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Une reforme de l’armée mise en place par Napoléon

vendredi 25 février 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 27 septembre 2020).

 Une reforme de l’armée mise en place par Napoléon


Le début du 19ème verra une réorganisation complète de l’armée. Napoléon veut en faire un instrument autour de sa personne. Les différentes actions et organisations issues de la révolution sont revues tant sur le plan de l’organisation, de la stratégie et de la discipline. Tous les corps d’armée furent concernés


Tambours-majors et musiciens

Les musiciens étaient loin de jouer un rôle que dans les parades prestigieuses de l’Empire et Napoléon n’ignorait pas le puissant effet qu’elle faisait sur le peuple.

En dehors de sonneries et batteries réglées par les ordonnances, tels le réveil, la diane ou l’extinction des feux, les airs joués par les bandes instrumentales furent le plus souvent extraits du répertoire du vaudeville. En effet, les vieux airs républicains pourtant si populaires quelques années plus tôt, n’inspiraient que méfiance à l’empereur, qui les trouvait trop entachés de sang français.

Ainsi par exemple les soldats défilaient-ils superbement au son de “J’aime l’oignon frit à l’huile”, tiré d’une opérette en vogue. Tous les “timbres” populaires vifs d’allure, carrés de forme, étaient adaptés par les chefs de musique. David Buhl , le meilleur trompettiste de son temps, forma plus de 600 musiciens à l’école de Versailles.

Sa méthode se propagea et demeura longtemps classique, un corps de musique militaire comprenait 6 à 8 grandes clarinettes, une clarinette en mi-bémol, une petit flûte, deux cors, deux bassons, une trompette, deux ou trois trombones, un ou deux serpents, une grosse caisse, une paire de cymbales, une caisse roulante et un chapeau chinois. Sur le champ de bataille, les musiciens servaient à l’approvisionnement en cartouches ainsi qu’au ramassage des blessés.

Les cornets d’infanterie légère, les fifres et les tambours jouaient également un rôle important dans la vie militaire. La virtuosité des tambours était particulièrement remarquable. La célèbre “Batterie d’Austerlitz”, avec ses variations rythmique et ses oppositions de sonorités obtenues par l’alternance des coups de baguettes frappant la peau ou le rebord de la caisse, constituait une véritable “sonate pour tambour”. La difficulté de son exécution exclut l’hypothèse qu’elle ait pu être jouée durant la bataille dont elle porte le nom.

Les tambours étaient généralement très braves et on les voit souvent arriver sur l’ennemi les premiers. Ils étaient instruits par le tambour-major, dont la canne à grosse pomme avait été, jadis, un simple bâton destiné à châtier ses turbulents subordonnés.

En ce qui concerne l’artillerie régimentaire, celle-ci avait été accordée aux fantassins de la Révolution à raison de 4 pièces par bataillon. En 1795, ce nombre fut réduit de moitié. Bientôt considérés comme peu utiles, les canons furent complètement supprimés en 1803, en dépit des protestations des fantassins.

En 1809, ils revinrent au nombre de 2 par régiment ; ces pièces, du calibre de 3 ou de 5 [1], avaient été prises aux Autrichiens. Approvisionnées de 150 à 200 coups, elles devaient être attelées et servies par des soldats du régiment qui les recevait. Les meilleurs officiers et soldats se disputèrent âprement l’honneur de servir cette artillerie. Ils se virent attribuer des uniformes qui les différenciaient nettement des autres soldats de leur régiment. Cette artillerie n’eut qu’une brève existence, elle disparut en 1812.

Notes

[1] poids en livre du projectile et non diamètre du canon