scission importante dans le chiisme ismaélien fatimide, une nouvelle prédication (da‘wa al-jadîda) fut organisée par Hasan-i Sabbâh, à partir du fort érigé sur le mont Alamût, au sud-ouest de la mer Caspienne. À la fin du Moyen Âge, le développement de la communauté ismaélienne se poursuivit clandestinement sous le couvert du soufisme et a coïncidé avec l’essor de l’ismaélisme oriental (15 millions de fidèles de nos jours), avec à leur tête l’Aga Khan. L’idéologie nizârite cherche à promouvoir « la paix entre les Hommes par l’exaltation du libre-arbitre ». Les nizârites affirment qu’ils sont les seuls à avoir un imam vivant et existant (non occulté), l’Aga Khan, et que donc, en toute logique, leur imamat est bien le vrai imamat.

[16] Le royaume franc (ou latin) de Chypre est l’État latin d’Orient le plus récent quant à sa création, et celui qui subsista le plus longtemps (de 1192 à 1489), grâce à sa situation insulaire.

[17] Tibériade est la capitale de la Galilée, dans le nord d’Israël. C’est une ville historique et touristique réputée. La cité antique est située dans la partie sud de l’agglomération d’aujourd’hui.

[18] La seigneurie de Beyrouth était aux 12 et 13ème siècles un des fiefs du royaume de Jérusalem. C’était la seigneurie la plus au nord du royaume, située entre le comté de Sidon et le comté de Tripoli. Beyrouth fut conquise en 1110 par Baudouin 1er, roi de Jérusalem, qui le donna à Foulques de Guines. La ville fut conquise et occupée par Saladin de 1187 à 1197 avant d’être à nouveau reconquise. En 1204, elle est donnée par Amaury II de Lusignan à Jean d’Ibelin, le Vieux seigneur de Beyrouth. La ville tomba définitivement en 1291.