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L’histoire pour le plaisir

Hugues III du Puiset

vendredi 10 juillet 2020, par ljallamion

Hugues III du Puiset (mort en 1132)

Seigneur du Puiset-Comte de Corbeil

Diplôme en latin de 1111 par lequel le roi Louis VI, après avoir fait prisonnier le seigneur du Puiset, fait raser son château et abolit les coutumes établies par ce seigneur sur les terres de l'abbaye de Saint-Denis. Archives Nationales.Fils d’Érard III, seigneur du Puiset [1] et vicomte de Chartres [2], et d’Adélaïde, comtesse de Corbeil.

Son père participa à la première croisade [3] et mourut en Palestine [4] en 1099, alors qu’il était encore enfant.

Ce fut son oncle Hugues Ier du Puiset-Jaffa qui gouverna le Puiset, avant de partir en Terre sainte en 1106 où il devint comte de Jaffa [5]. Il eut pour précepteur Thibaud d’Étampes . À peine seigneur, il se mit à opprimer et à piller les terres voisines, n’épargnant ni les églises, ni les monastères. Puis constatant l’impunité dans laquelle il exerçait ses méfaits, et voulant augmenter le butin, il s’attaqua au comté de Chartres, qui était alors le douaire de sa belle-mère, la comtesse Adèle de Normandie, mère du comte Thibaut IV de Blois.

Ce dernier tenta d’envoyer des soldats mater le vassal turbulent, mais sans succès. Il en appela alors au roi Louis VI. Le roi convoqua un conseil à Melun [6], où l’archevêque de Sens [7] et les évêques d’Orléans et de Chartres témoignèrent contre Hugues du Puiset. Les charges étant accablantes, le roi décida d’intervenir, mais sachant que le seigneur du Puiset disposait d’une armée puissante, il agit avec prudence.

Il cita Hugues de Puiset à son tribunal, mais ce dernier se garda de se présenter et fut condamné par défaut. Pendant ce temps, avec l’accord de l’abbé de Saint-Denis qui possédait le lieu, il fit édifier une forteresse à Toury [8], à deux lieues du Puiset, et administré par Suger. Les travaux terminés, l’ost [9] royal fut convoqué et mit le siège devant le Puiset. Hugues fut incapable de résister, le château fut pris et incendié, et le seigneur fut capturé et incarcéré à Château-Landon [10] en 1111.

Peu après mourut son oncle maternel, Eudes, comte de Corbeil, dont Hugues était l’unique héritier. Il parvint à négocier l’abandon de Corbeil au roi en échange de la grâce du roi et de sa libération. Profitant d’un voyage du roi en Flandre [11], il reconstitua une armée et attaqua Toury, aidé par les seigneurs de Monthléry et Thibaut IV, entre temps brouillé avec le roi.

Prévenu, le roi, qui n’était pas encore très éloigné de Paris, revint promptement et battit les soldats d’Hugues sous les murs de Toury. Ils s’enfuirent, mais se regroupèrent au Puiset où ils commencèrent à édifier un nouveau château. Mais Louis l’attaqua à nouveau et Hugues se retrouva de nouveau emprisonné.

Il finit par être libéré et partit combattre en Terre sainte où il mourut en 1132.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Hugues III du Puiset/ Portail du Moyen Âge central/ Maison du Puiset

Notes

[1] Le Puiset est une commune française, située dans le département d’Eure-et-Loir La Beauce étant située à la limite du domaine administré par le roi de France, Louis VI y affronta en 1111 son vassal pillard, Hugues III du Puiset, et rasa le château, vengeant ainsi l’humiliation subie par son père Philippe 1er en 1079. Aujourd’hui encore la motte de l’ancien château reste visible.

[2] Terre à proximité de la Normandie, le Chartrain a été au cours des 9ème et 10ème siècles secoué par les invasions et guerres normandes, notamment en 858 et en 911. Pour fixer les populations normandes et mettre ainsi un terme au saccage des terres du royaume, Carloman fait le chef viking Hasting « comte de Chartres » en 882, après l’avoir battu en 879. Sitôt comte, Hasting vend sa possession en 886. Vassal du duc des Francs Hugues le Grand, un certain Thibaud de Blois profite de la jeunesse de l’héritier au titre ducal pour s’ériger en « comte de Blois » vers 960 alors que son père en était le vicomte. Bientôt, les terres personnelles du comte sont augmentées du comté de Chartres ainsi que la vicomté de Châteaudun. Le titre reste dans les mains de la famille de Thibault jusqu’en 1286, date à laquelle le comté est de nouveau fondu dans le domaine royal.

[3] La première croisade s’est déroulée de 1096 à 1099 à la suite, entre autres, du refus intervenu en 1078 des Turcs Seldjoukides de laisser libre le passage aux pèlerins chrétiens vers Jérusalem. Cette croisade s’achève par la prise de Jérusalem et la création du royaume chrétien de Jérusalem.

[4] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.

[5] Le comté de Jaffa est un fief sur le littoral du royaume de Jérusalem, qui est aussi une marche face à l’Égypte fatimide. La ville de Jaffa fut prise dès 1099, et Baudoin 1er en fit un comté qu’il confia à Hugues du Puiset. En 1135 le comte Hugues II fut accusé d’adultère avec la reine Mélisende de Jérusalem, et son comté fut confisqué, pour être donné en apanage à des membres de la famille royale. En 1153, la ville d’Ascalon est prise, et le comté devient comté de Jaffa et d’Ascalon. Jaffa fut prise par Saladin après la bataille de Hattin en 1187, et reconquise en 1191 par Richard Cœur de Lion. Elle fut définitivement prise par les musulmans en 1268. À la suite de la perte définitive de Jaffa en Terre sainte, les comtes de Jaffa se réfugièrent, comme d’autres seigneurs du royaume de Jérusalem, à Chypre où leurs titres continuèrent d’être transmis.

[6] Le vice-comté puis comté de Melun appartint avec sa capitale Melun dès le 13ème siècle à la famille qui en hérita du nom. La maison de Melun reçut également par mariage le comté de Tancarville vers le milieu du 14ème siècle avant de s’éteindre en 1415. Vers les années 1050, Melun est encore une vicomté. Le comté de Melun a été confié par Hugues Capet à son fidèle Bouchard, comte de Vendôme. De ce fait, institutionnellement, il fallait procéder à la nomination d’un vicomte pour représenter le titulaire du comté empêché d’exercer du fait de son cumul de charges. L’extinction de la lignée des comtes de Vendôme ne change pas la règle. Le lignage vicomtal se perpétue. Il va donner lieu à une très buissonnante et prestigieuse lignée aristocratique, qui s’élèvera au rang comtal.

[7] Sens est une commune française, chef-lieu d’arrondissement, située à 100 km au sud-est de Paris, dans le département de l’Yonne. À la fin du 4ème siècle, Sens est la capitale de la Quatrième Lyonnaise. Cette circonscription civile sert de cadre à l’Église pour la fondation de l’archevêché de Sens. Sa devise est Campont, d’après les initiales des évêchés de : Chartres, Auxerre, Meaux, Paris, Orléans, Nevers et Troyes. L’hôtel de Sens est leur résidence officielle à Paris. Le trône archiépiscopal de l’archevêque dominait dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le trône épiscopal de l’évêque de Paris. En 1622, la province ecclésiastique de Sens fut divisée en deux, Chartres, Meaux, et Orléans devenaient suffragants du nouvel archevêché : Paris. En 732, les Maures débarqués en Camargue remontent toute la vallée du Rhône et pillent la ville de Sens. Cette opération est vue comme une tentative de diversion, afin de diviser les forces franques à affronter, l’année de la bataille de Poitiers.

[8] Toury est une commune française située dans le département d’Eure-et-Loir. Au 12ème siècle, Toury, alors dans le domaine royal, fut marquée par la personnalité de l’abbé Suger, conseiller influent des rois de France. Celui-ci, nommé prévôt de Toury en 1109, contribua au développement de Toury notamment par l’édification d’une forteresse et par une charte de franchise royale

[9] Le terme ost ou host désignait l’armée en campagne à l’époque féodale et le service militaire que les vassaux devaient à leur suzerain au Moyen Âge. Dès le haut Moyen Âge, le service d’ost ou ost s’imposait à tous les hommes libres (« homines liberi »), appelés plus tard vavasseurs.

[10] Château-Landon est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. La dynastie des Plantagenêt est née à Château-Landon en 1043 avec Foulque IV d’Anjou, dit le Réchin, petit-fils du comte d’Anjou. La ville appartient au « pagus Wastinensis » dont Château-Landon sera la capitale. En 1068, le Gâtinais entre dans le domaine royal. Devenant prévôté royale du bailliage de Sens, puis de Nemours, la ville prospère au Moyen Âge. Il s’y déroule d’importants foires et marchés. Château-Landon fait partie des 17 villes drapantes de France. Hugues III du Puiset est emprisonné pendant 2 ans au château par Louis le Gros en 1111. En 1139 Louis VII substitue des chanoines réguliers aux chanoines séculiers qui jusqu’alors desservaient l’abbaye. En 1157 il donne à l’abbaye le moulin des Ponts-Percés, et à Jean Vère, 6ème abbé de Saint-Séverin, le prieuré Saint-Sauveur à Melun. L’abbaye devient le lieu d’un pèlerinage annuel.

[11] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).