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L’histoire pour le plaisir

Dorothée-Sophie de Neubourg

vendredi 28 août 2020, par ljallamion

Dorothée-Sophie de Neubourg (1670-1748)

Princesse puis duchesse de Parme

Elle épouse Édouard II Farnèse , prince de Parme [1] puis, veuve, le frère de son premier mari, François 1er duc de Parme.

Fille de l’électeur palatin du Rhin [2] Philippe-Guillaume de Neubourg et d’ Élisabeth-Amélie de Hesse-Darmstadt .

Les mariages brillants de ses sœurs, l’impératrice Éléonore de Neubourg , la reine Marie-Sophie de Portugal et la reine Marie-Anne de Neubourg en font un des meilleurs partis d’Europe.

Le mariage de Dorothée-Sophie est arrangé par le comte Perletti, un fonctionnaire farnésien avisé. Les témoignages de l’époque parlent d’une femme fière et riche de qualités, batailleuse et prête à discuter avec son beau-frère de questions économiques.

Le 3 avril 1690, elle épouse Édouard, héritier du duc Ranuce II Farnèse , apportant une très grosse dot. C’est la première fois que la Maison Farnèse [3] s’apparente avec une princesse allemande.

Pour l’occasion, la tenue de fêtes grandioses est proclamée comme jamais il n’y en a eu. Son caractère rigide et profondément dévot la conduit à esquiver les réunions mondaines à l’exception des périodes de carnaval.

En 1693, Édouard meurt et Dorothée-Sophie resta veuve à l’âge de 23 ans. L’année suivante Ranuce II meurt.

En 1695, François âgé de 17 ans épouse Dorothée-Sophie âgée de 25 ans. Tous deux font une bonne affaire, le duc ne perd pas la dot et la duchesse conservant la première place à Parme, réussira, avec l’aide de l’ambassadeur à Madrid Giulio Alberoni, à arranger un bon mariage à Élisabeth Farnèse .

Après la mort de François, Dorothée-Sophie se retire mais le nouveau duc Antoine Farnèse règne seulement 4 ans, donc en vertu du Traité de Londres de 1718 [4] qui établit le passage du trône ducal aux enfants d’Élisabeth, Dorothée-Sophie se retrouve régente jusqu’à l’arrivée de son petit-fils Charles de Bourbon dit Charles III (roi d’Espagne ).

La situation est tendue et difficile en raison des demandes de l’Église qui veut sauvegarder ses droits, mais elle réussit à tenir tête à tous, mettant en avant les anciennes prétentions sur Castro [5].

En 1732, elle reçoit au nom de Charles l’allégeance des sujets du duché et sur cet ultime succès, elle se retire de la vie publique. De 1736 à 1748, la duchesse voit passer plusieurs souverains sur le trône ducal mais en 1748, avec le Traité d’Aix-la-Chapelle [6], Dorothée-Sophie a la satisfaction de voir monter Charles sur le trône de Naples [7] et son second petit-fils, Philippe de Bourbon , sur le trône ducal de Parme.

Dorothée-Sophie meurt à Parme le 15 septembre 1748 et ses restes sont conservés dans la chapelle construite dans les souterrains de l’église de Sainte Marie de la Steccata par la duchesse Marie Louise d’Autriche en 1823.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Dorotea Sofia di Neuburg »

Notes

[1] Le duché de Parme et de Plaisance était un petit État de la péninsule italienne qui exista entre 1545 et 1802 puis de 1814 à 1859. Les ducs de Parme et de Plaisance furent également ducs de Plaisance excepté dans les premières années du règne d’Octave Farnèse (1549 -1556) et sous le règne des deux ducs choisis par Napoléon Bonaparte en 1808.

[2] La dignité de comte palatin du Rhin tire son origine de la dignité plus ancienne des comtes palatins de Lotharingie. Le titre apparut à la mort de Hermann II, comte palatin de Lotharingie de la dynastie des Ezzonides ; sa veuve Adélaïde de Weimar-Orlamünde apporta alors la dignité de comte palatin en dot à son nouvel époux Henri II de Laach. L’empereur à cette occasion s’assure d’en réduire le pouvoir, afin d’éviter l’émergence d’une dynastie rivale comme ce fut le cas avec les Ezzonides. Le titre fut assorti d’un territoire dont l’extension se modifia au cours des siècles, le Palatinat du Rhin. Les comtes palatins du Rhin étaient également les premiers électeurs du Saint Empire avec la charge d’archi-sénéchal d’Empire, d’où leur nom d’électeur palatin.

[3] La famille Farnèse est une ancienne famille romaine dont les possessions sont regroupées autour du lac de Bolsena. C’est une famille italienne de seigneurs puis de ducs, originaire du Latium dans les États pontificaux et de Toscane qui donne de nombreux militaires de l’armée pontificale et des armées de Florence, de Venise, de Naples et de Sienne, un vice-roi en Espagne, ainsi que des gouverneurs en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne, des sénateurs, des évêques, des cardinaux, des religieuses et un pape dont descend la lignée la plus renommée qui règne sur les duchés de Parme et Plaisance et de Castro. De nombreuses unions se nouent d’abord avec la petite noblesse italienne, puis avec les plus illustres familles de la péninsule, les Colonna, les Aldobrandini ; et ensuite avec d’autres maisons régnantes italiennes et non italiennes : Habsbourg, Aviz, Médicis, Sforza, Savoie, Este, Wittelsbach, Bourbons, Borromeo, Valois.

[4] Le traité de Londres, signé le 2 août 1718, est également appelé traité de la Quadruple-Alliance en raison du nombre des parties en présence : le royaume de France, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies et le Saint Empire romain germanique.

[5] Le duché de Castro fut un fief de l’Italie centrale administré comme un État indépendant par les Farnèse de 1537 à 1649 ; il comprenait une petite zone territoriale de l’actuelle région du Latium et s’adossait à la Toscane.

[6] Le second traité d’Aix-la-Chapelle (ou paix d’Aix-la-Chapelle) fut signé à l’issue du congrès d’Aix-la-Chapelle, réuni dans cette ville depuis le mois de mars 1748 qui met fin à la guerre de Succession d’Autriche ; congrès, dont les négociations durèrent du 24 avril au 18 octobre 1748. Il voit l’émergence d’une nouvelle puissance non signataire (au niveau fédéral du Saint Empire), la Prusse

[7] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.